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Megan Chance nous plonge dans l'univers d'une femme face à sa solitude, à la liberté qui lui fait tant défaut. Manipulé, trahi, abandonné par les siens, dans une société mondaine bien trop rigide, ou aucun épanouissement, ni aucun accomplissement personnel ne sont autorisés aux sexe faible, Lucy Carelton va imaginer un plan machiavélique pour trouver sa place, celle qui lui revient de droit, celle qu'elle a choisie.

Un roman que je ne regrette pas d'avoir découvert !

C'est un style d'écriture rare de nos jours, certes avec des descriptions dont on se passe la plupart du temps, mais qui ne manque pas de nous aider à visualiser les scènes.

Le personnage principale, Lucy, est une femme riche, dont les passions les plus innocentes sont constamment jugées comme dangereuses. Elle s'est mariée par amour à William, un homme distant sauf pour remplir les "devoirs conjuguaux". Toutes les décisions concernant Lucy sont prises par son entourage, sans lui demander son avis, et si ça leur arrive de le faire, elle doit aller dans leur sens. L'héroïne appartient à l'Élite, les puissants, dont les moindres faux pas peuvent coûter sa réputation, sa vie, sa santée mentale. Et en parlant de santé, c'est un médecin qui fini par se servir de ses souffrances pour s'élever au sein de cette haute société américaine.

Au début, j'étais sceptique sur beaucoup de points. Même si William est un mari comme il en existait tant à cette époque, j'ai tout de même eu le sentiment qu'il aimait sa femme, pas de la bonne manière cependant. Il surveille ses moindres faits et gestes, la prive de tendresse, de vrais rapports intimes dans lesquels ils devraient pourtant s'épanouir, ça ne l'empêcherait pas de le garder privé, puisque ça ne les regarderait qu'eux.

Le père de Lucy ? Un homme autoritaire, constamment occupé par son travail, jamais satisfait de ce que peut faire ou dire sa fille tant adorée. Il se doute que le suicide de sa mère a ébranlé la vie de sa seule enfant, mais vous comprenez, il faut faire bonne figure, faire comme si tout allait bien.

Quant à ce Docteur Seth... Comment dire ? Tout d'abord, il est issu de l'une des plus basses conditions de l'époque, et comme si ça ne suffisait pas, il est juif, étiquette très peu respectable au XIXème siècle à New York. Il se sert avant tout de Lucy, sa nouvelle patiente, pour se faire une excellente réputation et donc obtenir une place très importante, voir indispensable auprès des plus riches. Au début, Lucy est complètement dépendante de lui, ce qui est plutôt facile étant donné qu'il utilise l'hypnose et la manipulation ; la tendance s'inverse, développant une obsession envers cette femme riche pourtant si désespérée.

Je ne me suis toujours pas remise de ce bouquin, qui m'a tellement bouleversé que j'y pense toujours, me demandant bien ce qui pourrait se passer dès la dernière page. C'est fascinant, haletant, intriguant, en clair je ne risque pas de l'oublier de si tôt ! Et je le recommande bien sûr !