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Liste des extraits

Extrait ajouté par Jean-Michel-12 2023-09-02T12:29:03+02:00

…et moi je leur disais que ce qui était important dans la langue française, c’était pas les règles mais les exceptions, je leur disais que lorsqu’ils auraient compris et retenu toutes les exceptions de cette langue aux humeurs météorologiques les règles viendraient d’elles-mêmes, les règles couleraient de source et qu’ils pourraient même se moquer de ces règles, de la structure de la phrase une fois qu’ils auraient grandi et saisi que la langue française n’est pas un long fleuve tranquille, que c’est plutôt un fleuve à détourner…

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Extrait ajouté par Jean-Michel-12 2023-09-02T12:28:46+02:00

…j’ai ensuite soulevé mon verre de rouge et avalé une gorgée, « et qu’est-ce qu’ils t’ont dit me concernant », j’ai demandé à l’Imprimeur, « c’est toi le doyen de ces gens-là qui nous entourent ici », et j’ai encore ri avant d’affirmer « si la sagesse se mesurait par la longueur de la barbe, les boucs seraient des philosophes »…

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Extrait ajouté par MSNordlys 2021-10-23T08:40:08+02:00

..."le patron du bar "le crédit a voyagé" n'aime pas les formules toutes faites du genre "en Afrique quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle", et lorsqu'il entend ce cliché bien développé, il est plus que vexé et lance aussitôt "ça dépend de quel vieillard, arrêtez donc vos conneries, je n'ai confiance qu'en ce qui est écrit....

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Extrait ajouté par MSNordlys 2021-10-23T08:39:40+02:00

...Elles (femmes) tombent parfois dans la prostitution parce que c'est plus facile de transformer son corps en marchandise que son cerveau en un instrument de reflexion

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Extrait ajouté par MSNordlys 2021-10-23T08:39:06+02:00

Je voudrais surtout qu'en me lisant on dise " c'est quoi ce bazar, ce souk, ce cafouillis, ce conglomérat de barbarisme, cet empire de signes, ce bavardage, cette chute vers les bas-fonds des belles lettres, c'est quoi ces caquètements de basse cour, est-ce que c'est du sérieux ce truc......

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-05T00:14:51+02:00

chaque jour je surprends maintenant L’Imprimeur en train de narrer à quelqu’un d’autre ce qu’il appelle son aventure ambiguë, il m’avait pourtant fait croire que j’étais le seul à qui il l’avait racontée, je pense sincèrement que quelque chose ne fonctionne pas bien dans sa tête, il a des périodes de lucidité, surtout les après-midi, je crois surtout que cette histoire l’a rendu dingue

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-05T00:14:38+02:00

« j’espère que tu notes bien ce que je te raconte depuis un moment, hein, donc je disais qu’on s’était mariés, nous avions maintenant devant nous la vie, nous devions la tracer, lui donner une direction, et comme nous avions tous les deux un bon boulot, nous avons tout de suite acheté à crédit une grande maison, un pavillon bien comme il faut, on était peinards dans une banlieue, à une demi-heure de Paris, parce que nous voulions vivre heureux, nous voulions surtout vivre loin des Nègres, je ne suis pas raciste, mais sache quand même que le pire ennemi des couples mixtes c’est pas toujours le Blanc du palier, c’est le plus souvent le Nègre, je te répète que je ne suis pas raciste, Verre Cassé, je dis les choses comme elles sont et tant pis pour les jugements moraux de ceux qui ne sont pas d’accord avec moi, je les emmerde, et c’est pas pour autant que j’écrirais une lettre à la France nègre afin de blâmer qui que ce soit, en fait les autres Nègres qui te voient avec une Blanche pensent qu’ils peuvent aussi la culbuter parce que, se disentils, si une Blanche normale et saine d’esprit s’est bien tapée un gorille du Congo, elle pourrait aussi bien se taper tout le parc zoologique, voire toute la réserve, tu comprends ce que je veux dire, hein, bon passons, je suis pas là pour enfoncer la race qui n’a pas fini de panser ses plaies, cette race est ce qu’elle est, toujours est-il que Céline et moi voulions vivre à l’écart de la clameur parisienne et de la jalousie des Nègres et de leur comédie classique, nous nous disions que pour vivre heureux il fallait vivre caché, je te dis que c’était une belle vie, une vie en rose, avec nos deux filles, des jumelles qui sont nées deux ans après notre mariage, des métisses aux yeux clairs, je te dis, y avait pas meilleure vie que la nôtre, un couple modèle alors que les mauvaises langues black de Paris professaient souvent que les couples en noir et blanc ça marche jamais longtemps, qu’on n’a jamais vu le mari et la femme avoir des cheveux blancs ensemble, que pour que ça marche, fallait que le Noir ne soit plus noir, qu’il change, qu’il vire de bord, qu’il fasse des concessions, qu’il renie les siens trois fois avant le chant matinal du coq, qu’il fuie sa famille trop dépendante, bref, qu’il ait la peau noire et porte un masque blanc, or, Verre Cassé, notre mariage tenait le coup, je ne voyais pas ce qui pouvait nous perturber, je n’avais pas besoin de porter un masque blanc pour cacher ma peau noire, j’étais moi-même fier d’être un Noir, je le suis toujours et je le serai jusqu’à ma mort, je suis fier de ma culture nègre, tu vois ce que je veux dire, hein, c’est pourquoi Céline me respectait, tout allait bien, j’étais un bon père de famille, c’est dire que le ciel était bleu avec des oiseaux aux plumes multicolores qui venaient se poser sur les arbres bordant notre maison que j’avais peinte en vert, une couleur que j’aime beaucoup, c’est pour cela que les voisins l’appelaient souvent “la maison verte”, tout baignait donc pour nous, Verre Cassé, et quand un ciel est trop bleu comme ça, faut te dire que quelque chose pourrait un jour venir le ternir, trop de soleil tue l’amour, c’était ce que j’allais apprendre à mes dépens »

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-05T00:14:26+02:00

après qu’il a eu terminé de me raconter sa vie, le type aux Pampers a soulevé son verre pour me dire « tchao », il a bu d’un trait, il s’est resservi tout de suite, puis il a bu de nouveau d’un trait et s’est enfin levé en disant « bien, bien, bien », j’ai alors pu voir de près son derrière bombé par les quatre couches épaisses de Pampers qui se superposaient, un derrière humide, y avait des mouches qui bourdonnaient autour, et il a cru bon de me préciser « ne t’en fais pas pour les mouches, c’est toujours comme ça, Verre Cassé, les mouches sont devenues mes amies les plus fidèles, je ne les chasse même plus parce qu’elles finissent par me retrouver où que je sois, j’ai l’impression que ce sont les mêmes mouches qui me traquent », et il m’a redit pour de bon « tchao » de la tête, et j’ai aussi dit pour de bon « tchao » de la tête, et il est parti mendier dans les rues du quartier tandis que je le regardais disparaître à l’horizon, je me suis dit qu’un de ces jours il va finir par péter les plombs, qu’il viendra me demander « dis-moi qui tuer », bien sûr que je ne cautionnerai pas un tel projet, je ne serai jamais un complice de meurtrier, moi, le meurtre c’est une autre réalité, je ne sais pas comment les gens font pour tuer, la vie est une chose essentielle, ma mère me l’avait souvent répété, et même si elle est morte depuis, je ne m’écarterais pas de cette ligne de conduite, alors si les idées d’un crime traversent l’esprit du type aux Pampers, il n’a qu’à commettre son coup lui-même

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-05T00:14:09+02:00

le type aux Pampers semblait ce jour-là chercher ses mots, puis il a soudain retrouvé sa verve, a continué son récit sans s’assurer que je le suivais, « tu vois donc, Verre Cassé, ma femme osait m’interdire de sortir, je te dis que c’est pas elle qui pouvait me commander comme ça, c’est moi en plus qui payais tout à la maison, et c’est elle qui se permettait de faire la loi, tu as déjà vu ça où dans ce monde qui s’effondre, hein, jamais vu, je te dis, et c’est elle qui m’empêchait d’aller me faire quelques gâteries légitimes chez les petites bien chaudes du quartier Rex, tu vois le problème, et moi je devais faire quoi pendant que le gourou travaillait ma femme dans les hautes montagnes de Loango, de Djili et de Diosso là-bas, hein, je devais faire quoi pendant ce temps, hein, me croiser les bras comme un spectateur, hein, lire la Bible de Jérusalem, hein, pouponner à la maison, hein, lui préparer à manger, hein, je veux bien être un cocu, mais un cocu posthume, voyons, je veux bien être un cocu, mais pas avec la complicité des religieux, pas avec la complicité des gens qui devraient normalement nous montrer le chemin du paradis, tu comprends qu’il y a des jours où je me dis que certains de mes enfants, sauf la fille qui me ressemble, sont en fait ceux de ce gourou, et moi je devais faire quoi pendant ce temps, hein, c’est vrai que j’aime les filles chaudes du quartier Rex, oui, j’aime le goût des jeunes filles, surtout les jeunes filles du Rex, de vraies belles du Seigneur, elles savent manier la chose en soi, elles sont nées avec ça autour des reins, jamais un homme ne vivra de telles stupeurs, de tels tremblements sous son toit conjugal, et puis les petites-là sont terribles, je te dis, Verre Cassé, c’est des volcans, ces petites, elles te promettent le ciel et te l’offrent enroulé dans du papier cadeau alors que nos femmes de la maison ne réalisent plus aucune promesse, or les petites du quartier Rex, c’est tout chaud, c’est à la fois du caoutchouc et de l’élastique, c’est tout piquant, tout sucré, c’est fiévreux, elles te parlent à l’oreille, elles accompagnent ton érection au millimètre près, elles savent où te toucher pour réveiller l’alternateur endormi, elles savent comment ne pas te faire caler devant un rond-point, elles savent faire tourner la turbine, passer les vitesses, accélérer, on est heureux, on a la vie devant soi, et puis que veux-tu, Verre Cassé, c’était quand même en plus mon argent à moi, et j’avais le droit de faire ce que je voulais avec, non, qu’est-ce qu’elle avait à me casser les burnes comme ça, ma femme, hein, en plus je t’avoue qu’elle ne faisait pas bien la chose-là, sinon je serais resté à la maison comme les autres connards du quartier, or ma femme, elle était là à regarder les tôles, à m’obliger à me curer les ongles, à penser aux silhouettes effilées des petites du quartier Rex, elle pouvait au moins faire semblant de prendre son pied de grue pendant que je galopais sur elle comme un médiocre cycliste du Tour du quartier Trois-Cents, et je vais te dire un secret de polichinelle pendant que j’y pense, Verre Cassé, un jour elle m’a carrément forcé de vite finir de me tortiller sur elle parce qu’elle ne voulait surtout pas rater son dernier épisode du feuilleton Santa Barbara, et je suis tombé en panne sèche, plus rien ne démarrait, les batteries mortes, rien, mais plus rien ne fonctionnait, je te dis, et, impuissant, j’ai vu mon instrument de travail perdre de l’altitude et devenir un minable drapeau en berne avant de retrouver les dimensions ridicules de la chose d’un nourrisson prématuré, donc c’est pour te dire que j’étais décontenancé, déconcerté, dérouté, désorienté, je te jure, je me suis rhabillé en un quart de tour, j’ai gueulé comme pas possible, j’ai dit merde, merde, merde, j’ai promis que je ne paierai plus rien à la maison tant que ma femme ne remuerait pas son derrière pendant nos délassements, j’ai ajouté qu’il ne fallait plus compter sur moi, que je n’étais pas un naïf, un con, un demeuré, que j’avais mon orgueil à défendre contre vents et marées, donc je l’ai presque froissée quand j’ai dit que c’était une vraie planche que j’avais épousée, que d’ailleurs elle ne savait pas ce que voulait dire donner du plaisir à un homme, j’ai dit que le seul acte qu’elle accomplissait avec triomphe c’était la procréation que n’importe quelle bête sauvage pouvait assurer, oui, j’ai dit tout ça sous l’effet de la colère pendant que je me rhabillais en un quart de tour, et je suis sorti de la maison en claquant la porte, et une fois dehors je courais à la manière d’un fou qui s’était échappé de l’asile pendant que son surveillant pissait, et j’ai sauté dans un taxi-brousse, le chauffeur voulait me parler, je l’ai envoyé paître parce que je ne voyais pas de quoi lui et moi pouvions discuter, et il m’a dit que j’avais un problème qui me tracassait, que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, je lui ai dit de me dispenser de ses supputations, de la boucler et de me conduire dare-dare au quartier Rex, mais il a continué à bavarder, à me travailler au corps afin de savoir la raison de mon désespoir, je ne lui ai rien confié, je lui ai dit que s’il ouvrait encore sa gueule de métèque, j’allais descendre de sa vieille guimbarde, et il a soupiré en murmurant que c’était encore une histoire de femmes, que j’avais la tête de quelqu’un qui n’était pas comblé à la maison, j’ai sursauté, “comment tu le sais, toi, hein”, il a ricané et s’est retourné “tous les gars qui ont ta tête et qui vont au quartier Rex sont en général des cocus ou des gars dont les femmes sont des planches d’okoumé”, je lui ai redit de clouer son bec de calao, “les petites du quartier Rex sont chaudes, n’est-ce pas”, il a dit, j’étais vexé et je lui ai lancé “fous-moi la paix et conduis, je te dis”, mais ce con n’a pas arrêté puisqu’il a encore dit “mon gars, la vie est belle, prends le temps de rire, tout à l’heure tu vas bien voltiger, alors détends-toi, sois cool, respire un coup”, et comme je ne lui parlais plus, il a enchaîné en rigolant “c’est comme tu veux mon gars, je disais ça pour la conversation, c’est quand même drôle que de nos jours les clients n’aient plus le sens de l’humour, je t’emmène donc au quartier Rex, mais pense à moi quand tu vas planer avec une petite tout à l’heure”, et il n’a plus rajouté un mot, il exhibait un sourire narquois tout au long du parcours, et nous sommes finalement arrivés au quartier Rex, j’ai payé ce connard de chauffeur, mais je lui ai jeté les billets par la fenêtre, il a démarré en me montrant son majeur, j’ai crié “imbécile”, il a répondu “cocu”, et puis je m’en foutais, j’étais au quartier Rex, et là les petites étaient bien fraîches, disponibles, ouvertes à toutes propositions principales et subordonnées, donc je me trouvais dans mon milieu naturel, l’école de la chair, le quartier Ero-shima, et les petites me connaissaient toutes parce que je savais vénérer leur corps, leur beauté, parce que je ne les prenais pas pour des putes, je faisais tout ce que je pouvais faire avec une femme normale dotée d’un potentiel érotique et pas congelée comme la mienne, et une de ces petites m’a demandé ce soir-là si je souhaitais un massage spécial qu’elles appellent la chair du maître, j’ai dit illico oui pour la chair du maître parce qu’un de mes amis haïtiens qui vit maintenant à Montréal m’en avait dit du bien, et même si ça coûtait le double du prix normal, j’ai dit oui et oui à la chair du maître, je t’assure que j’ai vraiment plané, et quand je suis rentré à l’aube, je me suis aperçu que ma femme avait changé la serrure de la maison, oui, tu entends bien, Verre Cassé, après plus de quatorze ans et demi de mariage, quatorze ans pendant lesquels je m’ennuyais à mourir, quatorze ans de désert d’amour, de comédie, de simulacre, de faux-semblant, quatorze ans de calvaire et de position du missionnaire, elle avait changé la serrure de la maison, donc tu comprends que je ne pouvais pas dormir dehors à cause de la serrure qu’elle avait fait changer avec la complicité de mon beau-frère qui est un menuisier de renom, je ne pouvais pas dormir dehors comme un clochard, jamais de la vie, j’ai alors frappé à la porte sans résultat, j’ai crié le nom de ma femme au point que ça a dérangé les voisins, elle n’a pas ouvert, j’ai menacé que j’allais défoncer la porte et que j’allais compter jusqu’à cinq, et j’ai compté doucement, elle n’est pas venue m’ouvrir, alors tu comprends que j’ai appelé les pompiers parce que je ne voulais pas casser la porte de la maison, et quand les pompiers ont débarqué avec leur arsenal, croyant s’attaquer à un vrai feu de brousse, j’ai expliqué qu’il n’y avait pas de feu chez moi, mais il fallait que je trouve un argument de taille parce que ces gens-là aussi s’ennuient beaucoup quand y a pas le feu dans le quartier, ils en ont souvent marre de faire des simulations, et certains d’entre eux partent à la retraite sans même avoir éteint la flamme d’une allumette, et j’ai menti en prétendant que mes enfants étaient enfermés et que leur mère était tombée dans les pommes, et, un peu déçus qu’il n’y ait pas de feu, les pompiers m’ont demandé pourquoi je n’avais pas les clés de mon propre domicile, j’ai dit qu’en partant travailler la nuit je les avais oubliées à la maison, donc mes clés étaient bien à l’intérieur et non avec moi, et puis un des pompiers a souligné que j’étais vraiment un con de la dernière espèce, j’ai rétorqué que je ne le lui faisais pas dire, et les pompiers se sont acharnés à leur tour contre la porte comme des fous qui voulaient tous entrer au même moment dans le trou d’une aiguille, et ils ont défoncé cette porte de merde qui leur en a quand même bien fait baver et chier, et ma femme a surgi de la chambre en rugissant, toutes griffes dehors, elle a bondi sur moi comme une tigresse qui protège ses petits de deux jours, elle m’a plaqué au sol parce qu’elle est plus balèze que moi et même que toi, Verre Cassé, c’est une vraie furie, ma femme, crois-moi, j’ai crié au secours, et les pompiers nous ont séparés, ils ont demandé ce qui se passait dans notre foyer, j’ai voulu parler en premier parce que c’est moi l’homme, et ma femme m’a giflé, elle m’a dit de fermer ma gueule de croqueur de jeunes filles de Rex, et elle a menti en prétendant que je ne devais plus traîner dans les parages du domicile conjugal parce que le juge aux affaires matrimoniales du quartier Trois-Cents m’avait fait expulser de la maison depuis des mois, et les pompiers m’ont traité de pauvre menteur, de pauvre mythomane, de pauvre fauteur de troubles, de pauvre type, et ils m’ont dit de dégager illico du domicile conjugal, “la loi est dure mais c’est la loi”, ils ont dit comme ça, et moi j’ai refusé de sortir parce que je ne voyais pas où était la loi pour qu’elle soit dure contre moi, donc j’ai dit que c’était en plus moi qui payais la maison, c’était moi qui avais acheté la télé, les assiettes Duralex, que c’était en plus moi qui payais la nourriture, que c’était en plus moi qui payais les fournitures scolaires des enfants, que c’était en plus moi qui payais l’eau, que c’était en plus moi qui payais le courant et tout et tout, et ils ont alors appelé la police parce que normalement les pompiers n’ont pas de menottes avec eux, ils arrivent toujours avec des tuyaux, des brancards, de gros camions qui dérangent tout le monde pour une petite allumette suédoise craquée ici ou là, et c’est pas à eux d’envoyer les gens en prison, ils sont là pour éteindre les incendies et pour ranimer les faibles d’esprit, les suicidaires, les accidentés qui tombent dans les pommes, donc la police est arrivée aussitôt puisqu’elle est à moins de deux cents mètres de cette maison que je louais avec mon argent, et je te dis que ma femme a expliqué aux policiers que j’étais un dangereux, plus dangereux même que le célèbre assassin Angoualima qui coupait les têtes des gens et les exposait sur la Côte sauvage, et ma femme a dit que j’étais un repris de justice, un récidiviste, que j’étais un voleur, que j’étais un vendeur de chanvre indien, de cocaïne de Medellin, et elle a aussi dit que je ne dormais plus à la maison, que je ne me lavais plus, que je battais à mort nos enfants, que je ne payais plus les loyers, qu’on allait l’expulser de la maison, que je dormais chez les putes du quartier Rex, que je couchais avec elles sans mettre les vrais préservatifs venus d’Europe centrale parce que, d’après elle, les préservatifs venus du Nigeria sont pas bons, ils ont un trou devant, et ce trou permet à l’homme de tromper la femme, d’avoir du plaisir comme si y avait pas de préservatif, et la pauvre femme s’imagine que l’homme qui est sur elle a mis un préservatif alors que c’est un truc troué devant, tu vois ce que je veux dire, Verre Cassé, donc ma femme a dit que peut-être que j’étais même très très séropositif sans le savoir, que mon cas était grave parce que je maigrissais de façon bizarre, que mon visage ressemblait à une sole, que j’avais maintenant le crâne d’un Hotten-tot, que j’avais des diarrhées tous les jours, que je gémissais quand je pissais, que je vomissais, et elle a dit encore que mon salaire était géré par les filles du quartier Rex, que j’avais deux maîtresses qui pouvaient être mes petites-filles à moi ou les petites-filles de ces pompiers et de ces policiers présents à la maison, mon Dieu, et puis c’est comme ça que la situation s’est dégradée, elle s’est surtout dégradée lorsque ma femme a affirmé que je faisais des cochonneries à notre fille Amélie, que j’étais plus qu’un sorcier, un barbare, un homme des cavernes, elle a dit à ces gens qui étaient chez nous que je me levais la nuit pour toucher ma fille, lui faire ces cochonneries, ces malpropretés, et pour cela, elle a dit que je faisais boire à Amélie un somnifère pour qu’elle se rende pas compte de mes cochonneries, de mes malpropretés, mais dis-moi, Verre Cassé, est-ce que tu me vois faire ces choses-là, hein, est-ce que tu me vois, moi, souiller le vestiaire de l’enfance, est-ce que tu me vois, moi, arracher les bourgeons, est-ce que tu me vois, moi, tirer sur les enfants, c’est impossible, c’est quand même ma fille, Amélie, voyons, et j’étais tellement choqué que je n’ai rien répondu devant ces fausses accusations, et donc y avait parmi ces gens en uniforme un policier de nationalité féminine avec des muscles de pêcheur et les cheveux coupés court comme un policier normal, je veux dire comme un policier homme, et c’est ce policier de nationalité féminine qui m’a poussé contre le mur, elle m’a traité de salaud, de pédophile, de sadique, elle a dit que même mort elle me piétinerait, qu’elle irait cracher sur ma tombe, elle a dit que je ressemblais à un marin rejeté par la mer, que je devais savoir que chaque crime avait son châtiment, et ce policier de nationalité féminine a donc juré de me coffrer, elle a promis qu’elle ferait tout pour qu’il n’y ait pas de procès car ce serait me rendre un grand honneur que de me gratifier d’un procès, le procès c’est compliqué, et c’est elle qui m’a mis les menottes, et ses collègues m’ont donné des coups de pied de l’âne, des savates dans les couilles tandis que j’agonisais devant ces intrus, et je peux même te montrer les cicatrices, les traces qui ne sont plus parties depuis ce temps, donc j’ai commencé à vomir des pétales de sang, des pétales de sang gros comme des patates de Bobo Dioulasso, des pétales de sang gros comme le caca d’un dinosaure, et ces gens m’ont traîné jusqu’au commissariat principal du quartier, quand on a dit là-bas que j’étais pédophile, les autres policiers ont tous crié en chœur qu’il fallait m’emmener directement à Makala où on me ferait payer la moitié d’une vie, Makala c’est le lieu le plus redouté par les malfrats de cette ville, et on m’a emmené là-bas, je te jure, Verre Cassé, la situation était grave, donc là où je suis là, tu ne me croiras pas, j’ai passé plus de deux ans et demi à Makala, et deux ans et demi dans cette prison c’est pas de la blague »

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-05T00:13:59+02:00

comment pourrais-je oublier ce père de famille chassé de chez lui comme un chien enragé et qui m’a bien fait rire il y a plus de deux mois, disons que c’est un pauvre gars qui en est réduit aujourd’hui à porter des couches Pampers comme un nourrisson, je ne voudrais surtout pas rire de sa condition, mais c’est la triste réalité, et je ne lui avais rien demandé, moi, je n’avais fait que le regarder droit dans les yeux, puis il m’a dit, d’un air de déclaration de guerre, « pourquoi tu me regardes, Verre Cassé, tu veux ma photo ou quoi, laisse-moi tranquille, regarde donc les autres-là qui bavardent au coin là-bas », j’ai gardé mon calme, ma sérénité, faut pas répondre du tac au tac aux gens de cette espèce désespérée, mais j’ai quand même dit « mon gars, je te regarde comme je regarde tout le monde, c’est tout », « oui mais tu me regardes d’une façon bizarre, c’est pas comme ça qu’on regarde les gens », et je lui ai répondu, toujours sans perdre ma quiétude, « comment tu sais que je te regarde si toi-même tu ne me regardes pas, hein », alors là, il semblait cloué, pris à son propre piège puisqu’il a murmuré quelque chose du genre « je ne parlerai pas, je ne te dirai rien de ma vie, ma vie n’est pas à vendre aux enchères », donc voilà quelqu’un qui était perdu, est-ce que je voulais l’entendre, moi, y a des gens comme ça, quand ils veulent cracher quelque chose, il faut qu’ils vous taquinent, vous bousculent afin d’avoir l’impression qu’ils ont parlé sous la contrainte, moi qui analyse la psychologie des clients du Crédit a voyagé depuis des années et des années, je connais ce comportement, « je ne te demande pas de parler, mon brave, tu ne me connais pas bien, renseigne-toi, est-ce que moi, Verre Cassé, j’ai déjà demandé à quelqu’un ici de me donner le mode d’emploi de sa vie, de me vendre sa vie aux enchères, hein », et puis il a fini par dire « Verre Cassé, la vie est vraiment compliquée, tout a débuté le jour où je suis rentré chez moi à 5 heures du matin, je te jure, et ce jour-là j’ai constaté que la serrure de la maison avait été changée parce que j’arrivais pas à introduire la clé dedans, et donc je pouvais pas pénétrer dans ma maison à moi, une maison que je louais, oui, en plus c’est moi qui l’avais trouvée, c’est moi en plus qui avais payé la caution, je le jure au nom de mon père, de ma mère et de mes six enfants, j’ai aussi déboursé douze mois de loyers et le mois en cours avant même d’emménager la moindre fourchette, d’ailleurs, y a que moi qui travaillais, je te dis, et quant à mon épouse n’en parlons même pas sinon je vais m’énerver ici et maintenant, c’est pas une vraie femme, c’est un pot de fleurs fanées, c’est un arbre qui ne donne même plus de fruits, c’est pas une femme, je te dis, c’est un sac à problèmes, et je te dis qu’elle était là, peinarde comme une patate de Bobo Dioulasso, comme une capitaliste, elle était là à attendre que je ramène de l’argent frais à la maison, elle était là à tourner et tourner en rond, à discuter matin, midi et soir avec les grosses rombières divorcées, avec les veuves du quartier Trois-Cents, ces sorcières aux pagnes qui puent, ces vicieuses qui se blanchissent la peau, ces médisantes qui se défrisent les cheveux pour ressembler aux Blanches alors que certaines Blanches se font maintenant des tresses pour ressembler aux Négresses, tu vois le problème, Verre Cassé, ma femme était donc là à vagabonder avec ces Marie-couche-toi-là qui prétendent aller à l’église prier alors que c’est pour croiser leurs petits amants de merde, parce que je te jure que ça fornique bien sec dans les églises là-bas, on n’a même plus de respect pour la maison de Dieu, et d’ailleurs Dieu dans tout ça, je sais même plus où Il est, en tout cas pas dans ces églises-là, en fait ces femmes vicieuses, ces mégères sont convaincues que si Dieu existe Il pardonne tout, quel que soit le péché et quelle que soit la personne qui fait des conneries interdites par la Bible de Jérusalem, je te dis que ça fornique grave dans ces églises du quartier, y a pas meilleur endroit pour les orgies, les partouzes, y a pas meilleur endroit que dans ces fausses maisons de Dieu qui pullulent ici et là, tout le monde le sait, même les gens du gouvernement dont certains membres financent ces maisons saintes de fornication, mais c’est pas de vraies églises ça, c’est tenu par des illuminés aux crânes rasés qui utilisent, dénaturent, révisent, souillent, poissent, outragent, profanent la Bible de Jérusalem et qui organisent de vraies parties de jambes en l’air avec les fidèles, hommes ou femmes, oui, dans ces églises y a aussi des pédés, des pédophiles, des zoophiles, des lesbiennes, et ça fornique entre deux prières, entre deux Ave Maria, et ils font ça lors de leur pèlerinage vers les hautes montagnes de Loango, de Ndjili et de Diosso pour soi-disant bien méditer à l’abri de nous autres les mécréants, les hommes de peu de foi, les philistins, les brebis égarées, les pharisiens, tu parles, ils vont là-bas pour bien forniquer sec, et moi je dis haut et fort “descends, Moïse”, ces gens sont devenus fous, ils font ça lors de leur pèlerinage aux trois montagnes, et ma femme est entrée dans ces conneries-là avec leur gourou qu’elle adule à mort, je te dis que ce gourou-là a semé des enfants ici et là avec des jeunes filles qui ne savent même pas encore se changer de serviette hygiénique quand arrivent les vagues de la mer Rouge, je te dis que ce gourou-là a de l’argent, beaucoup d’argent, il peut même nourrir tout ce quartier pendant un siècle d’embargo américain, et cet argent vient de toi, et cet argent vient de moi, et cet argent vient de tout le monde dans ce pays, je te dis qu’il est très très riche ce malfrat, et il connaît tous les gars bien placés dans l’administration, il paraît qu’il a une photo avec le Premier ministre, avec le président-général des armées, avec les colonels de notre armée, et il paraît aussi que c’est lui qui donne la moitié des bêtes à distribuer aux pauvres lors de la Fête au bouc, il a une émission de télévision tous les dimanches, et il prend un air sérieux, et il parle comme les prédicateurs noirs américains, et quand il parle à la télé, il menace les mécréants, il leur promet les flammes de l’enfer, le Jugement dernier et tout le bazar, c’est comme ça qu’il recrute des fidèles, c’est comme ça qu’il collecte des sommes astronomiques, y a un numéro de téléphone qui passe à l’écran quand il parle, y a même des enfants autour de lui, habillés en blanc et qui chantent ses louanges au lieu de chanter les louanges du Seigneur, et les gens rivalisent de dons pensant que plus on donne à cet escroc, plus on se rapproche de la porte cochère du paradis, je n’aime pas la tête de ce gars, il ressemble à une statuette d’un bouddha gras et méchant, voire vicieux, et donc comment tu peux t’attaquer à ce larron quand c’est l’armée régulière qui lui fournit des militaires pour assurer sa sécurité, hein, même pour le voir faut prendre un rendez-vous des semaines avant, et ses secrétaires ne laissent pas n’importe qui l’approcher, tu vois donc que cette histoire c’est pas une simple histoire de Dieu le Père, c’est du business pur et simple, disons les choses comme elles sont, c’est une affaire qui marche bien, et tu comprends aussi que ce gourou a tout un harem vers les montagnes de Loango, de Ndjili et de Diosso, et c’est la grande vadrouille sexuelle, des parties de Jambes en l’air, et c’est donc ma femme qui quittait le foyer conjugal pendant une semaine, et c’est donc ma femme qui allait là-bas, dans ces montagnes qui ne sont même pas sacrées et qu’elle prenait pour des montagnes de l’âme »

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