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Je ne sais s'il a vu avec les mêmes yeux que moi monter ces vagues, semblables aux danseuses du cancan, qui troussaient haut des étoffes vertes, agitaient des jupons d'écume et finissaient par s'abattre, un rang après l'autre, dans une longue extension qui rappelait le grand écart
Afficher en entierCe n’est pas un simple numéro, intervint Suzanne. Albert est aussi méthodique pour les vrais déplacements. Tenez, il va partir pour Blangy à la fin de cette semaine. Vous ne croiriez pas qu’il a déjà son aller-retour de chemin de fer, son parcours d’autobus dans les Courriers picards, sa chambre d’hôtel retenue. Il a beau s’y rendre chaque année pour la Toussaint, il trouve le moyen d’introduire de petits perfectionnements dans son voyage. Il n’aime pas s’embarquer sans biscuits, n’est-ce pas Albert ? — Il n’y a pas de honte, dit Quentin avec une intonation d’excuse. Mais tu ne devrais pas dévoiler mes secrets comme cela
Afficher en entierQuentin se dirigea vers une commode et en extirpa un prodigieux dossier maintenu par une sangle qu’il posa devant Fouquet. Sous la désinvolture affectée de son attitude, les gros doigts continuaient de trahir malgré eux une méticulosité gourmande, tandis qu’il déployait un éventail de feuillets couverts d’une écriture appliquée, tableaux fignolés à l’encre rouge et verte, qu’il lissait du dos de la main. — Ne vous attendez pas à trouver de l’exotisme là-dedans, dit-il. Je n’y mets rien d’autre qu’un certain souci de la précision
Afficher en entierMon mari a beaucoup aimé les voyages, dit Suzanne. Le pauvre n’a plus souvent l’occasion d’en faire. Nous ne sommes pas allés à Paris depuis l’Expo de 37. Il nous est impossible de nous absenter au même moment et nous ne voulons pas partir l’un sans l’autre. Il faudra que nous nous décidions à fermer une bonne fois durant une quinzaine… Savez-vous qu’il connaît les horaires des trains dans l’Europe entière, les correspondances, les hôtels où il faut descendre. Montre un peu tes voyages à M. Fouquet
Afficher en entier- Le seul obstacle entre nous, disait-elle, c’est la boisson.
- Je boirai l’obstacle, répondais-je.
Afficher en entierje vis au seuil de moi-même, à l'intérieur il fait sombre
Afficher en entierAinsi, en Chine, l'hiver, des singes égarés se réfugient dans les villes. Quand ils sont assez nombreux, on chauffe un train pour eux et on les renvoie vers leurs forêts natales
Afficher en entier— C’est la chasse, dit-elle, on tire déjà un peu partout. Et puis, il y a le service du dimanche. Ah ! j’oubliais : vous avez du courrier, même le dimanche ! vous voyez : je ne vous laisse pas seul. Je l’ai trouvé dans votre casier. Vous aurez négligé de regarder, hier soir, en montant… mangez avant que ce soit froid
Afficher en entierFouquet naviguait aux enfers sur un fleuve de sueur quand on frappa à la porte. S’arracher au coma, laisser tomber ses vêtements, ouvrir ses draps, ce sont de singulières manœuvres si le soleil est déjà haut, car il y avait du soleil, après une semaine de pluie, et ce serait le grand événement de la journée. Fouquet se glissa dans son lit comme à la parade, en habitué, et Marie-Jo, portant le plateau du petit déjeuner, le trouva retranché derrière ses couvertures, le visage buté
Afficher en entier— J’espère qu’on ne dit rien, car on n’a rien à dire. Fouquet est sous notre toit ; il est notre hôte ; il fait ce qu’il veut. On t’a interrogée ? — On a essayé, naturellement. J’ai parlé d’autres choses, mais ça n’est pas facile : il porte des chemises si voyantes, et ce pantalon de velours… — Ils en voient autant pendant les vacances. — C’est justement ce rappel qui les étonne, il détraque les saisons
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