Extraits

[ Mephisto] Méfiez-vous, Julie. Ses prétendants ne se laisseront pas facilement écarter.

[Julie] Trois contre une. Ils ne feront pas le poids.

[ Mephisto]: Et c'est moi qui suis tombé pour péché d’orgueil...

Il faut offrir l'amour dès qu'il vient à éclore.

Si j'ai appris quelque chose en arpentant cette terre, Julie, c'est qu'il n'y a qu'une seule époque, et qu'elle s'appelle aujourd'hui.

Spoiler(cliquez pour révéler)S'il est une leçon que la perte de mon maître de chant m'a apprise, c'est qu'il faut profiter de celles et ceux à qui vous tenez tant qu'ils seront encore là. Pour l'amour, demain n'existe pas.

Vous m'avez irrité cette fois pour de bon.

Affrontez maintenant la colère d'un Dragon !

[...]

Vous vous trompez, monsieur, ce n'est pas un dragon.

Il a certes des griffes, mais ce n'est qu'un chaton !

[...]

Méfiez-vous du chat, il sait les règles tordre.

Si vous l'énervez trop, ses crocs pourraient vous mordre.

[...]

Le dragon se voyait couvert de gloire et d'or,

Mais il finit pourtant embroché comme un porc.

- Ne m'imputez pas tous les torts, Julie. Vos dirigeants s''apprêtaient à se lancer dans ce conflit sans mon aide. Je n'ai fait qu’accélérer les choses. L'humanité n'a aucune leçon à prendre de l'enfer. Elle ne connaît que la mort et la violence.

Je détache mon cheval.

- Où est le vôtre, Méphisto ?

- Je n'en ai point.

- Prenez celui du garde. Cela évitera qu'il nous donne la chasse à son réveil.

- Mais ce serait un vol, Julie !

Devant ma mine interdite, le Diable éclate de rire.

- C'était une boutade.

- Qu'est-ce donc que cette tenue, Méphisto ? Je croyais que le sacré vous était intouchable !

- Une règle qui ne vaut que pour les lieux saints. Les bures sont comme les croix. Elles me grattent la peau autant qu'un tissu trop rêche, mais guère plus.

- Encore un mensonge de l'église.

- Ce n'est pas le seul. Apprenez que, face à un vampire, il est inutile de croquer de l'ail pour s'en prémunir. Cela ne vous empêchera pas d'être vidée de votre sang, mais vous empuantira la bouche assurément.

- C'est un moindre mal, face à la mort.

- Détrompez-vous : on passe l'éternité avec l'haleine de son trépas.

- Pourquoi les prêtres nous taisent cela ?

- Tout simplement parce qu'ils l'ignorent.

- Nous nous comprenons, toi et moi, n'est-ce pas ? Car, enfin, nous sommes tous deux les propriétés d'un maître. Le tien s'appelle cavalier ; le mien est l'homme dont je dépends : aujourd'hui mon père, et demain mon mari.

Aujourd'hui je fête mes dix-huit ans. Un nouvel âge qui annonce la fin de mon insouciance. Pourquoi nous faut-il donc quitter l'enfance ?