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Extrait

Extrait ajouté par Underworld 2019-10-09T01:38:53+02:00

** Extrait offert par Natalie Anderson **

1.

Sophia se mit à battre nerveusement du pied sur le sol de béton, sa manière habituelle de se libérer d’un excès d’agitation intérieure. La patience ne faisait pas partie de ses qualités premières, et le peu dont elle disposait était mis à rude épreuve par l’homme qu’elle était venue voir.

La réceptionniste lui avait indiqué où se trouvait le bureau ; elle vérifia de nouveau le nom affiché sur la porte, qui lui confirma pour la vingtième fois qu’elle était au bon endroit. Elle était arrivée à l’heure, et était la seule à être ponctuelle.

Réprimant un soupir, elle se tourna pour étudier les photos accrochées au mur. Toutes représentaient la campagne italienne. Un choix de Cara, sans doute. Puis son regard dériva vers le bureau, ou du moins vers ce qu’elle en distinguait sous l’amas de dossiers, courrier et papiers divers qui s’entassaient dessus.

Si elle avait été une espionne, elle aurait eu tout loisir de fouiller dans les documents abandonnés là. Une pile s’était effondrée sur le clavier de l’ordinateur, une chemise s’était même déversée dans le fauteuil en cuir, de l’autre côté. Cara n’avait pas exagéré en affirmant être partie en catastrophe…

« Je n’avais plus toute ma tête et depuis, avec les derniers événements, je n’ai pas pu revenir au bureau », avait-elle expliqué.

« Les derniers événements », c’était la naissance prématurée de sa fille. Celle-ci était encore en couveuse à l’hôpital, où sa mère la veillait, les yeux cernés et le visage anxieux. Cara avait donc dû abandonner son travail à mi-temps pour le Fonds Whistle, l’organisation caritative de Lorenzo Hall.

Ce même Lorenzo Hall qui brillait en ce moment par son absence…

Où pouvait bien se trouver le célèbre homme d’affaires, le chouchou de la haute société, le magicien du négoce viticole encensé par la presse financière ?

Sophia se rendit soudain compte qu’elle tapait du pied au même rythme qu’un martèlement sourd et lointain — un peu comme si quelqu’un enfonçait un clou quelque part dans l’immeuble, tapant, s’arrêtant, reprenant de plus belle. Secouant la tête avec irritation, elle se déplaça dans le bureau, examinant plus attentivement les lieux. Il faudrait du temps pour absorber tout ce travail en retard. Elle aurait dû refuser, mais elle n’avait jamais su dire non — une incapacité chronique qui avait été source de bien des ennuis.

Car tout le monde le savait et en profitait : cela faisait à peine un mois qu’elle était revenue en Nouvelle-Zélande, mais déjà sa famille avait réussi à remplir son agenda. Elle avait accepté sans rechigner ce qu’on lui demandait, en dépit de ses bonnes résolutions. Par son comportement, sans doute laissait-elle penser qu’elle n’avait rien de mieux à faire et encourageait-elle sa famille à exiger toujours plus.

Elle avait pourtant un projet qui lui tenait à cœur, un projet auquel il lui faudrait consacrer du temps. Pour le mener à bien, elle allait devoir apprendre à refuser.

Peut-être le destin lui en offrait-il l’occasion ? Pourquoi attendait-elle sagement que Lorenzo Hall daigne se rappeler leur rendez-vous ? Elle regarda la jolie montre qu’elle avait achetée dans une brocante de Londres mais, cette fois, n’éprouva pas le plaisir habituel à la vue du vieux cadran jauni. Elle constata, en revanche, que l’homme d’affaires était en retard de vingt minutes.

Le martèlement sourd se fit de nouveau entendre, éveillant dans son esprit des souvenirs d’école. Etait-il possible que… ?

Incrédule, elle contourna le bureau pour regarder par la fenêtre. En contrebas, entre le bâtiment où elle se trouvait et un vieil entrepôt, un homme jouait au basket dans une cour désaffectée — le ballon était la source de la pulsation sourde qui l’avait intriguée. Il pivota et Sophia entrevit un visage qu’elle avait déjà vu en photo dans divers magazines, celui de Lorenzo Hall…

S’il avait joué contre quelqu’un, elle aurait pu comprendre son retard : il aurait pu vouloir terminer un match. Mais il n’avait pas d’adversaire. Il s’amusait pendant qu’elle l’attendait.

Son irritation se transforma en colère. Pourquoi son temps serait-il moins précieux que celui de cet homme ? Furieuse, elle regagna le rez-de-chaussée, ses talons cliquetant sur le sol de marbre. D’un geste, elle arrêta la réceptionniste, qui se dirigeait d’un pas pressé vers un bureau, un casque sans fil sur la tête.

— Excusez-moi, j’aimerais savoir quand M. Hall sera disponible.

La jeune femme la dévisagea, médusée et visiblement épuisée.

— Vous voulez dire qu’il n’est pas là-haut ?

Sophia lui jeta un regard agacé. N’était-elle pas censée savoir où son patron se trouvait ?

— Apparemment non, répliqua-t-elle froidement.

— Je suis sûre de l’avoir vu passer, pourtant. Essayez au troisième ou dans la cour.

Puis la réceptionniste repartit sans plus lui prêter attention. Après une hésitation, Sophia se dirigea vers la porte située derrière la réception et qui, selon ses déductions, devait donner dans la cour en question.

Leur rendez-vous avait été fixé deux jours plus tôt. Sophia avait du mal à s’expliquer la réussite professionnelle de Lorenzo Hall s’il n’était pas capable d’être ponctuel. La main sur la poignée, elle hésita et redressa les épaules. Puis elle tira le lourd battant de bois.

***

Elle avait eu beau se préparer mentalement, elle fut ébranlée de se retrouver soudain en présence du célèbre businessman, torse nu… Le souffle coupé, elle s’arrêta sur le seuil.

Il lui tournait le dos, dont elle put constater qu’il était fort musclé. Sa peau luisante de sueur arborait un magnifique hâle cuivré. Un feu liquide courut dans les veines de Sophia — certainement dû à la colère, analysa-t-elle.

Lorenzo Hall faisait face au panier et, le ballon au bout des doigts, s’apprêtait à le lancer. Elle attendit le moment précis où il allait tirer. Alors, elle éleva la voix et demanda de son ton le plus sec :

— Monsieur Hall ?

Sa tactique eut l’effet escompté : le ballon manqua largement le panier. Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de Sophia, mais disparut presque aussitôt quand l’homme se retourna.

Malgré la distance qui les séparait, elle aurait juré sentir la chaleur qui émanait de lui. Il la dévisagea d’un coup d’œil rapide, lui laissant à peine le temps de remarquer qu’il avait les yeux les plus noirs qu’elle avait jamais vus. Puis il pivota de nouveau vers le panier.

Sophia cligna des yeux, déroutée. Etait-ce tout ? Un seul regard et il l’avait jugée ? Elle avait beau être le mouton noir de la famille, elle savait qu’elle avait plutôt de l’allure, surtout avec la jupe de lin bleu et la chemise blanche impeccable qu’elle portait aujourd’hui. Son carré de cheveux blonds encadrait un visage qu’on disait joli. Mais tout cela semblait laisser Lorenzo Hall de marbre.

Le ballon lui avait roulé jusqu’aux pieds. Il se pencha pour le récupérer et, de nouveau, jeta un regard rapide à Sophia, avant de se concentrer sur le panier. Cette fois, le ballon atterrit directement dans le filet, touchant à peine le cercle de fer.

Elle aurait tourné les talons si la colère ne l’avait pas paralysée. Apparemment, cette petite partie de basket-ball en solitaire était plus importante que leur rendez-vous. Elle avait pourtant entendu dire du bien de Hall et de son organisation caritative : certainement une publicité soigneusement orchestrée par ses soins.

— Nous avions rendez-vous, lui rappela-t-elle sèchement.

Lâchant enfin son ballon, Lorenzo s’approcha d’elle. Il ne portait pas de ceinture et son jean reposait sur ses hanches, révélant l’élastique de… quoi ? Caleçon ? Slip ? Sophia songea qu’elle n’aurait pas dû se poser la question ; ni le dévorer du regard comme elle ne pouvait malheureusement s’empêcher de le faire.

Il était mince, sans une once de graisse, bardé de muscles impressionnants qui roulaient au moindre de ses mouvements.

Il s’arrêta devant elle, légèrement haletant. La jeune femme remonta lentement les yeux le long de son ventre, puis sur ses pectoraux, et affronta son regard. Il souriait d’un air moqueur et elle comprit que son examen anatomique ne lui avait pas échappé.

A son tour, il prit un moment pour l’étudier. Sophia aurait juré sentir ses yeux glisser sur son décolleté, sa taille, ses jambes, et refaire le même chemin en sens inverse, plus lentement encore.

Les dents serrées, elle lutta pour ne pas rougir. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de lui rendre la monnaie de sa pièce ; mais, contrairement à lui, elle ne l’avait pas regardé pour le provoquer ou le mettre mal à l’aise.

Malgré elle, ses orteils se recroquevillèrent dans ses escarpins. Ses joues étaient en feu, ses oreilles aussi. Heureusement, Lorenzo recula soudain d’un pas.

— Vous devez être Sophia ? Désolé, j’étais perdu dans mes pensées. Dans ce cas-là, je perds souvent toute notion du temps.

Sophia ne put retenir un rictus ironique. C’était une bien piètre excuse ; il pouvait sûrement faire mieux.

— En parlant de temps, je n’aime pas perdre le mien, répliqua-t-elle.

Les yeux noirs de son interlocuteur s’assombrirent plus encore, si c’était possible, mais elle n’aurait su dire si c’était sous le coup de la colère, de l’embarras ou d’une autre émotion.

— Bien sûr, murmura-t-il d’une voix douce — trop douce. Je ne recommencerai pas.

Il se moquait d’elle. Sophia n’était pas naïve au point de ne pas le remarquer. Elle se balança d’un pied sur l’autre, ne sachant que répondre, puis se surprit à regarder de nouveau son torse. Elle baissa aussitôt les yeux pour les fixer intensément sur une feuille qui gisait entre ses pieds.

— Vous n’avez jamais vu un homme en sueur ?

La question lui fit l’effet d’un coup au plexus. L’air frais du matin parut soudain se réchauffer. Elle voulut parler, mais sa langue s’était soudée à son palais.

— Vous voulez jouer ? demanda-t-il soudain en ramassant le ballon. Rien de tel qu’une partie de basket pour s’aérer l’esprit.

— Je suis trop habillée.

Hall tourna aussitôt vers elle son regard pénétrant.

— Ça peut s’arranger.

— Bien sûr : dans vos rêves ! rétorqua Sophia en le toisant tranquillement, bien résolue à ne pas le laisser prendre l’avantage.

Il éclata de rire. Son visage s’éclaira d’un seul coup, si séduisant que Sophia porta une main à ses lèvres sous l’effet de la surprise. Le comportement tout entier de l’homme d’affaires changea, comme un ciel se découvrant après l’orage.

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