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Toutes les séries de Julien Green

3 livres
50 lecteurs

Ce livre est le tome 1 de la trilogie Dixie qui comprend :

T1 : Les pays lointains

T2 : Les étoiles du sud

T3 : Dixie.

2 livres
3 livres

Christine - Le Voyageur sur la terre - Mont-Cinère - Léviathan (La Traversée inutile) - Adrienne Mesurat - Les Clefs de la mort - Léviathan - L'Autre sommeil - Pamphlet contre les catholiques de France (15 octobre 1924) - Suite anglaise : Samuel Johnson. William Blake, prophète. Charles Lamb. Charlotte Brontë - Un Puritain homme de lettres, Nathaniel Hawthorne. Appendices : Articles de critique - Documents.

Tous les livres de Julien Green

" J'ai étendu l'action de mon livre sur un espace de mille ans, et j'ai supposé que deux êtres spirituellement unis par une attirance invincible se retrouvent d'époque en époque, se reconnaissent et s'aiment ", écrit Julien Green.

Varouna, c'est le dieu védique, le ciel nocturne qui guette le coupable. Mais l'homme n'est pas isolé, et la destinée ne s'accomplit qu'au cours d'une longue chaîne ininterrompue qui passe de main en main à travers les siècles. Entre Hoël, le jeune garçon naufrageur des premiers temps du Pays de Galles, à l'affût des épaves et de l'amour, Hélène, la jolie Française qui vit au XVIe siècle, à l'époque des guerres de Religion, et Jeanne, la romancière dont le bonheur se lève juste à l'aube de la Grande Guerre, court cette chaîne " couverte de terre et de sang " dont seul l'amour peut rompre les anneaux...

Terre Lointaine souligne l’impression de mélancolie et de tristesse qui émane de la grande et sombre demeure: “On avait dû

périr d’ennui entre ces murs, et de tristesse et d’amour aussi”

(GREEN, 1977: 1090). Dans ce roman, on assiste au lent envahissement des êtres par l’ennui et la tristesse comme si, des murs de la demeure, se dégageait une force maléfique. Du silence et de l’incommunicabilité jailliront l’avarice et la haine, passions violentes et secrètes. L’intrigue se nourrit de la lutte sans merci que se livrent le froid et le feu: le froid de l’hiver et de l’angoisse, de l’absence d’amour, de l’avarice et de la haine et la chaleur du feu qu’Emily fait naître et cherche à entretenir malgré l’interdiction maternelle, ce feu auquel elle aspire comme un bien suprême et une victoire. Tout va se cristalliser en lui de telle sorte que le roman ne pourra s’achever que par une explosion de violence, le feu, symbole de bien-être, de confort, de bonheur et de vie, se transformant, soudain, en feu destructeur et symbole de mort. Le feu refusé deviendra objet de désir et obsession de posséder. Menacée de toute part d’être dépossédée de ce qu’elle a si ardemment souhaité, Emily se rend compte que sa vie n’a plus de sens et elle met le feu à la maison: “la logique de la passion conduit Emily à incendier “Mont-Cinère”: elle détruit ce qui lui échappe pour le posséder symboliquement. Sans doute conviendrait-il d’analyser son geste, analogue au crime du jaloux qui tue l’être aimé” (PETIT, 1972: 1115). Telle une femme capricieuse et rebelle qui s’offre éternellement sans jamais se donner, “Mont-

Cinère” ne se laissera jamais posséder!

Lorsque dans Terre Lointaine l’écrivain évoque les demeures de sa famille en Amérique, c’est encore et toujours la notion de bonheur et de protection qui revient sous sa plume. Sans même les connaître, il les aimait déjà à travers les récits de sa mère. Car son enfance se nourrit des histoires qu’elle lui racontait sur le Sud d’avant la guerre de Sécession, paradis perdu de sa jeunesse. Elle évoquait la guerre mais aussi les paysages - beaux, immenses et sauvages - et les maisons “d’une élégance un peu sévère”

où l’on donnait des réceptions d’une magnificence de légende.

Julien Green retrace sa jeunesse à Paris, dans une famille nombreuse, désordre et bohème. Il vit la Première Guerre, s'engage même à peine majeur (il parle plus poésie qu'il ne se bat), et à l'armistice, part pour l'Université de Virginie.

À son retour, âgé de 23 ans, une idée se fixe en lui : il sera écrivain. Bientôt il croise Mauriac et Gaston Gallimard, Pour Un voyageur sur la terre, il signe un contrat sans savoir le déchiffrer et demande à Cocteau de dessiner son portrait pour le frontispice. Ce sera une vraie rencontre. Ces années furent pour lui des moments de liberté totale, décrits avec un charme et un humour merveilleux. Écrits en anglais, publiés aux Etats-Unis en 1942, ces Souvenirs ont été traduits par Green lui-même, mais le texte reste inédit en France.

Pour le lecteur français, il offre un éclairage décalé, complémentaire de son Journal.

A vingt-sept ans, avec ce roman devenu un classique, Julien Green installait aux côtés d'Eugénie Grandet et d'Emma Bovary une autre inoubliable figure de femme au destin silencieusement écrasé dans l'étouffante médiocrité de la province.

Jeune et belle, Adrienne Mesurat s'étiole entre un père tyrannique et borné et une sœur plus âgée, aigrie et malade. Il suffit d'un homme croisé, d'un regard un instant saisi, pour rendre à jamais insupportable cette existence sans espoir... Du chemin qui l'emmène alors vers la tragédie la plus sombre, seul le romancier de Léviathan et de Si j'étais vous... connaît tous les détours. Il nous y conduit insensiblement, dans un récit envoûtant et comme immobile, où dès la première page, pourtant, nous pressentons et attendons l'inéluctable.

" Une image me poursuit ", écrit Julien Green en mai 1997. " C'est toujours de cette manière que m'apparaît un livre : un personnage, un paysage qui s'imposent et je ne peux commencer que lorsque j'entends le son, un peu comme un film muet qui découvrirait la parole.

Cette fois, un garçon de vingt ans tout au plus se trouve au coin d'une rue de Paris, il est immobile et soudain s'écrie "Elle est folle, cette tocante ! ".. . Me voici à mon tour dans ce que je pressens être la réponse à mon Voyageur sur la terre... A ce qu'il appelait son " roman " sont jointes ici des histoires d'époques diverses, presque toutes d'Amérique. Le dénominateur commun de tous ces récits est le style, le beau français d'un auteur dont la simplicité se colore d'humour anglo-saxon.

Morose a été l'enfance parisienne de Denis ; moroses l'appartement, les songes, le spectacle de parents désunis.

Rien n'émerge de ce passé mélancolique, hormis le souvenir de Claude, son cousin fier et dominateur, de cinq ans son aîné. Ce n'est que bien plus tard, au hasard des expériences de la vie, que la rencontre du couple ambigu que forment Remy et Andrée lui révélera qui il est, et ce que signifiait vraiment sa fascination envers Claude. L'aveu ne franchira pas des lèvres, mais Denis se sentira libéré et réconcilié avec lui-même, dans l'exploration de cet " autre sommeil " que constitue, aux yeux de Pascal, notre vie consciente. Paru en 1930, ce roman où l'auteur d'Adrienne Mesurat, Léviathan, Si j'étais vous..., affronte sa propre vérité, et une des œuvres les plus personnelles de Julien Green - et sans doute aussi l'une des plus audacieuses.

Blanche s'est tuée par amour, laissant derrière elle une petite fille de onze ans, Elizabeth.

Celle-ci s'enfuit de chez sa cousine qui l'a recueillie. Elevée chez les Lerat, un couple à la fois médiocre et charitable, elle est une jeune fille lorsque ressurgit son père, M. Edme, qui l'emmène dans sa propriété de Fontfroide où il a fondé une sorte de communauté spirituelle. Commencé dans l'enfer des passions familiales, le destin d'Elizabeth peut-il trouver là un nouveau départ et une régénération ? Parue en 1936, cette œuvre est toute entière empreinte de l' " inquiétante étrangeté " chère à la tradition du romantisme allemand.

Autour du personnage d'Elizabeth, belle et pure, gravitent des figures à la fois dérisoires et effrayantes. Il est difficile de n'être pas captivé parle climat singulier, entre réalisme poussé au noir, humour grinçant et onirisme, que parvient à créer le romancier de Si j'étais vous... et de Léviathan.

Qui n'a rêvé d'échapper à un " moi " trop connu, et le plus souvent inconfortable, pour entrer dans la peau d'un autre, qu'on s'imagine forcément plus fort et plus heureux ? Ce pouvoir est donné à Fabien. Nouveau Protée, il peut devenir qui lui plaît, corps et âme. Alors commence le grand voyage de la connaissance, car pouvoir être un autre, c'est avoir à sa disposition tous les êtres. Fabien découvre la beauté, l'intelligence, la richesse. Il peut devenir à son gré le meurtrier, le héros, le penseur, l'amoureux. Le seul domaine que son aventure lui interdit par définition, c'est l'innocence. Et Fabien mourra, redevenu lui-même, sous le poids de tant de sentiments et de destinées traversés.

Paru en 1947, Si j'étais vous... est à la fois un grand mythe romanesque à placer dans la descendance de Dr Jekill et Mr Hyde, et une réflexion tendue, douloureuse, sur l'éternelle insatisfaction de l'individu prisonnier d'un destin.

En 1944, New York, Julien Green réunit dans un registre acheté en 1921 au drugstore de son université Charlottesville tout ce qu'il avait écrit, en anglais et en français, sur son pays. Sur le plat il inscrivit Amérique et sur la tranche Mon Amérique. Certains textes furent publiés dans des journaux ou des revues. Voici un ensemble de textes français, les textes anglais, n'ayant pas été traduits par l'auteur ne seront publiés que dans leur langue aux Etats-Unis. De l'ensemble des photos prises en Amérique par Julien Green de 1920 à 1945, nous en avons choisi une de 1933, à New York.

Dans cette maison dont le nom évoque des cendres éteintes, Mont-Cinère, la jeune Emily est élevée dans le froid.

Sa mère, par peur de manquer, rogne sur tout dans la grande propriété qui a dû être superbe en des temps plus anciens. Et la vie s'écoule. La mère thésaurise pour accumuler en banque une fortune morte ; la grand-mère, prodigue en apparence, mais du bien des autres, a l'avarice du cœur et ramène tout à elle-même. Cette soif de biens matériels finit par faire de ces gens des possédés. L'avarice devient contagieuse comme une maladie honteuse.

L'amour ne figure qu'au nombre de ce qui peut rapporter quelque chose. Si bien que, devenue à son tour la maîtresse de Mont-Cinère, Emily, dans la crainte de voir la maison lui échapper, la livrera aux flammes. Sa vengeance aura pris les couleurs du feu absent dont son enfance avait rêvé.

Dès sa parution en 1950, Moïra fut tenu pour un chef-d'oeuvre.

Etudiant à l'université de Virginie, Joseph Day, dix-neuf ans, "un roux violent et fanatique", s'impose par sa personnalité physique et morale. Il représente ce qu'on appelle un "puritain". La tentation fatale sera Moïra (forme irlandaise de Marie, comme Maura et Maureen). Habituée à séduire, Moïra ne s'attendait pas à être séduite à son tour par ce garçon vierge et passionné

" C'est après avoir écrit le mot fin au bas de la dernière page que je me suis interrogé sur le sens de ce long récit, car il me fallait trouver le titre, que je n'avais pas encore découvert.

Un vers de Victor Hugo, dans un poème relu par hasard, me sembla résumer le roman : " Chaque homme dans sa nuit s'en va vers la lumière..." "

Une petite fille traverse cette histoire, laissant derrière elle un sillage de malheurs. Et pourtant, chaque personnage voit en elle la pureté, l'idéal, ce quelque chose d'enfoui au plus profond des hommes depuis l'enfance, cette perfection physique et mentale qu'ils rêvent de posséder à jamais. Mais chacun traduit ces élans avec les gestes désordonnés de l'amour; chacun désire cette enfant incompréhensible et murée dans le silence d'avant la puberté.A ses yeux à elle, tout est simple. Elle est à l'âge de cristal et, le mauvais lieu, c'est le monde qui s'agite autour d'elle comme un shaker d'où sortira le cocktail qui fait vieillir "; haines, envies, passions sexuelles et autres...Et la vie fait marcher ses marionnettes de sang: Perrotte, Brochard, Marthe Réau, Fernande, Félix..., tous poursuivant un rêve-cauchemar dans l'incompréhension générale. Seule, devant tout le monde et avec tout le monde, la petite Louise se tait."

Le Malfaiteur, c'est Jean : il aime trop les beaux jeunes hommes et la société bourgeoise ne veut rien voir tant que le scandale ne frappe pas à la porte avec le poing des policiers. Durant des années, Jean va donc vivre caché, puis il se confiera à celle qui ne peut rien comprendre, Hedwige, qui aime le même garçon que lui. Espère-t-il détourner la jeune fille de ce destin misérable de femme amoureuse d'un homme incapable physiquement de s'intéresser à elle ?

Mais cette lettre-confession sera interceptée par la mort, car c'est la mort que Mme Pauque, cette bourgeoise sans cœur qui met chaque printemps les boules de naphtaline dans les penderies et qui doit, placide et malveillante, écrire les faire-part de la famille et surveiller les mœurs !

La vie cependant fera ironiquement parvenir à Hedwige un autre message, et la révélation brutale de la nature de son beau Gaston Dolange par la couturière à la journée prise de boisson, conduira à son tour la jeune fille vers une mort soudaine, qu'elle n'a pas voulue vraiment, mais qui fera taire les battements inconsidérés de son cœur. L'incompréhension est un des thèmes majeurs de cette histoire dont le récit en apparence linéaire se poursuit inexorablement comme un roman policier de l'âme.

De belles années ont brillé dans ma vie, mais .on m'offrirait de tout recommencer à condition de traverser de nouveau ma jeunesse que j'hésiterais longtemps et longtemps encore. Chacun de nous a eu son drame. J'ai eu le mien, là-bas, dans un des plus beaux décors du monde. On y comptait autant de colonnes grecques pour meubler dix mille tragédies. Au printemps, un soleil vainqueur dévorait tout. En hiver, la neige renvoyait sa lumière avec la bondissante énergie de la virginité. J'ai laissé la plume à l'étudiant qui portait mon nom, comme je l'avais laissée plus tôt à l'enfant de la rue de Passy. Tout y est. La déposition tout entière. Avec toutes ses faiblesses, le garçon ne savait pas mentir.

L'Autre est le roman d'un amour : celui, bref et ardent, qui unit Roger et Karin, à Copenhague, à la veille de la Seconde Guerre. À cause du jeune Français, Karin a abandonné sa foi religieuse. Mais lorsque celui-ci, dix ans plus tard, vient la retrouver, Karin est tenue au ban de ses concitoyens, pour avoir été la maîtresse de soldats allemands.

L'Autre, ici, c'est celui ou celle que nous voulons aimer et qui nous échappe ou se dérobe. C'est celui ou celle que nous découvrons parfois en nous, et que nous ne connaissions pas. C'est enfin - protagoniste invisible de cette histoire - Dieu qui nous aime et nous attend au détour du destin...

Avec cette histoire grave et tragique, parue pour la première fois en 1971, l'auteur de Léviathan et d'Adrienne Mesurat nous livrait assurément un de ses chefs-d'oeuvre.

l'oeuil de l'ouragan est un journal historique de la deuxième guerre mondile

Dans un cauchemar, le pire est toujours sûr. Léviathan est un cauchemar d'amour. Dès l'entrée de ce roman noir, nous laissons toute espérance. L'enfer, ce n'est plus les autres, c'est chacun pour soi. Un homme mal marié regarde et suit une jeune blanchisseuse, Angèle. Angèle, nom ironique, car la belle se prête à tous les jeux. Mais un homme amoureux est un naïf et un aveugle ; il va se conduire en enfant de chœur ; elle se refuse. Il s'exaspère et la frappe, la laissant pour morte, et dans sa fuite cause la mort d'un vieillard qui se trouve sur son chemin... Cette œuvre inoubliable inspira ces mots à Maeterlinck " Je lis peu de romans, car à un certain âge on s'intéresse médiocrement aux petites et charnelles questions sexuelles ou sentimentales qui en forment le fond. Mais votre Léviathan, c'est autre chose. je l'ai lu sans désemparer, comme si j'avais découvert tout à coup un Balzac souterrain qui promenait sa lampe de mineur dans des ténèbres bien plus épaisses que celles auxquelles nous sommes accoutumés. Et quelle belle lumière quand, par moments, il sort de sa nuit et regarde le paysage... "

Sud

Quelques heures avant le début de la guerre de Sécession, en Caroline du Sud, un officier que toutes les femmes admirent tombe éperdument amoureux d'un jeune homme. Parviendra-t-il à faire l'aveu de cet amour interdit, et à y survivre ?

C'est sur la demande de Louis Jouvet que Julien Green, en 1950, se lança dans l'écriture de sa première pièce de théâtre. Sud : pour ce citoyen américain né en France, le Sud incarnait tout à la fois le terreau des racines familiales, le lieu d'une cruelle défaite infligée par l'Histoire, et la première déception amoureuse... « Sud n'est pas une pièce sur la guerre, c'est un drame personnel », écrivit-il.

Interdite de représentation dans plusieurs pays, cette oeuvre sulfureuse sur le désir et l'altérité s'attira en France, lors de sa création en 1953, les foudres de nombreux critiques, embarrassés par la mise en scène de l'homosexualité. Mais elle valut aussi à Green l'éloge des plus grands écrivains de son temps, à commencer par Albert Camus, qui en salua « la grandeur tragique ».

Hantée par la question du pouvoir du langage, la pièce fut commencée en anglais, achevée en français, puis traduite et réécrite en anglais par Julien Green lui-même. Cette édition réunit, pour la première fois, les deux versions.

"Les bourgeois sont si suffisants dans leur ignorance, si sûrs de leur fausse supériorité qu'on a envie de les enfoncer à coups de pelle dans les égouts comme des rats"; écrit Julien Green alors jeune étudiant. On est si sérieux quand on a dix-neuf ans...

De la débauche de sentiments et d'idées qui surgissent des premières pages de ce volume, se dégagent les thèmes qui habiteront l'homme et l'écrivain. Le goût de la solitude, la conviction qu'il faut apprendre pour mieux aimer, le mépris des parvenus, les tiraillements de la chair, la curiosité pour l'autre : la voie est tracée, toute spirituelle. Le jeune catholique en colère lancera bientôt son Pamphlet contre les catholiques de France. Un peu plus tard, l'écrivain en quête de sincérité absolue, passionné par la lecture de Joyce, écrira son premier roman, Mont-Cinère, tout droit sorti des ténèbres de ces années-là, de ce mélange d'amour de la vie et d'effroi de vivre dont ce premier volume du journal, inédit à ce jour, porte témoignage.

La Seine coule, lente et sombre, au pied des beaux immeubles de Passy, où, dans un demi-jour cossu et monotone, s'étire l'existence de Philippe Cléry. A trente ans, époux d'une jolie femme, héritier d'une confortable fortune, il ne lui a peut-être manqué que l'essentiel : l'affrontement avec soi-même, avec sa vérité intime...Le cri d'une femme, un soir, sur les quais, va en être le signal. En danger de mort, elle a appelé Philippe, et il s'est enfui. Désormais cet épisode obscur, qu'il tait à ses proches, le hante. La lâcheté qu'il a découverte en lui à cette occasion n'est-elle pas ce qui définit toute sa vie, face à une femme qu'il n'aime plus, un fils relégué au pensionnat, des associés qu'il redoute ?Mais dans les existences bourgeoises, la prudence et la bonne éducation savent réduire les êtres au silence. Avec ce roman tout de rigueur et de dépouillement, où l'analyse psychologique est d'une lucidité impitoyable, Julien Green nous donne une de ses plus féroces critiques sociales, en même temps qu'une oeuvre d'une puissante poésie.

Nul n'est jamais vraiment ce qu'il prétendait être ni tel qu'on se l'imagine. En chacun de nous vit un autre que l'on s'obstine à étouffer; mais certains êtres dérangent parfois l'ordre établi et présentent au monde leur image cachée que celui-ci refuse toujours de voir. Alors commence l'étrange voyage à la découverte du Je.C'est ce qui pousse Daniel O'Donovan, le Voyageur sur la terre, à se dédoubler jusqu'à perdre son identité première, sans réussir cependant à imposer aux autres celui dans lequel il se projette. Il semble fou, il est hanté.Odile, la petite visionnaire des Clefs de la mort, Christine muette, et le passager de La Traversée inutile sont autant de personnages qui refusent la vie et ne se libèrent que par la possession de cette petite clef leur ouvrant les portes de l'au-delà. Ordinaire, c'est-à-dire étrange, la vie de Miss Eddlestone. L'amour sous aucune forme ne lui sera propice, et Maggie Moonshine, l'enfant qui lui sera donné, l'amour le lui enlèvera. Tous ces voyageurs sur la terre disparaissent plutôt qu'ils ne meurent, comme s'ils passaient à travers la glace du visible pour retrouver de l'autre côté le monde qu'on dit imaginaire et qui, pour eux, est celui où ils se meuvent avec le plus de bonheur. Qui sommes-nous, d'où venons-nous, où allons-nous?Et si la réponse était: nous sommes autres, nous venons d'un rêve, nous allons ailleurs... Je considère qu'aucune époque ne possède des romans de sujet aussi admirable que Le Tour d'écrou, Le Procès ou Le Voyageur sur la terre. "Jorge Luis Borges"

Pour échapper à la maladie, à l'ennui, à ses désirs sexuels, le jeune Manuel s'invente une autre vie, cherche un refuge dans un château de rêve qui n'est en réalité qu'un lieu de cauchemars où il assomme ses désirs sous la peur: bientôt les habitants du château dominé par une vicomtesse sadique deviendront plus vrais que le monde réel en partageant avec l'évadé des aventures somnambuliques, violence et volupté confondues.

Le héros de Kafka était en quelque sorte le prisonnier extérieur de son château, le Visionnaire est lui-même la prison du sien. Aventure de tous ceux qui tentent d'échapper à une vie sans horizons et qui bâtissent, les yeux ouverts, le château de leur âme...

"Pièce qui relate l'amour impossible entre une femme et son beau-frère"

Deux hommes, Ferris et Anderson, se retrouvent après une séparation qui a duré dix ans. Ils sont tous deux impliqués dans la mort de la femme d'Anderson : crime maquillé en accident et qui est resté impuni, malgré les soupçons que nourrit l'entourage.

La confrontation des deux hommes a été organisée lors d'une soirée pour qu'ils se réconcilient, mais elle prend un tour totalement inattendu...

Le grand romancier de l'invisible qu'est Julien Green éclaire ici en visionnaire, la torche au poing, ce monde secret et terrible de l'enfance que chacun a dû traverser. L'émoi des rencontres au lycée, la violence des crises religieuses les victoires déchirantes de la sensualité, rien n'est laissé dans l'oubli.

Pourtant, le livre fermé, il reste dans l'esprit du lecteur quelque chose de bien plus grand que le plaisir de la connaissance psychologique : il y reste l'émotion d'avoir participé au mystère de la genèse d'une vie. Le goût du clair-obscur qui le dispute à la passion de la vérité : cette contradiction ne définit-elle pas tout l'art de Julien Green? Aussi bien, l'ayant portée ici jusqu'à ses extrêmes conséquences, l'auteur de Léviathan et de Moira a écrit son chef-d’œuvre.

Le 13 mai 1997, Julien Green écrit dans son Journal : 'Une image me poursuit. C'est toujours de cette manière que m'apparaît un livre : un personnage, un paysage qui s'imposent et je ne peux commencer que lorsquej'entends le son, un peu comme un film muet qui découvrirait la parole... Cette fois, un garçon de vingt ans tout au plus se trouve au coin d'une rue de Paris, il est immobile, il rêve sans doute. De façon curieuse, il ne bouge pas, mais tout se met à bouger autour de lui... Il regarde son poignet et secoue sa main comme si sa montre était arrêtée. Et soudain une voix ferme, un peu moqueuse : 'Elle est dingue !' dit-il. Et me voici à mon tour dans ce que je pressens être la réponse à mon Voyageur sur la terre.' Les cinq autres récits recueillis dans ce livre n'ont été publiés que dans La Pléiade et figurent donc pour la première fois en édition courante.

Du départ pour le front français de 1917 à son arrivée à New York, Julien Green prend, à la suite de Partir avant le jour, le fil de ses souvenirs.. Trois années d'une exceptionnelle richesse intérieure, trois années difficiles et douloureuses aussi, et obscures, puisque ce sont celles de l'adolescence, avec toutes ses luttes et ses défaites.

Sans aucun déguisement mais avec un art des nuances incomparable, l'écrivain réussit à fixer les deux courants qui se partageaient alors sa vie : le courant spirituel - Julien Green se croyait promis au sacerdoce - et le courant d'une sensualité étrange, inconnue à lui-même, éclatant en brusques éclairs dont la splendeur l'effrayait.

Les rapports subtils, ils, fois ambigus, du jeune Américain catholique avec ses camarades de guerre, les séjours en Italie, l'occupation en Allemagne les brefs mais inoubliables passages à Naples et à Palerme : non seulement une époque et une jeunesse revivent, mais une oeuvre, la grande oeuvre romanesque de Julien Green, dont les thèmes les plus importants - la hantise d'une voix intérieure, are, fascination de la beauté interdite, le sentiment de l'irréalité du monde - prennent naissance, entre la dix septième et la vingtième année. Si l'enfance est l'aube d'une vie, l'adolescence en est l'aurore, mais c'est ici une aurore en pleine guerre.

Ce livre est un recueil d'une nouvelle et de divers textes courts, leur lien : ils ont été rédigés en anglais par Julien Green.

La nouvelle, qui donne son nom au recueil, a été écrite lorsqu'il faisait ses études en Virginie. Elle est morbide, fascinante, impressionnante.

Les autres textes sont plus légers : souvenirs de certains paysages du sud des États-Unis, admiration de l'architecture néo-classique, déception devant la tombe d'Edgar Allan Poe, nostalgie de la France en Amérique, de l'Amérique en France, réflexion sur le temps qui passe, la rupture constituée par la guerre, réflexion sur la langue et son influence sur l'écriture, pourquoi un livre commencé en français et finalement écrit en anglais n'est-il pas le même ?

Le recueil est précédé d'une préface de J.Green expliquant les circonstances de l'écriture de ces texte et pourquoi, pour n'être pas tenté de les modifier, il en a confié la traduction en français à un autre.

Là-bas, aux États-Unis, les exilés de la guerre regrettaient sans doute « l'Europe aux anciens parapets », mais où sont-ils maintenant les garde-fous de l'Europe ? C'est l'après guerre, tout a changé. Dans la grande coupure de quatre ans se sont engloutis des hommes, des villes, des rêves. Qui rendra les jeunes morts, les beautés de Dresde, les quartiers de Londres autour de Saint-Paul, Berlin d'autrefois ?

Voici un homme qui, à l'inverse de Colomb, revient des Amériques, pour redécouvrir des ruines, car à l'effondrement extérieur correspond un affaiblissement de tout ce qui faisait le Vieux Monde. Pour nous qui regardons les daguerréotypes des grands hommes du XIXe siècle, nos célèbres contemporains font souvent piètre figure, la vie en 1946 devait faire le même effet aux yeux de ceux qui avaient connu la douceur de vivre d'avant.

Julien Green, le revenant, redébarque dans son passé, car l'Europe de 1946, c'est à la fois un passé qui s'efface et les limbes d'un monde nouveau.

Dans le no man's land de la vie privée des pays anglo-saxons, le Journal représente le tête-à-tête avec soi-même, le désir d'arrêter le soleil sur les événements de sa propre vie et tout ce que la bonne éducation ne fait pas dire étale ses secrets. La France, pays des Mémoires, préfère se raconter plus tard, arranger, polémiquer : la mémoire y est un miroir très biseauté ! Pendant longtemps le Journal était réservé aux voyageurs, mais là aussi, à qui se fier ? Chateaubriand décrit un pays à l'envers, une Italie baroque, en se reportant paresseusement à un Baedeker qui faisait le chemin en sens inverse...

Chez Julien Green, le Journal est chaque jour une réponse indiscrète aux questions...

J'ai bien des fois rêvé d'écrire sur Paris un livre qui fût comme une grande promenade sans but où l'on ne trouve rien de ce qu'on cherche, mais bien des choses qu'on ne cherchait pas. C'est même la seule façon dont je me sente capable d'aborder un sujet qui me décourage autant qu'il m'attire. La ville, en effet, ne sourit qu'à ceux qui l'approchent et flânent dans ses rues; à ceux-là, elle parle un langage rassurant et familier, mais l'âme de Paris ne se révèle que de loin et de haut, et c'est dans le silence du ciel que s'entend le grand cri pathétique d'orgueil et de foi qu'elle élève à travers les nuages. " Julien Green

Avec 20 photos de Paris, prises par l'auteur."

Frère François naît à la fin du XIIe siècle, dans une Italie divisée par les guerres, entre les murs d’une petite cité moyenâgeuse : Assise. Il grandit quelques années avant la troisième croisade, à une époque qui, écrit Julien Green, hésite « entre heur et malheur », comme si elle « attendait la venue de quelqu’un ». Il connaît l’oisiveté et les plaisirs des jeunes gens riches de son temps. Il rêve de connaître l’oisiveté et les plaisirs des jeunes gens riches de son temps. Il rêve de connaître le monde, de devenir grand prince, chevalier. Mais Quelqu’un est caché, qui l’attend. Quelqu’un qui ne connaît ni armes, ni titres, ni orgueil : Dieu, sous la forme du Christ pauvre, qui fera de François le poverello d’Assise.

Ce livre, où les connaissances historiques ne font pas défaut, est écrit avec la maestria de l’écrivain et la passion du catholique Julien Green.

Oeuvre monumentale qui couvre soixante-dix ans de la vie de l'écrivain, le Journal de Julien Green n'avait pourtant jamais été publié dans sa version intégrale et définitive.

L'auteur en avait délibérément écarté les pages les plus intimes, l'évocation de sa vie amoureuse et certains portraits littéraires dans lesquels il livrait une opinion sans fard sur quelques-uns de ses pairs.

Jugeant impubliable de son vivant cette " confession qui rétablissait la vérité " et où l'on saurait " tout " de lui, selon sa formule, Julien Green s'est cependant toujours montré favorable à l'idée que cet ensemble soit exhumé le moment venu par ses héritiers, leur laissant le choix d'en décider en fonction des instructions qu'il leur avait laissées.

C'est chose faite aujourd'hui, grâce à cette édition conçue à partir des manuscrits originaux par Guillaume Fau, Alexandre de Vitry et Tristan de Lafond.

Entre préoccupations métaphysiques et notations relatives à son travail de créateur, le grand romancier catholique, porté par une exaltation incessante de la jeunesse et de la beauté, livre ici, avec une sincérité sans détour et de la façon souvent la plus crue, le récit de ses rencontres et aventures homosexuelles, de ses rapports avec des amants de passage comme avec son compagnon de l'époque, Robert de Saint Jean.

Julien Green n'ignorait pas que ces pages restées longtemps confidentielles pourraient surprendre, voire scandaliser, le jour où elles seraient révélées. Mais il tenait les exigences de la chair pour indissociables de celles de l'esprit : une conviction qu'il ne cesse d'illustrer à travers cette magnifique célébration du désir et de la passion.

Son " journal complet ", comme il le qualifiait, offre ainsi une approche plus authentique de sa vie comme de l'ensemble de son oeuvre.

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