Damien Mecheri

Commençons par le livre en lui-même: c'est déjà un bel objet. Belle présentation, couverture en carton épais avec dorure, papier de bonne qualité et une languette pour marquer la page de votre choix. Déjà, cela donne un côté luxueux au livre.

Maintenant, le contenu. Le livre traite des différents épisodes de la saga du premier Zelda sorti sur NES jusqu'à Phantom Houglass et Spirit Tracks sortis sur DS, ainsi que ses apparitions sur d'autres jeux (les jeux sur CDI-Philipps, Soulcalibur II, Super Smash Bros et les jeux Game & Watch). Chaque épisode et traité à part sur une moyenne d'une dizaine de page chacun environ. Même si l'auteur parle du côté technique des jeux, cela est traité rapidement car le livre se base essentiellement sur l'histoire, la philosophie, la psychologie et la mythologie de chacun des épisodes (influences, références, etc..). A noter que la partie de Link's Awakening (Game Boy), Majora's Mask (N64) et Twilight Princess (GameCube/Wii) est très intéressante.

Ensuite un autre chapitre (le plus long et le plus intéressant à mon avis) traite du personnage de Link à travers le jeu Ocarina of Time (N64). A travers les personnages rencontrés et les temples visités, on peut noter que les créateurs n'ont rien laissé au hasard sur l'évolution psychologique du héros; notamment sur le passage de l'enfance à l'âge adulte, la sexualité (à travers le personnage de Ruto), la dualité (Ganondorf), etc... Je ne vais pas m'étendre plus loin car cette analyse est tellement prenante qu'il vaut mieux le découvrir soi-même. Je vois que certains vont sourire au vu du terme "sexualité" dans le jeu, mais l'interprétation qu'en fait l'auteur n'est pas dénué de sens et nous fait réfléchir.

Enfin, l'auteur décrira les personnages de Zelda et de Ganon, montrant ainsi l'évolution de ces deux personnages dans la saga.

Comme vous pouvez le constater, ce livre est une perle pour tous les fans de la légende de Zelda, le seul reproche que je peux lui faire est le manque d'illustration. Je ne demande pas un screenshot des jeux, mais j'aurais bien apprécié un arrwork, ou au minimum une carte d'Hyrule intégré au livre. Mais ne faisons pas le fine bouche, ce livre est très bien comme il est. Un achat indispensable pour tous ceux qui voudraient décortiquer la saga Zelda.

C'est un superbe livre de collection destinés aux fans des séries Zelda. La chronologie et les différents jeux y sont expliqués avec beaucoup de détails, et des anecdotes viennent compléter l'historique de cette saga. Quelques fautes d'orthographe par ci, par là, sans doute dues à une traduction approximative...

La vraie bible pour les fans de la saga légendaire. Histoire, analyse de l'univers, anecdote de création, étude de l'oeuvre, de son impact et de ses thèmes majeurs, voilà tout ce que vous trouverez dans cet ouvrage extrêmement détaillé.

Ce livre est clairement un must have, même si je ne me suis intéressée qu’à la partie consacrée à Bloodborne : je n’ai en effet joué qu’à ce From Software pour le moment (mais tu ne perds rien pour attendre, Dark Souls III !) Que vous soyez ou non passionné par ce jeu, vous ne pourrez qu’être admiratif face à la qualité du travail réalisé. Tous ceux et toutes celles qui y ont joué savent combien l’histoire de Bloodborne est difficile à comprendre ; pourtant, les deux auteurs ont réussi à l’interpréter d’une manière qui m’a paru à la fois juste et cohérente, en s’appuyant si besoin sur plusieurs théories pour expliquer certains points particuliers de l’intrigue ou certains personnages. Après, à chacun de se faire sa propre idée…

Dans ce livre (ou du moins, dans cette première partie), notre duo d’auteurs s’est intéressé à à peu près tout ce qui rapporte de près ou de loin au jeu : son développement, les sources d’inspiration, les grands thèmes, l’histoire générale, les personnages et même la musique ! Un chapitre que j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié, puisque j’écoute l’OST en boucle depuis que j’ai commencé le jeu : j’ai donc aimé voir ce que Damien Mecheri et Sylvain Romieu avaient à dire dessus. Et comme je l'écrivais précédemment, j’ai vraiment apprécié la manière dont ils s’appuyaient sur à peu près tous les indices possibles et imaginables pour avancer leurs théories – descriptions des objets, dialogues, et même les costumes des personnages –, tout en faisant parfois des parallèles avec nos mythes populaires ou nos religions, pour ne citer que ça – par exemple, pour expliquer l’étymologie de certains noms.

Si vraiment je dois trouver un défaut, c’est qu’il m’a parfois semblé manquer quelques petites choses (Spoiler(cliquez pour révéler)Ludwig et Lady Maria sont-ils morts en vrai, et comment ? Par ailleurs, certains boss ne sont pas mentionnés, pareil pour certains mobs). Après, j’imagine que les auteurs n’avaient pas assez d’éléments pour répondre à toutes les questions que je me posais, ou alors ce n’était pas le but de ce livre de vraiment tout expliquer. Et puis, c’est déjà assez impressionnant de voir jusqu’à quel point ils ont réussi à pousser leur interprétation... N'en demandons pas trop.

Bref, si je dois résumer ma pensée en une seule phrase, je dirais simplement ceci : grâce à ce livre, j'ai eu l'impression de totalement redécouvrir Bloodborne. Du coup, et alors même que je viens de le terminer pour la première fois, j'ai beaucoup trop envie de refaire une nouvelle partie !

Comme le second volume, ce livre est vraiment excellent et m’a permis d’éclaircir le lore et l’histoire du premier Dark Souls (je me réserve en effet le 2 pour plus tard et Demon’s Souls pour un avenir encore plus lointain… Quelle idée de ne pas l’avoir commercialisé sur PS4 ?). La cinématique d’introduction, véritable source d’informations que je me suis empressé de mémoriser lors de ma première partie, est ici décortiquée ligne par ligne. Pareil avec les événements du jeu qui sont décrits et analysés sous différents angles si besoin – vu comme l’univers darksoulesque est cryptique, c’est vraiment un plaisir de voir que l’on ne nous n’impose pas une seule version de tel point ou tel point de l’histoire : à nous de choisir celle que l'on préfère.

Grâce au travail colossal fourni par les auteurs, je me suis rendu compte avec plus d’acuité que l’histoire est absolument tout sauf manichéenne et que le choix que j’ai décidé de faire ce matin même, à la fin de ma partie, n’est pas forcément le meilleur ni n’a résulté de mon libre-arbitre… et ce, même si je n’ai jamais rencontré le PNJ associé à cette décision ! J’ai aussi été surprise positivement par certaines théories qui projettent un éclairage totalement nouveau sur le background de certains personnages : Solaire et sa possible-mais-pas-si-possible véritable identité, Priscilla et ses parents des plus surprenants pour l’un d’eux au moins, ou encore Virevent et ses trois masques qui auraient bel et une bien une signification.

À l’inverse, certaines explications m’ont un peu perdue, mais c’est sans doute dû à la complexité originelle du jeu : il en est ainsi de Manus qui, non content d’être l’un des boss les plus difficiles de Dark Souls (j’ai eu la patience de vaincre Kalameet qui était déjà bien hardcore, mais il ne faut pas pousser mémé dans les orties… surtout quand un certain boss final vous attend en parallèle !), aurait un passé des plus tortueux. Pareil pour les filles du chaos : ce n’est pas la faute des auteurs, mais pourquoi ont-elles toutes des noms semblables ? En plus, je n’ai vu nulle part ailleurs l’existence d’une Quelana ET d’une Quelaana (et je n’ai fait la rencontre d’aucune d’entre elles dans le jeu, mais ça c’est de ma faute : je suis allée plus vite que la musique pour nombre de quêtes secondaires).

Enfin, j’ai parfois regretté que les auteurs n’exposent pas certaines théories sur plusieurs de mes personnages favoris. Je pense par exemple à Artorias et à son bras qui a fait l’objet de débats houleux sur YouTube (à la base je voulais juste entendre son thème…), sans parler de ce que défend Sif, ou encore à Ornstein & Smough (les fameux) : je suis intimement convaincue d’avoir lu quelque chose d’assez intriguant à leur sujet mais je n’ai pas osé revérifier parce que ça spoilait un autre Dark Souls… S’il s’agit du 3, ça explique pourquoi les auteurs n’en ont pas parlé. Et dans tous les cas, s’ils avaient dû mettre sur le tapis toutes les théories existant sur tous les personnages du jeu, le livre aurait fait mille pages ! (voire plus puisqu’on y trouve aussi Demon’s Souls et Darks Souls II).

Mais ces défauts ne sont en fait pas des défauts vu la qualité du travail de recherche réalisé par les auteurs et qui touchent à tous les aspects du jeu (même la musique est interprétée). Pour résumer ce très long avis : ce livre est un must have !

Comme j'ai déjà pu le dire sur ce blog, je ne suis pas forcément familier de la saga Zelda. Ce livre me permet donc d'en savoir un peu plus...

En fait, j'ai simplement parcouru le premier jeu, et le dernier sur Switch. Ce livre revient donc sur la totalité de la saga. Chaque chapitre correspond à un jeu, avant que les 5 derniers ne se penchent sur des aspects particuliers (La musique, l'inteprétation des jeux etc...). Si je reproche toujours l'absence d'illustration et que j'aurais apprécié un peu plus d'objectivité sur certains points (trop d'éléments de la saga sont décrits comme novateur alors qu'ils ne sont que des améliorations ou évolutions d'éléments déjà existant). Mais pour le reste, on peut apprécier d'en apprendre pas mal sur la conception de chaque jeu, tout du moins sur les informations que Nintendo veut bien lâcher (on sait qu'ils sont réticents de ce point de vue). Ce n'est pas le livre ultime sur Zelda mais il constitue un bon ajout à la collection !

Comme à son habitude, Third Edition sort un livre trés documenté, cette fois sur la saga Silent Hill !

A côté de Résident Evil, Silent Hill a incarné un renouveau dans le survival horror, et participé à la naissance d'un genre finalement nouveau. Ou plutôt d'une nouvelle maniére de voir le genre. Et en 8 longues parties, le livre revient sur l'histoire des jeux, leurs conceptions, la musique, les dérivées, mais aussi toute les études sur la symbolique. Les jeux ayant une forte tendance à étudier la psychologie de leurs personnages, cette section est, cette fois, bien nécessaire (contrairement au livre sur Zelda). Profitant en outre d'une excellent préface signée Roger Avary, le livre est long de prés de 300 pages et ne donne qu'une envie : rejouer aux jeux avec ce nouvel éclairage. Alors bien entendu, on pourra toujours critiquer certaines choses, notamment la section sur les influences sur le cinéma ([REC] ? Sérieusement ?) mais globalement, on tient là un livre trés intéressant sur une saga marquante du jeu vidéo !

ICO, Shadow of the Colossus et The Last Guardian peuvent chacun être qualifiés de chef-d'œuvre, certes imparfaits, mais des chef-d'œuvre quand même. Le titre de cet ouvrage l'indique à la perfection : oui, les jeux de Fumito Ueda proposent bel et bien une autre vision du jeu vidéo, et c'est ce qui les rend si uniques et inoubliables. C'est également à ce titre qu'ils permettent d'interroger le lien entre art et jeux vidéo, comme le fait Damien Mecheri en introduction.

Ces deux grandes notions (originalité de l'œuvre d'Ueda + art & JV) seront exploitées pendant plus de 200 pages. Le découpage du livre est plus ou le moins le même que pour d'autres œuvres de l'auteur, ce qui garantit un maximum de clarté et de lisibilité.

Dans un premier temps, j'ai appris énormément de choses sur Fumito Ueda lui-même, ainsi que sur la genèse (càd les sources d'inspiration) et la conception de ses différents jeux : j'ignorais par exemple que le développement de the Last Guardian avait été aussi chaotique, ce qui explique pourquoi il est sorti aussi tard.

L'auteur insiste également sur les grandes idées qui animent le travail d'Ueda, qu'il s'agisse de ce fameux design par soustraction ou de la notion d'interactivité avec une IA permettant d'introduire plein de thématiques différentes, parfois un peu complexes.

À noter que les idées traitées, comme le résumé des trois jeux, sont faits avec une rigueur que je qualifierais de naturelle, Damien Mecheri ne m'ayant pas habituée à moins. Les notes de bas de page sont nombreuses, prouvant que le travail de recherche a été effectué avec la plus grande minutie ; en ce qui concerne les intrigues, l'auteur s'en tient rigoureusement aux faits établis dans les jeux, à ce qu'Ueda a pu dire lui-même, et parfois à du contenu qui a été retiré pour des raisons techniques. L'impression de flou demeure donc sur certains points (l'auteur confronte diverses hypothèses mais n'en impose aucune), et c'est très bien ainsi puisque c'est aussi ça le but des jeux d'Ueda : faire travailler notre imagination.

Concernant les musiques, je conseillerai de lire le chapitre avec les OST à portée d'oreille : rien de mieux pour comprendre où l'auteur veut en venir, et en plus, c'est un bon prétexte pour (ré)écouter ces petites pépites auditives ! Le contexte de création des OST (particulièrement intéressant pour The Last Guardian) et l'environnement sonore sont aussi mis à l'honneur.

Le chapitre "analyse", quant à lui, débute par une réflexion pertinente sur ce qu'est l'art et sur ce que sont vraiment les jeux vidéo, au-delà de toute idée préconçue. Cela permet aussi à Damien Mecheri de mettre les pieds dans le plat en questionnant le jeu vidéo en tant qu'art, et en apportant des éléments de réponse nuancés. Bien sûr, les jeux d'Ueda ne sont pas oubliés : ils font l'objet du reste du chapitre, les mécanismes de jeu et autres aspects vidéoludiques étant alors décryptés dans le but d'expliquer en quoi ils peuvent être considérés comme des chef-d'œuvre.

Le livre se termine par un chapitre consacré à l'héritage des jeux d'Ueda, et particulièrement ICO, qui a marqué de nombreux développeurs et a même servi dans le cadre de thérapies !

En bref, et ça servira de conclusion à ce trop long commentaire : en 200 pages, Damien Mecheri rend hommage au génie de Fumito Ueda sans que la passion qui anime son travail de recherche ne nuise jamais à la qualité de ce dernier : la rigueur est de mise, tout est soupesé, nuancé, et s'appuie sur des sources nombreuses et diversifiées. La réflexion sur l'art et les jeux vidéo, qui dépasse le simple cadre des jeux d'Ueda, et la conclusion (à prendre avec des pincettes car pas universelle) mettant ICO au coeur d'une thérapie à destination des enfants, est également bienvenue : étrangement ou non, ce livre m'a même fait du bien ; j'en suis ressortie avec une vision optimiste de cette forme de divertissement, qui n'est en rien inférieure à d'autres loisirs comme la lecture ou le cinéma, ce que la récupération politique ou les discours de personnes n'y connaissant rien m'ont parfois fait perdre de vue... Bref, un coup de coeur !

Retour intéressant sur la saga des Souls mais les auteurs sont restés un peu trop en surface.

C'est beaucoup de descriptions sur l'univers, ce qui est très utile pour mieux comprendre l'histoire de ces mondes et certains liens entre les personnages mais le côté analyse des thématiques est léger.

C'est ce qui s'appelle : enfoncer des portes ouvertes.

Les auteurs ont fait un très bon travail de contextualisation et d’explication de l'univers et de l'histoire des jeux. Mais encore une fois, la partie analyse laisse à désirer ce qui est bien dommage. J'en attendais plus, tellement plus. Les auteurs lancent des idées qui méritaient d'être approfondies et surtout d'être mises en lumière par des exemples concrets tirés des jeux au lieu de traiter cela vaguement en grandes thématiques. Par ailleurs, certaines théories ne sont pas développées voire même pas citées.