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— S’il te plaît, bégaya-t-elle, submergée par les sanglots. Tu ne peux pas…
Sa voix se brisa. Paige avait toujours su que ce moment arriverait, mais pas comme ça. Elle n’était pas prête.
— Et n’essaie pas de contacter ma mère, reprit-il, menaçant. Ou je te ferai arrêter et mettre en prison pour harcèlement et chantage. Envoie ne serait-ce qu’un texto à Violet et tu signes ton arrêt de mort.
— Arrête ! s’écria-t-elle, à bout de nerfs. Tu ne peux pas croire que…
— J’enverrai une voiture te chercher dans une heure, coupa-t-il. Je veux que tu t’en ailles et je ne veux plus jamais te revoir.
Paige tremblait si fort qu’elle était incapable de parler. Les larmes lui brûlaient les joues tandis que Giancarlo la regardait comme une étrangère. Aussi froid qu’une statue de marbre, mais en plus cruel. — Est-ce clair ? demanda-t-il.
— Oui, réussit-elle à répondre. C’est clair.
Elle se passa alors la main sur le visage, prit une profonde inspiration et essaya une dernière fois :
— Giancarlo…
Mais il était déjà parti. Tout était fini.
Afficher en entierIl fit un nouveau pas vers elle, puis tendit la main pour sentir entre ses doigts une mèche de cette chevelure brillante dont le soleil faisait danser les reflets auburn. Dio, il désirait cette femme avec toujours la même ferveur.
Par conséquent, il était temps de se faire plaisir. Il savait que, quel que soit l’angle d’attaque qu’il prendrait, Nicola ferait passer son propre intérêt avant sa dignité. Il pouvait donc imposer ses conditions. Il la tenait…
— Oh ! oui, nous pouvons trouver une solution, murmura-t-il.
Il marqua une pause afin de faire monter le suspense et la tension — il jubilait. Il se pencha un peu plus pour sentir le parfum qu’elle portait — un mélange d’eucalyptus et de quelque chose de plus sombre.
— Il suffit que tu te mettes sous moi et que tu y restes jusqu’à ce que j’aie terminé, ajouta-t-il.
Nicola se figea.
— Que… que viens-tu de dire ? balbutia-t-elle.
— Tu m’as parfaitement entendu.
Afficher en entierGiancarlo ne s’était jamais pardonné d’être follement tombé amoureux d’elle, et encore moins maintenant qu’elle était là, devant lui. Elle, la femme à l’origine du scandale qui avait réduit à néant sa carrière cinématographique naissante, du scandale qui avait entaché le nom de son père, qui l’avait fait douter de tout ce qu’il croyait maîtriser. La femme qui l’avait forcé à quitter cette ville maudite et ses démons le jour suivant la parution des photos — un souvenir terrible, une cicatrice indélébile dans l’âme de Giancarlo.
Afficher en entier— Je dois être en train d’halluciner! Et si ce n’est pas le cas, alors que Dieu me vienne en aide !
Paige se raidit au son de cette voix, dans son dos.
Cela faisait dix ans qu’elle ne l’avait pas entendue. Elle l’enveloppa en même temps qu’elle lui fit l’effet de coups de couteau, éclipsant la brise qui ventait cet après-midi californien, éclipsant l’e-mail qu’elle était en train d’écrire,
éclipsant même le jour et l’année pour la ramener dans un passé trouble et douloureux.
Cette voix… Sa voix.
Terriblement masculine. Avec cette pointe de sensualité
et d’Italie qui donna immédiatement à Paige des fourmis dans tout le corps.
Elle fit pivoter son fauteuil, sachant exactement qui se trouverait sous le porche de la gigantesque demeure de Bel-Air, située haut dans les montagnes d’Hollywood et nommée La Bellissima en l’honneur de sa légendaire propriétaire, l’actrice Violet Sutherlin. Dont Paige était l’assistante personnelle depuis maintenant trois ans.
Giancarlo retira ses lunettes de soleil et lorsque leurs yeux se rencontrèrent, elle ne vit que haine et mépris dans ses prunelles.
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