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Que le ciel la préserve à jamais de danger !
Voyez quelle bonté de vouloir me venger !
En effet, son courroux qu'excite ma disgrâce,
M'enseigne hautement ce qu'il faut que je fasse ;
Et l'on ne doit jamais souffrir sans dire mot,
De semblables affronts à moins qu'être un vrai sot.
Courons donc le chercher ce pendard qui m'affronte
Montrons notre courage à venger notre honte.
Vous apprendrez, maroufle, à rire à nos dépens,
Et sans aucun respect faire cocus les gens.
(Il se retourne ayant fait trois ou quatre pas.)
Doucement, s'il vous plaît, cet homme a bien la mine
D'avoir le sang bouillant et l'âme un peu mutine ;
Il pourrait bien mettant affront dessus affront
Charger de bois mon dos, comme il a fait mon front.
Je hais de tout mon coeur les esprits colériques,
Et porte grand amour aux hommes pacifiques ;
Je ne suis point battant de peur d'être battu
Et l'humeur débonnaire est ma grande vertu.
Afficher en entierIl s’est subitement éloigné de ces lieux,
Et sa fuite a trompé mon désir curieux.
Mais de sa trahison je ne fais plus de doute,
Et le peu que j’ai vu me la découvre toute.
Je ne m’étonne plus de l’étrange froideur
Dont je le vois répondre à ma pudique ardeur,
Il réserve, l’ingrat, ses caresses à d’autres,
Et nourrit leurs plaisirs par le jeûne des nôtres.
Voilà de nos maris, le procédé commun,
Ce qui leur est permis, leur devient importun,
Dans les commencements ce sont toutes merveilles
Ils témoignent pour nous des ardeurs non pareilles ;
Mais les traîtres bientôt se lassent de nos feux,
Et portent autre part ce qu’ils doivent chez eux.
Ah ! que j’ai de dépit, que la loi n’autorise
À changer de mari comme on fait de chemise :
Cela serait commode, et j’en sais telle ici
Qui comme moi ma foi le voudrait bien aussi.
(En ramassant le portrait que Célie avait laissé tomber.)
Mais quel est ce bijou que le sort me présente,
L’émail en est fort beau, la gravure charmante,
Ouvrons.
Afficher en entierD'où vous naît cette plainte, et quel chagrin brutal?
Afficher en entierUn coeur qui jamais n'a fait la moindre chose
A mérité l'affront où ton mépris l'expose?
Afficher en entierAh! traître! scélérat! âme double et sans foi!
Afficher en entierEt tu m'oses jouer de ces diables de tours?
Afficher en entierD'où vous pourrait venir?... Ah! bons Dieux! elle pâme.
Hé! vite! Holà! quelqu'un!
Afficher en entierA-t-on mieux cru jamais être cocu que moi?
Vous voyez qu'en ce fait la plus forte apparence
Peut jeter dans l'esprit une fausse créance.
De cet exemple-ci ressouvenez-vous bien;
Et, quand vous verriez, ne croyez jamais rien.
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