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Je t'aime assez pour t'embrasser, crois-moi. Mais je voudrais que tu puisses t'aimer autant que je t'aime.
Afficher en entier" Ne vis pas pour que ta présence se remarque mais pour que ton absence se ressente. "
Afficher en entier[...] je me demande pourquoi tout le monde dans la famille refuse de se dire des gentillesses et de s'embrasser depuis si longtemps. Ça ne fait pas de mal. On en est juste arrivés à un point où chacun attend que ça soit fait. C'est sans doute là l'origine de bien des conflits familiaux. On n'a pas le courage de faire le premier pas, d'évoquer nos difficultés.
Afficher en entierCe n'est pas parce qu'on perd sa virginité qu'on devient davantage une femme. Ça veut juste dire que votre hymen est déchiré. La belle affaire.
Afficher en entier"Combien de cachets, Merit ?
Je secoue la tête, je ne sais pas.
- Combien tu en as avalé ? Insiste-t-il, d'un ton aussi affolé que mon pouls.
Il continue à me poser la question mais je ne me le rappelle pas. Combien en avais-je ? J'en ai volé huit, l'autre soir, je les ai ajoutés aux vingt que j'avais déjà accumulés.
- Vingt-huit.
- Bon Dieu, Merit...
Ses doigts reviennent dans ma bouche, attaquent le fond de ma gorge et c'est reparti, je vomis encore. J'entends Utah hurler au téléphone, Luck maintenant dans le couloir, Moby qui pleure, mon père qui dit :
- Qu'est-ce qui se passe ? Bon sang, mais qu'est-ce qui se passe ?
J'ouvre les yeux, et Sagan qui compte dans un murmure effréné :
- Vingt-deux, vingt-trois, vingt-quatre...
Il regarde par terre, en train de passer au crible ce qui vient de jaillir de moi. Et sa voix tremble.
Afficher en entier" Toutes les erreurs n'entraînent pas forcément de conséquences. Parfois, elles n'invitent qu'au pardon."
Afficher en entierBien des dépressifs ignorent leur état. Les changements se produisent peu à peu. Du moins c’était mon cas. Je me croyais au sommet du monde jusqu’au jour où j’ai eu l’impression d’en être tombé, de flotter à l’intérieur pour finir par me retrouver en dessous.
Afficher en entier... Sortant mes mains de mes poches, je l'enlace à mon tour. Il appuie la joue sur mon crâne et je ne peux m'empêcher de sourire à l'idée que c'est la plus belle étreinte à laquelle j'aie jamais eu droit. Celle dont j'avais le plus besoin. On reste ainsi un bon moment, comme si on voulait rattraper le temps perdu.
Afficher en entier— C’est quoi une crise cardiaque ? demande Moby.
Victoria se penche pour l’aider à enfiler sa veste.
— C’est quand ton cœur arrête de travailler et que ton corps s’endort. Mais ça n’arrive que quand on est vieux, comme le pasteur Brian.
— Son corps veut dormir ?
Victoria fait oui de la tête.
— Pendant longtemps ? Quand est-ce qu’il va se réveiller ?
— Pas avant longtemps.
— On va l’enterrer ?
— Oui, maugrée-t-elle, visiblement ennuyée par la curiosité de ce gamin. Va mettre tes chaussures.
— Mais qu’est-ce qui se passera quand il se réveillera ? Il pourra ressortir de la terre ?
Je souris. Victoria n’aime pas lui raconter la vérité mais il va bien falloir qu’elle y passe quand il lui pose les questions les plus naturelles du monde. Tout ça pour le protéger. Un jour, je l’ai entendu demander ce que signifiait le mot sexe. Elle lui a dit que c’était une horrible émission de télévision des années quatre-vingts et qu’il ne devrait jamais la regarder.
Elle pose les mains sur les joues de son fils.
— Oui, il pourra sortir de terre quand il s’éveillera. On va l’enterrer avec un téléphone, comme ça il pourra appeler le jour où il faudra venir le chercher.
Honor pouffe de rire en crachant des gouttes de jus de fruits partout. Utah lui tend une serviette, en marmonnant :
— Elle croit que c’est mieux que de lui dire la vérité ?
On reste tous fascinés par cette conversation. Victoria s’en rend compte car, malgré ses réponses lamentables, elle fait de son mieux pour empêcher Moby de poursuivre ses interrogatoires.
— Viens, on va chercher ton sac à dos, dit-elle, en le prenant par la main.
Il s’immobilise avant d’entrer dans le couloir.
— Mais si la batterie de son téléphone se vide pendant que son corps est endormi ? Il restera coincé tout le temps sous la terre ?
Mon père saisit la main de Moby pour venir au secours d’une Victoria éperdue.
— Viens, bonhomme. Il faut y aller, là.
Cependant, ils n’ont pas atteint la porte d’entrée que Moby reprend :
— C’est pas l’heure pour ton corps de dormir, papa ? Il devient très vieux, lui aussi.
Afficher en entier— Ils ne sont pas normaux. La dépression n’est pas différente de l’allergie de Sagan au lactose, de la peau blanche d’Utah ou de la mauvaise vue d’Honor. Il n’y a rien de honteux, là-dedans. Pourtant, on ne peut l’ignorer ni la réparer seul ; et ça ne te rend pas anormale pour autant, ou du moins juste autant que ces idiots.
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