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Par Pierre Bordage, je ne suis jamais déçue.
Après avoir dévoré il y a quelques années la trilogie des Guerriers du silence, je continue sur les traces de l’auteur avec Abzalon.
Ici, nous nous retrouvons face à une planète gangrenée au nord par un gouvernement totalitaire, expansionniste et dévoreur des ressources naturelles et au sud, par des dévots, pratiquants d’une religion « pacifiste » et polygame mais violente et hypocrite envers ses membres féminins.
Contraints d’embarquer sur un vaisseau en quête d’une nouvelle planète, 10 000 des pires criminels du nord et 10 000 pratiquants du sud se retrouvent à voguer ensemble dans l’espace, d’abord séparés en deux zones distinctes. Mais très vite, la frontière s’effondre.
Beaucoup de choses à dire sur ce super roman de science-fiction. J’ai en apprécié les personnages, profondément humains mais chacun torturés à leur manière et de prime abord, que tout sépare. Le space opéra fonctionne ici à la perfection. Les thématiques du voyage dans l’espace sans retour possible, la critique des religions, la cohabitation et de la tendance des êtres humains à détruire leur propre habitat sont des thèmes qui me sont chers et qui sont habillement décrits et expliqués par l’auteur. J’ai également apprécié la mise en scène que fait Bordage des pires aspects de l’humanité notamment les prisonniers embarquant sur le vaisseau (qui proviennent de la pire prison de la planète dont conditions de survie y sont tout bonnement terrifiantes).
La place qui est laissée aux femmes dans le roman est également intéressante, avec des protagonistes qui s’affranchissent de leur condition pour devenir maîtresses de leurs destinées, quel qu’en soit le prix.
Bordage met également l’accent sur les dérives de l’intégrisme religieux qui aboutit ici au contrôle des corps (celui des femmes) mais également au contrôle des autres populations, ou du moins la volonté de contrôle.
Le récit est riche et complexe et les 500 pages se lisent d’une traite, malgré une histoire qui s’étend sur plusieurs siècles.
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