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"Un crime parfait, mon bon ami. C'est moi, Hercule Poirot, qui vous le dis. Un crime parfait. Épatant ! "
Afficher en entierQu'était-il, à tout prendre, sinon un pauvre petit dieu très solitaire exilé en terre étrangère ?
Afficher en entier— Mais, mon bon ami, je ne suis pas anglo-saxon, moi ! Pourquoi jouerais-je les hypocrites ? [...] Les talents que je possède... je les saluerais bien volontiers chez autrui. Il se trouve seulement que, dans mon domaine bien particulier, personne ne m'arrive à la cheville. C'est fort dommage ! Ceci posé, je reconnais, sans gène aucune et sans la moindre hypocrisie, que je suis un grand homme. Je possède ordre, méthode et psychologie à un degré inégalé. Je suis, en somme, Hercule Poirot !
Afficher en entierCe n’était pas de l’habileté, mon petit Danny. Vous ne pourriez pas comprendre. Mais, de toute façon, si ce Levitt met sa menace à exécution, mon compte est bon, et par la même occasion, c’en est fini de la carrière parlementaire de Richard. Non, à mon avis, il n’y a que deux solutions envisageables
Afficher en entierLe lendemain matin, les premiers résultats du travail de Jake Levitt commencèrent à se faire sentir. Dans son salon décoré de laque rouge et de tentures noires, Olga Stormer lisait et relisait une lettre d’un air pensif. Son visage au teint pâle et aux traits délicatement mobiles était un petit peu moins serein que d’habitude et, de temps en temps, les yeux gris-vert sous les sourcils bien droits se fixaient sur un point de l’espace devant eux comme si elle envisageait, plutôt que les mots mêmes de la lettre, la menace qui se cachait derrière eux. De sa voix merveilleuse qui pouvait aussi bien palpiter d’émotion que trancher avec la précision d’une lame, Olga appela : « Miss Jones ! » Une jeune femme élégante, lunettes sur le nez, un bloc de papier et un crayon à la main, fit rapidement son apparition
Afficher en entierJe vois. Ainsi vous ne me laisserez pas pénétrer dans la Maison... même pas une seconde, le temps d’y risquer un coup d’œil ? Les stores vont rester baissés. Allegra se pencha vers lui et posa la main sur la sienne : — Je vais vous confier encore ceci. Vous en rêvez, de votre Maison. Mais moi, je... je ne rêve pas. Mes rêves sont des cauchemars ! Sur quoi elle le quitta avec brusquerie, le laissant profondément troublé. Cette nuit-là, une fois de plus, il rêva. Il s’était depuis peu rendu compte que la Maison était habitée. Il avait vu une main écarter les rideaux, aperçu des silhouettes se mouvant à l’intérieur. Ce soir, la Maison lui semblait plus belle qu’elle ne l’avait jamais été. Ses murs blancs brillaient dans le soleil. L’endroit respirait la beauté et la paix. Et puis, tout à coup, parmi les vagues de joie qui l’assaillaient, il en sentit naître une plus forte encore. Quelqu’un venait à la fenêtre. Il le savait.
Afficher en entierJe plaque mon job actuel. J’aurais dû le faire depuis longtemps... je m’en rends maintenant bien compte. Je me suis jusqu’ici contenté de me laisser vivre à la petite semaine, conscient d’être un raté et m’en souciant comme d’une guigne. Un homme ne devrait pas faire ça. Le devoir d’un homme, c’est de s’accomplir. Je laisse tomber ce que je fais, et je me lance dans une tout autre entreprise, quelque chose de totalement différent. Il s’agit d’une sorte d’expédition en Afrique occidentale... je ne peux pas vous donner les détails, ils ne doivent pas être divulgués. Mais si ça marche... eh bien, je serai un homme riche
Afficher en entierElle l’avait dit d’un ton sec, cassant. Wetterman fit dévier le cours de la conversation. Cette nuit-là et pour la seconde fois, John Segrave rêva de la Maison. John était malheureux. Son existence lui pesait comme jamais par le passé. Il l’avait jusqu’à présent acceptée avec égalité d’humeur, c’était une contrainte déplaisante mais qui laissait somme toute intacte sa liberté intérieure. Seulement, maintenant, tout cela était changé. Univers extérieur et intérieur s’interpénétraient. La raison de ce bouleversement, il ne se la dissimulait pas. Il était tombé amoureux d’Allegra Kerr au premier regard.
Afficher en entierPuis, sans attendre de commentaire à cette remarque pour le moins énigmatique, elle se plongea dans une musique étrange et envoûtante, sorte de mélopée aux harmonies singulières et au rythme bizarrement syncopé qui ne ressemblait à rien de ce que Segrave avait entendu jusque-là. C’était délicat comme le vol d’un oiseau, hors du monde, aérien... Et puis soudain, sans crier gare, la phrase musicale se mua en un déluge de notes discordantes à l’issue desquelles Allegra se leva du piano en riant. En dépit de son rire, elle semblait néanmoins troublée, presque effrayée. Elle vint s’asseoir à côté de Maisie, et John entendit cette dernière lui dire à voix basse
Afficher en entierIls gagnèrent tous ensemble le salon, ce que Wetterman considérait en secret comme une coutume barbare. Il aimait la pesante gravité du porto qui circule à la ronde et du cigare offert. Mais peut-être était-ce après tout aussi bien pour ce soir. Il ne voyait pas ce qu’il pourrait bien trouver à dire au jeune Segrave. Maisie exagérait, avec ses foucades. Ce n’est pas comme si ce garçon était beau, vraiment beau… et, ce qu’il y avait de sûr, c’est qu’il n’était pas amusant. Maisie lui ôta un poids en demandant à Allegra Kerr de leur jouer quelque chose. Ça ferait passer la soirée plus vite. Ce jeune crétin ne s’intéressait même pas au bridge. Sans toutefois posséder la sûreté de toucher d’un professionnel, Allegra jouait bien. Elle interpréta de la musique moderne, Debussy et Strauss, et un peu de Scriabine.
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