Extraits

C'est maintenant ou jamais.

Avec précaution, je me soulève du rocher, rassemblant la corde en cuir dans mes mains. Je me faufile à travers les arbres en direction du territoire humain aussi silencieusement que possible, en faisant de mon mieux pour ne pas faire de bruit. Dès que je pense être hors de portée de voix, je commence à courir.

Putain oui. La liberté. Je me précipite à travers les arbres, ivre de l'excitation de ma propre évasion. Je n'arrive pas à croire que j'ai réussi à faire ça.

Je regarde derrière moi, mais je ne vois pas Ragga me poursuivre. Je ralentis légèrement, me permettant de me frayer un chemin à travers les arbres avec un peu plus d'attention. Au fur et à mesure que j'avance, le décor me devient de plus en plus familier : c'est bien le même chemin que celui que je me rappelle avoir emprunté hier.

Territoire humain, me voilà.

Il ne faut qu'une fraction de seconde pour que ma joie retrouvée se transforme en horreur.

Alors que je grimpe une petite pente, mes yeux se posent sur quelque chose que je n'ai jamais vu auparavant : une grande créature noire ressemblant à un chat, avec des crocs acérés et des yeux jaunes étincelants. Sa fourrure est lisse et brillante, son corps fait deux fois la taille du mien. L'animal se glisse vers moi en émettant un sifflement terrifiant.

La panique m'envahit et je commence à m'éloigner à reculons. Le prédateur continue à s'approcher, montrant ses crocs, les yeux rivés sur moi. Je continue de reculer, de descendre la colline, puis je trébuche et atterris sur le dos.

J'essaie de me relever, mais la créature est trop rapide. Elle s'élance vers moi à une vitesse incroyable, puis bondit dans les airs. Je lève mes bras liés pour protéger mon visage, me préparant à être déchiré.

J'entends un rugissement. Pas un bruit d'animal, mais une personne. Je regarde à travers mes bras et je suis stupéfait de voir que Ragga est apparu et qu'il se bat avec la créature. La chose féline se tient sur ses pattes arrière tandis que Ragga pousse contre elle, ses avant-bras ondulent lorsqu'il saisit les pattes avant de l'animal. La créature grogne, crache et essaie d'atteindre son visage avec ses crocs.

Dans un effort énorme, le guerrier kyrzon projette l'animal, qui dévale la colline. Il se remet sur ses pattes en sifflant, et Ragga se jette entre moi et la créature, me protégeant de son corps.

'Va-t-en !' rugit-il en dégainant son épée. 'Trouve ton repas ailleurs.'

L'animal le regarde fixement, mais il ne continue pas à avancer. Pendant un moment, il siffle, les yeux fixés sur sa lame.

Et puis la créature se retourne et se glisse dans la forêt.

Ragga reste debout devant moi jusqu'à ce que le dernier bout de sa queue noire et poilue disparaisse dans les bois.

Puis il s'est retourné et s'est dirigé vers moi, la colère sur le visage.

'30 secondes', grogne-t-il. 'Je me retourne pendant 30 secondes, et tu cours dans les bois, te faisant pratiquement dévorer par un blackfang.'