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Il cacha son visage, le temps de se reprendre, puis me fixa et déglutit lourdement.
- Vous savez ce que vous êtes à mes yeux, n'est-ce pas ? Vous avez compris ce que je ressens, Audrey Rose, j'en suis sûr. Si je devais vous perdre...
Je ne sais plus qui avança en premier, mais bientôt, mes mains se plaquèrent sur ses joues et nos lèvres se soudèrent, oubliant la morale et la bonne société. Il n'y avait plus de Jack l'Éventreur, plus d'agression nocturne. Il ne restait que Thomas et moi, tremblant à l'idée d'être séparés.
Je passai mes bras autour de sa nuque pour l'attirer vers moi. Je n'avais pas envie d'arrêter, mais Thomas recula en m'embrassant doucement une dernière fois. Il rabattit une mèche derrière mon oreille, son front plaqué contre le mien.
- Toutes mes excuses, mademoiselle Wadsworth.
Je lui fis signe de se taire. Un peu plus tôt, j'avais lu que, dans des circonstances dangereuses, on est tenté d'accomplir un acte sentimental spontané ; j'avais trouvé cela absurde. À présent, je comprenais. Quand une menace plane au-dessus de celui qu'on aime, on se rapproche de lui.
[spoiler]- C'est moi qui ai fait le premier pas, Thomas.
Il recula, sourcilla et se mit à rire.
- Oh non ! Je ne m'excusais pas de vous avoir embrassée.Je parlais du taré qui a failli vous égorger.
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