Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
717 689
Membres
1 027 490

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Toutes les séries de Jean Cocteau

2 livres
3 lecteurs

Jeune bourgeois parisien, Jean Cocteau fréquente les milieux intellectuels et artistes non loin des heureux du monde. Chez lui, déjà, la correspondance est un art de vivre. À sa mère, il confie ses peines, ses enthousiasmes, parle de ses projets. Ses lettres de jeunesse sont traversées par la Grande Guerre, dont il se fait le chroniqueur inattendu, insolent, insolite, donnant à ce spectacle horrible des tonalités légères, drolatiques, voire féeriques.

1 livres
1 lecteurs

Cette première livraison comprend des poèmes inédits de Jean Cocteau, des lettres de Jean Cocteau à sa mère, des lettres de Marcel Proust et de Maurice Sachs à Cocteau.

Les poèmes appartiennent à toutes les époques de la création du poète. On y retrouvera donc ses différentes "manières", depuis Rose des vents, écrit en quittant les Ballets Russes après le travail de préparation de Parade à Rome en 1917, jusqu'à ce poème d'anniversaire Clou de girofle et de Todèle, composé par Jean Cocteau au seuil de sa soixante-dixième année.

Les innombrables lettres de Jean Cocteau à sa mère -il la choisit dès l'adolescence comme confidente de ses travaux- permettent de suivre presque au jour le jour (jusqu'en 1936) l'élaboration de ses principales œuvres, écrites pour la plupart loin de Paris où Mme Cocteau demeurait.

Douze lettres de Marcel Proust et quatorze lettres de Maurice Sachs à Jean Cocteau ont été retrouvées.

Les lettres de Proust reflètent la grande complexité de son commerce amical. Toutes les subtilités du cœur et du raisonnement s'y donnent libre jeu. Mais si l'admiration de Proust ne va pas sans réticences au jeune Cocteau, brillant disciple d'Anna de Noailles , son éloge du poète de Parade et du Cap de Bonne-Espérance se développe sans réserve.

C'est un Maurice Sachs converti au catholicisme, que révèlent ses lettres à Jean Cocteau. Avant les reniements du Sabbat, elles débordent d'amitié enthousiaste et passionnée.

A côté de cet ensemble de textes inédits, on trouvera les hommages rendus à Jean Cocteau par Georges Auric, Paul Morand et André Fraigneau, au nom de la Société des Amis de Jean Cocteau, sous l'égide de laquelle paraissent ces cahiers.

1 livres
1 lecteurs

Les deux dernières années de la vie de Cocteau sont placées sous le signe de la mort, menaçante, pressentie, sans être véritablement redoutée pour autant, car c'est la mort des autres qui le blesse surtout – celle de Francis Poulenc notamment. Dès janvier 1962, il se préoccupe d'être inhumé à Milly dans la chapelle Saint-Blaise qu'il a décorée. L'autre grand sujet de ce journal est sa rupture avec Francine Weisweiller.

Parce qu'il confesse à plusieurs reprises ses doutes sur son art, il semble que son jugement soit devenu moins définitif, moins cassant. Certes, on décèle encore sous sa plume des rejets aussi catégoriques qu'immotivés – Saint-Exupéry, Claudel, Mallarmé – mais nombre d'écrivains et d'ouvrages ont droit à des éloges marqués – Baudelaire, Conrad.

«Comme un journal posthume est agréable où la politesse et la réserve n'existent plus», avoue-t-il en juin 1963, mais si l'on retrouve la même liberté de ton et d'allure que dans les volumes précédents, on a le sentiment d'une plus grande volonté d'équilibrer coups de gueule et coups de cœur. Avec ce huitième volume s'achève, trente ans après la sortie du premier, la publication du Passé défini.

Ce qui prévaut pour nous est l'image d'un homme qui, loin de gommer ses contradictions, y puise l'essence même de sa vérité et qui n'a cessé de poursuivre le mensonge, l'hypocrisie, la futilité, la légèreté, considérés comme autant de péchés dont on l'a si souvent accusé.

Tous les livres de Jean Cocteau

" Le bel indifférent ", Edith Piaf. Dans ce monologue à deux personnages, Jean Cocteau nous entraîne dans un univers cruel : trahison, abandon, servitude et amour..

En 1523, en Allemagne, on couronne un paysan, Hans, qui sera, sous le nom de Bacchus, roi pendant sept jours. Il se lance dans de grandes réformes, se réclame d'un Christ révolutionnaire, ami du peuple, dont il soulève pourtant la colère. Il finit mal. En 1951, Cocteau, au sommet de sa gloire, et qui s'est imprégné des livres sur la Réforme et Luther, propose, par la bouche de son héros, une explication de l'univers, où la vérité apparaît comme la valeur suprême. A la scène, l'écrivain a toujours représenté un éternel suspect (lui-même ?), selon des procédés dramatiques éprouvés, jusqu'au meurtre final. Ici, l'actualité compte autant que l'Histoire, par les attaques contre l'Eglise catholique, les revendications ouvrières, le rejet radical de l'ordre établi, l'évocation du désarroi de la jeunesse. Bacchus est, avec La Machine infernale, la pièce la plus importante de celui qui peindra, à la chapelle de Milly, le Christ en croix et le Christ ressuscité.

Georges, père doux et rêveur, est entièrement dominé par les caprices de sa femme, Yvonne, une diabétique victime de malaises fréquents. Avec Michel, leur fils adoré, les parents vivent au crochet de Léonie, qui a autrefois été la fiancée de Georges qui lui a préféré sa sœur.

Ces quatre personnes habitent ensemble jusqu'au jour où survient Madeleine, la maîtresse de Georges et la nouvelle amante du fils.

Edités en 1955, ces textes laissent affleurer la personnalité si attachante de Jean Cocteau : sa verve, son humour, son sens du clin d'œil et du portrait, l'alacrité de son style, la tendre jubilation de sa plume. On trouvera notamment dans ce volume : Parade, Le Bœuf sur le toit, Le Bel Indifférent, La Farce du Château, La Dame de Monte-Carlo, Le Menteur, Le Pauvre Matelot..

Second volume des oeuvres romanesques de Jean Cocteau. Comporte des documents inédits ou inconnus figurant généralement à la suite du roman auquel ils se rattachent, ainsi que la totalité des illustrations réalisées bien souvent par Cocteau lui-même et qui devaient accompagner les diverses éditions.

En 1928, cinq ans après la mort de Raymond Radiguet, lors d'une cure de désintoxication dans une clinique, Jean Cocteau, opiomane, écrit et dessine.

Pour lui, il s'agit de la même activité, du même acte créateur : "Ecrire, pour moi, c'est dessiner, nouer les lignes de telle sorte qu'elles se fassent écriture, ou les dénouer de telle sorte que l'écriture devienne dessin." Ainsi, tout au long des jours, des instants, un livre naît sous nos yeux, fait de notations, de jeux avec les mots, de jugements de poète. Aux commentaires sur la littérature et les écrivains (Proust, Raymond Roussel) viennent s'ajouter des remarques sur le cinéma (Buster Keaton, Chaplin, Eisenstein, Buñuel), sur la poésie, sur la création, sur l'art.

Le thème lancinant, qui revient au détour de chaque page, c'est celui de l'opium. " Tout ce qu'on fait dans la vie, même l'amour, on le fait dans le train express qui roule vers la mort. Fumer l'opium, c'est quitter le train en marche ; c'est s'occuper d'autre chose que de la vie, de la mort. " Ainsi Jean Cocteau retrouve-t-il la grande tradition des poètes visionnaires, de Quincey, Baudelaire, et surtout Rimbaud.

" Les chiens aboient de près et de loin le coq chante./C'est votre façon d'être, ô campagne méchante./Mais Avril change tout le lendemain matin,/Fait aux arbres fruitiers mâtures de satin,/Sur vigne et papillon frotte le même soufre,/Augmente le soleil sans que la terre en souffre,/Dans le vin de la rose enivre les bourdons,/Et d'amour dénoué réunit les cordons./Ainsi chante un poète aimé des dieux farouches,/Et qui, comme Janus, possède plusieurs bouches... "

Spectateur et acteur du Paris littéraire, artistique et mondain d'avant 1914, Cocteau, dans Portraits-souvenir, nous livre la «belle époque» de sa jeunesse vue par un poète doublé d'un caricaturiste. Catulle Mendès, Mistinguett, les clowns Footit et Chocolat, l'impératrice Eugénie, autant de figures mythiques de 1900, dont Cocteau a su saisir le profil le plus rare et fixer un portrait inoubliable.

Picasso, Manolete, Lorca, l'esprit flamenco et le fleuve gitan, autant de composantes du génie espagnol que Cocteau, touriste visionnaire prompt à découvrir la vérité poétique des paysages et des peuples, brasse comme les gemmes d'un éblouissant kaléidoscope...

On s'en doute, quand Jean Cocteau se livre à un Essai de critique indirecte (1932), c'est encore, et toujours, pour célébrer des victoires de l'art, les ressources de la poésie et les aligner dans un écrin de notes, d'aphorismes et d'anathèmes étourdissants. Le peintre italien De Chirico, qui "emploie le trompe-l'oeil comme un criminel rassure sa victime", lui sert de mise à feu et de fil rouge.

Ce fil pendule bientôt du côté de Picasso et de Mirô... Cocteau ouvre ainsi une réflexion sur le sens de l'oeuvre, de la figuration, du symbole. Il l'éclairé par des références à Stendhal ou Stravinski. Ce qui arrête et fascine ici, c'est la grâce avec laquelle l'auteur de Thomas l'imposteur glisse d'un peintre à l'autre (Braque, Matisse), d'un écrivain à l'autre (Baudelaire, Nietzsche), d'un musicien à l'autre (Wagner, Beethoven). Cet Essai de critique indirecte tient du fourreau et de la palette. Il tire l'épée et le pinceau. Il pointe profondément ("la mort est morte, tuée par le plaisir") ; il brosse légèrement ("l'élégance consiste à ne pas étonner"). Ecrit d'une "encre à cerner les fantômes", il éblouit toujours.

Cocteau multiplie les variations sur les analogies, les calembours, l'art comme maniaquerie, le "beau neuf", le rêve, la vitesse, l'architecture grecque. Le poète apparaît ici dans toute sa splendeur, sûr de ses pouvoirs et de ses édits. "II y a les poètes et les grandes personnes." Cocteau, cet éternel enfant, s'amuse : "Je suis un empêcheur de danser en rond." II zigzague génialement, narguant une époque "cabrée contre l'individu".

Source : https://www.grasset.fr

"Je ne suis pas celui que vous croyez", disait souvent Cocteau. Ce souci de démystification, on le retrouve en filigrane dans le Journal d'un inconnu (1953) où parlant de l'inspiration, de la mémoire, du temps, de l'amitié, l'auteur nous découvre son vrai visage. Une écriture éblouissante pour une vérité toujours fuyante.

A la sortie du lycée Condorcet, Paul est terrassé par une boule de neige lancée par son idole, Dargelos, le coq du collège. Trop faible, il n’ira plus en classe, sa sœur le soignera dans leur chambre, navire imaginaire qui, tous les soirs, appareille pour des contrées lointaines. Ni Gérard qui aime Elisabeth, ni Agathe qui aime Paul n’empêcheront le frère et la sœur de s’adorer et de se déchirer.

Cette œuvre clef de Jean Cocteau est un conte fantastique, un roman de poète dont le récit devient chant. La chambre est un sanctuaire où l’on célèbre un culte à l’amour et à la mort. Il y a une prêtresse, il y a un trésor, il y a des victimes sacrifiées. Il y a envoûtement et malédiction.

Cette édition est chronologique ; elle procure le texte des éditions originales (plaquettes ou volumes), qui n'étaient plus accessibles depuis longtemps, et elle en reproduit les illustrations et la maquette, qui met en évidence l'étroite collaboration du poète avec les plus grands artistes de l'époque. On trouvera aussi de nombreux inédits ainsi que des poèmes de circonstance et de jeunesse.

" Blanc.

Non signé. Publié sans nom d'auteur. 1928, c'est encore une année d'hétérosexualité triomphante... Le Livre blanc est un texte léger, ludique... Ses images sont tranchantes comme une laine de couteau, pures de ce flou plus confortable qu'artistique, où se complaisent les truqueurs sans talent... Homme de discipline, de rigueur, d'économie, malgré l'apparence du contraire, il faut voir en Cocteau un partisan de l'ordre.

Les règles, il entend les respecter, seul moyen de ne pas se laisser duper par de faux-semblants. En écrivant Le Livre blanc, il a transgressé l'obligation du silence. L'unique réparation possible, c'est de ne pas le signer. Crier son homosexualité sur les toits serait une faute, non contre la morale, mais contre une loi du milieu... Un livre blanc, donc, où ne s'inscriront que des souvenirs, des images, des rêves, indépendants de l'individu qui les a recueillis.

"

Pour fêter le centenaire de Jules Verne, Jean Cocteau et Marcel Khill, surnommé pour l'occasion Passepartout, projettent de partir sur les traces des héros de Jules Verne. Le journal Paris-Soir ayant accepté le projet, nos deux voyageurs constatent que ce périple, que Jules Verne fait faire à Philéas Fogg en 1873, n'a rien perdu de sa difficulté soixante-trois ans plus tard, en 1936...

Cocteau le fabuliste, l’esthète, le moraliste. Un ludion, toujours partout et nulle part, insaisissable, virevoltant joyeusement dans tous les styles et tous les genres. Avec La Difficulté d’être se découvre un homme qui, mieux que beaucoup de ses contemporains, a éprouvé le sens du tragique. Confessions, anecdotes, réflexions sur les choses de la vie ordinaire, confidences sur l’époque, témoignages : autant de tableaux superbes qui composent les variations, à la fois graves et légères, d’une âme vagabonde.

L'histoire a traversé les siècles... Orphée a perdu Eurydice, mordue par un serpent. Pour la ramener sur terre, il n'hésite pas à affronter tous les périls de l'enfer. Une seule condition : lors de cette lente remontée vers le monde des vivants, il ne doit pas se retourner, ni regarder la bien-aimée. Hélas ! Cocteau relance le mythe. Parmi ses personnages, quel est le plus envoûtant ? Cet Orphée, amoureux de sa mort qui va et qui vient à travers les miroirs ? La princesse qui transgresse les lois de l'au-delà pour l'amour du poète ? Heurtebise, le messager, qui apparaît et disparaît à volonté ? Eurydice ? L'Intouchable, l'Invisible, l'Ombre ? Dans un décor surréaliste où les vivants et les morts se côtoient, le film de Cocteau prolonge encore le mystère..

En face, à quelque distance, on distinguait le bloc d'une patrouille ennemie.

Cette patrouille voyait Guillaume et ne bougeait pas. Elle se croyait invisible... - Fontenoy ! cria-t-il à tue-tête, transformant son imposture en cri de guerre. - Et il ajouta, pour faire une farce en se sauvant à toutes jambes : Guillaume II. Guillaume volait, bondissait, dévalait comme un lièvre. N'entendant pas de fusillade, il s'arrêta, se retourna, hors d'haleine. Alors, il sentit un atroce coup de bâton sur la poitrine.

Il tomba. Il devenait sourd, aveugle. - Une balle, se dit-il. Je suis perdu si je ne fais pas semblant d'être mort. " Il n'y a que les très grands hommes qui comprennent leur temps : tu as compris le tien en même temps que tu le créais " (Max Jacob)

Une femme seule dans une chambre en désordre téléphone à son amant qui vient de la quitter pour une autre. En partant de cette situation tristement banale, Jean Cocteau a écrit une mini-tragédie en un acte - un étrange " monologue à deux voix " fait de paroles et de silences - dans laquelle le téléphone joue un rôle essentiel. " Dans le temps, écrit Cocteau, on se voyait. On pouvait perdre la tête, oublier ses promesses, risquer l'impossible, convaincre ceux qu'on adorait en les embrassant, en s'accrochant à eux. Un regard pouvait changer tout. Mais avec cet appareil, ce qui est fini est fini. " Créé en 1930 à la Comédie Française par Berthe Bovy, ce texte a également été joué et enregistré par Simone Signoret. Il a été mis en musique par Francis Poulenc et adapté au cinéma par Roberto Rosselini, avec Anna Magnani dans le rôle-titre

La mue artistique vécue par Cocteau à partir de 1913, racontée dans Le Potomak, a des conséquences sur la ligne rythmique du poète. La préface de 1918 au Cap de Bonne-Espérance récuse tout choix systématique en matière de « métier du vers », qu’il s’agisse des formes fixes adoptées dans les premiers recueils ou des « rythmes vagues du vers libre ».

À l’exemple d’Apollinaire, qui indique à une correspondante en 1915 qu’« il ne peut y avoir aujourd’hui de lyrisme authentique sans la liberté complète du poète », jusque dans le choix d’écrire des « vers réguliers » (lettre à Jeanne-Yves Blanc du 30 octobre 1915, à propos de « la poésie libre d’Alcools ») ; à l’exemple de Max Jacob aussi, dans ses poèmes publiés en revue et plus tard rassemblés dans Le Laboratoire central (1921), Cocteau revendique le droit de parler par plusieurs bouches, de recourir à tous les moyens métriques et rythmiques à sa disposition pour servir son propre « style intérieur ».

C’est ce qu’il fait dès les poèmes d’Embarcadères (écrits, pour l’essentiel, en 1917), dans le Cap de Bonne-Espérance, dans les recueils Poésies (1917-1920), Vocabulaire puis Opéra.

Empruntant son sujet aux tragiques mystères des maisons d'Autriche et de Bavière, Cocteau met face à face une reine, veuve, vierge et déjà virtuellement morte, et son assassin, un jeune poète anarchiste venu pour la tuer, et qui est pour elle la mort qu'elle attend. Leur destin est donc scellé d'avance. Mais il se trouve que l'assassin est le sosie du roi tant aimé, et il ne veut tuer la reine que parce qu'il l'a de loin depuis toujours aimée...

Ce volume critique regroupe en 1926 divers textes publiés entre 1918 et 1923 pour l’essentiel : Le Coq et l’Arlequin (1918), petit essai sur la musique augmenté d’un « Appendice » (1917-1925) ; Carte blanche (1919) ; Visites à Maurice Barrès (1921) ; Le Secret professionnel (1922) ; D’un ordre considéré comme une anarchie (1923) ; « Autour de Thomas l’imposteur » (1923) ; Picasso (1923).

Leur point commun se définit par le titre d’ensemble, éclairé par le titre de la conférence au Collège de France : « D’un ordre considéré comme une anarchie ». Dans tous ces textes critiques, l’écrivain défend un classicisme vivant, un ordre, mais dans lequel des individualités peuvent s’exprimer sans perdre leur originalité, une « discipline de liberté » sans laquelle l’anarchie individuelle devient néfaste.

Source : Jean Cocteau unique et multiple

" Antigone est ma sainte ", disait Cocteau. C'est pourquoi il a traduit et " contracté " la pièce de Sophocle. " ... Parce que je survole un texte célèbre, chacun croit l'entendre pour la première fois. " C'est dans Les mariés de la Tour Eiffel qu'on trouve la phrase célèbre : " Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être l'organisateur. " Sur la première plate-forme de la tour Eiffel évolue une noce bourgeoise, qui vient se faire photographier, tandis que deux phonographes commentent l'action. Une bouffonnerie qui exprime toute la déconcertante poésie du banal.

Peut-être la mode en est-elle passée mais, naguère, on avait souvent coutume de marquer d'un trait de crayon sur le chambranle des portes les progrès du fils de la maison. Ces repères le montrent poussant comme un arbre qu'il suffit, en somme, de protéger contre la maladie, les cataclysmes et les intempéries pour qu'il arrive heureusement à maturité.

Ceci vaut pour le corps, mais' la croissance de l'âme qui est dedans n'affecte pas une courbe aussi sagement régulière et d'un stade à l'autre, de l'enfance à l'adolescence, il y a des paliers parfois malaisés à escalader. Si Mme Forestier s'emploie toujours avec bonheur à protéger son fils Jacques contre les à-coups de santé; ses soins mêmes le précipiteront au-devant de ceux du coeur en le mettant pensionnaire rue de l'Estrapade chez le professeur Berlin.

Là, son camarade Mahieddine lui fait rencontrer Louise et Germaine, Premières amies, premières' amours : Jacques apporte à ce début dans la vie d'adulte un sérieux de novice où il aurait fallu une légèreté égale à celle de ses partenaires pour accomplir sans dommage le saut nécessaire à qui veut aller d'un bord à l'autre du grand écart entre l'âge d'enfant et l'âge d'homme. C'est dans un style très pur que jean Cocteau raconte cette nouvelle « éducation senti-mentale ».

« Les Eugènes, le Potomak, le papillon, je n’ai pas su pourquoi je les créais, ni quel rapport pouvait au juste s’établir entre eux. Architecture secrète. “Que préparez-vous ?” me demanda Canche. Je rougis.

Impossible de lui répondre. »

De ce livre singulier Jean Cocteau déclara : « Mon oeuvre commence avec Le Potomak ; c’est une sorte de préface. » En effet, cette oeuvre hybride, alternant dessins et textes, d’une liberté absolue de forme, fut composée à l’aube de la Première Guerre mondiale, et l’artiste la tiendra toujours pour son authentique premier livre. On y retrouve d’ailleurs le célèbre aphorisme dont il aurait pu faire sa devise : « Ce que le public te reproche, cultive-le, c’est toi. »

Fondé sur l’édition définitive établie par l’auteur en 1924, cet ouvrage surprenant et divertissant recueille de nombreuses illustrations tels les méconnus « Eugènes », et, bien sûr, le « Potomak », monstrueux pensionnaire d’un aquarium à Paris, porteur de poésie et de messages allégoriques.

La Comédie Française, pour sa tournée au Japon, avait demandé à Jean Cocteau d'écrire un impromptu qui se jouerait avant les Fourberies de Scapin et s'inscrirait ensuite au répertoire.

L'impromptu est un «genre». Jean Cocteau eut l'idée de s'y soumettre et d'y marier son goût de l'intemporel à celui du style de L'Impromptu de Versailles et de La Critique de l'École des femmes. Il en résulte un divertissement où l'on assiste, au théâtre, et, en quelque sorte, pour la première fois, au célèbre déjeuner du Roi Louis XIV avec Molière, qui est, sans doute, une fable. Les comédiens jouent ensemble leur propre rôle et celui des personnages qu'ils interprètent. C'est par ce mélange du mythe et de la réalité que L'Impromptu du Palais-Royal s'insère à merveille dans l'œuvre de Jean Cocteau et lui donne une grâce inimitable où s'enchevêtrent le burlesque et le grave.

" Le lendemain du tournage, on reste sous l'impression du spectacle, on ne remarque rien d'autre que les fautes, on s'hypnotise sur des détails absurdes. L'admirable du cinéma, c'est ce tour de cartes perpétuel qu'on exécute devant le public et dont il ne doit pas connaître le mécanisme. La nature nous a donné des nerfs pour souffrir et prévenir, une intelligence pour savoir souffrir et nous mettre en garde. La lutte contre la souffrance m'intéresse au même titre que le travail du film.

(Jean Cocteau

Chronique de neuf mois de tournage (1945-1946), d'une amitié avec Jean Marais, La Belle et la Bête est surtout la confession d'une intériorité, le témoignage émouvant du combat que mènent le poète et son œuvre contre l'" ange de la maladie "

Cocteau, Paris. Cela semble un pléonasme. Jean Cocteau est né à Paris, Jean Cocteau est mort à Paris, Jean Cocteau a été Paris. Son appartement du Palais-Royal était un des points de rayonnement de la ville, qu’il illuminait de ses pièces de théâtre et de ses films. Voici, pour la première fois réunis en volume, des textes aussi rares qu’enchanteurs sur la ville-poète.

Voici la première édition française d’un livre que Jean Cocteau a publié en Allemagne en 1953, mais jamais en France. Démarche d’un poète forme avec La Difficulté d’être et Journal d’un inconnu une trilogie fondamentale dans son œuvre esthétique.

Le livre est constitué d’un ensemble de réflexions sur la littérature, la peinture, le dessin, le cinéma et même la tapisserie. Cocteau s’interroge sur les forces inhérentes à la création, sur son étrange proximité avec le sexe, et se peint lui-même. Il évoque ses rencontres avec Stravinsky, Picasso, Radiguet, Proust, sa rupture avec les surréalistes… Les pensées et les confessions d’un grand poète.

Vingt jours à New York, et, dès le retour en avion (1949), Cocteau s'adresse à ses hôtes. Une Lettre où la reconnaissance et l'aveu d'avoir été séduit n'empêchent pas la lucidité : pour sauver le Vieux Monde, les Américains ne devront plus "envisager l'art comme une distraction, mais comme un sacerdoce". Cocteau parle à ce peuple de son confort, de ses psychanalyses, de son cinéma et noue l'enjeu civilisateur au contrat poétique.

Isabeau de Bavière, Jeanne d'Arc, Marie de Médicis, Madame de Pompadour, Marie-Antoinette, Sarah Bernhardt ne furent pas toutes couronnées, mais aucune ne manquait de noblesse, d'esprit, de courage. Dans cette galerie dédiée à l'Eternel féminin, Cocteau esquisse à la pointe sèche vingt portraits d'héroïnes qui firent l'histoire, la littérature, le théâtre, la mode et... l'amour.

- Le Grand Ecart / Les Enfants terribles

- Le Livre blanc / Le Cap de Bonne-Espérance

- Poésies 1917-1920 / Plain-Chant / Opéra

- Le Rappel à l'ordre

- Opium / Essai de critique indirecte

- Portraits-souvenir / La Corrida du Premier Mai

- Orphée / La Voix humaine

- La Machine infernale / Théâtre de poche

- Le Sang d'un poète / Le Testament d'Orphé

" "Vous ne supposiez tout de même pas que je le susse !" dit la marquise avec une réelle noblesse. Mais le jeune drôle connaissait mal la langue française. Il ricana et accusa la marquise de dire des obscénités. "Moi ?" Ce moi fut un chef-d'oeuvre. La marquise se dressait dans une robe de percaline jaune brodée d'iris noirs en jais et de jacinthes en turquoises. Sa traîne commençait cette robe et il semblait que ses étoffes montassent du sol pour s'enrouler autour des chevilles, des cuisses, des fesses, du ventre, de la taille, et mourir au bord des seins. La marquise était moins jeune que ne l'avouait son passeport mais belle de colère en face du jeune drôle à qui elle avait eu la faiblesse d'accorder ses faveurs. Son rire la saccageait, saccageait ses iris, ses jacinthes, ses turquoises. On eût dit une grande vague furieuse et jaune. "Misérable !" s'écria la marquise et superbement elle dégrafa cette vague d'étoffes. Toute nue, n'ayant que ses perles au cou, d'un geste théâtral sa main désignait la porte. Le jeune drôle baissa la tête et quitta le château. Alors, victime de l'amour et de la langue française, la marquise s'abattit dans une sombre écume multicolore. "

Recueil de Poèmes écrit entre 1922 et 1962 avec un Avant-Propos de Jean Marais et une Preface de Claude Michel Cluny‎

Jean Cocteau a écrit : « Mettre sa nuit en plein jour, le mystère en pleine lumière. L'impudeur est notre héroïsme à nous et l'oeuvre d'un homme doit être assez forte pour qu'on puisse lever le rideau sur ses coulisses. » Le courage n'est pas seulement une affaire physique. Le courage moral est à mon avis plus difficile, plus important, plus nécessaire. Ce qui a existé a existé. Ce qui a eu lieu a eu lieu. Je préfère que ces lettres soient publiées et connues de mon vivant. Après ma mort elles pourraient l être avec des commentaires qui ne seraient pas exacts. Ces lettres sont aussi l'histoire d'une époque, de 1938 à 1963, vingt-cinq ans, un quart de siècle, un tiers de la vie de Jean Cocteau. L'histoire d'une amitié que rien ne pouvait altérer, même pas le miroir. Le seul défaut que j'aie pu découvrir chez Jean Cocteau c'est qu'il me voyait paré de toutes les qualités que je n'avais pas.

Jean Marais

" Poèmes. Vos parfums, vos formes, vos couleurs Servent à d'autres fins que je ne l'imagine. Poèmes, fleurs cruelles, ensemble je vous range Pièges auréolés de dangereux rayons. " Publié en 1954, Clair-Obscur rassemble une centaine de poèmes. Ce livre chante la désillusion du poète devant le monde moderne et sa révolte devant l'altérité du temps. Fidèle à son génie, Cocteau conjugue humour et gravité. Il rend aussi hommage aux peintres et écrivains qui l'inspirèrent et à l'Espagne, pays qui lui était cher.

Obéissant à l'oracle, Œdipe résout l'énigme du Sphinx, tue son père et épouse sa mère. La peste s'abat sur Thèbes qui a couronné un inceste et un parricide. Quand un berger dévoile la vérité, la machine infernale des dieux explose. Œdipe se crève les yeux et sa mère se pend.

S'inspirant du théâtre de Sophocle, Cocteau redonne vie aux grandes figures grecques : Œdipe, Jocaste, Antigone et Créon. Il philosophe en virtuose. Non, l'homme n'est pas libre. Il naît aveugle et les dieux règlent sa destinée. Même le héros, celui qui sort du rang, doit se soumettre. Ce grand texte dit tout sur l'homme avec infiniment d'humour et. de poésie.

Nous sommes les contemporains de la terrible famille des Atrides.

« Lorsqu'en 1922 paraît en librairie Vocabulaire, Jean Cocteau a trente-trois ans. Il a précédemment publié deux recueils de poèmes, Le Cap de Bonne-Espérance (1919) et Poésies (1917-1920) contenant le Discours du grand sommeil, tandis qu'en 1919, dans Le Potomak, livre sibyllin, chaotique et d'un humour déconcertant, s'esquissaient quelques-uns des traits essentiels, mais ici brouillés encore, de l'œuvre à venir. [...]

Dans Vocabulaire, comme l'indique le titre, se poursuivent les recherches verbales apparues dès Le Potomak, continuées dans Le Cap de Bonne-Espérance et dans Poésies 1920 et menées ici plus systématiquement. Le recueil se compose principalement de pièces brèves, étincelantes, impressionnistes et, somme toute, expérimentales. Mais, un an après, dans Plain-Chant, sous l'influence de Radiguet qui lui a inculqué sa méfiance envers l'avant-garde, "cette mode hautaine qui n'en veut pas être une", Cocteau brusquement vire de bord. Avec Plain-Chant (du latin planus cantus, nom donné au chant grégorien), poème unique et d'une seule coulée, bien que le rythme diversifié passe d'une allure à une autre, il quitte les jeux d'esprit du rivage pour gagner la haute mer de la passion... »

Jacques Brosse.

1915. Jean Cocteau est mobilisé sur le front, au service des ambulances, non loin de l'embouchure de l'Iser en Belgique, auprès des fusiliers marins, dans un secteur où la Croix-Rouge sert un régiment de Zouaves.

Ce sont, en majorité, des tirailleurs sénégalais, à côté d'une division anglaise. Cocteau est parti avec l'appareil photo familial et un crayon. De ses nombreuses notes, il tirera un peu plus tard Thomas l'imposteur.

De son expérience de la Grande Guerre, il rapportera plusieurs dizaines de photographies. Des images longtemps conservées dans la discrétion, exhumées aujourd'hui. Soldats sur le bord de la route, posant dans une chambrée, réfugiés dans un abri, rendant les honneurs...

Des images de la vie quotidienne dans un camp militaire, blessés dans un hôpital de campagne, prisonniers... À côté de dessins réalisés par le poète, ce sont des photographies directes et sans apprêt, qui "accusent la guerre" , selon l'expression de Pierre Caizergues, professeur de langue et littérature française à Montpellier, responsable des archives du poète à Milly-la-Forêt et commentateur de ce remarquable petit ouvrage.

Des photographies de Jean Cocteau, certes. Et au-delà, un témoignage de la guerre, qui revêt des allures de photos-reportage, avec ses hommes, ses blessés, ses mourants, ses morts, ses souffrances. Témoignage d'amour, de courage et aussi, de fraternité. --Céline Darner

Résumé de l'éditeur :

Les poèmes de ce volume furent en quelque sorte le centre des recueils où, d'époque en époque, ils prirent place. Il s'agit moins d'une anthologie que d'un choix significatif de pièces majeures, réunies par le poète dans un ordre chronologique et sous un éclairage propre à révéler le fil invisible qui les reliait de loin les unes aux autres. On verra ici la véritable image d'un solitaire que l'actualité essaie continuellement d'attirer à elle et de compromettre. On retrouvera avec émotion - ou l'on découvrira avec émerveillement - des pièces célèbres, comme Plain-chant (1923), L'Ange Heurtebise (1925), Léone (1942-1944), Un ami dort (1948), et d'autres moins connues, mais non moins achevées, telles que Désespoir du Nord (1918), Prière mutilée (1921), ou Hommage à Gongora (1953). Le recueil se clôt sur le Remerciement aux amis qui m'ont offert une épée (1955). Il comporte, en outre, une bibliographie détaillée de l'œuvre poétique de Jean Cocteau. Les Poèmes s'échelonnent de 1916 à 1955. À l'exception de Chiffre Sept et du Remerciement, ils sont extraits de Discours du grand sommeil, Vocabulaire, Opéra, Poèmes, Anthologie poétique et Clair-obscur.

La rigueur alexandrine de ce poème doit être considérée comme la table sur laquelle les dés roulent. La main qui les verse leur imprime une chance où le hasard semble contrôlé par quelque mystérieuse conscience. Il en résulte un mariage de la forme classique avec cet ordre qui affecte la figure du désordre parce qu'il se délivre des règles mortes. Une obéissance aveugle à des calculs préalables faisant du Cérémonial, de la Partie d'échecs et des Paraprosodies qui les précèdent, de véritables machines à significations, où le hasard se trouve provoqué par les chiffres. Les quelques fantômes de mémoire qui se glissent parfois dans cet organisme verbal ressemblent aux bruits que font les dés secoués dans le cornet de cuir, entre les chutes.

Le Testament d'Orphée (1960) est un film de poète, c'est-à-dire qu'il est indispensable, bien que je ne sache pas à quoi.

Mais plutôt si : indispensable à notre cinéma français qui ne manque pas en ce moment d'hommes de talent, mais a cette sorte de défaut, ou de manque, qui est justement la poésie. Ce qui ne passe pas de mode, ce qui n'est pas lié à une mode, ni à un style, mais à une pauvreté tournée en richesse, à une boiterie devenue dense, en bref, un heureux dénuement. Le poète, avant tout, doit réinventer la simplicité, le réalisme, et Cocteau réinvente le documentaire, de même que Franju; du côté de chez Fritz Lang, le plan fixe.

Tournage à l'envers, ralenti, apparitions et disparitions au tour de manivelle, autant de renvois à la prise de vue directe qui permet seule de tels tours et ne se laisse jamais oublier. Ainsi naît l'art d'inventer des images durables.

Ce film abolit le temps puisque le Sphinx, Minerve et Œdipe y côtoient les vivants de notre époque, au cœur desquels règne le Poète, qui doit mourir plusieurs fois pour renaître comme le Phénix. Conte moderne en images que seul un grand poète pouvait mener à bien.

Une chose est de lire la poésie, autre chose est de la vivre : déjeuner avec Œdipe, plaisanter avec Minerve, faire des blagues avec le Sphinx était notre lot quotidien, tout cela entre des stars très complaisantes : Picasso, Dominguin, Lucia Bosé, Jean Marais, Yul Brynner, Charles Aznavour et tant d’autres. Et, plus jeune que nous tous, véritable chef d’orchestre, Jean Cocteau, premier levé, dernier couché, considérant le plus humble machiniste comme une star, s’enflammant pour les chants des guitares gitanes, foisonnant d’idées qui laissaient éberlués les techniciens de l’équipe.

Ce film impressionna très fortement les jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague : Jean-Luc Godard, Doniol-Valcroze, et surtout François Truffaut qui, bouleversé d’apprendre que Cocteau n’arrivait pas à boucler le budget, lui apporta spontanément les premières recettes de son film «Les Quatre Cents Coups», tourné avec le jeune Jean-Pierre Léaud. C’est Doniol-Valcroze qui salua le film par son fameux "ce film ne peut être jugé : il juge".

Nous voici donc près d’un demi-siècle plus tard face à ces images qui nous livrent effectivement le testament d’un des plus grands poètes du xxe siècle, qui sut se servir des moyens de son époque, en les sublimant, sans doute pour répondre une fois de plus à la demande pressante de Serge de Diaghilev : "Etonne-moi."

« Figure-toi que j’ai reçu (il n’y a pas d’autre terme) quarante pages de poésie. Je n’en revenais pas. Jamais les muses ne m’ont dicté moins moderne. M’aimeraient-elles enfin comme je le mérite ? », confie Jean Cocteau à Max Jacob le 18 octobre 1922.

Dans ce long poème justement célèbre, Cocteau délaisse « l’uniforme » moderniste de Vocabulaire (1922) pour l’allure classique : vers régulier, rimes, chevilles. Le premier jet lui en vient au cours d’un séjour à Pramousquier avec Raymond Radiguet (août-novembre 1922), dont le « rappel à l’ordre » classique se fait alors sentir sur toutes les productions de Cocteau.

Le « plain-chant » calme, égal et monodique annoncé par le titre est celui du vers régulier et tout à la fois de la « plainte » d’aimer l’être aimé qui s’exprime au cœur du poème.

Le "Drôle de ménage" en question est celui de monsieur Lesoleil et madame Lalune, qui ont ensemble des problèmes d'horaire. Un livre d'images publié par Cocteau en 1948.

Dans le présent Cahier Jean Cocteau, Francis Ramirez et Christian Rolot nous proposent un parcours chronologique des principaux faits cinématographiques qui ont marqué la vie et l'oeuvre de Jean Cocteau. Ce riche inventaire permet bien entendu de retracer l'ensemble de sa carrière filmique et de découvrir les influences subies, les collaborations avortées, les rencontres et les connivences avec les personnalités du cinéma les plus importantes du XXe siècle. Pour la période suivant le décès de Cocteau, l'inventaire relève systématiquement l'impact de ses films sur les réalisations cinématographiques du monde entier, et ceci jusqu'à l'époque actuelle. Citations et bibliographie font de cet ouvrage un document de travail unique et indispensable à toute recherche dans le domaine filmique.

Quatrième de couverture :

Dans sa maison de Milly-la-Forêt, qu'il habita de 1947 à sa mort en 1963, Jean Cocteau conçut quelques unes de ses plus grandes créations. Au cours de sa vie, il y rassembla de nombreuses oeuvres sur papier, de sa main ou de de celle d'artistes proches aussi prestigieux que Pablo Picasso, Amedeo Modigliani ou Marie Laurencin. La majeure partie de cet exceptionnel fonds d'atelier riche de plusieurs centaines de dessins, qui pour beaucoup remontent à ses débuts, rejoint aujourd'hui les collections du Centre Pompidou.

Le catalogue édité à cette occasion et qui accompagne la présentation de ces dessins à la Maison Jean Cocteau de Milly-la-Forêt propose une plongée dans l'univers de ce grand poète qui fut aussi un étonnant créateur de formes. Rassemblant esquisses de jeunesse, caricatures de presse, illustrations destinées à des revues ou à ses propres écrits, ou encore autoportraits et portraits de ses proches, c'est un corpus largement inédit évoquant vie intime et monde du spectacle que ces pages nous invitent à découvrir.

Préface de Claude Arnaud

"Le trait est ferme, délié.

La main enchaîne sans hésiter boucles et lignes, angles morts et perspectives tronquées. Elle conduit sans répit ses arabesques et ne quittera la feuille qu'une fois son dessin accompli. Elle a la grâce des funambules et des fil-de-féristes qui hantent l'imaginaire de Cocteau, depuis ses premières séances de cirque. A son meilleur, comme dans ces planches publiées en 1923 et pour la première fois rééditées, Cocteau semble dessiner directement avec l'oeil, seul organe à même de fixer pour toujours ce qu'il perçoit d'emblée. Le petit ventre de notable d'Auric, boudiné par les boutons de son gilet, les joues poupines de Radiguet, gonflées par les céréales laiteuses de l'enfance, s'inscrivent durablement sur notre rétine. Le trait est un rayon laser émis par le troisième oeil d'un poète complet."

En 1923 paraît aux éditions Stock le premier livre de dessins de Jean Cocteau. Le poète a alors 34 ans. On y retrouve plus d'une centaine d'illustrations : des portraits de Raymond Radiguet, Pablo Picasso, la comtesse de Noailles, des scènes de la vie quotidienne, des souvenirs des Ballets russes, des allégories... Jean Cocteau s'y révèle un talentueux caricaturiste, croqueur de visages et d'attitudes. Commémorant le cinquantième anniversaire de sa mort, la réédition de cet ouvrage inestimable est un évènement.

Né en 1889, Jean Cocteau était un artiste protéiforme et prolifique : graphiste, dessinateur, dramaturge, cinéaste et écrivain, proche de créateurs européens majeurs - de Picasso à Coco Chanel en passant par Marcel Proust - il compte parmi les personnages qui ont influencé son époque. Mort en 1963, il est l'auteur, chez Stock de : La Voix Humaine, Orphée, Opium, le Grand Ecart, le Potomak et Le Coq et l'Arlequin.

Le coq et l’arlequin, qui a pour sous-titre Notes autour de la musique est le premier écrit de Poésie critique qui préfigure les textes de 1959 et 1960 (Poésie critique I et II).

Cocteau, qui a déjà collaboré avec Diaghilev et Nijinsky à la création du ballet Le Dieu bleu, prend parti contre les détracteurs de Stravinsky et défend Erik Satie. Avec Parade, créé en 1917, Satie faisait du cirque un mode d’expression artistique, et c’est dans cette lignée que les Six sont lancés par Cocteau et le critique musical Henri Collet en janvier 1920.

Ces six-là, ce sont Darius Milhaud, Francis Poulenc, Arthur Honegger, Georges Auric, Louis Durey et Germaine Tailleferre, soit la fine fleur de la création musicale contemporaine.

"J'ai eu la chance de voir presque tous mes amis recevoir leur palme. Cependant une grande injustice pousse dans l'ombre de Jean Desbordes. J'adore et Les Tragédiens ne devaient jamais se dissoudre. En outre, Jean Desbordes est mort pour la Résistance, torturé rue de la Pompe. Plusieurs titres de gloire lui étaient dus". Jean Cocteau Le 6 juillet 1925, Jean Cocteau répond à une lettre enthousiaste d'un tout jeune homme : " Venez me voir".

Le jeune homme s'appelle Jean Desbordes et, pendant sept ans, il va occuper une place de premier plan dans la vie du poète à la fois comme écrivain et compagnon de vie. Les lettres inédites de Jean Cocteau accompagnées de celles de Desbordes n'avaient jamais été publiées. Grâce aux archives mises à la disposition de Marie-Jo Bonnet par la famille de Jean Desbordes, on découvre pourquoi Jean Cocteau l'a aimé et pourquoi Jean Desbordes a suivi un autre chemin à partir de 1933, qui le mène à l'engagement dans la Résistance et à une mort héroïque à trente-huit ans, sous les coups de la Gestapo.

Il meurt "pour la France" le jour anniversaire des cinquante-cinq ans de Jean Cocteau.

Renaud et Armide est une tragédie en alexandrins et en trois actes de Jean Cocteau, jouée pour la première fois le 13 avril 1943 à la Comédie-Française. Cocteau s'est inspiré d'un célèbre épisode du chef-d'œuvre du Tasse, La Jérusalem délivrée, mettant en scène les amours de la magicienne Armide et du croisé Renaud.

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode