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Il fut surpris de constater à quel point c’était facile d’être honnête avec quelqu’un qui ne pouvait voir ni son visage ni son langage corporel. Il avait déjà lu des choses sur ce phénomène mais ne l’avait jamais expérimenté lui-même. Peut-être qu’il devrait essayait de porter des lunettes noires et feindre la cécité avec ses patients les plus difficiles.
Afficher en entierL’espace d’un terrible instant, Paula se trompa sur ce qu’elle voyait. Ces cheveux blonds souples, ces épaules carrées, ces jambes qui lui avaient toujours fait penser à Anne Bancroft. Autant de traits qui définissaient Carol Jordan. Elle ne l’avait jamais vue nue, sinon dans ses fantasmes, mais son imagination avait suffi à maquiller brièvement la réalité qu’elle avait sous les yeux. Jusqu’à ce qu’elle comprenne que la femme morte par terre n’était pas Carol Jordan. Sa morphologie était différente. Ses hanches et ses cuisses étaient trop fortes, son torse trop large. Mais l’espace d’une minute, elle en avait eu le vertige.
Afficher en entierAvant, quand quelqu'un disparaissait, on vérifiait son carnet d'adresses, son agenda, son répertoire près du téléphone. Aujourd'hui, tout le monde transportait sa vie avec soi si bien que, quand quelqu'un disparaissait, il ne laissait plus de traces.
Afficher en entierIl devait exister un algorithme capable de décrire le changement qui se produisait dans le continuum espace-temps quand un adolescent était dans une pièce, songea Paula en s'arrêtant sur le seuil de son salon. Les garçons de cet âge semblaient occuper plus de place que nécessaire. La pièce paraissait spacieuse quand il n'y avait qu'elle et Elinor. On ne s'y sentait même pas à l'étroit quand elles recevaient des amis. Mais avec Torin étalé sur le canapé, les jambes étendues sur le tapis, débraillé et la cravate à moitié dénouée, le salon donnait l'impression d'avoir rétréci. Il fallait qu'elle trouve un spécialiste de Doctor Who à qui poser la question.
Afficher en entierIl s'assit au bord du lit, sentant l'adrénaline retomber, le laissant fatigué et vidé. Il n'était plus désespéré. Carol ne le savait peut-être pas, mais sa venue à Skenfrith Street avait donné le coup d'envoi. A présent, ils pouvaient œuvrer à poser les fondations pour reconstruire un pont entre eux.
Pour la première fois depuis des mois, il se dit que c'était possible.
Afficher en entierDans un premier temps, son cerveau refusa d'accepter ce qu'il voyait. Bronwen Scott, ça, d'accord. C'était le genre de personnes qu'il s'attendait à trouver là. Mais la femme blonde qui était avec elle, c'était impossible. Il hallucinait. Ou bien il délirait. Elle tourna la tête vers lui et son estomac se serra. Le sol se déroba sous ses pieds et il vacilla.
-Carol ? dit-il d'une voix où perçaient à la fois l'étonnement et le doute.
Il avait essayé de la chasser de ses pensées, mais apparemment son cœur n'avait pas compris le message.
[...]
Il ne fit pas attention à elle et contourna la table comme un somnambule.
-Carol ?
Il s'appuya sur la chaise pour se soutenir avant de s'y asseoir. Il avait envie de tendre le bras et de la toucher pour s'assurer qu'il n'était pas victime d'une crise psychotique.
Afficher en entier-Le profil psychologique qui suit ne doit pas être considéré comme un portrait-robot et doit être utilisé avec précaution. Le profil établi peut ne pas correspondre en tout point à la personnalité du criminel même s'il y a de fortes probabilités pour que les caractéristiques mises en évidences soient proches de la réalité. Ce rapport exprime des suppositions et des hypothèses mais en aucun cas des certitudes. Un tueur en série laisse des traces en commettant ses crimes. Tout ce qu'il fait, consciemment ou non, correspond à un schéma. Déterminer ses motivations permet de comprendre la logique du tueur. Cela peut ne pas nous paraître logique, mais pour lui c'est quelque chose de fondamental. Sa façon de penser est si particulière qu'il n'est pas aisé de le capturer. Parce qu'il est unique, les moyens pour l'arrêter, l'interroger et comprendre ses motivations doivent être adaptées en conséquence.
Afficher en entierSoyons lucides, Paula, depuis Cinquante nuances de Grey, les femmes se méfient beaucoup moins des inconnus qui ont envie de les attacher.
Afficher en entierIl se tourna vers elle, l’air surpris et inquiet. Il avait une épaisse chevelure noire et le teint pâle caractéristique de l’ado qui passe son temps dans sa chambre. De grands yeux bleus cernés, un gros nez, une bouche fine avec cependant des lèvres charnues et l’ombre de ce qui pourrait devenir un jour une moustache. Paula compara le garçon qu’elle avait sous les yeux avec l’image qu’elle avait dans sa tête et tout correspondait. C’était bien lui.
Afficher en entierMême de dos, Paula McIntyre reconnut le garçon. Elle était flic, après tout. C’était le genre de compétences qu’on attendait d’elle. Surtout quand elle croisait la personne en question hors de son cadre habituel. Les civils étaient généralement peu doués pour ça. Sans contexte, ils étaient perdus. Mais les policiers devaient exploiter et cultiver cette compétence afin de se rappeler n’importe quel individu, même quand ils ne l’avaient croisé qu’une seule fois. « Ouais, tu parles », se dit-elle. Encore un de ces mythes propagés par les séries policières.
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