Commentaire de lapageinattendue

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Peu de pages, mais tant d'émotions. De colère. D'impuissance. De dégoût. Mais surtout de révolte. Sauvages est un des ces romans qui vous saisit dès les premiers instants et bouleverse toutes vos certitudes en à peine quelques chapitres.

Jonas, jeune Cri du Nord du Canada, a été contraint de rejoindre un pensionnat catholique européen chargé de "tuer l'Indien en lui". Il ne lui reste plus que deux mois à vivre dans cet Enfer, cette prison qui brise toutes ses valeurs et ses traditions, mais en deux mois, tout peu basculer. Témoin d'un terrible événement et des atrocités commises par le prêtre de l'internat, il ne lui reste plus qu'une solution : fuir, retrouver les landes sauvages et l'odeur sucrée des pins, reprendre corps avec les racines de son peuple et de son identité.

Par la simplicité, la justesse mais aussi la douceur de sa plume, l'autrice nous fait entrer par une porte close au coeur des plus terribles vérités de cette partie méconnue de l'histoire indienne et canadienne. Et croyez-moi, ça fait froid dans le dos.

Aux côtés de Jonas, ce jeune homme si courageux et attachant, ce "sauvage" épris de liberté, nous suffoquons dans le huit-clos de ce pensionnat où chaque jour apporte avec lui son lot de souffrances. L'ambiance y est oppressante, presque suffocante ; tout semble se resserrer autour de ce lieu sinistre, créant une sensation d'étouffement et de profonde impuissance. Mais quand Jonas lève les yeux et contemple la cime des sapins, la colère qui vibre au fond de lui refait surface, et l'envie de retrouver la terre de ses ancêtres se meut en un véritable besoin.

C'est un récit prenant, haletant, percutant, révoltant. On trépigne, on veut sauver Jonas, secouer tout le monde. On ne peut qu'être dégoûté des horreurs dont l'Homme est capable... Le roman porte en lui un flot d'émotions extrêmement puissantes, il met au jour un (SUITE...)