Commentaires de livres faits par Ayaroox
Extraits de livres par Ayaroox
Commentaires de livres appréciés par Ayaroox
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- Tu veux dire que nous sommes là...comme des amoureux ? fit-elle en baissant les yeux sur sa serviette.
- Eh bien, ça ressemble un peu à ça.
Alors Corr se détourne et fait un pas hors de l'océan. Il reflète la tête d'un geste brusque lorsque sa jambe blessée touche le sol, maux continue à avancer et lance un nouvel appel. Un pas l'éloigne de la mer de novembre, puis un autre.
Il bouge avec lenteur, et la mer chante pour nous deux, mais il revient vers moi.
Pendant les brefs instants où je flotte entre Corr et la mer, je pense tous d'abord aux douzaines de chevaux qui déboulent derrière nous, puis à la mort de mon père.
Je dois absolument m'écarter. Je dois en touchant le sol rouler sur moi-même pour éviter les sabots qui approchent. Si je ne perds pas connaissance, je survivrai peut-être.
Un moment, tout m'apparaît avec une clarté intense : le visage comme un masque rouge de Corr, un naseau déchiré, l'horizon qui s'étire loin, très loin, et le bleu intense du ciel de novembre tout là-haut.
Le genou de la jument pie se lève à la rencontre de ma tête.
Je heurte le sable, et ma vision explose comme une vague qui déferle. J'ai de l'eau de mer dans la bouche, sous mon corps, le sol résonne du roulement des sabots, et tout est rouge, rouge, rouge et encore rouge au-dessus de moi.
Je regrette de ne pas être près de Sean et Corr, mais il est déjà trop tard. Trois officiels nous font reculer et aligner derrière de grandes perches de bois. Des centaines de grelots sur des douzaines de sabots résonnent et retentissent. Les capaill uisce claquent des mâchoires, soufflent des narines et piétinent, procurés de longs frissons. J'écarte Dove autant que je le peux de ses voisins. Entourée de prédateurs, elle garde les oreilles couchées contre son crâne.
Le capall uisce près de de moi secoue la tête, et l'écume ruisselle sur son cou et son poitrail.
Le compte à rebours a commencé.
<< Shhhhhhh, shhhhhhh >>, murmure l'océan.
On lève les perches.
Je n'en crois pas mes oreilles. Je ne veux pas lui dire << Pardon ? >>, parce que, si j'ai bien entendu, ça lui donnerait l'impression que je refuse et, si je me suis trompée, il penserait que je ne l'écoutais pas.
- Avec moi, ajoute-t-il.
C'est la pagaille dans ma tête : hier, j'ai vu ce cheval arracher le cou d'un homme, et c'est le plus rapide de toute l'île, mais le monter serait trahir la mémoire de mes parents ; en plus, j'ai peur d'adorer ça, et aussi d'avoir peur, et je voudrais impressionner Sean Kendrick, mais j'ai également besoin, la nuit dans mon lit, quand je passe en revue la journée écoulée, de me supporter moi-même.
- Sur les falaises, alors, je réponds.
La mer est haute, il n'y a pas d'autre possibilité. Je repense au capall uisce que Sean montait, et qui s'est jeté d'en haut.
- Tu peux refuser.
Il sait bien que je n'en ferai rien. >>
- Allô ? Allô ? dit une voix.
- Allô ? dis-je. Qui est à l'appareil ?
- C'est Devi, dit la voix.
Mon Dieu ! C'est moi ! J'ai appelé mon Moi de seconde !
Bien sûr, c'est aujourd'hui ! Comment ai-je pu oublier ?
- Devi de quatorze ans ? dis-je d'un ton incrédule.
- Devi de vingt et un ans, rétorque lentement la fille (...)"