Commentaire de LesFacesLitteraires

J’ai passé un agréable moment, sans pour autant avoir adoré ma lecture. Certes, l’histoire semble plus émouvante que le premier volume. D’ailleurs, ce dernier, je l’ai découvert durant ma période romance-érotisme ; maintenant, j’ai l’impression de revoir le même schéma avec seulement deux autres héros. Dans « Fever », la romance est très rapide ; il n’y a pas vraiment de séduction entre Jace et Bethany, juste une certaine distance pour garder un peu leur jardin secret. Mais ils vont devoir se révéler l’un à l’autre sans se faire peur. Les dialogues m’ont paru ternes, de temps en temps mielleux. Les péripéties s’enchaînent tout en étant pour quelques-unes inutiles, et je partage que mon point de vue. Toutefois, on retrouve la plume magnifique de Maya Banks, malgré, les scènes de luxure.

Jace est un héros dans le même style que Gabe, avec des traits de caractère bien différent. Il est plus doux, plus attentionné ; avec bien évidemment une vie sexuelle trépidante. Ce monsieur de trente-huit ans partage ses conquêtes avec son meilleur ami pour des plans à trois. En dehors de ça, c’est comme on le devine un « dominant », et il aime jouer avec la douleur ; l’associant avec facilité au plaisir de ses partenaires. Pour faire un petit rappel, Jace est le grand frère de Mia ; l’héroïne du roman précédent. Même s’il est un protagoniste intéressant, avec sa tendance à se mettre fréquemment et précipitamment en colère ; j’ai une large préférence pour Gabe. Jace est beaucoup trop banal, en comparaison, cependant, je me suis un peu prise d’affection pour lui.

Bethany n’est pas du tout une femme ordinaire et comment ne pas s’attacher à elle ? C’est impossible de ne pas l’aimer. Elle possède autant de faiblesse que de force, la rendant entièrement humaine et authentique. À 23 ans, sa vie n’est pas toute rose, elle court après l’argent, la nourriture, la chaleur ; difficile de construire la famille qu’elle souhaite dans la galère qu’elle est. Elle est d’une sincérité sans failles, certes, elle ose certains non-dits par honte et c’est tout à fait compréhensible. Au début, elle manque de confiance en elle et ne veux rien espérer ; jusqu’au moment où elle s’ouvre comme une fleur en devenant une femme presque fatale. Bethany est drôle, pleine de surprises, de cicatrices ; j’ai vraiment apprécié suivre l’évolution de cette héroïne.

Que penser réellement et sincèrement de cette romance ? C’est très sympathique à lire, à relire pourrais-je dire. C’est du déjà-vu et revu, avec des petits changements, des touches personnelles de la part de l’auteur. « Fever » est similaire à « Rush », donc l’originalité n’est guère présente. Par contre, de là à dire que c’est un copier-coller de Cinquante nuances de Grey ; ce serait un mensonge à mon sens. Le BDSM est utilisé dans cette trilogie avec douceur, sensualité et divertissement pour nos deux personnages. Les sentiments se ressentent partiellement, l’espoir de Bethany et l’obsession de Jace pour elle. Dans un passage de cette œuvre, le sourire ne m’a pas quitté, donnant une nuance d’humour et de joie intense. Il n’y a pas de mystère, juste de temps en temps des rebondissements étonnants. Ce n’est pas gênant, la romance est un genre où le suspense n’est pas primordial. La relation entre Jace et Bethany se crée en un clin d’œil, l’attirance entre eux est très forte ; cependant, je suis déçue par l’absence de séduction.

Maya Banks est une experte, à l’heure actuelle, du genre érotique, et elle écrit des scènes parfaites dans ce style-là ; harmonieuses et d’une délicatesse intense. Sa plume est envoûtante, néanmoins, dans ce deuxième volume les dialogues sont pour la plupart mièvres et manque d’intérêt. Le changement de narrateur durant l’histoire applique un rythme positif et équilibré. Dans ce tome, les mots vulgaires se comptent sur les doigts d’une main, pourtant on demeure dans un univers de BDSM, ainsi, je me sens induite en erreur et étonnée.

Ma conclusion est de ce fait ni exceptionnelle ni mauvaise. Une lecture plaisante, s’imposant à la suite du premier volume, mais étant moins captivante que celui-ci. Des dialogues et péripéties pour juste remplir des vides, le tout se présente sur une couche de sentiment mi-sincère mi-superficiel. Nos deux personnages, Jace et Bethany ; détiennent des défauts, des faiblesses, du courage et des valeurs, ils restent tout au long de l’histoire eux-mêmes et parallèlement ils s’adaptent l’un à l’autre. Un roman sans suspense, dévoilant des émotions brèves et une intrigue bouleversante, mais mal exploité. Maya Banks enrichit de plus en plus le style érotique, grâce à sa manière d’installer sensualité et potentiellement obscénité, cela s’accorde parfaitement, illuminant ce « genre » devenu quelconque.

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