1527-1529 des femmes et des dieux

Tel un Alexandre Dumas moderne, le Chroniqueur de la Tour continue à mêler faits historiques soigneusement documentés et interactions fictives, en y parsemant un peu de surnaturel. L'idée est toujours aussi bonne.

Moins pesant que le volume précédent, ce tome ne tient pas complètement ses promesses (il faut vraiment attendre la fin pour voir l'oeuvre des femmes se dessiner, ce sera plutôt pour le cinquième volet). Et il y a décidément trop de personnages, désormais, pour espérer s'y retrouver.

Dans le tome précédent (1523-1526), nous sommes dans les intrigues la découverte du nouveau monde et ses conséquences. Dans cet opus, nous retrouvons l’Europe où les intrigues sont toujours présentes. Surtout au niveau de Rome. Dans cet imbroglio, les femmes arrivent à tirer leur épingle du jeu. Elles se sortent de nombreuses situations scabreuses. Elles semblent plus dures, plus exigeantes que les hommes, même si elles servent leurs desseins. La reine mère brille par son excès de zèle afin d’entrer dans les bonnes grâces de François 1er, son fils et roi. Malgré elles, Les femmes font l’objet de chantage, de monnaie d’échange, voire d’éléments contractuels.

Les recherches effectuées par l’auteur sont toujours aussi pointues. Nous naviguons entre l’Europe et l’Amérique du Sud où réside Cortes. Les intrigues reprennent avec leur lot de trahison, de bannissement et de mariages forcés. Les Mahométans sont en train d’être boutés hors des frontières européennes. Que deviendront-ils? Où iront-ils? Soliman Le Magnifique cèdera-t-il aussi facilement? Le Monde est en ébullition. Isabel Moctezuma prend de plus en plus d’assurance. Quels sont ses plans? A-t-elle réellement renié ses dieux pour embrasser la religion des envahisseurs? Les mots sont, parfois, durs et enveloppent le lecteur de leur force. La curiosité et le plaisir de découvrir le destin de chaque personnage, le pousse à tourner les pages avec plus de plaisir et une soif inextinguible de savoir. Il appréciera les petites anecdotes de l’histoire du Monde parsemées dans ce roman, comme de petites îles effleurant la surface des océans, faisant, ainsi, la beauté du paysage.

La soif du pouvoir pousse les personnages à se dévoiler aux yeux de l’ennemi, quitte à se servir de leur sœur, épouse et mère comme d’un pion sur un damier intemporel. Peu importe, pourvu que le pouvoir reste acquis. Comme d’habitude, l’auteur nous fait voyager dans ce XVIème siècle, à travers le mysticisme, le fantastique et le réel. Des personnages disparaissent, laissant la place à de nouveaux qui s’intègrent si bien à l’histoire. Pas de temps mort, les actions, les trahisons et le suspens vont crescendo. Les femmes grignotent peu à peu le pouvoir. Pourront-elles l’acquérir totalement? Quel rôle joueront-elles à l’avenir? Dès les premières lignes, le lecteur se trouve plongé dans un monde qu’il a du mal à quitter. Il s’y immerge avec bonheur tant ce roman est addictif et bien écrit. Vivement le prochain!