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"Meursault contre enquête",c'est comme son nom l'indique,une autre enquête sur les circonstances de la mort de l'Arabe, tué par Meursault,dans "l'étranger" de Camus.
Si "l'étranger " offre le point du vue de Meursault,"Meursault contre enquête" s'attache à présenter celui de Hanoun,le frère de l'Arabe.
Les paroles recueillies par cet étudiant sont écrites avec un certaine confusion ou une répétition due à la restitution des souvenirs qui remontent à bien cinquante ans voire au delà.Haroun n'a que 7 ans quand sib frère,l'Arabe,est abattu par Meursault. Haroun décrit l'enfer qu'il a vécu après ce meurtre car il n'y a pas de corps,on ne sait pas ce qui s'est passé et la famille vit avec ce trouble et cette mort.
"Meursault contre enquête",cela peut être le titre du livre écrit par cet étudiant : ce livre là.
"Meursault contre enquête" c'est indéniablement la suite de "l'étranger" mais qui n'a pas de fin puisque Haroun,dans le meurtre d'un français, comptait bien être jugé et accusé.
Mais comme" Meursault",il est à peine écouté même si c'est bien un meurtre et non un fait de guerre. Pour l'un,les autorités sont dubitatives ; pour l'autre Haroun aurait été un héros de la guerre d'indépendance.
"Meursault contre enquête" c'est une critique à peine feutrée de ce que l'Algérie est devenue au regard de l'espoir que l'indépendance a soulevé,de la religion et de ses dérives,de la condition de la femme,de la justice et un regard de reporter sur la débâcle des colons dès l'indépendance et un cloisonnement de la ville d'Oran en 3 zones : celle des musulmans,celle des juifs et celle des européens.
Un livre écrit avec fougue et justesse,qui magnifie la langue et la culture françaises,restes patrimoniaux de la présence française en Algérie,en introspectant la société algérienne des quatre vingts dernières années.
Un livre très utile pour comprendre les dessous de l'histoire de l'Algérie et du ressenti des algériens.
Maintenant,il ne reste plus qu'à lire ou relire ", L'étranger" de Camus.
Meursault, contre-enquête
Cependant, il y a des moments où l'on tournait un peu en rond selon moi
Une plume superbe qui mène à de bonnes réflexion !
Meursault, contre-enquête
Meursault, contre-enquête
En termes occidentaux, on dirait que ce pauvre homme est un handicapé, claudiquant, souffrant d'épilepsie et de difficulté à communiquer, à tendance autiste.
Mais dans le contexte algérien et musulman, nous avons là un être doué de pouvoirs surnaturels, peut-être accordés par Dieu ou les dieux pour le consoler d'avoir perdu sa mère tout petit, d'avoir été négligé par son père: il découvre peu à peu qu'il possède le pouvoir de repousser la mort s'il écrit au chevet des mourants, comme s'il enfermait la maladie dans des cahiers qu'il enterre ensuite dans la campagne alentour: il est craint, méprisé, détesté même de tout le village, mais on vient le chercher pour qu'il accorde un sursis aux agonisants. Son dernier "client" sera son père, et malgré une sorte de marathon d'écriture hallucinée, le père meurt et ce jeune homme se trouve confronté aux limites du pouvoir qu'il accordait à la langue et à l'écriture.
Une très claire, belle et riche parabole sur le pouvoir de la langue, sur la lecture et l'écriture, seule à même de repousser la mort.
Zabor ou les Psaumes
Meursault, contre-enquête
Meursault, contre-enquête
Meursault, contre-enquête
Zabor ou les Psaumes
Meursault, contre-enquête
Comme quoi , il vaut mieux ne pas toucher, pour les écrivains moyens, aux "monuments " immortels de la littérature.
Meursault, contre-enquête
Il s'agit là d'une réécriture de toute beauté qui reprend avec grâce la plume de Camus, tout en apportant une nouvelle vision au texte source, ainsi que des réflexions insoupçonnées, un ouvrage qui mérite amplement son prix Goncourt du premier roman obtenu en 2015.
Tout comme l'Etranger, j'ai du mal à mettre des mots sur ma lecture, mais je vais essayer de m'exprimer du mieux que je peux au sujet de ce coup de cœur.
Dans Meursault, contre enquête, Kamel Daoud revient sur le crime de l'Arabe, ce crime que l'on a presque oublié, en donnant la parole au frère de l'Arabe, Haroun. Ce dernier, dans un bar, va alors nous raconter son histoire, qui commence à la mort de son frère.
A partir de cet instant et tout au long du roman, on a l'impression que la vraie victime de cet assassinat, c'est Haroun, dont la vie s'est tout bonnement arrêté après la mort de son frère, comme s'il vivait dans le deuil permanent. Mais outre son histoire et ses souvenirs, dans lesquels on s'égare, et où les années et les lieux s'entremêlent, le narrateur nous offre un témoignage unique, presque irréel, d'un homme qui a cherché à comprendre toute sa vie pourquoi et comment son frère était mort.
Sans compter qu'il ressort de ce tourbillon de souvenir de nombreuses réflexions, parmi lesquelles j'ai retenu celle sur le fait de commettre un crime : la vie n'a alors plus aucun sens pour l'assassin, car il s'est rendu compte de la facilité avec laquelle il avait pu la prendre.
Et puis il y a aussi cette analyse du personnage de Meursault faite par Haroun, tant et si bien qu'il donne l'impression que c'est Meursault lui-même qui a écrit l'Etranger, et non Camus, une idée des plus intéressantes. D'ailleurs, on peut même en arriver à se dire que Meursault et Haroun sont beaucoup plus proche qu'ils en ont l'air : l'un comme l'autre sont incapables de savourer les plaisirs de la vie...
En outre, par le biais de ce personnage à la vie bercé par un mort, l'auteur nous donne un aperçu de la Guerre d'Algérie et des violences qui y ont fait rage, et il soulève par la même occasion des questions encore d'actualité, comme celle de la place, démesurée aux yeux du narrateur, qu'a pris la religion en Algérie après la guerre...
Ce livre est formidable, réellement.
Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il égalise Camus, mais je dois bien avouer que Kamel Daoud a un talent exceptionnel, à lire absolument (en ayant lu l'Etranger avant)
Meursault, contre-enquête
Zabor ou les Psaumes
Meursault, contre-enquête
L'histoire est de peu d'importance et selon une stratégie d'écriture habituelle chez Daoud, c'est dans le désordre qu'on apprend des détails sur le personnage principal Zabor, l'antithèse d'un Ismaël consensuel
• Il est célibataire à près de 30 ans et toujours puceau
• Il n'est pas circoncis
• Végétarien mais fils du boucher Hadj Brahim
• Sa mère répudiée mourut alors qu'il avait deux ans.
• Il vit chez Hadjer, la soeur de son père qui est restée vieille fille
• Il a une dizaine de demi-frères qui le haïssent copieusement
• Il ne circule que la nuit fuyant les regards de ses semblables
• Enfant, il avait une voix bêlante, chevrotante
• Il a une mémoire phénoménale
• Il est autodidacte et a appris le français en le lisant
Peu après l'indépendance de l'Algérie, les traditions culturelles plusieurs fois centenaires continuent d'obérer le village d'Aboukir, le cloîtrent dans son isolement, empêchent son ouverture vers l'extérieur. C'est trop pour cet adolescent qui s'éveille à la sexualité et est en quête d'absolu. Il exerce à ses dires le métier de sorcier, de guérisseur, de thaumaturge. Il prétend par la narration et l'écriture prolonger la vie des gens. L'ultime cible de son don est son père tant absent. Il est en opposition constante avec son environnement et on retrouve bien sûr ici l'hostilité de l'écrivain vis-à-vis de la religion. Il est d'ailleurs fort disert et critique sur ses cours à l'école coranique. Son chien intérieur se manifeste également, c'est un second regard et une allégorie de son sens critique. Or on sait que dans l’islam il est interdit d’avoir des chiens domestiques si se n’est pour la chasse ou pour garder le troupeau. Il est également perturbé par le rôle mineur dévolu à la femme. Il les appelle les corps décapités, le visage reste invisible. Il focalise cette non-compréhension par un fantasme romantique vis-à-vis de Djemila, une jeune femme analphabète et répudiée revenue vivre dans son village. Ses lettres d'amour resteront non lues et sans réponse.
N'est-ce pas une partie de son enfance et de son adolescence que l'auteur nous narre? Quelques détails collent mais je n'en connais pas assez de la vie de l'écrivain que pour être catégorique. Mais ce livre est surtout un poème d'amour à l'imagination, à la langue française au dépens des arabes classique et dialectal inutilisables selon lui dans la vie quotidienne. Cependant le texte reste très symbolique et nécessite parfois une interprétation individuelle. La scène de la tempête de sable finale doublée de la mort du père permet beaucoup d'exégèses. Il n'hésite pas à faire référence à des oeuvres classiques et moins classiques de la littérature mondiale. Reviennent souvent des allusions à des livres de fiction qu'il utilise comme arguments de sa quête. Je ne citerai que "Robinson Crusoë" de Defoe pour la notion de solitude dans l'île, "Les mille et une nuits" pour le pouvoir de l'imagination, "Le rapport de Brodie" de Philippe Claudel pour la puissance de l'écrit, "La Chair de l'orchidée" de James Hadley Chase pour la découverte du féminin, "Le seigneur des anneaux" de Tolkien, "La Peste" de Camus, "Le livre de sable" de Borgès, "Le cristal qui songe" de Sturgeon, "2010: Odyssée 2" de Clarke, "Vingt mille lieues sous les mers" de Jules Verne, "Vol de nuit" de Saint-Exupéry.
D'une écriture solaire, la lecture au premier degré me paraît déconseillée.
Zabor ou les Psaumes
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Zabor ou les Psaumes