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Extrait ajouté par Laurine-25 2019-11-11T18:08:57+01:00

— Monsieur Dubai ?

Le père de la victime releva la tête.

— Je suis l’inspecteur Amato, se présenta Sal. Et voici mon coéquipier, 1’inspecteur Hahn. Nous aimerions vous poser quelques questions.

— Moi aussi, j'ai quelques questions à vous poser, répliqua Ari Dubai, les yeux remplis de larmes et le menton frémissant. J’ai entendu un de vos collègues dire que d’autres femmes étaient mortes de la même façon que mon Angela

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Extrait ajouté par pmpr 2013-03-11T01:43:44+01:00

Le sol se mit à osciller sous les pieds de la jeune femme. Elle s’appuya contre le mur, mais la pièce persistait à tournoyer autour d’elle. Elle se laissa alors glisser jusqu’au fond du bac à douche et, courbant la tête, ramena ses jambes contre son torse. Elle avait l’impression que tout son être se délitait.

Les premières larmes coulèrent avec lenteur, lui brûlant les yeux et les joues, et furent aussitôt emportées par le jet de la douche. Puis vinrent les sanglots rauques et hoquetant qui lui déchirèrent la gorge et résonnèrent dans la cabine telle la plainte d'un animal blessé.

Ayant rangé son portable, il se débarrassa de ses chaussures et entreprit de se changer. Il pouvait au moins se mettre à 1’aise dans son survêtement préféré...

En ressortant de sa chambre, il jeta un coup d’œil à la porte de Caitlin. Elle

était toujours fermée, symbole du mur qu'il venait de dresser entre eux.

Il s’arrêta néanmoins pour poser une main sur le bois du battant, comme s'il ne lui restait plus que cette seule forme de contact avec la jeune femme.

Il entendit alors un curieux cri de douleur qui le fit sursauter. Etait-elle tombée ? Etait-elle malade. Le maniaque s’était-il caché dans sa chambre pour guetter son retour ?

— Caitie ? Caitie ? Ça va ?

Personne ne lui répondit.

Il frappa à la porte et réitéra ses appels, sans plus de succès, et se rua à

l’intérieur de la pièce. Caitlin n'était nulle part en vue. La porte de son dressing était fermée et ses vêtements jetés à terre.

S'étonnant de cette négligence qu'il attribua à un moment d'égarement temporaire, il reporta son attention sur la porte de la salle de bains. Oserait-il y pénétrer ? Puis il entendit de nouveau la même plainte. Un frisson glacé lui

étreignit la nuque. Sans plus craindre la réaction de Caitlin, il se précipita dans la salle de bains.

— Ma chérie... ne pleure pas. Seigneur, non. Ne pleure pas comme ça.

Caitie. Je suis désolé... vraiment désolé.

La tendresse qu’exprimait sa voix eut raison des dernières forces de la jeune femme. Au lieu de la réconforter, la sollicitude de Mac ne fit qu’accroître sa détresse. Voilà ce qui lui manquait depuis si longtemps, se dit- elle. Un homme prêt à la défendre contre le monde entier, et prêt aussi à

l’aimer telle qu’elle était.

Mac sentit son cœur se fendre en l’entendant sangloter de plus belle. La reposant par terre après s’être hisse hors de la cabine, il se mit à l'essuyer comme si elle n’était qu’une enfant. Elle ne cessa pas de pleurer durant tout ce temps.

— Caitie... Caitie... calme-toi, la supplia-t-il avant d’ôter ses vêtements mouillés.

Elle eut une inspiration hoquetant et s'écroula.

Mac la rattrapa avant quelle ne heurte le carrelage. Son expression hagarde

était effrayante, presque aussi effrayante que ses larmes de désespoir. Il la transporta dans la chambre et l’étendit sur le lit.

— Caitie, je ne voulais pas te blesser. Je t’en prie, arrête de pleurer.

— Plus jamais, bredouilla-t-elle avant de se recroqueviller en position fœtale et de fermer les yeux.

Mac tira les couvertures qui étaient coincées sous ses jambes puis, s'étant allongé près d’elle, la serra contre lui avant de les ramener sur eux. Il avait peur de la quitter un seul instant. Il aurait bien voulu savoir ce qu’elle entendait par « plus jamais » mais il craignait de lui poser la question. En temps normal, Caitlin Bennett n’était pas le genre de femme à attenter à sa propre vie, mais tout son univers avait sombré dans la folie et il était désormais incapable de prévoir ses réactions...

Il pensa à Aaron, qui gisait inconscient dans le service de réanimation de l’hôpital, à la femme dans ses bras qui était à la merci d’un tueur encore anonyme, aux trois familles qui pleuraient leurs filles sauvagement agressées,

à l’homme qui était mort pour être simplement sorti d’un taxi au mauvais endroit et au mauvais moment, à la fillette qui avait assisté au meurtre de sa mère. Cela aurait suffi à rendre fou n’importe qui. Aussi tenait-il la jeune femme étroitement serrée contre lui. C’était tout ce qu’il pouvait faire pour elle en cet instant.

Une heure s’écoula. Caitlin avait fini par se calmer. De temps à autre, cependant, un sourd frémissement la traversait, tel un rappel des épreuves quelle venait de subir.

Pensant quelle s’était endormie, Mac se haussa sur un coude. Elle contemplait fixement le mur en face d’elle.

— Caitie ?

Elle ne répondit pas.

Il lui embrassa la joue, puis le cou et la serra de nouveau contre lui.

— Ça va passer, lui murmura-t-il. On retrouvera cet enfoiré et on l’enfermera dans un endroit où il ne pourra plus jamais t’atteindre, ni toi ni personne.

Elle tressaillit, comme si cette simple allusion à l’existence de son tourmenteur était déjà plus qu’elle n’était capable d'en supporter.

L’estomac de Mac se noua.

— Parle-moi, C'ait1in. Insulte-moi si tu veux. Traite- moi de lourdaud, d'abruti, mais parle-moi, je t’en prie.

Elle ramena ses genoux contre sa poitrine, se roulant en boule, et dans ce mouvement s’écarta de lui.

La voir ainsi s’effondrer sur elle-même, aussi bien mentalement que physiquement, le crucifiait. Mac soupira. Il lui était déjà arrivé plusieurs fois dans sa vie de se tromper et de le regretter par la suite, mais aucune de ses erreurs passées n'était comparable à la punition qu’il s’était infligée à lui- même aujourd’hui. Perdre Caitlin était impensable. Seigneur, il lui aurait suffi de ravaler un peu sa fierté... Quelle mouche l’avait donc piqué?

Il se redressa de nouveau sur le flanc et vint poser sa joue sur celle de la jeune femme.

— Je t’aime, Caitlin. Tu peux croire ce que eu veux de moi, mais sois sûre que je t’aime. Et puis je t’ai menti quand je t’ai dit que je ne pouvais pas rester avec toi à cause de ton argent.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-03-11T01:32:33+01:00

Quinze personnes patientaient avec eux, et ce fut le seul enfant de l’assistance qui retint son attention.

Il s’agissait d’une fillette qui ne devait pas avoir plus de cinq ou six ans et qui, assise par terre, se concentrait en silence sur un album à colorier. Alors que tout un éventail de crayons aux teintes vives était disposé sur la table basse devant elle, elle n’avait pris que le rouge, dont elle barrait l’image devant elle de coups vifs et rageurs.

Caitlin la dévisagea durant plusieurs longues minutes, s'attardant sur le galbe délicat de son cou, les boucles de ses longs cheveux qui retombaient sur son petit pull rose et la hargne avec laquelle elle empoignait son crayon pour raturer la page de l'album. Jusqu'à ce que la fillette croise son regard.

Caitlin voulue lui sourire mais quelque chose dans l'expression de la fillette l’en dissuada. Elles se dévisagèrent ainsi un certain temps. Puis la fillette prit un crayon devant elle et le tendit à la jeune femme.

L’invitation était claire et, aux yeux de Caitlin, impossible à décliner. Elle s’accroupit donc non loin de l’enfant tout en interrogeant du regard l’homme aux pieds duquel cette dernière était assise. Le geste de la fillette paraissait l'étonner ; il adressa néanmoins un hochement de tête à la jeune femme pour lui permettre de venir plus près encore.

Caitlin eut envie de serrer dans ses bras ce petit bout de chou à l’air perdu.

Elle se contenta cependant de prendre le crayon quelle lui tendait et la regarda tourner la page de l’album pour lui présenter une nouvelle image.

Le crayon était noir. Si Caitlin trouvait ce choix révélateur, elle l'accepta sans protester et entreprit de colorier la crinière et les sabots du poney représenté sur la page. Quand elle eut terminé, elle reposa le crayon.

L’enfant leva les yeux vers elle, manifestement surprise par le geste de

Caitlin. Elle s’empara de nouveau du crayon noir pour le tendre à la jeune femme.

Caitlin secoua alors la tête et désigna un crayon turquoise vif. La petite fille se renfrogna mais Caitlin ne céda pas. Elle croisa les bras et s'assit en tailleur, attendant la suite.

La fillette lui reproposa le crayon noir tout en montrant l'album.

Derechef, Caitlin secoua la tête et indiqua le crayon turquoise. C’était

1’impasse.

L’enfant laissa tomber le crayon noir par terre et entreprit de colorier en rouge la page opposée en enfonçant le papier comme si elle voulait le perforer

à coups de couteau.

Une telle rage chez un être si jeune était effrayante. Caitlin ne put en supporter davantage. Comme elle se levait, toutefois, la fillette se saisit brusquement du crayon turquoise et le jeta presque sur les cuisses de la jeune femme.

Réprimant un sourire, Caitlin ramassa tranquillement le crayon et s’en servit pour colorier la petite selle attachée sur le dos du poney. Quand elle eut fini, elle reposa le crayon sur la table et se rassit.

La petite fille la considéra avec une expression encore plus renfrognée qu'auparavant. Elle désigna ensuite l’image et intima du geste à Caitlin l’ordre de continuer son ouvrage. Celle-ci rendit alors le doigt vers le crayon jaune.

La fureur qu’afficha en retour la fillette était presque comique, mais Caitlin doutait fort que les raisons de sa réticence le soient.

L’enfant secoua la tête.

Caitlin désigna de nouveau le crayon jaune.

L’enfant scruta le visage de Caitlin pour voir si elle montrait la même résolution que la fois d’avant. Ce qu’elle lut sur le visage de la jeune femme la convainquit apparemment de lui présenter le crayon jaune.

Et ce petit manège se répéta à chaque couleur. Caitlin continua ainsi à

colorier l’image en utilisant toute une série de teintes différentes. Puis, soudain, elle se recula, lâcha le dernier crayon et joignit les mains avec une expression ravie.

La fillette regarda alternativement Caitlin et la page de l’album, avant de se mettre à comparer celle-ci à celle quelle avait elle-même coloriée. Enfin, elle baissa les yeux sur le moignon de crayon rouge quelle tenait encore à la main et, tout en voûtant les épaules, reposa lentement celui-ci.

Caitlin sentait qu’un revirement majeur avait lieu en elle, mais elle avait peur d’ébaucher le moindre geste et craignant tout autant de deviner ce qui pouvait se passer dans l’esprit de la petite fille. Quand enfin celle-ci tendit le doigt vers la pile de crayons, Caitlin comprit subitement.

Retenant son souffle, elle choisit un crayon bleu et le déposa dans la main tendue de l’enfant avant de tourner la page de l’album.

La fillette soupira et contempla l’image devant elle comme si elle ne l’avait jamais vue, le crayon tremblant dans sa main. Puis, avec une lenteur circonspecte, elle se pencha vers la table et commença à colorier la page —

prudemment, d’abord, comme si elle redoutait les conséquences de son geste.

Peu à peu, ses coups de crayon se firent plus assurés eu au bout d un moment, elle ne marquait plus aucune hésitation.

Caitlin l’aurait volontiers applaudie. Elle réfréna cependant son enthousiasme et, ayant choisi un second crayon, attendit patiemment.

Quelques instants plus tard, l’enfant reposa le crayon bleu et tendit la main sans même relever les yeux de l’image. Caitlin lui présenta un crayon vert et se recula avec un soupir.

« A toi de jouer, maintenant, ma chérie. »

Elle sentit alors une pression sur son épaule, et elle se tourna à demi.

C’était Mac. L’expression qu'il affichait fit bondir son cœur.

« Mon Dieu... Oh, mon Dieu.., est-ce bien ce que je crois ? S’il vous plaît,

Seigneur, faites que ce soit de l’amour... »

Elle déglutit nerveusement, regrettant de n’être pas seule avec Mac pour pouvoir l’entendre dire tout haut ce qu’exprimaient ses yeux.

— Mademoiselle ?

C'était le père.

— Oui ?

— Merci.

Elle sourit.

— Dé rien.

— Vous ne comprenez pas, reprit l’homme. Voilà trois semaines qu’elle ne parle plus... Et ce coloriage... Ça n’a pas arrêté depuis le jour où sa mère...

Sa voix s’étrangla.

— Je suis désolée, dit Caitlin. Est-elle souffrante ?

— Ma femme... a été victime de voleurs de voiture. Ils lui ont tiré une balle dans la tête et l’ont poussé sur la route avec ma fille. Elle a tout vu.

— Mon Dieu, murmura Caitlin en reportant son attention sur la fillette.

Cette colère, ces coups de crayon rouge... Tout s'expliquait, maintenant.

Elle imaginait ce que cette enfant avait pu éprouver en voyant sa mère couverte de sang — la terreur qui avait dû être la sienne. Faute de pouvoir en comprendre la raison, elle s'était enfermée en un monde où plus rien ne pouvait l’atteindre. Malheureusement, elle s’était aussi coupée par là même des seules personnes capables de l’aider.

— Et votre femme ? s’enquit Mac à mi-voix.

L’homme secoua la tête.

— Elle est en état de mort cérébrale. On lui a retire l'assistance respiratoire ce matin. Nous attendons que son cœur s’arrête.

— Vous n’avez aucune famille ? Personne qui pourrait s’occuper de votre fille pendant que vous seriez auprès de votre femme ?

— J'ai des parents en Floride mais ils n'ont pas les moyens de se payer le voyage, et avec toutes les dépenses qu’a déjà entraînées cette... cette...

Il frémit, puis posa la main sur la tête de sa fille et esquissa un pauvre sourire.

— Enfin, vous savez ce que c’est.

Non, justement, pensa Caitlin. Elle ne le savait pas. Pas un seul instant de son existence elle n'avait connu des soucis financiers. Elle en avait déjà conçu de la honte, mais jamais comme maintenant.

Elle leva la tête vers Mac et comprit qu'il avait deviné ses pensées. Elle se retourna vers l'homme.

— Monsieur ? Je ne connais pas votre nom.

— Hank Bridges.

— Que faites-vous dans la vie, monsieur Bridges ?

— Je travaille au ministère de l’Environnement. Je ne sais pas combien de temps encore mes supérieurs vont pouvoir me couvrir... J’ai dû m absenter beaucoup depuis...

Caitlin se hâta de changer de sujet.

— Comment s'appelle votre fille ?

Il sourit.

— Katie. Elle a cinq ans.

Entendant son prénom, la fillette leva les yeux.

Caitlin s’efforça de sourire, mais une douleur sourde ne cessait de lui

étreindre le cœur.

— Voyez-vous ça ? Moi aussi, je m’appelle Caitie.

Katie écarquilla les yeux et fixa Caitlin avec un regain d’intérêt. Puis elle opina silencieusement et passa un doigt dans une des boucles qui encadraient le visage de la jeune femme. Celle-ci retint son souffle...

Tout à coup, elle se sentit flancher. Le stress qu’elle n’avait cessé de subir, le fait d’avoir frôlé la mort, le poids du remords qui la taraudait, l’incertitude dans laquelle elle se trouvait quant à l'état de santé d’Aaron— si tout cela lui paraissait certes bénin en comparaison de ce que cette enfant avait enduré, elle ne pouvait plus réprimer le flot d’émotions qui la submergeait.

Se saisissant de la main que Mac avait posée sur son épaule, cllc tenta désespérément de recouvrer le contrôle d’elle-même. Mais la pitié qu’elle ressentait pour Katie était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase et elle se couvrit finalement le visage pour cacher ses larmes.

Katie Bridges passa de la perplexité à l’ébahissement. Elle lâcha le crayon dont elle était en train de se servir pour dévisager ouvertement Caitlin.

Mac en eut le cœur serré. Il comprenait qu’après toutes ces épreuves, cette défaillance de Caitlin était inévitable. Le problème, c’était qu’il avait lui aussi envie de pleurer. Il y avait franchement trop de malheurs en ce bas monde...

Sans crier gare, la fillette grimpa sur les genoux de Caitlin et se mit à lui tapoter la figure.

— Ne pleure pas, murmura-t-elle. Ne pleure pas. Ton papa va tout arranger avec un bisou.

— Je n’ai pas de..., commença Caitlin.

Elle était sur le point de dire qu’elle n’avait plus de papa quand elle prit conscience que la fillette parlait en fait de Mac. Au lieu de la détromper, elle s’empara de ses mains et, les portant à ses lèvres, en embrassa doucement la paume.

— Et toi, as-tu demandé à ton papa de tout arranger avec un bisou ?

L’enfant se rembrunit et baissa les yeux.

— Est-ce que tu le lui as demandé ? insista Caitlin.

Katie secoua la tète.

— Pourquoi ?

Il y eut un nouveau silence, puis la petite fille se pencha vers la jeune femme.

— Parce que, lui chuchota-t-elle à l’oreille.

— Parce que quoi ?

— Parce qu’il n’était pas là quand je suis tombée.

Caitlin entendit l’homme lâcher un hoquet de stupeur et comprit fort bien sa réaction. Voilà qu’elle était la raison du silence de sa fille depuis l'horrible agression dont elle avait été victime avec sa mère : sa colère. Une colère dont elle ne pouvait se décharger que sur une seule personne —lui.

— Seigneur Dieu, s’exclama-t-il avant de soulever Katie des genoux de

Caitlin pour la prendre dans ses bras. Katie... mon bébé... Papa regrette terriblement ce qui vous est arrivé, à toi et à maman, mais ce n’était pas sa faute. Papa était au travail, tu te rappelles ? Si j’avais été là, je vous aurais fait un câlin à toutes les deux et j’aurais tout arrangé, tu ne crois pas ?

Le petit visage de Katie se chiffonna.

— Je vous aurais fait plein de bisous et je vous aurais dit que j’étais désolé

que vous soyez tombées de la voiture.

— Et tu aurais aussi chassé le méchant monsieur, hein, papa ?

La question de la petite tille, proférée sur un ton si poignant, arracha une larme à toutes les personnes présences dans la salle d’attente.

— Oui, ma chérie. Papa aurait chassé le vilain monsieur.

L'enfant se mit à pleurer, doucement d’abord, puis à gros sanglots convulsifs.

— Merci, mon Dieu, marmonna l’homme en berçant sa fille contre sa poitrine. Mademoiselle, je ne connais pas votre nom, mais je sais qui vous

êtes. Vous êtes un ange. Je vous serai éternellement reconnaissant d’avoir croisé notre chemin, à Katie et à moi.

Caitlin se redressa.

— Heureuse d’avoir pu vous aider, repartit-elle.

Sa voix tremblait et elle pressentait qu’à moins de s’éloigner au plus vite, elle allait se couvrir de ridicule.

— Mac, je vais aux toilettes. Je reviens dans un instant.

— Attends, dit-il. Je t’accompagne.

Elle secoua la tête et désigna la porte qui, dans le fond de la salle, était marquée des pictogrammes des toilettes et du Taxiphone.

— Tu peux me voir d’ici entrer et .sortir, d'accord ?

Il hocha la tête à contrecœur, sachant qu’il n avait pas le choix.

— Est-ce votre épouse ? s’enquit M. Bridges quand elle fut partie.

Mac sentit son cœur manquer un battement.

— Pas encore, répondit-il. Un jour, peut-être.

— Quelle coïncidence quelle s’appelle aussi Katie, n’est-ce pas '

— En fait, son prénom est Caitlin, mais ses proche la surnomment tous

Caitie.

Le jeune homme fronça légèrement les sourcils.

— Maintenant que j’y repense, je dois avouer que son visage me dit quelque chose...

Mac estima inutile de continuer à lui cacher plus longtemps la vérité.

— Ça ne m’étonne pas. C'est Caitlin Bennett, l’auteur de romans policiers.

— Oh, bon sang. L'écrivain qui est harcelé par un maniaque ?

— Ouais, acquiesça Mac, mais j’aimerais bien que vous vous absteniez de toute allusion à ce propos lorsqu’elle reviendra.

— Monsieur, après ce qu’elle a fait pour moi, une telle demande est superflue.

Avant que Mac puisse repartir quoi que ce soit, une infirmière apparut sur le seuil de la salle. Tous les regards se tournèrent vers elle, certains emplis de crainte, d’autres chargés d'espoir. Celui de l'infirmière finit par s’arrêter sur

Hank et sa fille.

— Monsieur Bidges, il faut que vous veniez, maintenant.

Hank regarda Mac puis baissa les yeux sur sa fille, le visage empreint d’une résignation déchirante.

— Je crois que ça y est... Remerciez encore Mlle Bennett de ma part, voulez- vous ?

— Entendu, articula Mac. Et croyez bien que je compatis, monsieur

Bridges.

Il les suivie ensuite des yeux tandis qu’ils traversaient la salle pour rejoindre l'infirmière. Une page de leur vie se tournait... Il n'osait imaginer ce qu'on pouvait éprouver quand, après avoir aimé une femme au point de l’épouser et de lui faire un enfant, on devait la rendre à Dieu et achever son existence sans elle. Le cœur lourd de chagrin et d’anxiété, Mac se renfonça contre le dossier de la banquette et courba la nuque. Il ne pouvait que prier pour que tout se passe bien à la fois pour Aaron et pour Caitlin.

Peu de temps après, Caitlin revint dans la salle d’attente. A l'expression de

Mac, elle comprit que l’attente de Hank Bridges avait pris fin.

Cependant, quoiqu’elle fût toujours malade d’inquiétude pour Aaron, elle ressentait une sérénité quelle n'avait pas connue depuis des mois. M. Bridges l’ignorait encore, mais il ne devait plus un sou à l'hôpital pour les soins dispensés à sa femme. Par ailleurs, dix mille dollars venaient d'être portés au crédit de son compte en banque. L'argent ne pouvait certes pas guérir les peines, songea-t-elle, mais il les rendait parfois plus supportables...

Rien de nouveau ?

— Non, dit Mac.

Elle se rassit à côté de lui, les yeux fixés sur la porte de la salle d’attente.

— Caitie ?

— Quoi ?

— Qu’as-tu fait à cette enfant ?

Caitlin haussa les épaules, préférant ne pas croiser son regard.

— J'ai seulement joué un peu avec elle. Ne m’accorde pas de mérites que je n'ai pas.

— Tu me rends dingue, tu sais ?

Pour le coup, elle tourna la tête vers lui.

— Comment ça ?

— Jusqu'à il y a peu, je croyais ne pas t’aimer. Tu t'en doutais, n’est-ce pas ?

Elle le gratifia d'une moue comique.

— Oui, admit-elle, je m’en doutais. Mais moi, je savais que je ne t’aimais pas. Ce qui fait toujours un point d’avance pour moi, n’est-ce pas ?

Il secoua la tête, un sourire crispé aux lèvres.

— Tu ne renonces jamais, hein ? maugréa-t-il.

Puis il soupira.

— Tu dois également savoir que je suis largué, n'est- ce pas ? Je ne sais plus quoi faire.

— Au sujet d'Aaron ? Il n'y a rien d’autre à faire que patienter.

— Non, je ne parlais pas d’Aaron. C'est de toi que je parlais. Je suis en train de tomber amoureux de toi, Caitie, et je ne vois pas comment l'empêcher.

Si c'était bien le dernier aveu auquel elle s’attendit de sa part, elle ne l’appréciait pas moins.

— Oh, Mac. Pourquoi voudrais-tu l’empêcher ?

— Honnêtement, tu crois que ça marcherait entre toi et moi ?

— Bien sûr. Pourquoi pas ?

— Tu es sacrement trop riche.

Caitlin se trouva plus insultée par cette remarque quelle ne l’eût été par une gifle.

— Mon argent me rend donc détestable ?

Il prit son visage entre ses mains.

— Non, ma douce : inaccessible. Je n’ai absolument pas les moyens de rivaliser avec la fortune des Bennett.

Elle avait conscience d’avoir un air hébété mais, sa vie même en eût-elle dépendu, elle n’aurait pas pu se donner une meilleure contenance.

— Bon, dit-elle, les yeux remplis de larmes, je suppose que ce n'est pas plus mal, vu que je ne t’aime toujours pas. Cela nous épargne bien des soucis à

tous les deux.

— Caitlin, je t en prie, arrête.

— Oh, ferme-la, McKee, veux-tu ? Je souffre déjà assez comme ça sans qu’en plus tu m’arraches le cœur pour me le tendre ensuite sur un plateau.

Elle se levait brusquement pour aller s’asseoir ailleurs que près de cet individu révoltant quand un médecin apparut.

— La famille de M. Workman ? demanda-t-il à la cantonade.

— Par ici, répondit Mac tout en essayant de deviner à l’expression du médecin s'il avait de bonnes ou de mauvaises nouvelles à leur annoncer.

— M. Workman a bien supporté l'opération, les informa-t-il. Il souffre d'une fracture du nez, d’une commotion cérébrale et de quelques côtes cassées. Sa blessure la plus grave est aux yeux.

Caitlin s’effondra sur le siège le plus proche.

— Je pense qu'ils guériront avec le temps, poursuivit le médecin. Mais ils sont totalement bandés et le demeureront pendant au moins une semaine, voire plus. A moins de complications imprévues, je pronostique le rétablissement complet de toutes ses facultés, mais la prudence m’impose de vous avertir qu’il gardera au visage des cicatrices de ses brûlures et qu'un recours à la chirurgie esthétique n’est peut-être pas exclu.

— Merci, docteur, repartit Mac. Merci d’avoir sauvé la vie de mon frère.

Quand pourrons-nous le voir ?

— Il est toujours en réanimation. Et nous avons par ailleurs l'intention de le garder sous sédatifs pendant au moins vingt-quatre heures. Je vous conseille donc fortement de rentrer chez vous. Ce sera à sa sortie qu’il aura besoin d’aide.

Mac n'était pas près de se laisser congédier ainsi.

— Il faut d’abord que je le voie. Même s’il ne peut pas m entendre, il faut que je le voie. C’est important pour moi, docteur.

Le médecin sourit.

— Bon... je suppose que ça ne peut pas lui faire de mal. Suivez-moi.

Mac se retourna.

— Caitlin ?

— Vas-y. Embrasse-le de ma part.

— Je ne crois pas qu’il soit très avisé de...

— le ne bougerai pas de cette chaise avant ton retour, lui assura-t-elle.

Mac fronça les sourcils, partage entre le besoin de voir Aaron et la crainte de laisser la jeune femme seule.

— N’aie pas peur, reprit-elle. Tout ira bien.

— Désolé, intervint le médecin. Si votre femme est souffrante, je peux la...

— C’est Caitlin Bennett, le coupa Mac. Et je suis son garde du corps, pas son mari.

Le médecin comprit aussitôt le problème.

— J’appelle les vigiles, dit-il. Ils pourront rester auprès de Mlle Bennett jusqu’à votre retour.

— Mac, vraiment..., protesta Caitlin.

Mais Mac ne l’entendait plus.

— Ce sera parfait, répondit-il au médecin.

— Dans ce cas, je cours les appeler et je reviens tout de suite pour vous emmener voir votre frère.

Il repartit, laissant Mac et Caitlin seuls. Celle-ci détourna le regard.

— Caitie, je n avais pas l'intention de te blesser.

Elle releva la tête, le menton tremblant.

— Eh bien, tu m’as blessée quand même. Il est assez choquant de se rendre compte qu’on n’est jugé que sur le montant de son compte en banque. Et dire que pendant tout ce temps j’ai cru...

— Tu déformes mes propos.

— Et toi, tu me brises le cœur. Tiens, revoilà le médecin. Va donc voir

Aaron. Je m’occuperai pendant ton absence en comptant mon fric.

Mac s’éloigna sans rien ajouter, en colère contre lui- même et consterné par tout ce gâchis.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-03-11T01:23:06+01:00

Il en tomba d’abord des parcelles poilues, d’un gris sombre souillé de rouge, d'aspect humide...

La tête suivit et Caitlin se mit à hurler.

Ce fut d’un pas assez guilleret qu’il pénétra dans l’ascenseur. Alors que la cabine commençait à s’élever, des souvenirs de la promenade lui revinrent à

la mémoire. Il revoyait notamment la texture soyeuse des cheveux de Caitlin

éclairés par le soleil et songeait qu’il avait toujours eu un faible pour les femmes qui portaient de la soie — quand il entendit soudain, au-dessus de lui, les hurlements de bête blessée de Caitlin.

Durant d’interminables secondes, il éprouva ce qu'on devait ressentir en regardant l'amour de sa vie mourir sans pouvoir lui porter secours, puis l'ascenseur parvint enfin au dernier étage et les portes de la cabine s’ouvrirent. Mac bondit dans le vestibule en criant le nom de Caitlin, ouvrir la porte d’entrée qui n’était pas verrouillée et se rua dans l’appartement.

Il lui fallut quelques instants éprouvants pour repérer la jeune femme —

recroquevillée dans un coin du séjour, la tête sur les genoux et les mains crispées sur la nuque, comme si elle était en train de recevoir des coups.

Jadis, quand il était encore flic, il avait vu un homme brûler vif dans sa voiture, et ses cris n’étaient guère différents de ceux qu’il entendait maintenant. La terreur pure qu’ils exprimaient lui déchirait l’âme.

Se raidissant en prévision d’une agression, il inspecta rapidement le séjour du regard. Personne d’autre ne se trouvait dans la pièce. En trois enjambées il fut auprès de Caitlin. Il la redressa et la serra dans ses bras. Puis il l'examina de la tête aux pieds à la recherche d’éventuelles blessures mais ne vit que la peur qui altérait son visage.

— Caitie ! Caitie... que s’est-il passé ?

Dès que Caitlin entendit la voix de Mac, ses yeux se révulsèrent.

— Ah non, pas ça ! Il faut que vous restiez lucide ! s’exclama-t-il en la secouant pour lui faire reprendre ses esprits.

Si un danger les guettait, il devait savoir d’où il risquait de surgir.

Caitlin gémit, encore près de s’évanouir. Elle tremblait si fort que Mac était oblige de la soutenir. Ses hurlements s’étaient transformés en gros sanglots convulsifs.

Mac sentait 1’affolement le gagner. Quelque chose avait manifestement effrayé la jeune femme et il en ignorait toujours la nature aussi bien que la localisation.

— Caitie, parlez-moi. Je ne peux pas vous aider si vous ne parlez pas.

Elle tendit le doigt puis se couvrit le visage, incapable de regarder plus longtemps dans la direction quelle venait de lui indiquer.

Mac pivota vivement sur lui-même et ne vit d'abord rien susceptible de l'alarmer. Il parcourut ainsi la pièce des yeux à deux reprises avant de ramener son attention sur la table basse. Il contempla alors un long moment ce qui s’y trouvait avant de comprendre de quoi il s’agissait.

— Le sale fils de pute, grommela-t-il enfin avant de guider Caitlin jusqu'à

un fauteuil près de la fenêtre. Asseyez-vous là. Je reviens de suite.

Il traversa la pièce et s’arrêta devant la table en prenant garde de ne pas toucher ce qui gisait sur son plateau.

— C’est arrivé par le courrier ? s’enquit-il.

— Il n’y a pas de cachet de la poste, répondit-elle.

Les entrailles de Mac se nouèrent. Cela signifiait qu'il était venu jusqu'ici ou du moins qu’il avait réussi à pénétrer dans l'immeuble, et à atteindre le vestibule.

S’étant accroupi, il jeta un coup d’œil à l’intérieur du colis sans y mettre les doigts et aperçut une tache blanche à l'intérieur. Se redressant, il enleva manteau et gants, les jeta sur l’autre fauteuil, ouvrit son couteau s'accroupir de nouveau devant la table basse. Tout en veillant à ne rien déranger d’autre, il extirpa peu à peu la feuille de papier qui se trouvait au fond du paquet et la déposa à côté de celui-ci.

Elle ne comportait qu’une seule phrase.

« La prochaine fois, ce sera toi. »

Il regarda le rat.

Il avait été coupé en morceaux.

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Extrait ajouté par pmpr 2013-03-11T01:16:37+01:00

— Allô ?

— Mac, c'est moi.

Mac sourit. C’était son demi-frère, Aaron, qui lui avait donné le premier ce surnom, et il l'avait gardé depuis.

— Aaron, comment vas-tu ? Et d’abord— il éclata de rire —, comment as-tu retrouvé ma trace ? J’avais ordonné à ma secrétaire de ne révéler à personne où j'étais.

— Je lui ai dit que c’était une question de vie ou de mort, répliqua Aaron.

Mac s'esclaffa de nouveau. Son frère avait toujours eu le sens du mélodrame... Il avait été le premier à apprendre son homosexualité et l’avait acceptée sans aucune arrière-pensée.

— Tu ne crois pas que c’est un peu exagéré, même de ta part ?

— Ce n’est pas une blague, Mac. Nous avons de gros problèmes, et je ne sais pas vers qui d'autre me tourner.

Mac fronça les sourcils.

— Qui « nous » ? Et quel genre de problèmes ?

— Caitlin Bennett. On veut la tuer.

Sur le coup, un millier de pensées traversèrent l’esprit de Mac, dont une envie pressante de raccrocher. Depuis le tout premier jour où il avait connu

Caitlin, trois ans auparavant, il n’avait cessé d'être partagé entre le désir de la secouer pour lui mettre du plomb dans la tête et la tentation non moins puissance de lui arracher ses vêtements pour lui faire l'amour. Le plus souvent, c’était cette dernière impulsion qui l’emportait en lui, et cela le rendait dingue, car il refusait d’éprouver pour aucune femme des sentiments plus forts qu’une simple attirance passagère...

Que Caitlin fût en danger de mort le bouleversa.

— Que veux-tu dire ?

— Je t’expliquerai quand tu seras là, repartit Aaron.

Mac lâcha un soupir vibrant.

— Bon sang. Aaron, c’est mon premier jour de congé en six ans.

— Elle est à l’hôpital.

Mac eut l’impression de sentir le plancher osciller sous ses pieds.

— Qu’est-ce qui s’est passé ?

— On l’a poussée sous un camion.

« Oh, Seigneur... »

— C'était peut-être un accident, non ?

— Nous avons également reçu, à la boîte, des lettres nous menaçant d'une bombe si nous n’arrêtions pas de la publier, et elle est elle-même la cible de lettres anonymes depuis six mois.

Mac ne l’écoutait plus. La vision de la jeune femme étendue sous les roues d’un camion le perturbait trop. Il lui fallut quelques instants pour se rendre compte qu’Aaron s’était tu.

— Dans quel état est-elle ? demanda-t-il avant de s’aviser brusquement que son frère pleurait. Bon Dieu, Aaron, réponds-moi !

— Elle a de sales bleus, quelques coupures eu une commotion cérébrale, elle a eu de la chance. Cette fois-ci.

— Je ne crois pas à la chance, grommela Mac. Donne-moi quelques heures pour me préparer et je prends le premier avion. Je serai auprès de toi ce soir.

Aaron soupira.

— Merci, Mac.

— Tu savais que je dirais oui. Mais tu me devras une fière chandelle, frérot.

Caitlin Bennett et moi ne sommes pas exactement les meilleurs amis du monde.

— Je ne te demande pas de l’aimer, répliqua Aaron. Je veux seulement que tu lui sauves la vie.

Presque aussitôt, il vit Aaron de l’autre côté du lit. Leurs regards se croisèrent et son frère se leva, un doigt sur les lèvres pour lui intimer le silence. Mac se coula le long du mur, déposa ses bagages par terre et jeta un coup d’œil sur le lit. Le nœud dans son ventre se resserra d’un cran. La femme qui avait d’ordinaire le don de mettre à mal son ego gisait devant lui dans une inquiétante immobilité. Des ecchymoses pourpres ombraient le côté gauche de son visage, tel un masque. Au-dessus de son sourcil, une plaie suturée suintait et sa lèvre inférieure était enflée.

« Ma pauvre Caitlin, dans quel pétrin t’es-tu donc fourrée ? »

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Extrait ajouté par pmpr 2013-03-11T01:49:47+01:00

Vous me couvrez, articula-t-il silencieusement à l’intention du patrouilleur avant de se ruer vers la porte et de l'ouvrir d’un coup de pied, son arme tenue à deux mains et braquée devant lui.

Ensuite, tout parut se dérouler au ralenti.

Mac sentit son esprit se disloquer et ne perçut plus que des bribes du spectacle qu'il avait sous les yeux.

Caitlin étendue par terre, immobile.

Neil penché sur elle, un couteau au poing.

Du sang sur le visage de l’une.

Du sang sur les mains de l’autre.

Mac fit feu.

Une fleur pourpre s’épanouit sur la chemise de Neil.

Pan.

Pan.

Pan.

Mac vidait son chargeur dans la poitrine de J. R. Neil, et malgré tout celui- ci restait debout, telle une marionnette soutenue par des fils invisibles.

— Il est mort ? s’enquit le patrouilleur.

La réponse lui fut donnée quand Neil oscilla puis s’effondra, percutant le plancher avec fracas.

Mac courut aussitôt s’agenouiller près de Caitlin pour lui tâter le pouls. Il ne sentit rien. Récupérant le couteau que Neil avait lâche, il trancha les cordes qui entravaient les poignets et les chevilles de la jeune lemme, puis les écarta,

à la recherche d’éventuelles blessures.

— Oh, mon Dieu, non, supplia-t-il.

Il glissa une main sous la tête de Caitlin et, lui ployant la nuque pour dégager la trachée, entreprit de lui pratiquer la respiration artificielle.

Peu après Amato et Trudy pénétraient à leur tour dans la pièce. Aussitôt cette dernière s’accroupit près de Caitlin et, sans prononcer un mot, se mit à

appuyer en rythme sur sa cage thoracique. Ils œuvrèrent ainsi durant une longue minute, Mac insufflant de l’air dans les poumons de Caitlin, Trudy stimulant son cœur.

— Les secours ont été prévenus, leur annonça Amato. Une ambulance arrive.

Caitlin ne respirait toujours pas. Mac, cependant, n’était pas près de renoncer. La vie de son aimée était en jeu.

Une autre minute s'écoula.

Une minute sombre, désespérée.

Puis, subitement, un grand râle s'échappa des lèvres de Caitlin.

— Elle respire ! s'écria Trudy en se reculant.

— Merci, mon Dieu, murmura Mac en plaçant Caitlin en position latérale de sécurité avant de lui tapoter le dos pour l’aider à reprendre son souffle.

Caitie, mon amour... C'est moi, Mac.

Elle lui saisit le poignet, lui enfonçant ses ongles dans la peau. Tout en luttant pour inspirer — sa gorge écrasée lui brûlait —, elle voulut se blottir contre lui.

— Merci, mon Dieu, répéta Mac dans un soupir.

Il serra la jeune femme contre lui et ne put retenir ses pleurs.

Trudy se redressa, enjamba Neil sans lui accorder un seul regard, comme s'il n’était qu’un détritus encombrant son chemin, et sortit de la pièce.

Comme elle passait devant. Paulie, ce dernier tendit la main vers elle.

— Kowalski, je...

Amato le retint,

— Laisse-la. Il faut quelle gère ça toute seule.

Ils se tournèrent ensuite vers l’homme et la femme qui s’étreignaient au milieu de la pièce. Paulie ôta son manteau et le tendit à Mac.

— Elle, au moins, on peut l'aider, grommela-t-il.

Mac prit le vêtement et l’étendit sur Caitlin qui se serrait contre lui en frémissant de tout son corps.

— Tout va s'arranger, lui disait-il. Ne t’inquiète pas, mon bébé, c’est fini.

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