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Tous les livres de Antonio Lobo Antunes

'Je ne t'ai pas vu hier à Babylone' présente, de 'minuit' à 'cinq heures du matin', le soliloque de plusieurs personnages. Tous sont liés par leur connaissance du personnage principal, un ancien agent de la police politique de Salazar, spécialisé dans les liquidations et les tortures d'opposants au régime. Parmi eux, le mari de sa maîtresse qu'il aurait tué. Trente ans après ce crime, il semble craindre que des amis de la victime le cherchent pour se venger. Sa parole, faite de souvenirs et d'évocations liées à la peur de cette confrontation, s'apparente à un cauchemar plus ou moins éveillé, à tel point qu'il pourrait avoir tout inventé. Différents scénarios se dessinent dans son discours et celui des autres personnages qui peuplent le roman, sa maîtresse, dont la fille s'est pendue après le meurtre de son père, sa femme, dont il n'a pas voulu d'enfant, qui ne se remet pas d'un avortement auquel il l'a contrainte, sa soeur, le seul être pour qui il semble éprouver quelque tendresse...

Dans ces " Chroniques " écrites au fil des dernières années, Antonio Lobo Antunes introduit son lecteur dans les antichambres de ses grands romans, en évoquant avec tendresse et ironie son enfance et sa jeunesse dans les faubourgs d'une Lisbonne salazariste, ses aïeux austères, ses tantes bigotes, les idoles sportives de son adolescence, ses échecs amoureux, ses débuts dans l'écriture, sa solitude... Autant de fables et de paraboles qui ont les propriétés et les charmes des maquettes d'un édifice, en ce sens qu'elles nous permettent d'apprécier sous d'autres angles l'œuvre et le talent de ce grand romancier.

Si vous avez du Portugal l'image un peu irréelle d'un pays noyé de brumes atlantiques, un pays où l'on module son mal de vivre, sa saudade au rythme torturé et virtuose du fado, la prose torrentielle d'Antônio Lobo Antunes risque de faire sur vous l'effet d'un électrochoc. Amateurs d'épure, de littérature écrite au cordeau, d'histoires idylliques et d'amours admirables, s'abstenir. [...] On ne balaie pas des siècles d'oppression et de privilèges, on ne fait pas s'effondrer des murailles de silence avec quelques jolies phrases pleines d'opprobre et de sévérité. Lobo Antunes : la vigueur salutaire d'une littérature coup de poing.

Contre les berges de Lisbonne, l'histoire jette ses héros en vrac. Poètes, navigateurs ou colons déchus de l'Angola indépendante, ils apportent, venus de plusieurs siècles, l'image du déclin qu'ils ont vécu : celui de l'empire par deux fois brisé - en 1578 avec la domination espagnole et en 1975 avec la fin des colonies d'Afrique. Rien de plus furieusement baroque que cette traversée de l'histoire portugaise où Vasco de Gama, Luis de Camoëns, ressuscités des Lusiades ou d'ailleurs, se perdent, arbitrairement défigurés, dans le Lisbonne d'aujourd'hui qu'ils ne reconnaissent plus. Et Luis sillonne l'histoire et la ville sans lâcher le cercueil où pourrit le corps de son père, signe d'un présent toujours en mal de ses racines. Car dans cette civilisation occidentale en pleine déchéance, on espère encore le retour des caravelles.

La mission des fonctionnaires paraissait simple: quitter Lisbonne pour L'Angola et récupérer une cargaison de diamants. Mais l'ancienne colonie portugaise, ravagée par la guerre, a sombré dans le chaos et est tombée aux mains d'une poignée d'individus qui attisent Les haines. Sur cette terre de cauchemars, Les missions ne sont jamais simples et toujours mortelles.

Dormir accompagné vient poursuivre et clore le Livre de chroniques. Dans ce second volet, on retrouve donc les courtes fictions qu'Antonio Lobo Antunes a écrites au fil des années. Dans un style à la fois burlesque et poétique, l'auteur mêle les réminiscences autobiographiques aux tableaux de Lisbonne, évoque ses obsessions, le régime salazariste qui imposa son joug au Portugal, et revient sur ses aïeux et certains de ses compatriotes... Avec une certaine nostalgie parfois, mais aussi un regard amusé, ironique, féroce même, Antonio Lobo Antunes croque de situations et des personnages et fouille les labyrinthes de sa mémoire.

Dans ce chef-d'œuvre de la mémoire, mêlant - souvent dans une même phrase - passés, présents, avenirs de ceux et celles qui l'entourent, Rui S. nous mène vers son suicide annoncé. Pour cet homme brisé qui estime avoir raté sa vie, mariages, paternité, engagement politique, position sociale et professionnelle n'ont été que des échecs successifs.

Les oiseaux, un rêve d'enfance resté omniprésent durant toute son existence, constituent les seuls souvenirs heureux qu'il parvienne à maintenir vivants et qui l'accompagneront jusque dans la mort.

Entre illusion, poésie et satire, Antonio Lobo Antunes, qui veut faire d'Explication des oiseaux, son hommage combien magnifique à Fellini, s'impose comme un très grand écrivain européen.

Constitué comme une vaste symphonie où s'élèvent et se répondent les voix de nombreux personnages, L'Ordre naturel des choses nous projette au cœur de la part la plus sombre de l'homme : ses hantises et ses attentes, ses souvenirs et ses rêves, ses vérités inavouées et ses culpabilités historiques, jusqu'aux frontières de la folie. Avec ce roman, on retrouve toute l'atmosphère des récits d'António Lobo Antunes : une superbe évocation du Portugal et tout particulièrement de Lisbonne, un mélange de réalisme cru et d'onirisme, de fatalisme et de fantaisie, une imbrication d'itinéraires individuels où se mêlent les dérives imaginaires les plus extrêmes, non sans l'ironie et l'humour grinçant chers à l'auteur.

Un adolescent se meurt, victime d'une overdose. A son chevet d'hôpital, lors de son agonie, se succèdent son père, sa mère, depuis longtemps séparés, sa tante, le médecin et les infirmières. Depuis son coma, Nuno les observe s'agiter autour de lui. Des souvenirs heureux, et symboliques, traversent son délire, comme lorsque son père l'emmenait faire de la balançoire (... ) Avec ce roman, Antonio Lobo Antunes conclue une trilogie commencée avec Le Traité des passions de l'âme et poursuivie avec L'Ordre naturel des choses. Un des romans les plus psychanalytiques de l'auteur, qui entrelace ici ses obsessions préférées: l'enfance, la maladie, la famille, Lisbonne, la mort.

Chopin est un poulet, La conséquence des feux rouges, Théorie et pratique des dimanches… Ces chroniques sont de courtes fictions au style à la fois burlesque et poétique. À travers des fragments de vie, António Lobo Antunes jette un regard acéré et ironique sur le Portugal de Salazar, les hommes politiques, l'Église, la bourgeoisie. Il raconte aussi son enfance, ses rêves, sa famille, ses échecs amoureux et les dernières années de sa vie, empreintes de solitude et vouées à l’écriture.

Une parfaite entrée en matière pour tous ceux qui ne connaissent pas encore les grands romans d'António Lobo Antunes.

Un dimanche de Pâques. Il pleut sans discontinuer sur Lisbonne. Une femme se meurt, veillée par ses enfants qui s'entredéchirent. Tour à tour, ils se remémorent les heures fastes de leur histoire, lorsque l'élevage de taureaux de combat faisait la fierté et la prospérité de la famille des Marques. Mais ils sondent aussi les recoins les plus sombres de leurs existences. Francisco, João, Ana, Beatriz et Mercília, la vieille servante : tous font entendre leurs craintes, leurs regrets et leurs rancœurs au fil d'un récit bâti sur le rythme d'une corrida, dans l'attente de l'infaillible coup de grâce.

Le " cul de Judas ", c'est le bourbier angolais dans lequel s'enferra l'armée coloniale portugaise au début des années 1970. Cette guerre est ici au centre du récit, un torrentiel monologue intérieur du narrateur, ancien médecin aux armées revenu détruit d'Angola, qui raconte son enfer à une inconnue, tout au long d'une nuit de beuverie. Face à la misère des peuples, au désarroi des esprits, à la bêtise de la hiérarchie, à la souffrance des corps, l'officier se réfugie dans l'évocation d'une épouse à la fois chérie et trahie, dont on ne saura rien sinon qu'elle personnifie peut-être Lisbonne. " Ce que je voudrais, ce n'est pas qu'on me lise, mais qu'on vive le livre. Mon but, c'est de faire en sorte que les mots signifient ces émotions. " Le théâtre apparaît comme un catalyseur évident de la beauté et de la densité de la prose de Lobo Antunes, ce à quoi s'est attelé François Duval avec sa Compagnie Fortune Carrée dans cette adaptation.

"Nous avons fini par aimer l'Afrique avec la passion du malade pour sa maladie." Depuis que Carlos, Clarisse et Rui ont quitté l'Angola, le murmure des tournesols a cessé de les bercer. Leur mère est restée seule dans la plantation familiale. Quinze ans les séparent de l'Afrique, et leur attachement viscéral la terre de leur enfance est troublé par la violence de la décolonisation. L'identité se perd sur les chemins de l'exil.

Carlos attend, en présence de la bidonvillaine, son épouse. dans son misérable appartement de Lisbonne. Son frère et sa soeur viendront-ils ?

A travers les monologues alternés d'une mère et de ses trois enfants, derniers rejetons déchus d'une riche lignée de colons portugais en Angola, ce roman dresse le sombre bilan d'un processus historique d'avilissement d'une catégorie d'êtres humains, sur quoi reposaient les fastes d'une société féodale de planteurs. Au fil d'évocations tragiques et de scènes bouffonnes, entrelaçant l'atmosphère d'un pays déchiré par la guerre et celle des temps de la prospérité coloniale, ces personnages explorent les plis et les replis de leur mémoire, dévoilent les arcanes de leurs vies antérieures, plongent dans les lointains douloureux de leur conscience, là où le vent de leur identité se désagrège, là où la déflagration du souffle dans leurs corps se fait cri. Autant de personnages qui, minés par la folie à force de vire à contre-destin, resteront écartelés entre leur attachement ombilical à l'Afrique de leur enfance et la honte d'admettre que cette Afrique de rêve recouvrait un effroyable cauchemar.

À Lisbonne, un policier a reçu pour mission de neutraliser les « actes anti-sociaux » d’une bande d’adolescents dont la base de repli se situe dans le quartier du Premier Mai. Dans le rapport destiné à sa hiérarchie, il mêle des appréciations personnelles et politiques, des confidences plus intimes. Au fil des chapitres, une vingtaine de voix se succèdent et plongent le lecteur dans cette cité du Premier Mai délabrée, ravagée par les problèmes sociaux.

Au Portugal, un homme brutal et sans vergogne parvient à bâtir une vaste propriété agricole. En patriarche despotique, il mène la vie dure à tous ceux qui s'affairent à son domaine : les paysans soumis comme des bêtes ; les bonnes contraintes de se plier à tous ses caprices ; jusqu'aux membres de sa famille qu'il méprise. Et après la splendeur des débuts, le domaine, à l'image de ses occupants, dépérit peu à peu. Depuis l'asile où il est interné pour autisme, " l'idiot ", l'un de ses petit-fils, raconte, entend et se rappelle...

Quatre femmes sont au centre de ce roman. Domestique, maîtresse, épouse ou veuve, elles vivent dans l'ombre d'hommes qui ont participé au régime dictatorial en place au Portugal jusqu'en 1974. Epargnés par la Révolution des Œillets qui libéra le pays, ces " crocodiles " sont prêts à tout pour abattre la démocratie naissante. Leurs femmes, témoins des complots et attentats organisés, sont condamnées au silence. Mais dans leurs monologues intérieurs, elles peuvent enfin prendre la parole, brasser les faits et les émotions, décrire leur condition, la survivance de la haine, la médiocrité des consciences, l'enfance perdue... Le chœur de ces quatre femmes retrace l'envers de l'histoire du Portugal et Antonio Lobo Antunes nous livre ainsi un époustouflant requiem. " J'ai décidé de ne faire un livre qu'avec des femmes. Après la révolution, il y a eu un climat de guerre civile. Un mouvement d'extrême droite a tué beaucoup de gens, notamment le Premier ministre Sa Carneiro. Pendant un an, ce mouvement a été dirigé par l'ex-président Spinola. Je raconte cette période vue par les femmes de ces personnages masculins, les "crocodiles", ces femmes à qui on ne disait pas tout. Ce sont des choses supposées, devinées, qui sont évoquées par ces épouses, ces maîtresses, ces veuves. Cela permet plusieurs registres. C'est un beau défi de ne prendre que des femmes. L'une est sourde, l'autre a un cancer, une autre est très grosse. Les crocodiles, ça vient d'un texte de Tchouang-tseu où il exhorte ces bêtes-là. " Antonio Lobo Antunes, 1998

C'est de son " douloureux apprentissage consistant à être vivant " dont nous parle Antonio Lobo Antunes dans ce premier roman. Dans ces pages, le narrateur ne sait plus s'il est bien le psychiatre de l'établissement dont il décrit les pensionnaires avec une perspicacité impitoyable, ou l'un des malades qui y naviguent... De retour de la guerre d'Angola, il a été profondément marqué par les atrocités qu'il y a vues. Le Portugal vit encore sous le joug de la dictature salazariste et de sa police secrète. Il a quitté son épouse - qu'il a aimée passionnément, qu'il aime toujours. Il se néglige, erre la nuit dans les casinos de banlieue, participe trois fois par semaine à une analyse de groupe dont l'efficacité lui semble improbable. Tout le révolte, le bouleverse, l'atteint. Sa conscience torturée ne trouve des moments de répit que dans les instants qu'il passe avec ses filles, lorsqu'il les emmène au cirque et que le monde réel s'abolit pour laisser place à la beauté des contorsionnistes et des saltimbanques... Dans ce livre communiquent le dédale intérieur de l'écrivain et le labyrinthe de l'asile, mais aussi les théâtres de la guerre privée ou collective, le magma intime des souvenirs de l'enfance et le tableau de toute la société lisboète des années 80. Le regard critique avec lequel il contemple le monde, Antonio Lobo Antunes trouve pour l'exprimer des formules pleines d'humour noir, des comparaisons baroques, servies par une imagination et une originalité rares.

Un jour et une nuit de voyage en voiture mènent un homme du sud du Portugal jusqu'à Lisbonne, où il travaille dans un service psychiatrique. Durant ce trajet, les souvenirs se mêlent aux visions et déforment sa perception du monde. La mémoire empiète sur le réel, le passé et le présent sont incertains, les images se superposent, et l'univers du narrateur paraît basculer dans la folie des malades qui l'entourent. Entre les dérives de son imagination et les délires de ses patients, entre les cauchemars atroces de la guerre d'Angola et l'univers concentrationnaire de l'hôpital, le narrateur de Connaissance de l'enfer brosse un tableau cruel de l'institution psychiatrique, et dresse un féroce réquisitoire contre les guerres coloniales qui ont traumatisé toute une génération de portugais.

" C'est l'épaisseur humaine de ce récit éminemment subjectif - écrit par un écorché vif à cheval entre deux mondes, celui des bourreaux, qu'il dénonce mais auquel il appartient, et celui des victimes, dont il partage la souffrance - qui donne son intensité au roman. Les différents enfers traversés par le narrateur, et qui se disputent sa conscience tourmentée, sont tour à tour celui de la colonisation et de la guerre, celui du monde terrible de l'hôpital psychiatrique, celui d'une société injuste et absurde, qui n'a pas su tenir les promesses de la révolution. Mais, dans ce livre, l'enfer, ce n'est pas seulement les autres ; il est aussi, il est surtout le fait de cette attaque insidieuse qui s'empare soudain et impitoyablement des êtres les plus fragiles. "

Nous sommes en 1975, la révolution des Oeillets a transformé la société portugaise. Au chevet d'un mourant une famille se réunit, incarnation de la bourgeoisie aisée, qui a largement profité de la dictature de Salazar, et se prépare aujourd'hui à l'exil. Tous se détestent, se dépouillent de leurs héritages, se déchirent sous l'oeil vigilant d'une figure tutélaire : le grand-père agonisant. D'un côté les pauvres d'esprit et les victimes, de l'autre les maîtres épris d'argent, de sexe et de pouvoir.

Dans ce grand roman, parmi les plus sombres d'Antonio Lobo Antunes, les discours s'entrecroisent au sein d'un univers en décomposition où, entre sourire et rire jaune, chacun passe d'un monde à un autre et, parfois, de la vie à la mort.

Comme souvent chez António Lobo Antunes, les discours parallèles se superposent. Très vite, il est clair que chacun ne s'adresse qu'à soi-même, dans l'évocation solitaire et obsédante de ses souvenirs les plus marquants et les plus secrets, réveillés par des photos, des confidences, une visite ou par le simple besoin d'inventer des histoires pour tromper son ennui. Car si l'auteur du livre est bien António Lobo Antunes, il délègue à l'un de ses personnages le soin de créer les autres. En l'occurrence, c'est une ancienne couturière qui assemble les différents morceaux de ces " vies minuscules " sur sa machine à coudre/à écrire. Cette vieille femme à l'existence difficile, sujette à des hallucinations, donne le ton à un livre centré sur les carences affectives qui touchent tous les protagonistes, avec leur singularité, qu'ils soient parents, enfants ou amants. L'on pourrait même les résumer par les mots de la Carmen de Bizet : si tu ne m'aimes pas je t'aime... et si je t'aime pauvre de moi.

Ces lettres furent écrites par un homme de 28 ans, le jeune Antonio Lobo Antunes, tout juste diplômé de médecine, envoyé en Angola entre 1971 et 1973. Isolé de tout et de tous durant deux ans de guerre coloniale, c'est dans le cadre privé de sa relation avec sa femme qu'il les rédigea, sans penser qu'un jour elles seraient publiées. Elles se présentent à la fois comme le journal de bord d'un médecin hanté par le désir de construire une œuvre littéraire et un document sur le quotidien d'une guerre aussi instable et violente qu'un ciel d'orage tropical. Elles foisonnent d'évocations de paysages africains, de portraits psychologiques des militaires et des indigènes, de poèmes et de confidences passionnées où l'auteur, met son cœur à nu. Enfin, et naturellement, ces lettres sont l'histoire d'un amour déchiré par la séparation, le journal de l'amour absent. " Ce sont les lettres d'un écrivain qui croit en sa valeur et qui ne renonce pas à le devenir. (...) Ce sont des lettres, donc. Mais classer ce livre dans le genre épistolaire serait réducteur. Car on y trouve le fil conducteur d'une narration romanesque. " (Sara Belo Luis, Jornal de Letras/Courrier International)

Dans une villa d'Estoril, ville balnéaire du Portugal, le père de Maria Clara part subir une opération à cœur ouvert. En son absence, elle s'empare de la clé du grenier défendu où ce dernier a pris l'habitude de séjourner. Et au fond des armoires, elle trouve les reliques d'une filiation ignorée... Tandis qu'elle se lance dans cette enquête généalogique, les autres membres de la famille gravitent autour d'elle : une mère désœuvrée en quête d'un amant, une grand-mère folle qui joue au casino, une sœur trop belle et insupportable... Les voix de tous les protagonistes se mêlent alors. Des voix engoncées dans les mensonges et les conventions sociales, la décadence d'une bourgeoisie nostalgique de la dictature, et prisonnières de troublants secrets de famille.

Une quête, celle de Paulo, pour retrouver un monde calciné entrevu à travers le miroir de la chambre de ses parents. Une famille dont il a été cruellement exclu. Son père, un clown à la poitrine gonflée qui, chaque soir, après son spectacle, rentre avec un amant différent. Sa mère, obsédée par le parfum des mimosas, qui se vend pour un quart de vin et l'illusion d'être caressée par un mari perdu. Que ferai-je quand tout brûle ? Un récit sur les cicatrices honteuses et douloureuses de l'enfance qui font de nous ce que l'on est : un père travesti, une mère légère, une serveuse qui rêve de dynamiter une geôle, un pauvre vieux qui, depuis sa mansarde, croit régenter le monde. Que fera-t-il quand tout brûle ? Retourner sur cette plage hantée par le cadavre de son père et, comme lui, presser le piston, fuir, ou bien écrire pour que le passé jamais ne brûle ?

Au cours d'un banquet de bataillon, quatre hommes se retrouvent dix ans après les guerres menées en Afrique sous la dictature de Salazar. Défilent les images de leur passé... Leurs vies s'enchevêtrent, marquées par le cauchemar initial de la guerre coloniale et par les naufrages qu'elle a provoqués. La nuit culminera dans le meurtre

Dans Le Manuel des inquisiteurs, le fou qui hurle ses souvenirs dans une clinique pour vieillards, un vase de nuit glissé entre ses jambes de squelette, ce fou fut un homme puissant et redouté. Un ministre. Ou tout comme. Un de ceux qui gouvernent, en secret. Un de ceux qui tuent, sans payer pour le crime. (...) I1 écrivait des discours, inaugurait des orphelinats, faisait sauter des têtes, saluait des princes anglais en visite officielle, s'achetait pour quelques mensualités une jeune fille pétrifiée de peur qu'il déguisait en épouse de notable, renversait sur la table de l'office les servantes muettes sans même prendre la peine d'ôter son chapeau de la tête, et buvait le thé en compagnie de Salazar et d'un amiral à la poitrine blindée de médailles, tout en distribuant ses conseils sur le gouvernement du monde. Mais son pouvoir fut bref.

Ces nouvelles chroniques de Lobo Antunes sont des Polaroïds qui captent l'instant perdu : les yeux vides d'une fillette réchappée d'une pluie de bombes, des cadavres sans noms trop vite oubliés, une sensation d'à-quoi-bon, la mélancolie d'une femme divorcée, un silence coruscant, l'odeur des vagues à l'instant où l'air est plus froid que l'eau, un portrait de l'artiste en jeune homme, une " recette " pour lire ses romans, la solitude à laquelle le condamne l'écriture... Des mots lâchés qui obstinément retournent en arrière pour contempler une dernière fois un immense et lumineux champ de tournesols laissé en Angola. Pour serrer encore une fois la main de son ami José Cardoso Pires survolant Lisbonne avec un verre de whisky. La main de sa grand-mère chérie qui lui offrait tous les gâteaux qu'il désirait à la pâtisserie Parafso de Benfica. La main de son grand-père bougon qui fabriquait des nuages au pied de ses vignes dans la Beira Alta...

" Me voilà assis à attendre que la chronique se décide à venir. Je n'ai jamais d'idée ; je me limite à attendre le premier mot, celui qui entraîne les autres derrière lui. [...] C'est comme chasser des antilopes sur la rive du fleuve : on reste adossé à un tronc jusqu'à ce qu'elles arrivent, en silence, sans parler. Et voilà qu'un petit bruit s'approche : la chronique, méfiante, regarde de tous côtés, avance d'un rien la patte d'une phrase, prête à se sauver à la moindre distraction, au moindre bruit. Au début, on la voit à peine, cachée dans le feuillage d'autres phrases, de romans écrits par nous ou par d'autres, de souvenirs, d'imaginations. Puis elle devient de plus en plus nette quand elle s'approche de l'eau du papier, qu'elle prend de l'assurance, et la voilà, tout entière, qui penche le cou en direction de la page, prête à boire. C'est le moment de viser soigneusement avec son stylo-bille, en cherchant un point vital, la tête, le cœur. "

69 chroniques, écrites entre 2003 et 2005 pour un journal portugais. Fragments nostalgiques, ironiques ou poétiques, qui explorent les thèmes chers à l'auteur : le temps, la mort, l'enfance, sa grand-mère adorée, sa vie de médecin militaire en Angola, quelques hommages à des figures des lettres et des arts portugais, et, bien sûr, l'écriture.

Un homme est hospitalisé à Lisbonne : dans ses viscères, une bogue ne cesse de grossir en silence, que le médecin appelle cancer. La douleur, l'opération, les traitements le plongent dans un état second. Remontent alors à la surface des souvenirs enfouis depuis toujours, qui se bousculent et s'entremêlent. Furieux contre cette mort terrible et comique qui se moque de lui dans l'obscurité, humilié par sa déchéance physique, monsieur Antunes du lit numéro onze divague dans les méandres de sa mémoire et c'est alors tout le monde de son enfance qui se rappelle à lui, avec ses sons, ses odeurs, ses visages....

Tandis que médecins et infirmières défilent à son chevet, passé et présent se télescopent, et le voilà emporté, en compagnie de défunts décidément pleins de vie, vers la source du Mondego dans la montagne sauvage, couverte de pins et d'eucalyptus. Sur ses contreforts, il revisite le bourg et la maison de ses grands-parents, la mine de wolfram et l'hôtel des Anglais... Alors que le mal aboie dans son ventre , ce passé ravivé est comme un garde-corps, le seul peut-être à pouvoir l'empêcher de tomber dans le ravin qui s'ouvre au bord de son lit d'hôpital.

Modeste employée de librairie, mère célibataire à la vie précaire, Fatima devient contre toute attente la confidente d'une vieille femme richissime qui vit recluse dans une immense maison au bord de la mer, non loin de Lisbonne. Ne commandant des livres qu'à seule fin de recevoir sa visite, Madame impose à Fatima de s'asseoir à ses côtés pendant des heures pour l'écouter raconter sa vie. Elle s'attache en particulier à se remémorer l'ascension irrésistible de son père, qui lui inspire une haine ambiguë. Ne reculant devant aucune vile manoeuvre pour faire prospérer son empire industriel et financier, celui-ci aura su s'imposer comme un personnage de premier rang, recevant têtes couronnées et puissants de ce monde pour des dîners fastueux et des parties de tennis. Pendant la guerre, il fait commerce de wolfram, en louvoyant entre les Anglais et les Allemands. Il a l'oreille du dictateur (sénile), lequel facilite ses activités dans les colonies africaines. Incapable de la moindre humanité (du moins, en apparence), il consacre toute son énergie à mépriser sa fille, son épouse, ses petits-enfants, et semble entraîné dans une fuite en avant, désirant toujours plus de richesses, toujours plus de maîtresses, conquises avec la même avidité rapace, sans que son mal de vivre en soit aucunement atténué.

Un jeune sous-lieutenant, après avoir servi en Angola pendant vingt-sept mois, rentre au pays où il ramène un tout jeune orphelin. Cet enfant noir, qui a survécu à la destruction de son village et au massacre des siens par l’armée portugaise, il va l’élever comme son propre fils. Plus de quarante ans plus tard, le vétéran et sa femme ont fait le trajet depuis Lisbonne pour rejoindre la vieille maison de famille, dans un village reculé et quasi abandonné, quelque part au pied des montagnes. Dans trois jours, conformément à la tradition, on tuera le cochon. Comme chaque année, leur fille, leur fils adoptif et son épouse, les rejoignent pour l’occasion. Dès le prologue, on apprend que ces retrouvailles connaîtront un dénouement tragique : le jour de la tue-cochon, l’animal ne sera pas le seul à se vider de son sang. Dans les vingt-trois chapitres que compte le livre, à mesure que l’on s’approche du terme fatal de ces trois journées, on entendra alternativement les voix des différents membres de la famille, tout particulièrement celles du père, que l’Angola « ne lâche pas », et de son fils adoptif. L’ancien militaire n’en finit pas de revivre les horreurs de la guerre : toutes les attentions de sa femme, pourtant elle-même forcée de se battre contre un cancer, et les séances collectives de psychothérapie à l’hôpital n’y font rien. Quant à son fils, c’est une autre guerre qu’il mène : sans cesse renvoyé à son identité de « Nègre », il est en butte à l’hostilité générale et au racisme le plus vil, y compris de la part de sa propre épouse, qui le méprise et l’humilie. Après des décennies de non-dits, de souvenirs escamotés, d’interrogations refoulées, quelles relations ces êtres peuvent-ils encore entretenir ? Dans ce nouveau livre de Lobo Antunes, poignant, brutal, violent, mais qui sait également être tendre, délicat, une fois encore chacun fait de son mieux pour sauver sa peau – et sa part d’humanité.

Cinq hommes sont liés par un pacte criminel : tous ont participé au kidnapping et à l’assassinat d’un chef d’entreprise fortuné, dont ils ont fait disparaître le corps, espérant que leur forfait reste impuni. Chacun des protagonistes évoque tour à tour le déroulement des faits, multipliant les digressions sur ses états d’âme, les mille et une misères de l’existence, égrenant souvenirs d’enfance et obsessions. « Sans corps il n’y a pas de crime », affirme l’un des assassins : parfois cependant, la vérité parvient à remonter à la surface sous des formes insoupçonnées. António Lobo Antunes nous fait pénétrer dans la maison, l’enfance, le corps, la routine des hommes, à travers sa langue éminemment personnelle, foisonnante et poétique, qui fait résonner les voix entremêlées des vivants et des morts. Une comédie humaine allant du plus sensible au plus grotesque.

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