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"Tel est, sur la Tamise, le seul moyen d'obtenir qu'une bouilloire consente à bouillir. Si elle voit que vous attendez sa bonne volonté avec impatience, elle s'abstiendra de chanter.
Il vous faut vous éloigner et entamer votre repas, comme si vous n'alliez pas prendre le thé. Alors vous l'entendrez bientôt bouillir à gros bouillons, folle d'envie de se transformer en thé.
C'est également une bonne méthode, si vous êtes très pressés, de vous dire les uns aux autres en parlant très haut, que vous n'avez pas besoin de thé et que vous n'allez pas en faire. Vous vous rapprochez de la bouilloire de façon qu'elle puisse vous entendre et vous lancez très haut : "Moi, je ne veux pas de thé. Et toi, Georges ?" A quoi Georges répond, de même : "Oh non, moi, je n'aime pas le thé. Prenons plutôt de la limonade. Le thé est trop indigeste."
A l'instant, la bouilloire déborde et éteint le réchaud."
Afficher en entierIl me fallut un bon moment pour ramener Harris à des sentiments plus chrétiens, mais j'y réussis enfin ; il me promit d'épargner en tout cas les amis et connaissances et de ne pas chanter de chansonnettes comiques sur les ruines de la maison.
Vous n'avez jamais entendu Harris se livrer à cet exercice, sinon vous comprendriez le service que je venais de rendre à l'humanité.
Afficher en entier[...] mais, n'est-ce pas, tout plaisir a ses revers, comme disait celui qui, ayant perdu sa belle-mère, se voyait invité à régler les frais de l'enterrement.
Afficher en entier« Ainsi est la règle en ce bas monde ; chacun a en partage ce dont il n'a que faire, et d'autres possèdent ce qui ferait le bonheur de leurs voisins. »
Afficher en entier"J'aime le travail, il me fascine. Je peux le contempler pendant des heures. J'adore le garder près de moi : l'idée de m'en débarrasser me brise le cœur."
Afficher en entierPour le petit déjeuner, Harris proposa de faire des œufs brouillés. Ceux qui avaient une fois goûté à sa cuisine, c'était net, refusaient désormais toute autre nourriture et préféraient se laisser mourir de faim.
Afficher en entierNous étions restés blottis dans nos couvertures tandis que George me racontait son histoire. Quand il eut terminé, je me mis en devoir de réveiller Harris à l'aide d'un aviron. Le troisième coup fut efficace...
Afficher en entierC'est une chose bien curieuse, mais je ne peux pas lire une réclame de spécialité pharmaceutique sans être amené forcément à conclure que je souffre précisément du mal en question, sous sa forme la plus dangereuse. Le diagnostic me paraît chaque fois correspondre exactement à tous les symptômes que je ressens.
Afficher en entierLe lendemain matin, je me réveillai à six heures et trouvai Georges également éveillé. Nous nous retournâmes tous deux sur l'autre côté dans l'espoir de nous rendormir, mais ce fut en vain. S'il y avait eu quelque raison particulière pour nous obliger à ne pas nous rendormir, mais bien à nous lever et nous habiller au plus vite, nous serions retombés, tout en consultant nos montres, dans un sommeil qui se fût prolongé jusqu'à dix heures. Mais comme il n'y avait aucune nécessité de nous lever avant encore au moins deux heures, et que nous lever à ce moment-là était parfaitement absurde, nous ne pouvions manquer, de par l'esprit de contradiction inhérent aux choses en général, de nous sentir persuadés que nous ne pouvions, sous peine de mort, rester couchés cinq minutes de plus.
Afficher en entier"J’ai toujours en mémoire cette visite faite un jour au British Muséum. Je voulais me renseigner sur le traitement d’une légère indisposition dont j’étais plus ou moins atteint – c’était, je crois, le rhume des foins. Je consultai un dictionnaire médical et lus tout le chapitre qui me concernait. Puis, sans y penser, je me mis à tourner les pages d’un doigt machinal et à étudier d’un œil indolent les maladies, en général. J’ai oublié le nom de la première sur laquelle je tombai – c’était en tout cas un mal terrible et dévastateur – mais, avant même d’avoir lu la moitié des « symptômes prémonitoires », il m’apparut évident que j’en souffrais bel et bien. Un instant, je restai glacé d’horreur. Puis, dans un état de profonde affliction, je me remis à tourner les pages.
J’arrivai à la fièvre typhoïde… m’informai des symptômes… et découvris que j’avais la fièvre typhoïde, que je devais l’avoir depuis des mois sans le savoir. Me demandant ce que je pouvais bien avoir encore, j’arrivai à la danse de Saint-Guy… et découvris – comme je m’y attendais – que j’en souffrais aussi. Je commençai à trouver mon cas intéressant et, déterminé à boire la coupe jusqu’à la lie, je repris depuis le début par ordre alphabétique… pour apprendre que j’avais contracté l’alopécie et que la période aiguë se déclarerait dans une quinzaine environ. Le mal de Bright – je fus soulagé de le constater – je n’en souffrais que sous une forme bénigne, et pourrais vivre encore des années. Le choléra, je l’avais, avec des complications graves. Quant à la diphtérie, il ne faisait aucun doute que j’en étais atteint depuis la naissance. Consciencieux, je persévérai tout au long des vingt-six lettres de l’alphabet et, pour finir, il s’avéra que la seule maladie me manquant était bel et bien l’hydarthrose des femmes de chambre.
J’en éprouvai quelque dépit, tout d’abord. Cela me paraissait tenir d’une injustice. Pourquoi n’avais-je pas l’hydarthrose des femmes de chambre ?"
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