Ajouter un extrait
Liste des extraits
Je frappai à la porte du bureau.
- Entre, Anita.
Comment avait-il su que c'était moi ?
Jean-Claude consultait des colonnes de chiffres dans un antique registre aux pages jaunies et à l'encre délavée, qui n'aurait pas déparé, une veille de Noël, entre les mains de Bob Cratchit, le héros de Dickens.
- Qu'ai-je fait pour mériter deux visites en une seule nuit ?
Je me traitai mentalement d'idiote. Alors que je passais une grande partie de mon temps à l'éviter, j'allais lui demander de m'accompagner pendant une enquête ? Mais sa ferait une pierre deux coups. Primo, Jean-Claude serait tout content. Secundo, si Gaynor s'en prenait à lui, je ne donnais pas cher de sa peau.
Et Jean-Claude m'avait fait la même chose quelques semaines auparavant... Il m'avait choisie comme champion pour affronter un monstre qui avait déjà tué trois maîtres vampires. Et il avait parié que j'aurais le dessus sur Nikolaos. Avec raison, mais de justesse. J'étais ravie de lui retourner la politesse.
- Vous voudriez m'accompagner à la Côtelette ?
Il sursauta.
- Pour quoi faire ?
- Je dois interroger une prostituée. J'ai besoin de renforts.
- Toi ?
- Disons qu'il me faut quelqu'un qui ait l'air plus impressionnant que moi. Vous feriez l'affaire.
Il eut un sourire béat.
Afficher en entierJe m'agenouillai et fourrai mon gros calibre dans l'entrejambe de Seymour. Il se figea
- Ne bouge pas, ou je te servirai tes burnes sur un plateau.
Ronnie enfonça son coude dans le plexus solaire de Gras-du-Bide, qui se plia en deux. Elle en profita pour lui filer un coup de genou dans la figure. Du sang jaillit de son nez, et il tituba. Elle se jeta sur lui pour le frapper à la tempe. Pendant qu'il s'effondrait, elle lui arracha son 22.
Je réprimai le "Bien joué, Ronnie!" qui me brûlait les lèvres. Nous aurions le temps de nous congratuler plus tard.
- Dis à ton copain de na ps bouger, Seymour, ou j'appuie sur la détente.
- Ne bouge pas , Pete...
- Ronnie, tu veux bien débarrasser Seymour de son flingue?
Curieusement il se laissa faire sans protester.
- C'est bon, Anita.
Je ne levai pas les yeux vers Ronnie, sûre que je pouvais lui faire confiance. chacune son boulot.
- Seymour, ce flingue est un 38 SP à deux coups. Il peut contenir une grande variété de munitions : du calibre 22, du 44 ou du 357 Magnum.
Un mensonge! Ma version allégée n'allait pas au-delà du 38 mais, à moins d'être spécialiste en balistique, il ne pouvait pas le savoir.
- 44 ou 357, et tu peux dire adieux à tes bijoux de famille. Avec du 22, un bon chirurgien réussira peut-être à te les sauver. Pour citer ce bon vieil inspecteur Harry : "Tu te sens veinard, aujourd'hui?"
- Qu'est-ce que vous voulez? couina-t-il.
- Qui vous a engagés?
- Je ne peux pas répondre. Il nous tuerait.
- Le 357 Magnum fait de très gros trous, Seymour.
- Ne lui dis rien! ordonna Pete.
- Ronnie, s'il ouvre encore la bouche, tu lui fais sauter un genou.
- Volontiers.
Je me demandai si elle en serait capable.
Afficher en entier— Deux jours, oui... Le crime ne remonte pas si loin. Sinon, le sang aurait séché. Donc je suppose que la rigidité cadavérique ne s’est pas encore installée, et que la créature est passée ici il y a moins de huit heures.
— Pas mal. Que penses-tu de ça ?
Il secoua la moitié de cage thoracique, et le sein tremblota comme un petit tas de gelée de groseille.
Je déglutis. Je voulais gagner ce pari.
— Je ne sais pas encore. Aide-moi à le retourner.
Il me sembla qu’il pâlissait légèrement.
— Pas de problème.
Les trois autres nous observaient. Je ne les blâmais pas. C’était plus divertissant que de penser à ce qui avait dû arriver dans cette pièce.
Je laissai Merlioni empoigner le sein. Je me suis toujours demandé si les hormones des mâles sont obtuses au point de leur faire considérer que tous les seins se valent. Vivants ou morts, tièdes ou froids. En le voyant devenir verdâtre, je conclus que non.
Afficher en entier- Je voudrais que vous arrêtiez de faire ça.
- De faire quoi?
- M'embrumer l'esprit pour que je ne vous voie pas bouger.
- J'ai renoncé à une grande partie de mon pouvoir sur toi en te faisant deux marques. Tu ne peux pas m'en vouloir de pratiquer le seul qui me reste. Il ne faudrait surtout pas que tu perdes de vue qui je suis...
Je le fixai sans ciller.
- Je n'oublie jamais que vous êtes un mort-vivant, Jean-Claude.
Une expression indéchiffrable dansa sur son visage. Ça aurait pu être de la douleur...
- Je le vois dans tes yeux, dit-il sur un ton qui n'était plus séducteur, mais presque humain. Ils sont le miroir le plus limpide que je connaisse, ma petite. Chaque fois que je me fais des illusions ou que je commence à me leurrer sur ma véritable nature... tes yeux me rappellent la réalité.
Que voulait-il que je réponde? «Désolée, j'essaierai de plus penser au fait que vous êtes un vampire»?
- Alors, pourquoi tenez-vous à me fréquenter?
- Si Nikolaos avait disposé d'un tel miroir, elle ne serait peut-être pas devenue un monstre pareil.
Afficher en entierJe déteste qu'on se paye ma tête. La colère balaye la peur. J'aime bien cette émotion, elle me rend courageuse et stupide.
Anita Blake
Afficher en entierJe suis une réanimatrice. L'Exécutrice. Et maintenant, je sais que je suis quelque chose d'autre. Ce que grand-mère Flores redoutait le plus.
Une ncromancienne! Les morts sont ma spécialité.
Afficher en entier- Allez vous faire foutre!
- Je viens de te le proposer. Il faudrait savoir ce que tu veux.
Afficher en entierIl y a des moments où le sens de l’humour est la seule chose qui vous empêche de basculer dans la folie.
Afficher en entier- Tu es vraiment exaspérante. Que vais-je faire de toi?
- M'oublier.
J'étais sérieuse. En ce moment, c'était un de mes souhaits les plus chers.
Son visage se ferma comme si quelqu'un venait d'actionner un interrupteur.
- Trop de mes fidèles savent que tu es ma servante humaine, ma petite. Te contrôler m'aidera à consolider mon pouvoir.
Il semblait presque le regretter d'avance.
- Comment ça, me contrôler?
Mon estomac était noué. Si Jean-Claude ne me faisait pas mourir de peur, il allait au minimum me flanquer un ulcère.
- Tu es ma servante humaine. Tu dois te comporter comme telle.
- Je ne suis pas votre servante.
- Bien sûr que si, ma petite.
Afficher en entierSelon moi, les poissons sont de merveilleux animaux domestiques. Pas besoin de les promener, de ranger derrière eux ou de leur apprendre la propreté. Il suffit de nettoyer leur aquarium de temps en temps, de les nourrir, et ils se fichent que vous fassiez ou non des heures supplémentaires. La cafetière répandait une bonne odeur dans l’appartement. Je m’assis à ma minuscule table de cuisine pour siroter mon colombien noir et brûlant. Je garde toujours un paquet de grains au frigo, pour le moudre en fonction de mes besoins. J’apprécie le vrai café, même si je suis capable d’avaler n’importe quel jus de chaussette en cas de nécessité. Quelqu’un sonna à la porte. Je sursautai et renversai ma tasse. Nerveuse, moi ? Je posai mon flingue sur la table avant d’aller ouvrir. Conclusion, je ne suis pas parano. Juste très prudente
Afficher en entier