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A l'heure de mon trépas, subsistait dans mon coeur un fort attachement à l'existence d'une passion d'amour entre les humains, celle qui transcende la vie sur terre en une expérience sublime.
Afficher en entierJe retrouvai mes esprits. A genoux face à lui, je reconnus l'homme qui, la veille, du balcon d'un palais, avait annoncé le départ de la course des jeunes juifs avant de rire de leurs humiliations. J'essayai de parler, mais n'eus plus de mots pour la personne qui me faisait face. Moi qui avais si longtemps cru rencontrer un saint homme, je ne vis qu'un quinquagénaire usé, parfumé d'essences délicates, coiffé d'une superbe tiare et richement paré d'une robe blanche descendant jusqu'à ses pieds. Un homme aux traits fatigués sous son teint relevé par des poudres aux couleurs vives, un dirigeant enfermé dans le faste, occupé à rester élégant dans son apparence, figé dans les postures, les gestes machinaux et futiles du protocole. L'expression de son visage témoignait de la platitude d'un individu obligé de vivre loin d'un quelconque idéal.
Afficher en entierLe temps ne va nulle part, il ne s'arrête pas. Le présent reste un instant qui s'échappe, un point en mouvement continu, à la fois éphémère, minuscule et immense qui charrie avec lui tout le passé de l'univers.
Afficher en entierLe déchaînement des cieux dénoua les liens de certaines voiles, les gonfla et les déchira. Dans les trous, le vent hurlait un rire hystérique, une mélodie de fin du monde cognait les tympans et pénétrait les cerveaux, à rendre fou le plus brave des matelots.
Afficher en entierDevant nous se balançait un spectre de bois d'où toute vie avait disparu, une vision sans équivoque : un présage funeste. Un vaisseau fantôme, une immense coque livrée à elle-même, trouée par endroits. Il progressait au hasard du courant mais bien dans notre sillage, sans aucune âme vivante à son bord, personne à la barre. Sa course aléatoire s'écarta subitement de la nôtre, l'apparition recula, happée par une force irrésistible, puis plus rien. Après l'avoir broyée, le tumulte dont on devinait les mouvements dans le lointain venait de ravaler sa victime et se pressait vers nous. Enfermés dans une bulle au milieu de l'océan vaste et plat, nous ne bougions plus. La chaleur se fit étrangement lourde, je suffoquai. En face de nous, l'horizon commença à se ternir jusqu'à n'être plus qu'un brouillard sombre en mouvement, agité, très épais. Le contraste entre le calme dans lequel nous naviguions un peu plus tôt et la tornade qui s'annonçait inexorablement me fit sursauter. Un frisson me parcourut le dos. Quelque chose déroba la lumière et chassa le dernier reflet du jour.
Afficher en entierJe naquis dans le village de Boko, une contrée de mystères et de magie, où les morts s'invitaient parfois parmi les vivants dans une promiscuité mystique qui défiait les lois de la raison.
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