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Commentaire ajouté par Philippe-85 2023-10-18T13:29:46+02:00
Argent

Un monstre et un chaos, les ruines désespérées du ghetto de Lodz.

C'est peut-être en ce moment, quand la barbarie s'étend au proche orient, qu'il faut lire ou relire ce livre. L’histoire ne serait-elle qu’une roue qui tourne devant nos yeux ? Ici vous verrez la tragédie des pogroms, les ghettos, la population juive entassée par l’occupant, ici aussi où va se développer, il le faut bien, une sorte de vie, une organisation, avec ses ateliers, ses usines presque, avec ses profiteurs et quelque fois ses bienfaiteurs et ses résistants.

C’est que quand même l'herbe apparait entre les pavés ensanglantés de l’horreur. De fines pousses sur le sol stérile. Ici, dans ce livre, l'herbe c'est la poésie du texte qui fait de ce lieu un monde encore vivable. C’est la poésie du regard de l’enfant, ses illusions, ses rêves. La poésie, c'est un théâtre qui survit dans les décombres, presque la dernière petite lumière à luire. Dans ce chaos, avec ses monstres casqués et bottés qui tirent à vue et entrainent les plus faibles dans les trains de la mort, la religion n’a presque plus sa place. Elle aussi ne vivote que dans les ruines, sous les gravats, petite flamme entretenue par le concierge de la synagogue

L’enfant a vu massacrer son frère, sa famille, et de mains secourables en mains secourables, a échoué dans ce ghetto cerné de palissades qui voit passer la vie sous les passerelles qui enjambent le monde des autres, des goyim. Là, il recrée, ou laisse survivre son monde à lui. Le monde de l’enfance encore dans l’illusion des représentations de son spectacle de marionnettes. Un monde qu’il ne laisse pas pénétrer par les horreurs qui l’entourent. Elles sont là, il le sait, il les voit, mais comme nous dirions maintenant, ces horreurs n’impriment pas. Son monde, ce n’est pas celui des sauvages qui gardent les miradors, pas celui du président du conseil juif qui surnage en concédant des gages aux nazis, pourquoi pas même s’il le faut tous les enfants que l’on arrache à leurs parents pour sauver les autres. Les sauver pour un temps. Chaque minute gagnée... Dans un de ses livres, Imre Kertèsz nous explique que le temps, en tant que durée, n’existe pas dans ce qu’il a vécu, lui c’était dans les camps. Ce n’était qu’une succession de minutes. Une parcellisation qui seule pouvait permettre de survivre et d’avancer encore un peu sans lâcher prise.

C’est dans ce ghetto que survivent aussi les actes de courage et la solidarité. Le chaos n’est peut-être pas le néant. Dans ce monde vu au travers des yeux de l’enfant, il n’y a pas de visions intolérables. Il n’y a que des faits, horribles d’inhumanité mais constatés par lui avec une sorte d’objectivité froide, presque de la naïveté même si on imagine bien que l’enfant a perdu tout ce qu’il pouvait lui en rester. La douleur l’a recouvert d’une cuirasse. Elle protège ses yeux qui ne s’attardent pas sur l’impensable. Le mal est là, tout autour de lui. Il fait avec. A-t-il le choix ? Il s’en défend avec ses songes, avec aussi les identités qu’il se fabrique et qu’il endosse au point que l’on les confonde lui et sa marionnette. Le pantin se substitue à son image. Il est son frère, serré contre son épaule au point que finalement c’est sur le pantin que tirera le nazi, sur ce frère factice, issu du monde des songes, qui endossera la balle qui visait l’enfant, son alter, et le sauvera, quand lui l’enfant n’avait pu sauver son vrai frère.

C’est un joli livre, un témoignage qu’il faut lire maintenant. Le texte, poétique, n’est pas forcément toujours transparent et nécessite parfois un effort du lecteur, mais il dégage une ambiance onirique à coup sûr émouvante.

Philippe Henry, page Facebook "Retours de lectures"

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Commentaire ajouté par Granny-1 2019-12-21T09:09:29+01:00
Lu aussi

"Un monstre et un chaos" d'Hubert Haddad (352P)

Ed. Zulma

Bonjour les fous de lectures….

Etant assez preneuse des livres relatant l'histoire de l'Europe de l'Est, c'est avec confiance que j'ai entamé ce récit et voilà que je referme la dernière page avec un avis mitigé.

A travers les pas d'un jeune garçon, Hubert Habbad retrace l'histoire du ghetto de Lodz qui fut le premier construit en Pologne.

1939, le village du jeune Alter se retrouve complètement bombardé et sa famille complètement disséminée.

Orphelin, le jeune garçon va entreprendre une longue errance qui le mènera à Lodz.

Enregistré sous un faux nom à consonnance moins juive, il va se fondre dans cette enclave dirigée par Chaïm Rumkowski qui espère sauver son peuple en transformant le ghetto en atelier travaillant au service du Reich.

Au centre du ghetto .. un atelier de marionnette dirigé par Maître Azoï qui, envers et contre tout, ne renonce par à propager la culture. en sourdine.

Alter va très vite devenir un manipulateur de marionnettes hors paire.

Mais l'occupant se montre de plus en plus nerveux.

Quel sera le destin d'Alter?

L'histoire de ce ghetto est très intéressante et rend bel hommage à la culture Yiddish.

Cependant, j'ai eu plus de mal avec le style d'Hubert Haddad.

Je n'ai pas trouvé l'écriture très fluide, cela rendant la lecture parfois poussive.. Mais il parait que c'est la marque de fabrique de l'auteur.

Malgré le style assez déroutant employé, ce livre est à recommander pour les passionnés de cette période de l'histoire.

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Commentaire ajouté par carroue 2019-11-25T15:59:45+01:00
Argent

Que dire ? Un livre époustouflant ! Un roman magnifique, emprunt de réalisme et cependant pas facile d'accès tant l'écriture est parsemé de mots yiddish et de poésie. Un récit très dur comme peut l'être tout texte sur le ghetto de Varsovie. Toutefois si certaines scènes sont pénibles aucune n'est violente par sa description. Un livre particulier qui mérite de la persévérance.

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Or

Alter et Ariel sont jumeaux, et juifs. Pour une raison inconnue, ils vivent, tant bien que mal, chez un « oncle » forgeron, accompagnés d’une femme, Shaena, dont on ignore les liens de parenté avec eux. Nous sommes en 1939, en Pologne. Le bruit de l‘enfer approche. Un soir, Alter va perdre tout son semblant de famille dans le déferlement des violences de l’Histoire, et son errance va débuter.

Nous le suivons jusqu’au ghetto de Lodz, où se déroule l’essentiel du roman. Dans ces quartiers « réservés » aux juifs s’organise, sous la direction fantoche du « roi » Chaïm Rumkowski, un monde parallèle, avec ses fabriques aux services d’un occupant qui feint d’accepter un semblant de vie contre une contribution matérielle à l’effort de guerre. C’est ainsi que les hommes et les femmes de Lodz participent de la machine qui les broie. Le ghetto, théâtre d’ombres, possède sa justice, ses écoles, ses lois non écrites, toutes structures qui vont se déliter une à une alors que progresse son inéluctable anéantissement.

Dans cet hors le monde aux frontières barbelées, Alter survit, en équilibre sur le fil de la folie dans un univers qui a perdu la raison. Il finit dans un ultime théâtre, un refuge de faux-semblants où il va jouer de ses talents et de sa gémellité perdue pour poursuivre la comédie de la survie, l’esprit en vadrouille, l’identité brouillée, marionnettiste se produisant devant d’autres marionnettes humaines qui se refusent à voir les fils qui les relient aux maîtres de leurs destins.

Si la vie dans le ghetto est extrêmement bien décrite, c’est par son héros peu commun et surtout l’extrême qualité de son écriture que ce roman s’impose. Hubert Haddad sait utiliser, convoquer un vocabulaire complet au service de son intrigue ; ses phrases ont une musicalité parfois volontiers complexe, qui signent, pour le meilleur, la maitrise de notre langue et celle du récit.

Un monstre et un chaos, dont le titre fait référence au interrogations Pascaliennes, est ainsi non seulement un excellent récit mené de main de maître, mais également un texte d’une qualité remarquable, d’une grande virtuosité, aux accents parfois sublimes. Une fleur née d’un chaos.

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