Extraits

Nos langues se trouvent, se goûtent, se testent dans un ballet étourdissant. Je ne respire plus par moi même, je respire à travers lui.

Je ne suis même plus certaine de savoir où se situent les limites de mon corps et du sien.

- Tu fais partie de moi. S’il te plait... J’ai besoin de toi, Zou... pour respirer, pour oublier, pour vivre...

— J’ai passé la soirée à t’imaginer avec lui. Ça m’a rendu fou, Zou. Complètement fou… J’ai réalisé que je ne pouvais pas te laisser m’échapper sans me battre. Tu veux plus ? OK. Je te donnerai tout ce que tu désires. Je te raconterai le moindre détail de mon passé. J’apprendrai même à exprimer mes sentiments si cela me permet de te garder dans ma vie. Je suis prêt à tout pour toi.

— La vie, c’est aussi prendre des risques, Zoé. C’est savoir saisir sa chance quand le bonheur est à portée de main. C’est toi qui me l’as appris.

En cette minute précise, je regrette d’être qui je suis. De ne pas pouvoir tomber amoureuse de cet homme-là. Le genre qui ne fuit pas face aux problèmes, qui serait prêt à m’aimer sans condition ni reddition.

— Quelque part sur cette terre, il existe une fille très chanceuse. J’espère que tu la rencontreras bientôt.

Zoé s'agite tout contre moi et je resserre mon étreinte autour de son corps. J'embrasse tendrement sa clavicule et, elle retrouve son calme.

Si je pouvais arrêter le temps ... Je pourrais rester près d'elle et continuer à repousser ses doutes et ses peurs. Malheureusement, les minutes s'écoulent, la chambre s'éclaircit et, bien trop tôt, je devrai une nouvelle fois la quitter.

— Hey, Logan !

— Salut, mec ! Alors, tu l’as ?

Son enthousiasme est communicatif et, enfin, je souris.

— Ouais. Mon manager vient de me l’envoyer.

— Putain, Alec ! Tu te rends compte de la chance que tu as ? Je serais prêt à me couper une couille pour signer avec ce genre d’équipe !

Il a raison. C’est la chance de ma vie, et pourtant…

— Je ne sais pas, Lo. La France me manque.

Je n’ai pas le temps d’en dire plus ; il part déjà au quart de tour.

— Sérieux, mec ! Tu crains. T’es qu’un abruti si tu crois trouver les trucs plus verts ici.

Je soupire. Non, je ne pense pas trouver l’herbe plus verte en France. Alors, pourquoi est-ce que j’hésite encore ? Pourquoi ne suis-je pas capable de prendre le train en marche et d’avancer vers cet avenir radieux qui me tend les bras ?

— Tu as eu de ses nouvelles dernièrement ?

Cette question, je la pose toutes les semaines depuis près de quatre ans et, comme toujours, Logan l’ignore et me demande :

— Qu’en pense ton manager ?

— Il n’a qu’une phrase en bouche depuis quinze jours : Take your chance. Il veut que je saisisse l’opportunité. Il croit pouvoir me trouver des sponsors dès la première année.

— Je te hais, putain !