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Commentaire de opnyx

Vivre vite


Commentaire ajouté par opnyx 2023-02-23T16:43:17+01:00

Auteure de nombreux romans et nouvelles salués par la critique, Brigitte Giraud a plusieurs fois été récompensée pour ses ouvrages. Récemment encore, à la fin de l’année 2022, c’est pour Vivre vite qu’elle obtint le prestigieux prix Goncourt. Dans ce bref récit, elle revient une nouvelle fois sur l’événement tragique qui bouleversa sa vie en juin 1999 : le décès de son mari, Claude, dans un accident de moto. Cet événement, elle en mesurait les difficiles conséquences en 2001, dans son roman À présent. Une vingtaine d’années plus tard, Vivre vite réfléchit sur les causes, des plus nécessaires aux plus impondérables, qui ont provoqué cet accident.

Vivre vite, Brigitte Giraud y a renoncé en écrivant ce roman. En 200 pages, elle fait le récit de quelques jours, de quelques événements seulement. La vente de son appartement, la visite d’une nouvelle maison, le service rendu à son frère, entre autres. Et une question, de retour d’une page à l’autre : et si les choses s’étaient déroulées autrement. La narratrice refuse d’accepter tel quel le déroulement de ces quelques jours. Elle prend le temps de s’y arrêter, de questionner leur nécessité, d’espérer qu’ils puissent être autrement. Le récit est lent, posé, mesuré. Il prend le temps de ralentir pour détailler, dans l’espoir de comprendre, d’extirper la complexité, de faire dire à ce qui ne peut pas parler. Car depuis plus de vingt ans, Brigitte Giraud ne peut se défaire de ses souvenirs, de cet « accident dont on n’a jamais expliqué la cause, ce qui fait que mon cerveau n’en a jamais fini de galoper ».

Vivre vite est le récit d’un impossible retour en arrière. Récit prenant, déstabilisant presque, qui n’oublie pas de se montrer agréable à la lecture. Le style de Brigitte Giraud est juste, à la fois si simple qu’il se déroule sans résistance, et si détaillé qu’il en paraitrait onirique, comme si les images quittaient les mots pour rejoindre directement ce qu’elles illustrent. Le lecteur est invité par la romancière, il accepte son hospitalité et l’écoute narrer une histoire riche, poignante, chargée d’émotions et de légèreté à la fois. Une histoire qui est la sienne, et uniquement la sienne : le texte ne s’embarrasse pas de quitter le seul point de vue de la narratrice, qui refuse de laisser le reste du monde envahir son récit. Un choix qui, s’il peut laisser craindre une forme de redondance, se révèle en fait particulièrement judicieux, tant la vision unique permet au récit de gagner en sincérité.

Ce récit, paradoxalement, parait parfois long. Ralentir au lieu de vivre vite, mais parfois faut-il accepter de passer à autre chose. Brigitte Giraud a quelquefois bien du mal à se plier à cette exigence. Certains passages de son récit ne semblent pas décidés à laisser place à la suite. La narratrice refuse d’avancer, elle redoute le dénouement de son histoire, elle « repousse le moment » et tourne et se retourne sur elle-même. Le lecteur le comprend si bien qu’il aimerait parfois lui forcer la main, pour rendre un peu de mouvance à l’ensemble.

Vivre vite demeure pourtant un récit poignant. Ces quelques longueurs, si elles peuvent décourager les plus impatients, demeurent signifiantes dans le sentiment que Brigitte Giraud s’emploie à transmettre, dans ce qui fait le propos même de son récit : ralentir, prendre le temps, décélérer.

Ralentir pour comprendre comment nous vivons vite, voici ce à quoi nous invite ce récit troublant. Étudier les enchainements si à la fois circonstanciels et improbables que l’on pourrait penser qu’ils sont insignifiants, et comprendre que l’on n’y peut rien de toute façon. Vivre vite est une invitation à l’acceptation, en même temps qu’il est le récit d’un basculement. Un récit dont le lecteur se souviendra, duquel il sortira sinon changé, au moins bouleversé.

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