Extraits

Carey commença à distribuer des ordres.

— Il y a des paquets de granolas et des chips près de la caisse, du soda et de l’eau. Allez manger tout le monde, et je vais prendre les clés pour les munitions.

— Oh ! fit Parker, puis il lança après elle. Vous n’avez pas d’épées, n’est-ce pas ? Carey eut un sourire sans humour.

— C’est ton jour de chance.

Le problème avec le fait de trouver des armes était… eh bien… trouver des armes.

— Est-ce que le magasin de bricolage a des épées ? demanda Parker alors qu’Adam conduisait à travers le campus, restant bien éloigné du stade.

Parker s’y installa derrière Adam, respirant l’odeur de pins et de terre, et enveloppa ses bras autour de lui. Le gars n’était peut-être pas sa personne préférée, mais la pensée d’être seul lui nouait l’estomac et faisait battre son pouls. Il resserra son emprise.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— En dehors de l’apocalypse zombies ?

Adam laissa échapper un bruit qui pourrait presque ressembler à un rire, puis ils furent partis.

Il fit à nouveau les cent pas.

— Qui pourrait faire une chose pareille ? Il tapota sur Google et fit une autre recherche, parcourant les gros titres, qui disaient tous la même chose : Mettez-vous à l’abri. Restez chez vous.

— À moins que tu ne trouves quelque chose en ligne, nous ne le savons pas, Parker. Pas maintenant, du moins. Il serra les dents.

— Je le sais, mais je me sens mieux en parlant de ça au lieu de rester assis là comme un… un… Bouddha avec des abdos musclés ! Adam haussa un sourcil, mais ne dit rien.

Pendant qu’ils discutaient de quelque chose concernant une alliance contre nature de cookies et de préservatifs, Parker aurait voulu que le sol carrelé s’ouvre sous lui et l’avale tout entier. Tristement, le plancher était apparemment aussi végétalien, parce que Parker resta là où il se trouvait, le visage rouge

Adam dut ralentir pour tourner la Harley vers la droite, et en un instant, un petit coup tiré sur son sac à dos fit perdre l’équilibre à Parker pendant qu’il se déchaînait avec la machette. Les pneus crissèrent, et il s’envola, l’impact sur le sol lui coupa le souffle. Il leva désespérément la machette et l’enfonça dans la tête de l’un des monstres quand celui-ci se pencha sur lui, ses yeux exorbités et sa bouche grande ouverte.

Je vais mourir ! À l’aide ! Non ! Merde !

Parker charcuta encore, gémissant.

Un bruit inhumain résonna dans l’air, un rugissement qui fit naître la chair de poule dans les bras de Parker. Le monstre qu’il avait frappé disparut soudain, jeté dans la nuit comme une poupée de chiffon. La bouche de Parker s’ouvrit et se referma, essayant de respirer alors que son esprit criait.

Un animal poilu avec yeux dorés et des crocs pointus décapita un autre monstre, utilisant des griffes très acérées. Parker tourna la tête à gauche et à droite, cherchant Adam. Mais ce dernier n’était pas là, et Parker étouffa un hurlement. Durant un instant horrible, son esprit enregistra ce que ses yeux voyaient.

Étendu sur le bitume avec la machette toujours en main et le cœur au bord des lèvres, Parker ne put que regarder pendant que la chose vêtue de cuir, qui avait, autrefois, été Adam, massacrait les infectés, un par un.

— Depuis combien de temps ?

— Hein ?

— Tu as dit que cela faisait un moment. Depuis que tu as…

Parker haussa les épaules.

— Je suis juste curieux. Et aussi très indiscret.

Le regard d’Adam se détourna.

— Plus d’un an, je pense.

— Sérieusement ? Waouh.

Bien qu’il sache que les circonstances avaient joué un grand rôle, Parker ne put s’empêcher de se sentir flatté.

— Pourquoi est-ce si surprenant ?

— Et je repose la question : tu t’es vu ? Pommettes, abdos, etc. Un cul à mourir. Non qu’il soit gros, mais il est juste… Waouh.

Il aurait pu jurer qu’Adam rougissait.

— Et cette queue épaisse que je veux dévorer tous les jours. Dommage pour vous, les végétariens ! Parce que j’ai de la viande de premier ordre dans mon lit !

Adam éclata de rire.

Le besoin d’être propre à nouveau fut soudainement dévorant. Parker avait l’impression que tout son corps le démangeait de saleté. Avec un sursaut d’énergie, il frappa à la porte de la salle de bain.

— Dépêche-toi, j’ai besoin d’une douche aussi.

— Je vais sortir dans un moment, lança Adam.

OK. Cool. Un bon compromis. Mais Parker fit les cent pas devant la salle de bain. Il était si sale, et pas comme dans la chanson de Christina Aguilera. Il se figea pendant un moment, frappé par le souvenir du petit garçon qu’il avait été et qui la chantait à tue-tête quand elle passait à la radio tandis qu’Éric éclatait de rire et que leur mère semblait scandalisée sur le seuil de la cuisine, une main sur ses lèvres brillantes et l’autre sur sa hanche. Elle leur avait sévèrement dit de ne pas laisser son père entendre cette chanson. Cependant, peu après, elle avait souri quand elle l’avait laissé lécher une cuillère en bois, dégoulinante de pâte à gâteau. Sa gorge se serra. Maman.

— Arrête, marmonna-t-il dans sa barbe. Elle va bien.

Ugh, il allait pleurer et il avait besoin d’arrêter de penser. Il frappa à nouveau.

— Sérieusement, dépêche-toi. Arrête de prendre toute l’eau chaude.

La réponse laconique et étouffée d’Adam lui parvint un moment plus tard.

— Tu sais que plus tu m’embêtes, plus je prendrais mon temps.

— Mec ! Ne m’oblige pas à entrer.

— Vas-y, je te mets au défi.

— Oh vraiment ? Adam l’avait déjà vu nu, alors pourquoi s’en soucierait-il ? Il ouvrit la porte, se déshabillant déjà.

— Défi accepté.

À travers le rideau de douche, Adam se tourna et le fixa. Puis il éclata de rire, la tête rejetée en arrière et Parker décida à ce moment-là qu’il voulait en entendre plus. Il tira le rideau et entra.

— Allez, pousse-toi.

Se tendant, Parker fut immédiatement sur la défensive.

— Je ne suis pas stupide.

Adam serra les lèvres.

— Pas encore, mais tu le seras si tu insistes pour ne pas nous arrêter quand tu as besoin de plus de sommeil. Ton corps est en train de récupérer.

Il voulait protester, mais Adam avait raison.

— Très bien, marmonna-t-il. J’ai juste… je me sens si… ugh.

— Peux-tu être plus spécifique ?

— Inutile. Je n’aurais pas dû tomber malade. Et maintenant, je ne fais que nous ralentir plus. Adam haussa les sourcils et le regarda d’un air sceptique.

— Oui, Parker. Tu n’aurais pas dû tomber malade. Parce que tu as absolument choisi d’avoir la grippe au moment même où nous fuyons pour notre survie. Ouais. C’est complètement ta faute. Tu dois vraiment réfléchir aux choix que tu fais.

Parker eut un petit rire.

— Un point pour toi. Très bien. Je vais me reposer. Allons trouver un endroit sûr.

Parker sourit. Ne sois pas un connard. Ce n’est pas la faute de Ramon s’il a un lien avec Adam.

— Salut. J’ai entendu dire que vous alliez dévaler les pentes.

— En effet. Tu es le bienvenu pour te joindre à nous, dit Ramon.

Il portait un blouson de ski rouge et un serre-tête qui aurait dû le rendre ridicule, mais au contraire, il le transformait en sportif élégant.

— Adam va nous accompagner.

— Oh, cool.

Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas cool du tout, parce que je suis toujours irrationnellement jaloux même si tu peux l’aider.

— Ça ira. Amusez-vous !

Parker s’assura d’avoir l’air enthousiaste pour eux. Il agita la main en direction d’Evie alors qu’elle s’éloignait avec Ramon.

— Alors, qu’est-ce qui vient juste de se passer ? demanda Neil.

Parker joua avec un tortellini avec sa fourchette. — Quoi ?

Neil ricana.