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Mzala lui avait fourré du piment rouge dans le rectum, qui lentement lui brûlait l'intérieur des intestins...
Afficher en entierA 19 ans, elle voulait voir la vie, pas son carton d'emballage, si doré soit-il.
Afficher en entierLa FNB était aussi l'un des principaux sponsors de l'équipe des Springboks, ce qui expliquait la rapidité et la virulence de la campagne médiatique. Ce n'était pas le moindre des paradoxes que de voir les banques partir en guerre contre le crime alors que ces mêmes banques alimentaient les paradis fiscaux et le blanchiment d'argent sale, mais Neuman savait l'argument sans poids à l'heure de la mondialisation.
Afficher en entier(...)
- Les reportages à la télé, ça remplit la cervelle, singea Mzala.
- Une balle dans la tête aussi. Alors ?
Afficher en entier- Tout est de ma faute, dit-il.
Claire le sondait, pâle sous la voilette qui coiffait sa perruque. Elle ne dit d'abord rien, cherchait ses mots. Ali et Brian étaient devenus leurs amis : elle leur en voulait pour ça. Dan avait peur de la violence physique. Son odeur dans le lit n'était pas la même, les veilles d'intervention. Claire avait essayé de lui parler mais Dan feignait l'indifférence. Il n'en avait pas davantage parlé à Neuman, sous prétexte que ce dernier comptait à terme en faire son bras droit, lui plutôt qu'Epkeen, peu concerné. Claire ne leur en voulait pas tant de n'avoir pu le sauver que de leur aveuglement devant sa frousse pour ce genre d'opération. Neuman avait raison : tout était de sa faute.
Afficher en entierNeuman avait foi en sa destinée, il sut se montrer convaincant. Ils étaient faits du même bois. Voulaient le même pays. Car pour le reste, Epkeen était à peu près le contraire de Neuman : ambition zéro, noceur en diable, divorcé mille fois avec lui même et le monde qui l'avait vu grandir. Ali aimait sa vitalité, cette façon si naïve de désespérer, et surtout l'élan qui le poussait vers les femmes, comme s'il n'avait qu'à exister pour être aimé... Sous ses airs détachés, Brian était le filin au-dessus de son vide, sa dernière balle, le seul homme à qui il aurait pu parler.
Ali ne l'avait jamais fait.
Afficher en entierLes années d'apartheid étaient passées, des années d'adulte : le combat l'avait rendue comme le bois des cannes que son père sculptait pour elle. En saluant ses ennemis politiques, le président Mandela avait mis fin aux massacres mais le monde, au fond, n'avait fait que se déplacer : l'apartheid aujourd'hui n'était plus politique mais social - et elle toujours en haut du pont, penchée sur son grand coeur tombé.
Afficher en entierLa nouvelle Afrique du Sud devait réussir là où l'apartheid avait échoué : la violence n'était pas africaine mais inhérente à la condition humaine. En étirant ses pôles, le monde devenait toujours plus dur pour les faibles, les inadaptés, les parias des métropoles.
Afficher en entierFace à la concurrence des marchés mondiaux, les États souverains ne pouvaient quasiment rien faire pour endiguer les pressions de la finance et du commerce globalisé, sous peine de s’aliéner les investisseurs et menacer leur PNB : le rôle des États se cantonnait aujourd’hui à maintenir l’ordre et la sécurité au milieu du nouveau désordre mondial dirigé par des forces centrifuges, extraterritoriales, fuyantes, insaisissables. Plus personne ne croyait raisonnablement au progrès : le monde était devenu incertain, précaire, mais la plupart des décideurs s’accordaient à profiter du pillage opéré par les flibustiers de ce système fantôme, en attendant la fin de la catastrophe. Les exclus étaient repoussés vers les périphéries des mégapoles réservées aux gagnants d’un jeu anthropophage où télévision, sport et pipolisation du vide canalisaient les frustrations individuelles, à défaut de perspectives collectives.
Afficher en entierLa nouvelle Afrique du Sud devait réussir là où l'apartheid avait échoué : la violence n'était pas africaine mais inhérente à la condition humaine.
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