Neil Gaiman

Au début, j'ai abordé cette lecture avec une certaine réticence. Ayant adoré la série Good Omens, j'étais à la fois excité à l'idée d'en apprendre davantage tout en redoutant d'être déçu par d'éventuelles différences avec la série. De plus, je n'avais jamais lu aucune œuvre de Neil Gaiman ni de Terry Pratchett.

Cependant, dès les premières pages, toutes mes craintes se sont dissipées ! Leur style d'écriture si particulier et ludique m'a immédiatement séduit. Quel plaisir de retrouver tous ces personnages extravagants que j'avais tant aimés dans la série et cette histoire si drôle. J'ai passé un excellent moment et je me suis empressé d'aller lire leurs autres œuvres pour rester un peu plus dans leur univers.

Coraline, une petite jeune fille hardie, est une exploratrice née. Dans sa nouvelle maison, aux voisins un peu bizarres, elle découvre un passage. Derrière une porte, un autre monde l'attend. Où une chose, qui se veut son autre mère, va tout faire pour la garder près d'elle. Mais c'est sans compter sur la débrouillardise et l'esprit aventureux d'une petite gamine qui ne s'en laisse pas compter. Ce n'est pas de l'autre côté du miroir (les références à Alice sont nombreuses, assumées et mises en avant un peu par tout le monde) mais de l'autre côté de la porte que se passe l'aventure.

Une aventure à partir de 10 ans, sans doute, mais interdite au plus de 13... Une histoire qui fera probablement frissonner vos jeunes enfants et peut être même cauchemarder (faut assumer), mais qui fera doucement rigoler les plus âgés nourris aux horreurs télévisuelles bien plus glauques que ce charmant récit. Cela se lit très facilement, trop facilement ? trop vite.

Adapter un comics en livre audio ? Audible a réussi à le faire, et avec brio.

De la musique, des bruitages, différentes voix et acteurs pour chaque personnage, c'est très immersif et prenant. On est vraiment plongé dans l'histoire, ça donne l'impression d'écouter une série.

J'ai beaucoup aimé le format épisodique, même si le changement d'ambiance entre les épisodes étaient parfois frappant. C'était prenant de suivre le Seigneur des Rêves, Morphé, l'un des sept infinis, dans ses aventures. On y découvre, dans des scènes plus ou moins glauques, macabres et fantastiques, les conséquences de son absence, la quête de différents objets pour restaurer son pouvoir sur les hommes et leurs rêves, son amour pour les mortels.

J'ai juste été un peu gênée par le jingle à chaque chapitre.

Ça m'a donné envie de découvrir le comics (et de poursuivre ce livre audio).

La beauté des contes tient dans leur universalité. Ce court ouvrage de Neil Gaiman peut avoir le privilège d'être considéré en tant que tel.

Odd, le protagoniste qui va partir en voyage est un personnage faible en apparence, mais dont l'intelligence va lui permettre de surmonter les obstacles. Le personnage en lui même est plutôt réussi et c'est une bonne idée de lui avoir donné un handicap physique.

Le point que j'aimerai souligner maintenant est l'utilisation des figures de la mythologie nordique. Aujourd'hui, on a été beaucoup familiarisé par cette mythologie notamment par cette nombreuses réinterprétations dans la pop culture. J'ai apprécié néanmoins comment Neil Gaiman prend certaines de ces figures les plus connues dans son récit. Spoiler(cliquez pour révéler)Thor, Odin et Loki banni d'Asgard et transformé en animal fonctionne du tonnerre car en les rendant impuissant, on met en avant la force d'un jeune humain fragile. Sans compter sur leur alchimie qui est très réussi!

A lire si vous aimez la mythologie!

Et je replonge avec délice dans l'univers de Sandman, avec ce 5ème volume, séparé en 3 grandes parties.

La première histoire, sur Bagdad au temps de sa splendeur, est délicieusement dépaysante. Tous les dessins rappellent les contes orientaux, avec des couleurs très claires et vives.

Si le seigneur des rêves apparait tard dans l'histoire, j'ai beaucoup aimé la réflexion sous-jacente sur la ville et le pouvoir de l'imaginaire, sur la manière de diriger au mieux... Et les conséquences de toute décision.

La deuxième partie se déroule à une auberge, où des personnages (humains ou non) de tous horizons attendent la fin d'une tempête. Pour passer le temps, ils se racontent des histoires.

J'ai adoré ces récits, la manière dont le dessin change lorsqu'un personnage est en train de raconter une histoire. Tous ne se valent pas de la même manière, et le Rêve est plus ou moins présent dans chacune des histoires racontées.

Le pourquoi de la tempête est dévoilé peu à peu, dans les intermèdes entre les histoires. J'ai d'ailleurs un peu peur de ce que j'ai cru comprendre du final de cette histoire.

Les volumes suivants de Sandman devraient nous en apprendre plus.

La dernière grande partie se déroule dans un japon médieval, avec des dessins imprégnés de cette époque, et de l'esthétisme japonais. C'est une époque et un lieu que j'adore, et je suis friande des histoires qui évoquent les kitsune, oniis et autres esprits monstrueux. Les trois nornes ou un équivalent font aussi une apparition.

Le récit est assez long, mais je ne me suis pas ennuyée.

Avec Ramadan plus tôt dans l'intégrale, Neil Gaiman montre qu'il n'a pas peur de faire voyager à travers ses histoires, et que Sandman est capable de se renouveler.

Le sens du détail de chaque histoire est impressionnant ; ce n'est pas une bande dessinée que je lis vite, simplement parce que tout fourmille de petites choses,. Je reviens régulièrement quelques pages en arrière pour vérifier un point ou un autre, et c'est un régal.

L'intrigue de fond avance aussi dans ce volume, et j'ai ce sentiment qu'une fin est proche, sans pouvoir deviner encore de quelle manière tout va tourner. Le volume suivant est en route, et j'ai hâte d'achever cette grande saga.

Bien écrit mais très différent d'American Gods. On est ici dans un récit d'acceptation des relations familiales, de son héritage, et de sa différence - en soi un peu similaire à Neverwhere du même auteur.

Toujours aussi passionnant à lire, ce comics est un vrai plaisir.

Certes, je suis toujours pas fan des graphismes, mais l'histoire vaut clairement le détour.

Agrémenté de chapitres qu'on pourrait qualifiés de "fillers", on a une histoire centrale vraiment très très bonne et pleine de surprises.

On est aussi gâtés en bonus très intéressants.

J'ai mis du temps à me mettre à cette série, mais je regrette absolument pas. C'est génial, j'adore.

Le jeune Tristan Thorn est amoureux de la belle Victoria. Pour ses beaux yeux, il ne décroche pas la lune mais il lui propose d'aller chercher une étoile qui est tombée du ciel. Pour cela, il décide de traverser le mur qui sépare son village du monde des fées... Dès lors, il vit une aventure fantastique, avec quelques péripéties intéressantes. Le livre de Neil Gaiman a été adapté en film. Et comme d'habitude, l'ouvrage est meilleur que l'adaptation cinématographique. Ce conte sympathique, parfois étrange ou peu cohérent (et avec quelques longueurs dont on pourrait se passer) n'est pas l'oeuvre la plus passionnante de l'auteur mais elle n'est pas trop mal. Compte tenu des acteurs et d'une version sur grand écran médiocres, le livre est agréable à lire et laisse libre court à l'imagination. C'est peut-être l'essentiel.

J'ai découvert Colleen Doran surtout grâce à son travail sur "Chivalry", adaptation en comics d'une autre nouvelle de Neil Gaiman (une ambiance très différente, lumineuse, et aquarellée magnifiquement).

La nouvelle "Snow, Glass, Apples" illustrée ici est une de mes favorites, et Gaiman la qualifie à juste titre de "virus" : une fois lue, on ne voit plus du tout le conte originel de la même façon...

Le travail réalisé ici est assez extraordinaire, notamment sur les vêtements et leurs motifs somptueux, inspiré par les œuvres de Harry Clarke.

Dans les comics, souvent l'illustration de couverture est plus travaillée que les pages du récit, ce n'est pas du tout le cas ici !

Pour clore le récit, l'édition française propose un making of illustré de Colleen Doran.

Pour finir, je rappelle que tout comme la nouvelle, il s'agit d'une œuvre pour public averti (meurtre, inceste,...).

J'ai été complètement immergée dans ce conte, fascinée par cet univers onirique et poétique, avec de superbes illustrations où des ombres, émergent des formes et êtres divers.

Impossible de quitter la lecture tellement l'écriture est addictive.

Le narrateur qui revit l'année de ses sept ans n'a pas de nom, ce qui nous laisse la liberté de se substituer à lui avec notre esprit d'enfant.

J'ai adoré la famille Hempstock, les 3 femmes dont la jeune Lettie qui accompagne le narrateur, personnages mystérieux et hors du commun, et leur ferme où l'on se sent bien, leur chaleur.

Paradoxalement, je ne me suis pas vraiment attachée au narrateur. Sans doute l'ai-je mis à l'écart pour me projeter chez cette famille accueillante.

Un bijou pour les adultes avec en eux l'enfant qu'ils ont été qui vit toujours.

<<Être quelqu'un ne se résume pas à une victoire ou un échec >>.