Extraits

Lire, c'est ajouter au livre, découvrir, en s'y penchant, son propre visage dans la fontaine de papier blanc.

Voyant la neige descendre sur le jardin j'ouvre le livre et mets en concurrence les deux espèces de silence. C'est le livre qui gagne.

Le temps d'une vie est le temps d'un sourire de nouveau-né : c'est bref et ça ne s'éteint plus.

Le gens sont des miracles qui s'ignorent.

Les deux chevaux dans le pré d'à côté ne se quittent jamais. Une pudeur les fait se tenir côte à côte en feignant l'indifférence mais ils sont trahis par le nimbe qui baigne leurs corps caramel. Leur amitié est un des piliers qui soutiennent le ciel.

Les marguerites accueillent la pluie avec l'impudeur de saintes mises devant leur adoré.

Chaque papillon sort d'un crayonnage de Dieu sur une feuille d'air bientôt froissée.

La voix est la manière qu'a une âme de naviguer sur le fleuve lumineux des atomes.

L'étirement du chat est un livre de sagesse qui s'ouvre lentement à la bonne page.

Les livres sont des huttes pour les âmes, des mangeoires pour les oiseaux de l'éternel, des points de résistance.