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– Quelle heure est-il ?!
Noah se retourne paresseusement et jette un œil à la montre posée sur son chevet.
– Dix heures.
– Merde, Thomas !
Je bondis hors du lit et remets mon pyjama à toute vitesse, observée par le canon, encore à moitié endormi, redressé sur sa tête de lit.
– Tu ne peux pas me retenir aussi longtemps ! Thomas va se douter de quelque chose !crié-je presque, désespérée.
J'enfile mes baskets, et l’expression que le visage de Noah arbore me fait froid dans le dos.
– Ça c'est ton problème. T'es assez futée et assez motivée par la peur que je lui envoie les photos pour te démerder et te trouver une bonne excuse.
Je m'immobilise, choquée.
Le vrai visage de Noah refait surface. Cet homme mauvais, mesquin et sans scrupule...
Il avait pourtant été si... différent, cette nuit. Et cette petite confession sur l'oreiller,qu'est-ce qu'elle signifie, au juste? Je sais pourtant ce qu'il lui en coûte de parler de sa vie privée. Mais je ne m'attarde pas, il faut absolument que je rentre chez moi. Je m’enfuis sans le saluer, et une fois dans mon véhicule, vérifie mon téléphone. Trois appels de Thomas... évidemment. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Il faut que je me trouve un alibi, c'est le seul moyen que j'ai de ne pas éveiller ses soupçons. Mais qui accepterait de me couvrir sans me demander des explications ? Et sans me juger, surtout ! Aida, c'est impossible. Chris se douterait immédiatement que Noah est en cause, et Marjo me reprocherait de tromper mon fiancé... avec Noah
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...Je me construis une façade et un personnage destiné plaire à mon fiancé. Destiné à cacher celle qui s'est battue pour l'équilibre des siens pendant des années..
Ce soir, mes cheveux sont bouclés, ramassés en un chignon bas, assez lâche. Je porte un chemisier en soie ivoire, sous une jupe crayon rouge. Mes boucles dorées encadrent parfaitement mon visage et mes joues sont naturellement rosies par l'émotion. Par la brûlure du regard de Noah, tantôt inexpressif, tantôt rouge de colère. Dans cette pièce, je me sens terriblement seule. Je les entends en bruit de fond, s'amuser et discuter gaiement, sans doute de la vidéo de mon ami. Mais aucun ne se soucie de ce que je ressens, lorsque cet enfoiré de Nate se fout sans retenue de ma relation avec Thomas. Je sais qu'ils pensent tous tout bas ce qu'il a lancé tout haut. Mais s'ils savaient que, frustrée, j'ai craqué dans les bras de Noah, ils ne me le pardonneraient pas non plus...
Soudain, j'entends la poignée grincer et je vois, à travers la glace, la porte s'ouvrir.
Noah ne semble pas surpris de me voir là. Il s'avance et referme derrière lui, lentement. Cette fois, son visage est crispé, il ne semble pas content du tout. Je suis son reflet dans le miroir, et mon cœur bat plus vite à l'idée que nous soyons tous les deux isolés. Il s'approche doucement et, lorsque nous ne sommes séparés plus que par quelques centimètres, m'attrape les hanches et me tire vers lui. Surprise, je tente de me retourner afin de le repousser, mais il tient fermement mon dos contre son torse.
– Noah... lâché-je en suffocant presque.
Son souffle caresse le lobe de mon oreille, provoquant un frisson qui me traverse l'échine.
– C'était quoi, ça ? me marmonne-t-il à l'oreille.
Je ne comprends pas tout de suite de quoi il veut parler, le cerveau en surchauffe en raison de notre proximité.
– Tu as aimé qu'il t'embrasse ? gronde-t-il.
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