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Ils bavardèrent encore un peu, puis Fidelma se leva et annonça qu’ils devaient repartir pour Cashel. Caol alla seller les chevaux pendant que Fidelma s’employait à nouveau à rassurer ses hôtes. Puis ils laissèrent Ráth na Drínne derrière eux, chevauchant sur le chemin de la forteresse de Colgú qui serpentait dans la forêt
Afficher en entierNous n’avons pas le privilège du bien et de la vérité. La nouvelle foi nous contraint à la charité envers notre prochain, Ferloga, et aussi à ne pas craindre ceux qui suivent un autre chemin que nous. Elle fit un signe à Caol qui prit le collier, le bâton, la sacoche, la poche de pièces de monnaie, et la suivit au rez-de-chaussée où Lassar mettait le couvert
Afficher en entierLa figure de Ferloga s’allongea. Fidelma mit la main à sa bourse et en sortit quelques pièces qu’elle tendit à l’aubergiste. — Dites-leur que c’est mon souhait. Ce que je vous donne paiera aussi la nuit qu’il a passée ici
Afficher en entierVous avez remarqué les animaux et les signes gravés le long du bâton ? dit Caol. Il s’agit d’un objet de grande valeur. — Que possédait-il d’autre ? L’aubergiste désigna une sacoche, ainsi que le collier que l’homme portait autour du cou et qui était maintenant posé sur la table de chevet
Afficher en entierComme je le disais à Lassar avant que vous n’arriviez, cet homme m’avait intrigué. Jusqu’à ce qu’il ôte sa cape, je l’avais pris pour un religieux
Afficher en entierLes lois des Bretha Nemed Toisech précisaient les responsabilités des aubergistes de façon détaillée. Un hôte était placé sous protection légale, et on estimait que toute personne tuée ou blessée dans une auberge était victime d’un crime de díguin, de violation de cette protection. La responsabilité retombait sur le fer tige oíget, le propriétaire de l’établissement, qu’il soit public ou privé. S’il était reconnu que Ferloga avait manqué à ses devoirs, il pouvait perdre son auberge et être condamné à payer une lourde amende. Fidelma adressa un sourire rassurant à la vieille femme
Afficher en entierElle avait passé la nuit à Cluain Meala, le Champ-de-Miel, un hameau sur les rives de la Siur, et revenait de la grande abbaye de Lios Mhór, située au-delà de la chaîne de montagnes de Mhaoldomhnaigh. Une semaine de travail intensif l’avait épuisée. Elle était dálaigh, avocate des cours de justice des cinq royaumes d’Éireann, élevée au rang d’anruth, un des titres universitaires les plus éminents d’Irlande. Sa fonction l’autorisait à plaider mais aussi à juger les affaires courantes qui ne nécessitaient pas la présence d’un magistrat. Le brehon Baithen, le juge le plus qualifié du royaume de Muman, lui demandait souvent de le décharger de certaines affaires, un devoir qu’elle accomplissait sans plaisir
Afficher en entierLa conversation s’était limitée à peu de chose. Ferloga avait l’habitude d’échanger quelques impressions avec ses hôtes mais ce vieux voyageur avait simplement demandé un lit. Quand Ferloga s’était enquis de sa provenance, l’homme avait répondu : « Je viens du Nord et j’ai accompli un grand voyage. » Il s’en était tenu là. Ferloga en avait conclu qu’il était épuisé, d’ailleurs il titubait légèrement et avait des cernes bleuâtres sous ses yeux bouffis. L’aubergiste s’était donc contenté de lui montrer sa chambre, une petite pièce en haut des marches, et s’était retiré. Au matin, Ferloga se posait encore des questions sur son mystérieux visiteur
Afficher en entierFerloga avait été aubergiste pendant la plus grande partie de sa vie. Il avait vu passer chez lui des personnes de tout acabit : des riches, des pauvres, des arrogants et des humbles. Il avait conversé avec des rois et des chefs, des religieux modestes ou puissants, des marchands, des comédiens itinérants, des fermiers sur le chemin du marché, et même des mendiants en quête d’abri. Aucun de ses hôtes n’avait jamais tenté de l’escroquer, se vantait Ferloga, car il jugeait chacun au premier coup d’œil, devinant son origine et les buts qu’il poursuivait. Il savait d’instinct si on pouvait lui faire confiance. Mais alors que le vieil aubergiste discutait avec sa femme qui faisait la vaisselle après le repas du matin, il lui fit part de son trouble. La personne arrivée la veille juste avant la tombée de la nuit demeurait pour lui un mystère
Afficher en entierLe meurtrier recula, son poignard à la main et un petit sourire de triomphe aux lèvres. Il s’apprêtait à sortir quand un hurlement de terreur retentit. De l’autre côté de la pièce, la silhouette d’une jeune femme nue se découpait dans l’ouverture d’une porte. Elle cria à nouveau, le visage dans ses mains, et disparut en claquant la porte derrière elle
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