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"Retraite mon cul, dit Zazie. Moi c'est pas pour la retraite que je veux être institutrice.
- Non bien sûr, dit Gabriel, on s'en doute.
- Alors c'est pourquoi? demanda Zazie.
- Tu vas nous espliquer.
- Tu trouverais pas tout seul, hein?
- Elle est quand même fortiche la jeunesse d'aujourd'hui, dit Gabriel à Marceline.
Et à Zazie:
- Alors? pourquoi que tu veux l'être, institutrice?
- Pour faire chier les mômes, répondit Zazie. Ceux qu'auront mon âge dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante ans, dans cent ans, dans mille ans, toujours des gosses à emmerder.
- Eh bien, dit Gabriel.
- Je serai vache avec elles. Je leur ferai lécher le parquet. Je leur ferai manger l'éponge du tableau noir. Je leur enfoncerai des compas dans le derrière. Je leur botterai les fesses. Parce que je porterai des bottes. En hiver. Hautes comme ça (geste). Avec des grands éperons pour leur larder la chair du derche.
- Tu sais, dit Gabriel avec calme, d'après ce que disent les journaux, c'est pas du tout dans ce sens-là que s'oriente l'éducation moderne. C'est même tout le contraire. On va vers la douceur, la compréhension, la gentillesse. N'est-ce pas, Marceline, qu'on dit ça dans le journal?"
Afficher en entierTu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire.
Afficher en entierSi tu comprends autant que moi, alors c'est que t'es moins con que t'en as l'air.
Afficher en entierLtipstu et Zazie reprit son discours en ces termes:
-Papa il était donc tout seul à la maison, tout seul qu'il attendait, il attendait rien de spécial, il attendait tout de même, et il était tout seul, ou plutôt il se croyait tout seul, attendez, vous allez comprendre. Je rentre donc, faut dire qu'il était noir comme une vache, papa, il commence donc à m'embrasser ce qu'était nomal puisque c'était mon papa, mais voilà qu'il se met à me faire des papouilles zozées, alors je dit ah non parce que je comprenais où c'est qu'il voulait en arriver le salaud, mais quand je lui ai dit ah non ça jamais, lui il saute sur la porte et il la ferme à clé et il met la clé dans sa poche et il roule les yeux en faisant ah ah ah tout à fait comme au cinéma, c'était du tonnerre. Tu y passeras à la casserole qu'il déclamait, tu y passeras à la casserole, il bavait même un peu quad il proférait ces immondes menaces et finalement immbondit dssus. J'ai pas de mal à l'éviter. Comme il était rétamé, il se fout la gueule par terre. Isrelève. Ircommence à me courser, enfin bref, une vraie corrida. Et voilà qu'il finit par m'attraper. Et les papouilles zozées de recommencer. Mais, à ce moment, la porte s'ouvre tout doucement, parce qu'il faut que je vous dise que maman elle lui a dit comme ça, je sort, je vais acheter des spaghetti et des côtes de porc, mais c'était pas vrai, c'était pour le feinter, elle s'était planquée dans la buanderie où c'est que c'est qu'elle avait garé la hache et elle s'était ramenée en douce et naturellement elle avait avec elle son trousseau de clés. Pas bête la guêpe, hein?
-Eh oui, dit le type.
Afficher en entier"Vzêtes marrant vous, dit Zazie. Vous savez jamais trop ce que vous pensez."
Afficher en entierL'être ou le néant, voilà le problème.
Afficher en entier« Doukipudonktan, se demanda Gabriel exédé. »
Afficher en entierTant d'atouts réunis dans la seule main d'une fillette l'incitèrent à boucler sa grande gueule.
Afficher en entier"– Et ça! là-bas!! regarde!!! le Panthéon!!!!
– C'est pas le Panthéon, dit Charles, c'est les Invalides.
– Vous allez pas recommencer, dit Zazie.
– Non mais, cria Gabriel, c'est peut-être pas le Panthéon?
– Non, c'est les Invalides, répondit Charles. Gabriel se tourna vers lui et le regarda dans la cornée des yeux:
– T'en es sûr, qu'il lui demande, t'en es tellement sûr que ça?
Charles ne répondit pas.
– De quoi que t'es absolument sûr? qu'il insista Gabriel.
– J'ai trouvé, hurle alors Charles, ce truc-là, c'est pas les Invalides, c'est le Sacré-Cœur.
– Et toi, dit Gabriel jovialement, tu ne serais pas par hasard le sacré con?
– Les petits farceurs de votre âge, dit Zazie, ils me font de la peine."
Afficher en entier" L'être ou le néant, voilà le problème. Monter, descendre, aller, venir tant fait l'homme qu'à la fin il disparait. Un taxi l'emmène, un métro l'emporte, la tour n'y prend garde, ni le Panthéon. Paris n'est qu'un songe, Gabriel n'est qu'un rêve (charmant), Zazie le songe d'un rêve (ou d'un cauchemar) et toute cette histoire le songe d'un songe, le rêve d'un rêve, à peine plus qu'un délire tapé à la machine par un romancier idiot ( oh ! pardon).
P.115
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