Extraits

Tout a commencé en 1946, à la fin de la guerre. Le petit Simon avait passé ces années d'horreur à l'abri dans la maison de campagne de sa grand-mère. En rentrant à Paris, il apprend le décès de son père et la santé fragile de sa mère, survivante des camps.

Survivante est le bon mot. Obsédée par la barbarie nazie et l'espoir de retrouver son époux, elle a transformé l'appartement en mausolée : des photos des charniers s'étalent sur les murs; dans une vitrine on retrouve pèle-mêle un pyjama rayé, un morceau de barbelé, une couverture élimée.

Comment grandir au milieu de ces horreurs? C'est pourtant ce que fait Simon, tant bien que mal, jusqu'au jour où sa mère, sur son lit de mort, lui réclame vengeance. Il doit retrouver celle qui est à l'origine de leur déportation et la tuer.

Un type s'est accoudé tout à l'heure, il était en maillot de corps et béret, il a regardé un peu ses géraniums, il s'est penché pour les respirer, il devrait savoir que ses fleurs ne sentent rien, depuis qu'elles sont là. Comme quoi, on ne se débarrasse pas facilement de l'espoir. Il avait l'air de se dire que, peut-être un jour, un parfum monterait des pétales… encore une déception ! Il paraissant de mauvaise humeur lorsqu'il a disparu à l'intérieur de la maison : ce ne sera pas pour ce matin.

Il cherchait à se décharger et, comme les lâches et les imbéciles, il cherchait frénétiquement un autre responsable autour de lui, un gosse bavard était l'idéal, mais il faisait fausse route.