Extraits

– Tu es bien entreprenant, ce matin !

Elle me lance son regard mutin.

– Et toi, bien dévergondée pour laisser un inconnu te caresser sans même vérifier son identité !

– Je savais que c’était toi, je le sais toujours. – Comment ?

– Parce que lorsque nous sommes dans la même pièce et que ton regard se pose sur moi, je me sens envahie par un sentiment de bienêtre. Lorsque tu approches, c’est mon corps qui réagit. Ma peau frisonne, mon cœur s’accélère. À chaque fois que ton corps est en présence du mien, il réagit. Et cela ne se produit qu’avec toi.

Chapitre 2 :

Joshua

«...Mon regard se porte sur Audrey, c’est étrange comme tous m’insupportent sauf elle. Si je devais lui parler, je ne la blesserais pas. Non. Elle, je voudrais lui dire qu’elle est belle et que j’aime les mèches qu’elle a faites. J’aimerais lui dire que son gilet noir est beaucoup trop grand pour elle mais que cela ne fait rien parce qu’elle est magnifique. J’aimerais entourer le silence de ma vie de ses rires. Mais je sais que ce que j’aimerais est impossible. Prisonnier d’un reflet que je ne connais pas, je suis devenu une bête, un monstre et plus jamais aucune femme ne posera les yeux sur moi sans tressaillir. Mais même si je sais tout cela, je continue de venir l’observer. Parce que l’espace d’un instant, dans l’océan de douleur que j’éprouve, le sourire d’Audrey me fait espérer, juste assez pour avancer encore un peu. Quelques heures ou une journée de plus, et c’est déjà ça.»

"Malgré le calme apparent, la tempête gronde.

Malgré ton sourire apparent, ta souffrance te consume."

Josh

« Elle vous a raconté ?

– Oui, et je respecte ton courage, il en faut avec elle !

Mon père rit à sa propre blague tandis que le regard de Josh se pose de nouveau sur moi. Un regard intense.

– Que voulez-vous, je suis déjà fichu puisque je l’aime.

Mon père rit de plus belle. Josh m’aime, il m’aime et vient de le dire à mon père. Il m’aime encore. Il m’aime. Mon cerveau semble s’effacer et mon corps réagit de sa propre initiative. Je me lève et c’est d’un pas décidé que je marche droit sur eux. Mon père s’écarte tandis que je me jette dans les bras de Josh. Il m’enlace tandis que je pleure. En cet instant, je me moque des regards sur nous, tout comme je me fiche royalement des répercussions de ce geste aux yeux de tous. Je me contrefiche de tout, sauf de lui.

– Je suis désolée.

Les mains de Josh caressent mon dos. Je perçois les battements de son cœur : rapides.

– Je sais. Mais ne me fuis plus jamais j’ai cru devenir fou.

– Je t’aime tellement, j’ai paniqué, je ne sais pas ce qui m’a pris.

– Tu m’aimes ?

Extrait de 

Second Chance

Lyse Williams

Chapitre 3 :

Audrey

«… Mais de semaine en semaine, j’ai constaté ses progrès. Il parvient à se déplacer seul à présent, même si ce n’est pas parfait, c’est un bon début. Je ressens une fierté d’avoir vu cet homme se relever. Il m’intrigue. Je l’observe et tente de deviner ses intentions et ses envies. Pourquoi n’a-t-il jamais tenté de venir discuter avec moi ? Pourquoi reste-t-il seul et silencieux ? Mais surtout, pourquoi le fait que ce parfait inconnu m’observe ne me met pas mal à l’aise ? Au contraire, j’aime sentir son regard sur moi. Est-ce parce qu’il se dégage de lui une aura à la fois sombre et lumineuse ? Intense et envoûtante ? Il m’intrigue. Il me captive. Je finis par oublier ma propre douleur, tant je suis asservie au désir de découvrir les siennes.

– Hé, oh, tu m’écoutes ?

...»

(Audrey)

- Les vraies amitiés ne se mesurent pas en années, mais en intensité. Ce n'est pas parce que tu verras une personne toutes les semaines qu'elle comptera plus dans ta vie qu'une autre que tu ne verras que deux ou trois fois par an. Je suis persuadée que Jean aussi est inquiet et se questionne, mais si vous êtes réellement les amis que tu m'as décrits, alors cela ne fait aucun doute que tout ira bien.

(Audrey)

J'aime passer du temps auprès de ceux qui me ressemblent tant. Ceux que la vie a mis à terre pour tenter de les briser, mais qui choisissent de se relever et d'avancer encore. Ils m'apporte de l'espoir. L'espoir qu'un jour moi aussi je pourrai être en paix avec ma colère, ma souffrance et surtout que ma culpabilité me laissera un peu de répit pour avancer.

(Audrey)

Tenter de me reconstruire. Même si on ne peut pas reconstruire sur des cendres. Et c'est tout ce que je suis, mon cœur, mon âme et même mon corps ont brûlé pour devenir cette boule de rage, de colère et de douleur.

Malgré le calme apparent, la tempête gronde.

Malgré ton sourire apparent, ta souffrance te consume.

Malgré ton silence apparent, tes cris résonnent.

Lorsque les masques tomberont, les apparences se briseront.

Lorsque ton masque volera, qui t'épaulera ?

Lorsque tu parleras, qui t'écoutera ?

Dans cette valse à contretemps, choisiras-tu de t'entourer de ceux qui comptent ?

Dans ce tango en solo, choisiras-tu de faire partie de ceux qui comptent ?

Accepteras-tu de te mettre à nu, sans filtre le temps d'un tango ?

Choisiras-tu de vivre cette valse à contretemps, au lieu de l'observer ?

Je choisirai la vie, si tu choisis de te livrer.

Je choisirai ceux qui comptent, si tu acceptes d'en faire partie.

Ici et maintenant, demain et à jamais, je porterai le masque de tes souffrances, si tu acceptes de crier pour moi.

Ici et maintenant, demain et à jamais, je briserai ton silence, si tu acceptes de me laisser approcher.

Approche en douceur, que je ne prenne pas peur.

Mets à nu mes souffrances avec pudeur, que je ne prenne pas peur.

Je te le promets.

Je te le promets.

Ici et maintenant, demain et à jamais, à toi je veux me lier.

Ici et maintenant, demain et à jamais, à toi je suis liée.