Philippe Ariès
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La théorie d’Ariès sur l’enfance montre comment la société évolue parce que les mentalités évoluent. Sa thèse repose sur deux idées : l'attachement des parents pour leurs enfants est né réellement avec le contrôle des naissances et la baisse de la fécondité, soit à partir de la fin du XVIIIe siècle ; avant l'enfant n'est qu'un adulte en devenir et la forte mortalité empêche une attention maternelle et paternelle trop importante.
Dans la société médiévale, que Philippe Ariès prend pour point de départ, le sentiment de l'enfance n'existe pas; cela ne signifie pas que les enfants étaient négligés, abandonnés, ou méprisés. Le sentiment de l'enfance ne se confond pas avec l'affection des enfants : il correspond à une conscience de la particularité enfantine, cette particularité qui distingue essentiellement l'enfant de l'adulte même jeune. Cette conscience n'existait pas. Dès que l'enfant avait franchi cette période de forte mortalité où sa survie était improbable, il se confondait avec les adultes. Ainsi, Ariès explique l’importance donnée à l’enfant dans notre société contemporaine par le fait que la mortalité et la fécondité ayant baissé, la nucléarisation de la famille autour d’un enfant au potentiel de vie réel s’est renforcée. Il n’y a pas dans cette thèse de notion de rupture avec les anciennes traditions, mais seulement une évolution des mentalités, qui, faisant le lien entre mortalité et importance de l’enfant, prépare l’étude d’Ariès sur la mort.
Cette thèse a cependant fait l'objet de nombreuses critiques de la part des historiens. Dans sa préface de 1973, Philippe Ariès avait déjà nuancé son propos en indiquant qu'il avait trop insisté sur l'idée d'une rupture radicale à la fin du siècle des Lumières. Plus généralement, les recherches menées depuis ont permis de conclure que, durant l'époque médiévale, il existait bel et bien une reconnaissance de la spécificité de l'enfance et un grand attachement des parents pour leurs enfants.
Afficher en entierUn bon ouvrage historique, facile à lire, sur les attitudes face à la mort tout au long des siècles. Bien structurées, on comprends les analyses de Philippe Ariès sans être perdue dans une masse d'informations. C'est vraiment incroyable de voir à quel point les mentalités sont passée d'un extrême à l'autre, et cela en dit en long sur notre époque. Indispensable pour tous ceux qui travaillent ou s'intéressent à l'histoire de la mort.
Afficher en entierUn essaie fort intéressant dont j'avais vus de courts passages en cours et que j'ai enfin lu ! Je trouve qu'au vus de mes études la théorie qui voudrait qu'au fur et à mesure de notre évolution nous voyons la mort sous différent angles est vraiment intéressant. De plus je trouve que les termes ne sont pas non plus impossible à comprendre et qu'on peut très bien au pire déduire ce que l'historien a voulu nous faire comprendre ! Bref j'ai beaucoup apprécié
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Biographie
Nationalité : France
Né(e) à : Blois , le 21/07/1914
Mort(e) à : Toulouse , le 8/02/1984
Biographie :
Philippe Ariès (Blois, 21 juillet 1914 - Toulouse, 8 février 1984) était un historien et journaliste français.
Ariès grandit dans une famille créole catholique et royaliste. Il étudie chez les jésuites y et milite quelque temps au sein des « Lycéens et collégiens de l'Action française »
Il s'éloigne progressivement du milieu de l'Action française qu'il juge « nationaliste autoritaire »
Après deux échecs successifs à l'oral de l'agrégation d'histoire, il entre à l'Institut de recherche coloniale en 1943. Chef du service de documentation, il s'occupe, selon ses propres mots, « d'importation de fruits tropicaux » et se distingue, dans ce poste qu'il quitte en 1979, en développant des techniques de documentation avec un sens évident de l'innovation technique, notamment en prônant un usage pionnier en France du microfilm (1956) et de l'informatique (1965). Durant cette période, il est également directeur de collection aux éditions Plon.
En parallèle de ces occupations professionnelles, Ariès, que son origine familiale aurait pu pousser à publier des études « grand public », choisit un tout autre chemin. L'inspiration qui sous-tend ses recherches se rattache incontestablement à l'École des Annales.
Dès 1948, L'Histoire des populations françaises et leurs attitudes devant la vie depuis le XVIIIe siècle qui marque, en dépit de ses insuffisances statistiques, la naissance des recherches de démographie historique débouchant sur une tentative d'analyse des mentalités des anciennes sociétés.
Son second livre, L'Enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime en 1960, reçoit un accueil tout aussi discret.
En 1977, il intègre l'EHESS en tant que directeur d'études et obtient ainsi de ses pairs la reconnaissance tardive (il a plus de 60 ans) de son statut d'historien. Il publie la même année son dernier grand livre, L'Homme devant la mort, œuvre longuement mûrie en pleine effervescence d'histoire tératologique. Ariès enjambe les frontières chronologiques pour tenter de saisir les attitudes occidentales devant la mort, de la fin du monde romain au XIXe siècle. On reproche à Philippe Ariès la disparité de ses sources.
Créateur d'un champ nouveau appelé à de grands succès, l'« histoire des mentalités », Ariès se révèle proche d'un Michel Foucault par son souci d'interdisciplinarité confinant à l'ethnologie voire à la psychanalyse.
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