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Quand j’étais petit, il m’arrivait d’aller nager à la piscine municipale de la 173e rue. Au-dessus de la surface, c’était bondé, bruyant et frénétique. Mais dès que je plongeais la tête sous l’eau, le monde se taisait et je m’abandonnais à des sensations pures.

M’abandonner à Bella me faisait le même effet. Le monde se réduisait à la taille de son matelas. Tandis que je la caressais, la réalité était étouffée par sa peau douce et laiteuse et le bruit de nos respirations.

Je savais que si je cessais d’y penser – si je sortais ma tête de l’eau –, le monde réel m’attendait toujours, tapageur et hostile. Mais elle et moi, nous nagions ensemble, nos mains et nos langues mêlées. Je n’avais pas envie de remonter à la surface pour respirer. Plus jamais.

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J'éprouvai un léger vertige. Je ne m'étais pas très bien nourrie depuis mon triste rendez-vous chez le médecin. D'habitude, je tenais mieux l'alcool.

De l'autre côté de la table, Whittaker me posait d'autres questions, mais je n'arrivais plus à le suivre. Le verre dans ma main était trop lourd. Je le posai brutalement sur la table.

La dernière chose que je vis, c'étaient les yeux de fouine de Whittaker rivés sur moi.

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Alors que j'attendais sa réponse, je pris conscience de certains détails et commençai à comprendre qu'elle n'allait pas bien. Pas bien du tout.

Ce que j'avais pris pour des tatouages sur ses membres était en réalité des mots écrits au marqueur.

Quelqu'un ou plusieurs personnes avait écrit sur Bella.

SALE PUTE pouvait-on lire à l'encre noire sur son bras.

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Cela faisait deux heures que j’avais soufflé mes vingt bougies sur le gâteau que Ma m’avait préparé, mais j’avais toujours les fesses vissées sur ma chaise au Restaurante Tipico. J’avais toujours du mal à quitter le bistrot dominicain que tenait ma famille au sens large. Je devais prendre un train pour rentrer à l’Université de Harkness, et pourtant j’étais toujours à la table numéro sept, dans le coin, en train d’enrouler des couverts dans des serviettes comme je l’avais fait pendant toute ma vie. — Une dernière et je m’en vais, dis-je à Pablito, mon cousin de seize ans. J’ai une réservation à dîner pour sept heures précises. Si je rate le train de quatre heures et demie, je suis foutu. — Un rencard ce soir ? — Oui, en fait, c’est aussi son anniversaire. — Sans blague !

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Quand j’étais petit, il m’arrivait d’aller nager à la piscine municipale de la 173e rue. Au-dessus de la surface, c’était bondé, bruyant et frénétique. Mais dès que je plongeais la tête sous l’eau, le monde se taisait et je m’abandonnais à des sensations pures.

M’abandonner à Bella me faisait le même effet. Le monde se réduisait à la taille de son matelas. Tandis que je la caressais, la réalité était étouffée par sa peau douce et laiteuse et le bruit de nos respirations.

Je savais que si je cessais d’y penser – si je sortais ma tête de l’eau –, le monde réel m’attendait toujours, tapageur et hostile. Mais elle et moi, nous nagions ensemble, nos mains et nos langues mêlées. Je n’avais pas envie de remonter à la surface pour respirer. Plus jamais.

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— Rafe, murmurai-je. Il y a peut-être une partie de ta mésaventure que je peux arranger.

Il déglutit péniblement et son regard se posa sur mes lèvres, mais il ne bougea pas. Au lieu de ça, le temps ralentit et je sentis chaque fibre de sa personne prendre conscience de ma présence. Son corps s’immobilisa et ses yeux s’assombrirent.

Pendant quelques battements de cœur, je laissai Rafe se faire à cette idée. Quand je posai lentement mon autre main sur sa poitrine, il lâcha un grognement de surprise. Il ne bougeait toujours pas d’un cil et me regardait d’un œil avide.

— Je t’ai toujours trouvé sexy, murmurai-je en appuyant ma paume contre ses pectoraux. Le moment me paraît bien choisi pour te le dire.

C’était la pure vérité. Et la vérité, comme j’avais pu l’apprendre, était plus sexy que tout.

Manifestement, il était d’accord avec moi, car son beau visage se rapprocha. Les lèvres de Rafe, étonnamment douces, effleurèrent les miennes et il soupira. Il s’attarda sur les commissures sensibles de mes lèvres, me mordillant tout doucement avant de plaquer avec plus de ferveur sa bouche chaude et ferme.

Mon cœur faillit s’arrêter, séduit par sa manière silencieuse de prendre le contrôle. Mama mia. Il ne m’enlaçait pas sauvagement. Il n’en avait pas besoin. C’était une conquête subtile. Je reçus un baiser lent et insistant. Puis un autre. Sa poitrine s’avançait lentement vers la mienne, jusqu’à ce que je sente la chaleur qui émanait de son corps. Je n’eus d’autre choix que de presser mes seins contre lui tandis qu’il approfondissait notre baiser.

J’entendis un gémissement rauque et me rendis compte qu’il provenait de moi.

Rafe passa deux doigts sous mon menton. Son autre main effleura ma taille avec une telle légèreté que je faillis ne pas m’en apercevoir.

Cet homme me touchait à peine et j’éprouvais déjà une envie éperdue. J’entrouvris les lèvres sous les siennes. La première fois que sa langue glissa sur la mienne, mon désir redoubla. Il avait le goût du bon vin et du sexe. Mes doigts agrippèrent sa chemise en coton. Ralentis, m’intimai-je. Mais l’intense vibration que je ressentais chez Rafe ne me facilitait pas la tâche. Nous avions tous les deux passé une mauvaise journée. Il était logique que nous cherchions à évacuer la pression par une bonne séance de jambes en l’air.

Qui n’en ferait pas autant ?

Souriant contre ses lèvres, je montai sur ses genoux. Alors que mon corps se détendait contre le sien, il poussa un gémissement de désir.

Je le ressentis partout.

— Bella, chuchota-t-il entre deux baisers. Me matas.

Il suffisait d’avoir grandi à New York pour savoir le traduire. Tu me tues.

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