Ajouter un extrait
Liste des extraits
Longtemps, je me suis réveillé dans l'horreur.
Horreur de jaillir dans la réalité. Horreur d'affronter à l'aube un univers inédit, qu'il faut apprivoiser le temps d'un petit jour.
L'horreur jusqu'à ce matin où me revint en mémoire un rêve... le même que celui de la nuit précédente !
Un rêve ? Non : un lieu. Une ambiance.
Un crépuscule — une aube ?
Une immense prairie parcourue de silences : celui du vent furtif folâtrant dans les feuilles, d'insectes besogneux flânant parmi les fleurs, le chant lointain de l'eau...
Invisible mais chaud, le crépitement sec et apaisant du feu. Sous mes pas étonnés, la terre et de la mousse : un sol à la fois ferme, doux et velouté ...
Et puis, proche et cachée, une présence intime, certitude absolue qu'une inconnue m'attend !
Ce matin-là, j'ai surgi du sommeil avec la conviction d'avoir trouvé un fil où enfin m'accrocher : un chemin où je ne serais pas égaré. Dans mon existence erratique avait résonné un écho : une contrée amie dans ma nuit. Un repère — un repaire. Oui : une ouverture ! J'étais devenu prêt à déserter le jour pour adopter la peau nocturne d'un transfuge.
Et trouver un refuge.
Afficher en entierLongtemps, je me suis réveillé dans l'horreur.
Horreur de jaillir dans la réalité. Horreur d'affronter à l'aube un univers inédit, qu'il faut apprivoiser le temps d'un petit jour.
L'horreur jusqu'à ce matin où me revint en mémoire un rêve... le même que celui de la nuit précédente !
Un rêve ? Non : un lieu. Une ambiance.
Un crépuscule — une aube ?
Une immense prairie parcourue de silences : celui du vent furtif folâtrant dans les feuilles, d'insectes besogneux flânant parmi les fleurs, le chant lointain de l'eau...
Invisible mais chaud, le crépitement sec et apaisant du feu. Sous mes pas étonnés, la terre et de la mousse : un sol à la fois ferme, doux et velouté ...
Et puis, proche et cachée, une présence intime, certitude absolue qu'une inconnue m'attend !
Ce matin-là, j'ai surgi du sommeil avec la conviction d'avoir trouvé un fil où enfin m'accrocher : un chemin où je ne serais pas égaré. Dans mon existence erratique avait résonné un écho : une contrée amie dans ma nuit. Un repère — un repaire. Oui : une ouverture ! J'étais devenu prêt à déserter le jour pour adopter la peau nocturne d'un transfuge.
Et trouver un refuge.
***
J'émerge du sommeil comme on sort d'un bain chaud.
Renaître à la réalité est toujours une épreuve. Surtout quand il faut appréhender le monde entier.
Aussi, ce matin-là, je cultive avec entêtement ce rêve qui palpite, encore chaud, dans ma mémoire. Je me le répète pour n'en perdre aucune miette. Les hommes préhistoriques devaient couver ainsi leurs braises, promesses de grands feux futurs.
— Allons, Onir, debout ! me jette une voix inconnue.
Afficher en entier