Extrait

Bon, elle allait commencer tout de suite en dénouant les tortillements verbaux de la reine. La jeune fille regarda ostensiblement son hor. Elle devait se rendre sur Terre rapidement et les cachotteries elfiques commençaient à l’agacer.

— Très bien. Si vous voulez mon aide, mais ne voulez pas me dire ce qui vous arrive, je crains que nous ne puissions rien faire pour vous.

Tara se leva et conclut :

— Lorsque vous aurez décidé de ce que vous voulez vraiment, vous nous recontactez. Tu viens, Cal ? Je dois aller voir Isabella, Manitou, Jar et Mara à Tagon.

— Non !

La reine s’était levée, sa magie froide et blanche enveloppant son corps de lévrier cruel, tandis qu’elle foudroyait Tara du regard.

Tara, impassible, laissa sa magie bleue affluer à ses mains. Une magie tellement puissante qu’elle puisait comme une abeille furieuse. Une sorte de vrombissement strident du type : « Les gars, va pas falloir m’agacer ou il va y avoir des morts. »

T’avila se figea. Et déglutit. C’était surprenant, parce que la reine ne laissait jamais paraître ce genre de réaction. En général, elle ressemblait plutôt à un bloc de glace.

Elle se laissa retomber sur son siège et Tara crut que T’avila allait se mettre à pleurer.

Là, on atteignait carrément le surréalisme.

Et slurk.

La jeune fille blonde se rassit elle aussi. Cal se posta à ses côtés, prêt à intervenir.

— Brolk de slurk, murmura-t-il, mais qu’est-ce qui se passe ici ?

— Aucune idée, répondit Tara tout aussi doucement. Les elfes ne pleurent pas beaucoup d’habitude. Et celle-ci encore moins. Ça doit être carrément grave.

— Tu crois qu’elle a piqué dans le trésor des elfes en douce ? demanda le jeune homme.

— Cal !

— Ben quoi ?

— Tout le monde ne rêve pas de voler des tas d’or et de bijoux, enfin !

— Ah bon ?

Le ton sincèrement étonné de Cal ne trompa pas Tara. Le Voleur Patenté était en train de se moquer d’elle.