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Extrait ajouté par FiftyShadesDarker 2017-04-24T22:55:05+02:00

Je me laissai tomber lourdement sur le lit. Je l’aimais. Kira, belle, envoûtante avec ses cheveux ardents et ses yeux verts. Kira, qui m’avait ramené à la vie. Kira, le mélange parfait de vulnérabilité et de défi. Kira. Ma femme.

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Extrait ajouté par magaliB 2019-05-22T23:55:04+02:00

Ce matin, le soleil tapait à travers les fenêtres, plongeant l’entrée dans une lumière dorée. Je descendis les escaliers, beaucoup trop tôt d’ailleurs, sachant que j’étais rentré à la maison il y a seulement quelques heures. Je reculai d’un pas ou deux pour ne pas être ébloui. Ma tête me faisait un mal de chien, mais je l’avais bien mérité. Le temps d’une soirée, l’alcool m’avait fait oublier mes problèmes et, rien que pour cela, ça en valait la peine. Tous les jours, je travaillais de l’aube au coucher du soleil, et pourtant cela ne suffisait pas. Alors après l’épisode d’hier, à la banque, je méritais bien une nuit d’ivresse. Un homme normal ne pouvait pas supporter tout ça.

– Gray, mon chéri, il y a quelqu’un qui souhaite vous rencontrer. Bonjour.

Charlotte me sourit au moment où j’arrivai au pied de l’escalier.

– Oh, dit-elle en fronçant les sourcils. Vous ressemblez à ces déchets que le chat rapporte parfois, vous ne trouvez pas ?

J’ignorai sa dernière remarque.

– Qui est-ce encore ? Et de si bon matin ?

Quelle nouvelle ne pouvait pas attendre une heure décente ? Le soleil se levait à peine, et moi j’avais l’impression d’être en enfer.

– J’imagine que c’est encore quelqu’un qui cherche du travail ? Un cul-de-jatte peut-être ?

Charlotte sourit.

– Je ne lui ai pas demandé l’objet de sa visite mais je ne crois pas qu’elle cherche du travail. Elle a tous ses membres, et elle vous attend dans votre bureau, dit-elle en souriant.

– Elle ?

– Oui, c’est une jeune femme. Elle s’appelle Kira. Très belle, me dit Charlotte en me faisant un clin d’œil.

Finalement, peut-être que la journée ne commençait pas si mal. Sauf s’il s’agissait d’une fille avec qui j’avais couché, et que j’avais préféré oublier.

J’avalai deux cachets d’aspirine, attrapai une tasse de café dans la cuisine, et me dirigeai vers l’entrée de la maison, dans le grand bureau qui appartenait jadis à mon père.

Une jeune femme vêtue d’une robe ample, de couleur crème, faite d’une matière qui ressemblait à de la soie et ceinturée à la taille, se tenait dos à moi, parcourant l’imposante bibliothèque qui faisait face à la porte. Je m’éclaircis la voix, elle se retourna, surprise, en mettant les mains sur sa poitrine, et laissa tomber le livre qu’elle feuilletait. Elle écarquilla les yeux, puis se baissa pour ramasser, en riant doucement.

– Désolée, vous m’avez fait peur.

Elle se releva, et tout en s’approchant vivement de moi : – Désolée, euh, désolée. Grayson Hawthorn, c’est ça ?

Elle posa le livre sur le bord du bureau et me tendit la main.

Elle était de taille moyenne, mince, avec des cheveux cuivrés magnifiques, tirés en une queue-de-cheval sévère au bas de sa nuque. Pas mon genre, mais Charlotte avait raison, elle était jolie. J’avais une préférence pour les grandes blondes élégantes. Une en particulier, en fait. Mais je décidai d’oublier aussitôt cette pensée douloureuse. Aucun intérêt à ressasser cette histoire. C’est seulement lorsque la dénommée Kira s’approcha que je remarquai ses grands yeux bordés de cils épais, ainsi que ses sourcils, de la même couleur que ses cheveux somptueux, soulignant délicatement son regard. Mais c’est la teinte de ses yeux qui me renversa. Jamais je n’en avais vu d’aussi verts. Ils étaient éblouissants, comme deux émeraudes. J’eus le sentiment que ces yeux avaient vu des choses comme aucuns autres. Ensorcelants. Magnétiques. J’en avais le souffle coupé.

Je reculai légèrement, recentrai mon regard, et lui pris la main. Elle était petite et chaude. Sa chaleur voyagea depuis mon bras jusqu’à mon dos. Je fronçai les sourcils et enlevai ma main de la sienne.

– Et vous êtes ?

Je ne m’attendais pas à ce que le ton de ma voix soit si distant.

– Kira, dit-elle simplement, comme si ça suffisait. Kira ferma ses yeux somptueux, je sentis alors une pointe de mécontentement. Elle secoua la tête lentement, avant de me regarder à nouveau.

– Pardon, mais ça vous ennuie si on s’assied ?

Je lui montrai la chaise qui se trouvait face au grand bureau en acajou. Je posai ma tasse de café, puis allai m’asseoir dans le fauteuil en cuir juste derrière le bureau.

– Voulez-vous une tasse de café ? lui demandai-je. Je peux appeler Charlotte.

Qu’est-ce que cette fille pouvait bien vouloir ? Son visage ne m’évoquait rien.

– Non, merci, dit-elle en secouant la tête. Elle m’en a déjà proposé un.

Une mèche de cheveux glissa de sa queue-de-cheval, elle fit une petite moue ennuyée tout en essayant de la replacer.

J’attendais. J’avais toujours mal à la tête, et alors que je massai distraitement mes tempes, je remarquai que son regard suivait ma main. Je ne pouvais m’empêcher de l’observer.

Elle respira profondément, et se redressa tout en croisant les jambes. Sa chaise étant placée loin de mon bureau, mes yeux pouvaient facilement se perdre le long de ses mollets galbés, de ses chevilles fines jusqu’à sa paire de sandales à talons bleues. Le sac qui se trouvait maintenant sur ses genoux, était brodé de perles assorties à ses chaussures. Je ne connaissais rien à la mode, mais je savais reconnaître les choses de valeur. Ma belle-mère au cœur de pierre avait été l’incarnation même de l’élégance.

– Je ne veux pas vous chasser, mais j’ai beaucoup à faire aujourd’hui.

Elle écarquilla les yeux.

– Oui. Bien sûr. Je suis désolée. Dans ce cas, je vais aller droit au but : j’ai une affaire à vous proposer.

Je levai un sourcil.

– Une affaire ?

Elle hocha la tête, tout en jouant avec le long collier en or qu’elle portait.

– Oui, eh bien, en fait, Monsieur Hawthorn, je suis ici pour vous demander en mariage.

J’éclatai de rire, recrachant presque la gorgée de café que je venais de prendre.

– Excusez-moi ?

Ses magnifiques yeux prirent alors une teinte indescriptible.

– Vous avez bien entendu, je pense que c’est une idée qui peut certainement nous être bénéfique.

– Et comment pouvez-vous avoir la moindre idée de ce qui me serait bénéfique, Mademoiselle… Quel est votre nom de famille ? Vous ne me l’avez pas dit.

Elle leva son petit menton.

– Dallaire. Mon nom de famille est Dallaire.

Elle me regarda comme si elle attendait une réaction de ma part.

– Dallaire ?

Je pris un temps, fronçai les sourcils. Je connaissais ce nom.

– Dallaire comme l’ancien maire de San Francisco ?

– Oui.

Elle leva son menton plus haut. Ah, elle était hautaine. C’était en tout cas ce que révélait sa gestuelle. Elle était de la famille « royale » des politiques. Une héritière. Je ne savais pas grand-chose sur Frank Dallaire, excepté qu’il avait été maire pendant deux mandats. Il était extraordinairement riche, pas uniquement grâce à sa carrière politique, mais, d’après mes souvenirs, grâce également à des placements immobiliers. Ou quelque chose dans le genre. Il était systématiquement sur la liste des hommes les plus riches du pays. Alors que Diable sa fille faisait-elle ici ?

– Je répète ma question, Mademoiselle Dallaire, qu’est-ce qu’un mariage avec moi pourrait bien vous apporter ?

Elle soupira, en prenant un air un peu moins hautain.

– Je suis dans une impasse, Monsieur Hawthorn. Mon père et moi nous sommes…

elle se mordit la lèvre une seconde, semblant être à la recherche du mot juste éloignés. Pour parler franchement, j’ai besoin d’argent pour vivre, pour survivre.

Je l’observai une seconde, puis ricanai doucement.

– Dans ce cas, je peux vous assurer, Mademoiselle Dallaire, que m’épouser ne vous serait pas profitable. Bien au contraire en fait. On vous a mal informée.

Elle secoua la tête et se pencha en avant.

– Ce qui m’amène au point qui nous profitera à tous les deux.

– Je vous en prie, dites m’en davantage, lui répondis-je, ne pouvant masquer ma lassitude.

Je me massai à nouveau les tempes. Je n’avais vraiment pas le temps pour ces bêtises.

Elle acquiesça.

– Eh bien, j’ai appris que votre vignoble est… comment dire… un échec, et que, pour faire court, vous avez besoin d’argent.

La façon dont cette gosse de riche résumait ma situation me rendit fou de rage. Je retirai ma main de ma tempe et lui jetai mon regard le plus glacial.

– Et comment savez-vous ça ?

Elle releva de nouveau son menton.

– J’ai enquêté sur vous.

– Ah.

– En fait, j’étais à la banque hier. J’ai accidentellement entendu une partie de votre conversation. On vous a refusé un crédit.

Je me figeai pendant que ses joues rougissaient. Eh bien, elle avait au moins l’élégance d’être embarrassée.

– Accidentellement entendu, mon cul !

Son petit menton se redressa encore.

La colère, et aussi une pointe d’humiliation sur ce qu’elle avait pu entendre, fit courir une décharge électrique dans mon dos, me forçant à me redresser.

– Vous m’avez grossièrement espionné lors de mon rendez-vous à la banque, avez fait quelques recherches sur Google, et maintenant vous pensez connaître ma situation ? Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?

Son expression s’adoucit et sa langue rose vint mouiller sa lèvre inférieure. Mon corps réagit instantanément à ce petit mouvement, et je me forçai aussitôt à tempérer mes ardeurs. Je n’étais pas attiré par la petite princesse arrogante assise en face de moi. De plus, j’étais avec une femme la nuit dernière, Jade une blonde qui sentait la pastèque… ou bien était-ce l’ananas ?

Elle avait été très entreprenante. Et pourtant, même cette escapade m’avait laissé vaguement insatisfait… et empestant la salade de fruits ! Je me concentrai à nouveau sur la rousse assise en face de moi. Ou était-elle brune ? C’était presque le mélange parfait des deux… Comme si ses cheveux lisaient dans mes pensées, une autre mèche s’échappa de sa queue-de-cheval. Kira la fit glisser derrière son oreille.

– Je ne pense pas connaître tous les détails de votre situation. Mais je sais que vous avez besoin d’argent, et qu’il vous reste peu de solutions, en particulier compte tenu de votre… casier.

Le rose colora à nouveau ses joues ivoire, puis elle continua :

– Moi aussi j’ai besoin d’argent. Je suis tout autant désespérée que vous, en fait.

Je laissai échapper un soupir.

– Je suis sûr que si vous alliez voir papa, tout cela pourrait être réglé. Les choses sont rarement aussi dramatiques qu’elles n’y paraissent.

Sauf dans ma situation.

Ses yeux me fusillèrent, pourtant l’expression sur son visage resta neutre.

– Non, dit-elle. Les choses ne se régleront pas avec mon père. Nous avons eu une grosse dispute il y a plus d’un an.

– Hum. Et comment avez-vous fait depuis ?

Elle fit une pause, comme si elle évaluait ce qu’elle pouvait répondre.

– J’ai voyagé.

Pour faire du shopping probablement. Ou bronzer. Je balayai à nouveau du regard ses jambes légèrement hâlées. Et maintenant, sa fortune s’était envolée et Papa n’allait plus subvenir à ses besoins. Quelle tragédie.

– Avez-vous quelque chose contre le fait de chercher un travail ? Avez-vous fait des études ?

– Ma carrière universitaire a été… courte. Et non, bien sûr, je n’ai rien contre le fait de chercher un emploi si besoin. Mais je me contenterai de dire que je suis venue ici aujourd’hui avec la conviction que j’ai le plan d’action idéal pour nous deux.

Ma tête résonnait encore. Qu’est-ce que j’en avais à faire de sa situation de toute façon ?

– Bien, pouvons-nous couper court à cette discussion maintenant ? Comme vous l’avez si sommairement résumé, ma propriété vinicole est un échec. J’ai donc beaucoup de travail aujourd’hui.

– C’est vrai. Bon. Vous voyez, Monsieur Hawthorn, ma grand-mère, la mère de mon père, vivait modestement, mais grâce à certains investissements de mon grand-père, elle est morte avec pas mal d’argent. Elle l’a légué à ses deux petits-enfants, dont moi, l’autre étant un cousin que je ne connais pas bien. Cependant, elle a stipulé dans son testament que nous recevrions notre héritage soit à nos trente ans, soit en nous mariant, cette dernière option étant visiblement la plus rapide.

Je me rassis en croisant les doigts.

– Et donc, poursuivit-elle, ma proposition est la suivante : nous nous marions, nous partageons la fortune de ma grand-mère, et, au bout d’un an, nous demandons le divorce.

Je levai un sourcil.

– Partager la fortune ? De combien d’argent parlons-nous exactement ?

– Sept cent mille dollars.

Mon cœur se mit à battre plus vite. Trois cent cinquante mille dollars. C’était encore plus que le crédit que j’avais espéré que la banque m’accorde. Ce serait plus qu’assez pour réparer toutes les machines et rénover la maison. Assez pour mettre en bouteille le vin qui se trouvait dans les fûts. Assez aussi pour embaucher au moins deux employés. Et si la nouvelle récolte était aussi bonne que je l’avais prédit, cette propriété vinicole serait à nouveau florissante dans un an. Je pourrais tenir la promesse que j’avais faite à mon père.

Je restai silencieux, pas simplement pour évaluer ce qu’elle venait de dire, mais aussi pour la mettre mal à l’aise. Ce qui ne servit à rien. Finalement, je répondis :

– Intéressant. Il n’y a pas de clause sur la durée que nous devrons passer ensemble une fois mariés ?

Soulagée, elle secoua la tête, partant du principe que ma question voulait dire que j’envisageais cette idée folle. Est-ce que je l’envisageais vraiment ? D’ailleurs est-ce que c’était vraiment sérieux ? Il y avait forcément un piège.

C’était trop absurde pour être vrai. J’avais des débuts de vertige, et pas uniquement à cause de la gueule de bois.

– Non, mais mon père serait… mécontent s’il savait que, pour obtenir l’argent que ma grand-mère m’a légué, je vous ai épousé et qu’ensuite j’ai partagé l’héritage avec vous… qui n’êtes personne.

Elle eut l’air d’être traversée par une pensée que je n’arrivais pas à deviner.

– S’il avait le moindre soupçon sur le fait que ce soit un faux mariage, il pourrait très bien tenter de contester le paiement de l’héritage. Il est donc dans notre intérêt, à tous les deux, de faire en sorte que ce mariage paraisse le plus authentique possible. Cependant, comme je vous le disais, mon père et moi sommes en froid. Aussi j’imagine que nous aurons à faire le minimum d’efforts, mais il faudra que ce soit suffisamment convaincant.

Je haussai les sourcils, prenant un peu de temps pour réfléchir à tout ce qu’elle venait de dire. C’était délirant, incroyable.

– Attendez, vous n’êtes pas une de ces cinglées qui m’écrivaient en prison pour me demander en mariage, n’est-ce pas ?

Elle écarquilla les yeux.

– Quoi ?

– Oui, il y en avait beaucoup. Apparemment, certaines femmes sont très excitées par ce genre de choses.

– Pour quelle raison ? Pourquoi ?

Elle secoua légèrement la tête, comme si elle ne comprenait pas comment la conversation avait pu dérailler à ce point. Elle avait l’air sincèrement troublée.

Je souris.

– D’après ce que je sais, les femmes aiment les voyous.

Elle m’adressa un regard perplexe.

– Je peux vous assurer que je ne suis pas ce genre de femme.

Je hochai la tête lentement.

– Eh bien, c’est une bonne nouvelle, parce que je peux vous assurer que, de toute manière, vous n’êtes pas mon genre.

Elle se redressa, raide comme un piquet.

– C’est encore mieux. Ce que je vous propose c’est du business, rien de plus.

Elle détourna le regard. Je ne pouvais plus voir ses yeux ensorceleurs, et quand elle se retourna ses joues étaient roses à nouveau.

– Cependant, ça aurait l’air suspect que je ne vive pas ici, et franchement, Monsieur Hawthorn, j’ai besoin d’un endroit où habiter. Donc, je me suis dit qu’en échange de votre hospitalité, je pourrais faire votre comptabilité. Je suppose que vous n’avez plus beaucoup de personnel.

Je m’adossai à nouveau à mon siège.

– Je suis impressionné par vos recherches, Mademoiselle Dallaire. Oui, effectivement, j’ai dû me séparer de mon comptable. Et de ma secrétaire. Et de la plupart de mes employés aussi. Mais fort heureusement, aucun d’entre eux n’a fini sous les ponts.

Elle acquiesça.

– Je suis douée pour les chiffres. J’ai travaillé comme stagiaire dans le service comptabilité de mon père. Je connais bien les logiciels de saisie. Je pourrais travailler pour vous en échange d’une chambre et des repas, et, bien évidemment aussi, dans un souci de crédibilité. Je ne dis pas qu’il faudra que je vive ici toute l’année, peut-être seulement deux ou trois mois. En fait, jusqu’à ce que je sois sûre que mon père a accepté le mariage et m’ignore à nouveau. Je pourrais alors m’éloigner discrètement, et nous n’aurions plus jamais besoin de nous voir sauf, bien sûr, au tribunal pour le divorce. C’est d’une simplicité enfantine. Et très temporaire. Bien entendu, nous mettrons tout ceci noir sur blanc. Et s’il vous plaît, appelez-moi Kira.

Je la scrutai pendant un long moment, notant au passage la façon dont elle venait de sortir tout cela. Elle était brillante et sûre d’elle, mais était-ce le fait d’être assise ici, en face moi, qui la rendait nerveuse ? Je l’affrontai du regard, mais elle ne détourna pas les yeux et resta de marbre.

– Et que ferez-vous avec votre part de cet argent, Kira ? Si je peux me permettre de vous poser cette question.

Elle s’éclaircit la voix.

– Eh bien, en plus d’y vivre, je suis engagée dans plusieurs organismes caritatifs à San Francisco. L’un des centres est dans une situation désespérée et devra fermer s’il ne trouve pas les fonds nécessaires.

Je lui souris, crispé. Ah. Tout comme ma belle-mère. Une héritière avec une vie désœuvrée. Je la revoyais, montant dans sa Bentley pour aller sauver les pauvres paysans de la famine, lui permettant ainsi de passer pour une philanthrope, avant de se précipiter chez Louis Vuitton pour compléter sa collection de bagages.

– Je vois.

Qu’est-ce que ça pouvait bien me faire de savoir ce qu’elle ferait de son argent et quel était son but ? Je devais seulement me préoccuper de ma propre situation.

– C’est une proposition très inhabituelle. Je vais y réfléchir et je reviendrai vers vous.

Je commençai à me relever.

– Bon, écoutez, j’ai besoin d’une réponse rapide.

Elle parla vite et elle était légèrement essoufflée. L’effet qu’elle avait sur mon corps m’agaçait. Mon corps, ou plutôt la partie située entre mes jambes, s’agita à nouveau. Bordel ! Et je devais bien reconnaître que cette partie de moi manquait souvent de discernement…

Je me rassis.

– Je voudrais pouvoir vous accorder plus de temps pour réfléchir, Monsieur Hawthorn, mais malheureusement, les circonstances me forcent à…

Je levai la main pour l’empêcher de continuer.

– Je vous recontacte en fin de journée. Où serez-vous joignable ?

Elle prit un temps avant de répondre :

– Je serai au Motel 6 ce soir. Je peux vous donner mon numéro de portable.

Motel 6 ? Mon Dieu, la princesse était tombée bien bas. Effectivement, sa situation semblait plutôt désespérée. Je la regardai attraper un post-it et un stylo sur le coin de mon bureau et écrire soigneusement son numéro de téléphone. Je le pris et le jetai négligemment sur le tas de papiers en désordre. Elle suivit mon geste du regard, puis elle dit en me fixant, les lèvres serrées :

– Je peux vous assurer que ma proposition est honnête.

– C’est fort probable… Bien sûr, il faudra que je rencontre l’exécuteur testamentaire de votre grand-mère. Mais j’ai encore besoin d’y réfléchir. Je dois penser à l’incidence que pourraient avoir les autres aspects de cette transaction sur ma vie. Criminel, c’est une chose, mais criminel et divorcé ? Comment vais-je faire pour empêcher les filles de se jeter sur moi ?

Elle plissa ses yeux extraordinaires.

– Oui, eh bien, s’il existait une autre option, moi non plus je n’envisagerais pas celle-là. Croyez-moi.

Cette princesse ne savait visiblement pas ce qu’était un vrai problème. Alors que nous nous observions, une étincelle s’alluma brièvement dans ses yeux. Sous son air de femme d’affaires décontractée, elle cachait difficilement un fort caractère. Comme je l’avais deviné, il y avait aussi une petite sorcière dans cette princesse. Nous étions tous les deux silencieux, nous guettant mutuellement, quand elle se pencha légèrement comme si elle attendait quelque chose. Que je la remercie peut-être ?

– Passez une bonne journée.

Je restai assis cette fois. Elle pouvait trouver la porte toute seule. Elle se leva lentement, tendant le bras pour que je puisse lui dire au-revoir. Je me redressai et lui pris la main pour la seconde fois. La même vague de chaleur m’envahit à son contact, et je me retirai aussitôt. Kira Dallaire fit volte-face, son petit menton hautain en l’air, et sortit de mon bureau sans se retourner.

Je me dirigeai vers la fenêtre et soulevai le store. Je la regardai marcher vers une Jetta blanche. J’étais étonné qu’elle conduise une voiture si discrète. Une fois au niveau de la portière et alors qu’elle s’apprêtait à monter, elle s’arrêta pour contempler le vignoble.

Il y avait quelque chose dans son expression qui me donnait malgré moi l’envie de la rejoindre, à tel point que je faillis me cogner dans la fenêtre. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Son intérêt pour cet endroit délabré, pensai-je. Mais il y avait autre chose. Sa compréhension peut-être ?

Avant que je ne puisse y réfléchir plus longtemps, elle grimpa à l’intérieur de sa voiture et claqua la portière. Une minute plus tard, elle passa le portail et disparut. J’étais peut-être injuste avec elle. Pourtant s’il y avait quelqu’un qui pouvait comprendre les effets néfastes du jugement des autres, c’était bien moi. C’était sans doute juste à cause de ma gueule de bois, et parce qu’elle m’avait fait penser à ma belle-mère. Et bien sûr, il y avait le fait qu’elle ait débarqué ici et m’ait ouvertement proposé un mariage blanc. À moins que Kira Dallaire ne soit pas exactement ce qu’elle laissait paraître…

Je me rassis à mon bureau, puis j’allumai mon ordinateur pour chercher son profil sur Google. Après tout, c’est elle qui avait commencé. À peine eus-je tapé son nom que toute une série d’images apparut : Kira Dallaire en robe de soirée, sortant d’une limousine ; Kira Dallaire à la première d’un film dans tel ou tel cinéma ; Kira Dallaire se tenant près de l’homme qui était sûrement Frank Dallaire lors d’un gala de charité. Toujours avec le même petit sourire, à la fois crispé et hautain. Sur plusieurs clichés, elle était aux côtés d’un beau jeune homme blond, qui semblait avoir au moins cinq ou dix ans de plus qu’elle. Je cliquai sur l’une des photos et lus la légende qui identifiait le couple : Cooper Stratton et sa fiancée Kira Dallaire. Fiancée ? Je regardai la date, c’était il y a un peu plus d’un an. Était-ce la raison de sa « courte » carrière universitaire ? Avait-elle tout abandonné pour devenir une de ces riches épouses mondaines ?

Je cliquai sur plusieurs articles, et mon mépris grandissait à mesure que j’assemblais les pièces du puzzle de la personne qu’était réellement Kira Dallaire. Il n’y avait aucune information directe, mais il était assez facile de lire entre les lignes.

Kira était fiancée à Cooper Stratton, un jeune assistant du procureur local qui visait la cour supérieure de San Francisco, quand elle fut impliquée dans un scandale plutôt embarrassant. Alors qu’elle se trouvait dans un penthouse du St. Regis Hotel, la rumeur courut qu’elle faisait usage de drogues. Dans le but de la protéger et pour qu’elle soit soignée, son père l’avait envoyée dans un centre de désintoxication.

Plus probablement une sorte de spa amélioré à Londres ou Paris ! Son fiancé avait alors rompu leur engagement. Qui pourrait le lui reprocher ?

Mais maintenant, elle était de retour et son père… Et son père quoi d’ailleurs ? Ne finançait plus la vie de jet-setteuse à laquelle elle s’était habituée ? Refusait de lui donner de l’argent jusqu’à ce qu’elle puisse prouver qu’elle était prête à changer son style de vie ? Bien sûr, je ne faisais que des suppositions. Quoi qu’il en soit, Kira Dallaire semblait bien décidée à prendre les choses en mains.

Je ne m’étais pas trompé sur elle : elle était exactement comme ma belle-mère. Une femme qui avait été gâtée par la vie et trouvait ça parfaitement normal. Une personne égoïste qui attendait que le monde entier se plie à sa volonté. Et quand ce n’était pas le cas, elle détruisait tout sur son passage, sans se soucier de ceux qu’elle faisait souffrir.

Je me penchai en arrière un instant pour mieux faire le tour de la question. Jamais je n’aurais imaginé un tel réveil.

Nous étions tous deux désespérés, chacun à notre manière. Une question demeurait : étais-je à ce point misérable pour offrir mon nom, même temporairement, pour de l’argent, et ainsi sauver ce vignoble et réaliser mon rêve ?

Quelque chose sur l’écran de l’ordinateur attira mon attention : une petite photo au bas de l’article que j’avais lu. Je cliquai donc dessus pour l’agrandir.

C’était un autre cliché de Kira Dallaire et Cooper Stratton. Sa main possessive était posée sur ses reins, il souriait fièrement, et elle levait vers lui un visage épanoui. Mon regard se concentra sur sa joue droite. Elle avait une fossette. La petite sorcière avait une fossette. Même si ma vie en avait dépendu, je n’aurais pas pu expliquer la raison pour laquelle ce minuscule détail accélérait mon pouls à ce point.

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Extrait ajouté par Lauree 2018-07-24T21:20:54+02:00

J'avais pensé que cette fille était juste "mignonne" ? J'étais l'homme le plus stupide qui soit.

Un imbécile aveugle.

Un débile complet.

Elle était sublime.

------ Grayson

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Extrait ajouté par Lauree 2018-07-24T21:18:52+02:00

- Tu as volontairement oublié de me dire que c'est un dieu grec ?

- Un dieu grec ? Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. C'est sans doute le mec le plus moche que j'ai vu de ma vie. Je peux à peine le regarder.

- Menteuse.

---- Kimberly & Kira

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Extrait ajouté par kiara74 2017-05-30T20:56:17+02:00

- Je te l'ai dit Grayson, je ne suis pas intéressée par ça ...

Elle fit à nouveau ce mouvement de va-et-vient entre nous.

- ça ne ferait que compliquer une relation qui l'ai déjà bien assez. ça ne faisait pas parti de notre deal.

- Les accords sont faits pour être modifiés.

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Extrait ajouté par micaroval 2017-05-07T23:10:44+02:00

-Tu finiras par te rendre compte que là où il y a un réel amour ,il y a toujours un réel espoir.

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Extrait ajouté par FiftyShadesDarker 2017-04-24T22:55:27+02:00

J’étais heureux d’avoir connu les deux, souffrance et bonheur, car c’était ce qui faisait le merveilleux équilibre de la vie.

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Extrait ajouté par Lea-27 2023-09-27T15:00:35+02:00

– Écoute-moi, Grayson.

Je pris son visage entre mes mains, le regardant dans les yeux.

– La douleur fait partie de la vie. Pas seulement pour moi. Pas seulement pour toi. Pour tout le monde. C’est inévitable. Parfois même, la douleur est si grande qu’elle finit par devenir l’essence même de ta personne. Sauf si tu décides de l’en empêcher. L’amour est là pour combler les manques. Car si tu le décides, la souffrance lui offre encore plus de place. Et cet amour nous rend plus forts.

Ses yeux sombres cherchèrent les miens.

– Tu crois ça ?

– Je le sais !

Grayson soupira longuement avant de se réfugier à nouveau contre moi.

– Ma Kira… si seulement j’arrivais à y croire, moi aussi.

– Tu y arriveras. Le moment venu. Et ce sera ça, l’héritage de ton père. Voilà une belle vengeance.

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Extrait ajouté par SherCam 2023-07-19T13:34:16+02:00

[....] Il n'y a rien de mieux au monde que la main de quelqu'un que tu aimes et qui t'attrape dans le noir quand tu es perdu et terrorisé.

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Extrait ajouté par SherCam 2023-07-19T13:32:17+02:00

Impossible d'expliquer ce sentiment nouveau et perturbant. Assis là, quelque chose de puissant naissait en moi, un désir vital de posséder ma femme, mais également une envie de la protéger à laquelle je ne m'attendais pas.

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