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Il mourrait, mais ce serait le départ pour une autre vie ou une autre planète; car quelque chose en lui, son âme, par exemple, était immortel.
Afficher en entierMais enfin, quel être humain, puissant ou misérable, ne s'était-il pas réveillé au moins une fois dans sa vie le cœur battant, terrifié devant la précarité des choses, la fragilité des siens et sa mort inéluctable ?
Afficher en entier- [...] Plus le temps passe, plus on adopte les points de vue les plus proches de ses intérêts, ou de sa paresse, ou de ses amis, ou de la vie courante. On se rétrécit et on diminue les regards et les points de vue. Petit à petit, on devient un vrai con, un vieux con. Du moins, aurais-je échappé à ça ! Je n'aurais jamais été qu'un jeune con, et puis un con moins jeune.
Afficher en entier..."L'angoisse de l'amour te serre le gosier comme si tu ne devais jamais plus être aimé..."
Plus aimé... Plus jamais il ne serait aimé...
Afficher en entier"Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule..." De qui était-ce, ce poème, déjà ? Ah oui ! Apollinaire.
Afficher en entierAu fond, je veux bien mourir, mais sans y penser, se dit-il. Comme tous ces gens condamnés que j'ai pu connaître, et dont l'aveuglement m'avait tant étonné et parfois déçu.
Afficher en entierComme les trois quarts de ses relations, il passait sa vie, depuis qu'il était en âge de la gagner, à répondre à des "comment ?". Les "pourquoi ?" étaient réservés aux adolescents et aux penseurs professionnels.
Afficher en entierMichel avec qui il avait partagé l'adolescence, les filles et Paris pendant quatre, cinq ans, partagé l'existence telle qu'on la voit à vingt ans, c'est-à-dire la vraie existence : dramatique, lyrique, excessive, comique.
Afficher en entierIl y avait longtemps qu'il n'avait pas passé autant de temps avec lui-même, et il devait s'avouer qu'il y prenait un curieux plaisir, curieux dans ces conditions, un plaisir modeste et fragile, mais plutôt réconfortant. C'était bien le mot : "réconfortant". Il se tenant assez bien lui-même ; il se supportait sans trop de condescendance et allait jusqu'à apprécier ses détours, ses crochets devant la vérité. Comme s'il y avait eu tout à coup une trêve ou un accord entre son moi vulnérable et cet écho ricanant qu'il entendait derrière, comme si quelqu'un s'était installé derrière la série de faux-semblants nommée Matthieu Cazavel et lui avait redonné quelque cohérence et quelque vie. "Comme si la mort me rendait vivant", se dit-il à voix haute, et il se mit à rie du ridicule, du mélo de cette formule.
Afficher en entierPauvre Sonia ! Jolie Sonia ! Exquise Sonia ! Qui se réfugiait peut-être dans l'égoïsme par ignorance de la tendresse ! C'était une époque dure pour ses passagers où, à force de tout voir et de tout entendre - y compris ce qu'il ne fallait pas - où personne ne savait plus rien exprimer sinon, par moments, un appétit effréné et ennuyeux pour l'argent, ou un goût lymphatique et parfois mortel pour l'évasion - le plaisir lui-même étant devenu un danger diabolique.
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