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Cet été-là, c'était juste le baiser que je recherchais, de longs baisers le long des flots. Des balades main dans la main jusqu'au petit jour. Une aventure romantique avec des promesses de fidélité éternelle qui, je le devinais, s'évanouiraient en septembre sous un parterre de feuilles mortes. C'est pour ça que je m'étais faite jolie. Pour un flirt de vacances. Une passade. Rien d'autre.
Afficher en entier« Ne sois pas lourde, Pia ». C'est ce que m'avait demandé Nathan le lendemain de notre nuit d'amour. Était-ce une prémonition ? Lourde, je le suis devenue à cause de notre étreinte d'un soir. Il n'en sait rien et n'en saura jamais rien. Je trouve cela injuste. Lui a le droit de rester à l'extérieur. De ne pas être concerné. Moi, je ressens cette nuit dans ma chair. Et ça fait mal. À la tête, à l'âme, ça fait des bleus à l'avenir. J'ai peur de cela. De me sentir lourde à jamais.
Afficher en entierContrairement aux hommes, les femmes ne peuvent pas oublier certaines nuits d'amour si légères. Parfois, oui, les femmes sont condamnés au souvenir, parce que ces nuits les marquent à jamais dans leur chair.
Afficher en entierJe me moquais du jugement des gens. Je voulais le revoir, le toucher. Le reste n'avait aucune importance.
Afficher en entier« Ne sois pas lourde, Pia ». C'est ce que m'avait demandé Nathan le lendemain de notre nuit d'amour. Était-ce une prémonition ? Lourde, je le suis devenue à cause de notre étreinte d'un soir. Il n'en sait rien et n'en saura jamais rien. Je trouve cela injuste. Lui a le droit de rester à l'extérieur. De ne pas être concerné. Moi, je ressens cette nuit dans ma chair. Et ça fait mal. À la tête, à l'âme, ça fait des bleus à l'avenir. J'ai peur de cela. De me sentir lourde à jamais. « Il suffit d'une fois », nous avait prévenus l'infirmière au collège lors d'une journée consacrée à l'éducation sexuelle. Une fois pour attraper le sida ou tomber enceinte. Je le savais. Tout le monde le sait. Double risque pour les femmes. Double peine aussi, puisque ce sont toujours elles qui sont jugées. « Quelle idiote, elle n'avait qu'à se protéger ! Quelle traînée ! Quelle délurée ! Toujours les mêmes paroles immondes depuis des siècles, même au temps d'internet. Peut-être même pire avec internet, les gens parlent trop. Je pense à elles depuis quelques jours. Aux autres filles. À toutes celles qui ont vécu ça avant moi. Seules avec ce poids dans leur ventre. Parfois chassées. Bannies. Maudites. Contrairement aux hommes, les femmes ne peuvent pas oublier certaines nuits d'amour si légères. Parfois, oui, les femmes sont condamnés au souvenir, parce que ces nuits les marquent à jamais dans leur chair.
Afficher en entierPour moi, il ne s'agissait plus de cinéma, ni d'un tendre moment auprès de ma mère. Juste d'une séance de deux heures dans l'obscurité de mes pensées.
Afficher en entierÉtrange comme le monde est trompeur et ses mensonges, parfois, plus beaux que la vérité.
Afficher en entierEn retrouvant mes amies, Zaïa et Cassandre, j'ai un peu esquivé le sujet des amours de vacances. "Alors ? Raconte, Pia ? tu as eu un copain cet été ?" Impossible à dire. J'ai juste parlé de flirt, de mauvais plan. Pourtant, pour le premier baiser ou le premier pelotage, j'avais été la reine. Miss grande gueule entre filles, avec des détails croustillants, des exagérations et des bêlements qui nous faisaient du bien à toutes. Mais là, rien. Bloquée. Le souvenir de cette nuit est restée en moi. Enfermé dans mon ventre.
Afficher en entierLe désir amoureux, comme la mer, n'était pas sans danger. Fascinant, hypnotique, rassurant vu de loin, mais parfois, comme la mer, il prenait des vies, brisait des corps et ravivait des manques.
Afficher en entierFace à la mer, j'ai compris que cette nuit d'amour, volée à mes vacances en famille, était mon premier choix d'adulte. Qu'il fallait l'assumer. Que c'était ça grandir. S'embarquer et essuyer des tempêtes.
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