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« Je suis une enfant du dimanche », écrivait-elle dans un poème, ce qui signifiait qu’elle s’estimait placée sous le signe du bonheur. Dans cette nuit d’avril, les lampions dansent sur les allées de Schönbrunn comme des milliers d’yeux attentifs. Au bord de l’épuisement, Sissi lutte pour ne pas s’écrouler. Elle ne peut plus être elle-même. Elle est devenue un modèle, un exemple. Elle n’a plus le droit de décevoir. Mais, à seize ans, est-ce possible ?
Afficher en entierLe 11, François-Joseph est à Munich, littéralement porté par l’amour : il n’a pas mis trente heures pour son voyage ! Une visite protocolaire au roi Maximilien, une visite de courtoisie à la reine Marie et le voici à Possenhofen. Sissi à Possi : enfin, le bonheur de retrouver celle qu’il aime dans son univers.
Afficher en entierL’archiduchesse, atterrée, réplique ses arguments : une gamine, une fille qui aime trop la nature, la forêt, qui n’en fait qu’à sa tête, qui n’a pas de manières, qui est peu instruite, qui parle un dialecte bavarois... Et puis elle n’a que seize ans... Tandis qu’Hélène est mûre, équilibrée, préparée à sa tâche. Mais son fils ne veut pas entendre parler de Néné. Sophie insiste, et met en jeu toute son autorité. Or voilà que l’empereur se comporte en empereur : il décide seul. Pire, il décide contre l’avis de sa mère. L’amour a transformé le garçon qui fête ses vingt-trois ans dans vingt-quatre heures. La première conséquence de l’entrée de Sissi dans sa vie est un acte de désobéissance à sa mère. Celle-ci ne l’oubliera pas. François-Joseph lui doit ce trône, il ne veut plus lui devoir son épouse.
Afficher en entierQuatre heures du soir. Hélène est officiellement présentée à son cousin. Sa révérence est sans faute. Un peu en arrière, Sissi, se débrouille. François-Joseph, en uniforme de général, observe Hélène tandis que les deux mères s’embrassent avec le mélange d’affection et de respect dû par une famille ducale à une famille impériale. Néné est bien une jolie jeune fille, élancée, grande et excessivement timide. Elle est instruite et sérieuse. L’empereur sourit. Il est intéressé, sans plus. Très vite, son regard se pose sur Sissi. Quel contraste ! Elle a un visage encore enfantin mais des cheveux si beaux, coiffés en bandeaux, dégageant le front. Ses yeux bruns sont du velours. Le regard de l’impérial cousin s’est figé. Son frère note qu’il a le « visage radieux ». Sissi, embarrassée, rougit, n’ose regarder sa sœur, encore moins sa mère. Pendant quelques interminables secondes, Sissi ressent la première gêne qu’est le regard insistant d’un homme. Et elle paraît tellement plus naturelle qu’Hélène pourtant censée être à l’aise... Sa robe, sans prétention, lui sied à ravir ; « la petite a beaucoup de grâce ». François-Joseph a l’habitude de passer des inspections, de vérifier des détails. Sissi n’échappe pas à son étonnement. Quelle surprise ! Sa mère lui a parlé d’Hélène sur un ton qui admettait difficilement la contradiction certes, mais que n’a-telle parlé de Sissi ! Sissi est à la frontière floue de l’enfant et de la femme : elle a tellement changé...
Afficher en entierAu retour de l’excursion, le couple retrouve Bad Ischl illuminé de dix mille bougies, cependant que, sur une colline, des lampions ont été disposés en une sorte de temple avec les initiales des deux fiancés. La flamme de leur amour naissant part de Bad Ischl pour embraser toute l’Autriche. Sissi pleure de joie ou d’émotion, elle ne sait plus très bien mais sa belle-mère trouve qu’ainsi elle est « mignonne » (déclaration de Sophie à Ludovika).
Afficher en entierSans cesse il lève les yeux vers les portraits de la disparue, comme s'il voulait se rassurer de son regard. Selon le témoignage que m'a confié S.M Zita, il ne cessa de répéter, jusqu'à sa mort le 21 novembre 1916 : "Personne ne saura jamais combien je l'ai aimée."
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