Extraits

Je déboutonnai ma poche de veste et y récupérai l’enveloppe de billets. Danny écarquilla les yeux, ce qui me fit froncer les sourcils. Soudain, il grimaça, son visage se déforma, puis il s’écroula sur moi comme un sac de pierres. Je m’effondrai sur le sol, piégée sous lui.

— Danny ! sifflai-je, repoussant ses épaules pour l’écarter. Qu’est-ce qui t’arrive ?

— Ce salopard a…

Il émit un gargouillis et ne bougea plus. Plus du tout. Le froid m’envahit, m’enveloppant de glace. Danny était mort, et j’étais piégée.

— C’est toi qui m’as apporté ça ?

Il hocha la tête.

Considère-moi comme ton majordome. Tu sais comment me payer.

Mon regard navigua de lui aux sous-vêtements, et je l’imaginai courir dans la rue avec ma culotte entre les pattes. Pire encore, il s’agissait de la plus vieille en ma possession, celle réservée aux jours de lessive.

— Je vais avoir besoin de la moitié de ta barre chocolatée.

Il grommela, pourtant je l’entendis se laisser tomber du rebord de la fenêtre pour se diriger vers moi dans un cliquetis de griffes. Il me tendit la moitié de la barre et je la fourrai dans ma bouche.

Il m’en fallait bien plus.

— Merci, mon pote.

Attaquée par un tueur, puis victime d’un raton laveur qui avait réussi à contourner les barrières magiques de notre tour. Pourquoi ma vie était-elle aussi pourrie ?

Il écarta la tête et croisa mon regard, les yeux sombres, les pupilles dilatées. Il examina mes oreilles pointues de fae, puis mes yeux.

— J’ai l’impression que tu es quelqu’un que tu n’es pas. Et ce à quoi je pense n’est même pas possible.

— OK, comme vous voulez, Cujo.

— Cujo ?

— Vous savez, le chien tueur de Stephen King.

— Vous êtes un salopard.

Il hocha la tête, tandis que l’éclat de feu et de glace que j’avais perçu dans son aura passait dans ses yeux.

— Tant que ce sera clair pour toi, tout ira bien. N’essaie pas de fuir, parce que je te retrouverai. N’essaie pas de l’enlever, parce que tu ne peux pas. Tant que tu n’auras pas prouvé ton innocence, tu es à moi.

Tu es à moi.

— Tant que ce sera clair pour toi, tout ira bien. N'essaie pas de fuir, parce que je te retrouverai. N'essaie pas de l'enlever, parce que tu ne peux pas. Tant que tu n'auras pas prouvé ton innocence, tu es à moi.