Siri Hustvedt

Après l'avoir lu une première fois (et pas du tout aimé, apparemment), j'ai complètement oublié ce roman. Si bien que je l'ai emprunté à nouveau, et cette fois-ci, j'ai apprécié la lecture !

Il y a des moments où Mia la narratrice fait des allusions littéraires à moitié développées qui me sont passées complètement au dessus de la tête, mais à part ça j'ai beaucoup aimé le style d'écriture intime et libre : Mia passe du coq à l'âne, revient en arrière, s'adresse aux lecteurs·trices, part dans des digressions féministes et insère des extraits de mail. Ce qui donne un effet réaliste qui va bien avec le thème, un été entre femmes de toutes générations (de la petite Flora, 4 ans, aux femmes octogénaires du club de lecture, en passant par sept adolescentes) qui se croisent, interagissent et apprennent les unes des autres.

Pour un si court roman, il y a en effet beaucoup de personnages secondaires, et j'ai trouvé qu'ils faisaient tout l'intérêt du roman. Petit coup de coeur pour Abigail, vieille dame bossue qui a brodé toute sa vie des petites scènes secrètes délicieusement décrites par Mia, et pour Flora, la petite fille a qui l'on a pas encore appris à se taire et à se contenir ...

J'ai apprécié la lecture de ce roman où finalement, et comme je m'y attendais, les femmes de l'entourage de Mia sont un peu elle à différentes étapes de sa vie, passées et futures.

Ce qui me dérange un peu toutefois, c'est la place des hommes dans ce roman. Qu'ils soient quasi-inexistants tombe sous le sens vu le titre, mais le peu qu'on en voit, sont soit inconsistants pour ne pas dire fantomatique, soit ils ne sont pas présentés sous leur meilleur jour.

Je ne sais pas trop quoi penser de ces figures masculines insipides ou désagréables. Et tellement éloignés de leurs femmes.

Ces dernières seraient-elles mieux sans les hommes ? Je ne crois pas que ce soit le propos.

Seraient-elles mieux si ils étaient un peu plus actifs et réceptifs dans leur vie commune ? Ah là, par contre, cela semble déjà plus juste.

Car finalement, su Mia a pris en pleine face la liaison de son mari et ses conséquences, c'est bien parce qu'elle tenait pour acquis leur quotidien et leur petite vie bien (trop) rangée. Et c'est peut-être bien le problème de certains autres personnages féminins du roman.

Les apparences, hélas, les apparences...

Dont se joue l'une des sémillantes pensionnaires de la maison de retraites, pour notre plus grande jubilation !

Je ne connaissais pas les écrits de l'auteure. Donc c'est avec un oeil neuf que j'ai abordé le texte et il m'a plu. Très féminin et même féministe avec un peu d'humour acide quand elle dit que les femmes, malgré la supériorité de leurs talents verbaux, ne sont pas d'un nombre écrasant en littérature. En fait, elle dit le contraire mais on la comprend.

L'histoire est assez commune. Après 30 ans de vie conjugale, le mari, Boris, décide de faire une Pause ! D'où grand choc pour sa femme, Mia, et même internement psy. Elle y va fort.

Mia décide de revenir près de chez sa mère et nous avons droit à beaucoup de réflexions sur l'art de devenir vieux. La mère est dans un établissement pour personnes âgées et a cinq amies toutes veuves avec qui elle participe une fois par mois à un club de lecture où elles devaient lire Persuasion de Jane Austen. Une histoire d'amour trouvé, perdu et retrouvé. Un parallèle est fait avec sa propre histoire.

Un bon suspens et j'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour le personnage de Lily. Seulement le dénouement de l'intrigue m'a paru un peu cliché. A lire mais pas un vrai coup de cœur!

Il m'a fallu un temps fou pour en venir à bout, mais c'est un livre très ambitieux, passionnant, et plein de vie.

Comme je l'ai déjà remarqué avec Siri Hustvedt, il y a beaucoup de digressions sur des courants de philosophie, des figures littéraires ou historiques, et j'ai parfois été un peu saoulée par le contenu très pointu, mais c'est un roman qui me donne envie de dessiner, d'écrire et de lire davantage.

Le mode de la narration (mêlant carnets du personnages principal, articles de faux critiques d'art, témoignages de proches, etc.) est très intéressant. Il y aussi des moments vraiment touchants, la fin par exemple.

Je donnerais mon opinion en totale amatrice, l’histoire de l’art et l’art en générale n’étant pas vraiment mon domaine d’expertise. En revanche la littérature l’es. Et je dois dire que à la base, ce roman n’était pas forcément pour moi une excellente lecture. L’histoire est intéressante mais sans plus. En revanche, l’architecture du récit ? de la biographie ? qui m’a un peu embêté au début (ça semblait un peu trop fourre-tout sans suite logique on passait d’une interview a la retranscription d’un carnet qui n’était pas plus organisé passant d’un sujet à l’autre parfois juste une phrase parfois un paragraphe mais étant les carnets de l’artiste au final ça se comprend) c’est en fait révéler un véritable coup de génies. Et c’est ce qui en fait un roman aussi extraordinaire.

C’est vers les 200 pages que j’ai compris (donc il faut s'accrocher un peu). La totalité du roman est un pro Harriet Burden. A l’exception très importante des passages écrit par des hommes amis de Rune qui le défende. Ces passages sont entourés des récits des proches d’Harriet et sont à chaque fois empreint d’un mépris et d’une arrogance de la part de leur auteur désignant Harriet comme ‘une femme bizarre’, une veuve friqué’ ect. Ça en dit long.

Le côté féministe de l’œuvre parle de lui-même en ce sens que les récits des proches sont empreints de respect, d’amour pour Harriet alors que ceux de ses détracteurs (tous des hommes) sont emplis d’un tel mépris que le lecteur est automatiquement empreint de pitié et est révolter par le traitement subit par l’artiste. Alors qu’ils veulent défende Rune, les récits de ses amis montre en vérité quel genre d’homme il était. Après tout ne connais-t-on pas un homme a ses amis ?

Le thème de l’œuvre est qu’Harriet et son talent ont été obscurci par la mainmise des hommes sur le monde de l’art. L’auteur n’a pas besoin de contredire les dires des détracteurs d’Harriet, ils s’enfoncent tout seul leurs écrits étant tellement immonde et pétrit d’arrogance que même les non féministe trouveront qu’ils vont trop loin, qu’ils ont tort et qu’ils sont aveuglé par leur propre croyance d’avoir raisons sans compter leur langage tout droits sortie d’un bar de campagne après un match de foot.

Bref si le récit n’est pas de plus exceptionnel, son architecture relève du véritable génie. Et si pour le monde de l'art Rune est un artiste incroyable, pour le reste du monde, Burden en est la véritable auteur. Belle revanche.

Une lecture laborieuse.

La forme de ce roman est très particulière. Dans ce livre, Siri Hustvedt parle d'un personnage purement fictionnel, sur lequel une narratrice purement fictionnelle a rassemblé plusieurs documents qui vont permettre aux lecteurs fictionnels et non fictionnels de réfléchir dessus. Je trouve que cette manière de raconter une fiction est vraiment très originale et surprenante.

Cependant, cette forme fait que la lecture de ce livre est vraiment très compliquée. Personnellement, j'ai eu un mal fou à le lire et j'aurais sans doute abandonné ma lecture si je n'avais pas été dans l'obligation de la terminer. Ce livre n'est pas structuré en chapitres, mais en documents. Les documents sont de différents types. Il y a des extraits des mémoires d'Harriet Burden, des textes écrits par les enfants de Harriet, par ses amis, par des critiques, des interviews de différentes personnes qui l'ont connu... Cette hétérogénéité ne m'a pas particulièrement dérangée, car ces documents sont classés de manière cohérente.

En revanche, la plume de Siri Hustvedt ne m'a pas séduite du tout. J'admire la manière dont elle réussit à changer son style d'écriture en fonction de la personne qui parle dans chacun des documents. Mais, je trouve que son écriture est beaucoup trop savante et qu'elle fait énormément de digressions. Le personnage d'Harriet Burden est une femme très intelligente et du coup, son personnage emploie des termes et évoque des sujets très compliqués. En fait, certains sujets étaient tellement compliqués que même les notes ne m'aidaient pas à comprendre où elle voulait en venir.

Pour finir, le thème abordé dans ce livre est très intéressant. Cependant, je trouve qu'il a été abordé d'une manière beaucoup trop compliqué. Je ne conseillerais jamais ce livre pour quelqu'un qui souhaite se détendre en lisant. En revanche, je pense qu'il peut être intéressant de le lire pour un lecteur qui s'intéresse à la figure des femmes artistes. Mais, je pense que même un lecteur intéressé par ce sujet devrait privilégier un livre moins complexe.

Ce fut pour moi l’occasion de découvrir cette autrice réputée, mieux vaut tard que jamais. J’ai apprécié l’originalité avec laquelle les personnages, les contextes et les faits sont dépeints. On perçoit aisément les hautes connaissances de la romancière en ce qui a trait aux sciences de la psychologie. Pour les lecteurs qui affectionnent particulièrement le domaine de la peinture, vous serez servis avec les deux protagonistes principaux dont l’un est artiste alors que l’autre est historien de l’art. Nous avons aussi droit à des notions concernant les désordres alimentaires, l’hystérie et la psychopathie. Les personnages sont fictifs mais ils évoluent dans un monde référentiel à certaines réalités. Il s’agit donc d’une belle découverte et je relierai sans aucune hésitation un autre ouvrage signé Siri Hustvedt quand l’occasion se présentera.

Ce n'est pas mon genre de lecture, car ce qui m'a le plus surprise, est qu'il n'y a pas de chapitres alors que parfois il y en aurait besoin, ça parle d'un sujet et d'un coup d'un autre sujet qui n'a aucun rapport avec ce qui a été écrit auparavant, et l'auteur a un sacré vocabulaire que je ne comprends pas toujours.

Sinon j'ai compris le principal du livre et c'est le principal.

Alala que c'est satisfaisant de terminer un livre un moins de deux-trois jours, vous ne trouvez pas ? Un petit roman qui se lit très facilement et le fait qu'il n'y es pas de chapitre ne me dérange absolument pas. Ce que j'ai aimée dans l'histoire ? C'était les petits poèmes qu'il y avait à l'intérieur ainsi que la petite vie tourmentée de Mia. Quoiqu'il en soit ce livre, je le classe dans ma liste: *J'ai lu aussi*. Je vais désormais me plonger dans mon second roman du mois d'août.