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C'était la première fois que je voyais ma mère comme une personne, pas seulement comme ma mère.
Afficher en entier- Tu as fait d'autres mauvais rêves ?
- J'en fait toujours.
- Même quand tu n'es pas malade ?
- Oui.
Il se tenait dans l'encadrement de la porte. Il s'est tourné face à moi.
- Dans tes rêves, tu es toujours perdu ?
- Dans la plupart, oui.
- Et tu essaie de me retrouver ?
- Je crois que j'essaie surtout de me trouver, papa.
C'était étrange de lui parler sincèrement. Cela me faisait un peut peur. Je ne savais pas comment lui dire ce que je ressentais. J'ai haussé les épaules d'un air de dire : C'est pas grave.
- Je suis désolé d'être si distant, a dit mon père.
- C'est rien.
- Non, ce n'est pas rien.
Afficher en entierJ'étais plus dur que Dante. Je crois que j'avais essayé de le lui cacher parce que je voulais qu'il m'aime bien. Maintenant, il le savait, et cela m'inquiétait. Mais peut-être apprécierait-il ce trait de caractère autant que moi j'aimais qu'il soit doux.
Afficher en entierJ'ai pouffé de rire. Je me suis dit que l'une de mes fonctions dans la vie était de rire aux blagues de Dante.
Afficher en entierJ'ai secoué la tête.
- C'est un jeu, Dante.
- Et alors ? Quand tu joues, tu ne vaux pas être précis, Ari ?
- Ce n'est qu'un jeu...
- C'est notre version du lancer de javelot, n'est ce pas ?
- En quelque sorte.
- On mesure précisément la distance parcourue par le javelot, non ?
- Oui, mais c'est un vrai sport.
- Ca aussi ! J'existe, tu existe, les chaussures et la rue aussi. Nous sommes réels !
- Mais ce n'est pas marrant s'il faut tout mesurer. Ce qui est sympa, c'est de lancer.
- Non, c'est le jeu dans sons ensemble qui est marrant.
Afficher en entierUn jours, en fin d'après-midi, Dante est venu se présenter à mes parents. Qui fait des trucs pareils ?
- Je suis Dante Quintana.
- Il m'a appris à nager.
Je ne sais pas pourquoi mais j'avais besoin de le confesser à mes parents.
Afficher en entierDante m'a tendu un livre de poésie.
- Lis ça.
Je n'avais jamais lu de poèmes et je n'étais pas sûr d'en avoir envie. Je l'ai regardé d'un air ahuri.
- C'est de la poésie. Ca ne vas pas te tuer.
- Et si ça arrive ? Imagine les titres des journaux : "Un garçon meurt d'ennui".
Afficher en entierJ'étais plus sombre également, et je ne parle pas seulement de nos couleurs de peau.
Selon lui, j'avais une vision tragique de la vie.
- C'est pour ça que tu aime spiderman.
- Je suis juste plus Mexicain que toi. Les Mexicains sont tristes.
- Peut être.
- Toi, tu es l'Américain optimiste.
- C'est une insulte ?
- Possible.
Nous avons ri. Nous passions notre temps à rire.
Afficher en entierJe ne me souviens pas d'avoir gagné un seul débat contre lui. Il argumentait mieux que moi. C'était un meilleurs lecteur aussi. C'est pour lui que j'ai lu Conrad. Quand j'ai eu fini, je lui ai dit que j'avais détesté.
- A part pour une chose. Conrad a raison : ce monde est cruel.
- Le tien peut-être, Ari, pas le mien.
- Ouais, ouais.
- Ouais, ouais.
En fait je lui avais menti. J'avais adoré le livre. J'avais trouvé que c'était la plus belle oeuvre que j'avais jamais lue.
Afficher en entierQue faire à la piscine quand on ne sait pas nager ? Apprendre, je suppose. Je ne savais que flotter. J'ignore comment, mais j'avais réussi à mettre en pratique un principe de physique fondamentale. Et le plus beau, c'est que j'avais fait cette découverte tout seul.
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