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Mais pourquoi il sourit, ce con ? Il veut que je lui mette une nouvelle beigne, ou quoi ?

Pas taper Betty… Pas taper !

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— Je trouve que tu as de belles fesses, je sors sans réfléchir.

Un léger sourire étire ses lèvres et il me répond sans se démonter :

— Merci, je trouve que les tiennes sont très bien aussi.

Je l’observe les yeux ronds, bouche bée. Il pose ses doigts sous mon menton et remonte ma mâchoire.

— Allons-y, susurre-t-il en m’ouvrant la porte. Je suis sûre qu’il rit quand je passe devant lui !

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Ma mâchoire douloureuse se contracte quand je prends conscience que je suis mon propre Tristan. Je me dénigre sans arrêt, ne vois pas une seule de mes qualités et ne fais que me focaliser sur mes défauts auxquels je donne beaucoup trop d’importance. Je ne suis pas parfaite, et alors ! Qui a dit que je devais l’être et que je ne pouvais pas être moi ? La société, en mettant en avant des femmes qui ne sont pas le reflet de la réalité ? Ma mère, qui m’a mise au régime quand j’avais huit ans parce que je n’étais pas aussi fine et jolie que mes camarades de classe ? Les hommes, qui ne m’ont jamais porté la moindre attention sous prétexte que j’étais trop timide, que je ne me mettais pas assez en valeur ? Comment les autres peuvent m’aimer et me respecter si je ne le fais pas moi-même ? Je ne suis pas parfaite, mais personne ne l’est !

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Mes poumons et ma gorge brûlent sous l’effet de mes cris. J’attrape un des gardes et lui brise la nuque avant de m’en prendre à un autre et de lui défoncer le crâne sur un morceau de mur qui gît à mes pieds, me les tailladant à chacun de mes mouvements. D’autres gardes arrivent assiégeant la cellule. Je saisis une petite épée que l’un d’eux porte à la ceinture et tranche des gorges en hurlant toujours ma rage. Je me déplace avec rapidité et peu importe leur nombre et les corps sans vie que je piétine, plus rien n’existe que ma colère. Les gardes ne font plus qu’un seul homme et m’attaquent en continu rendant mes ripostes de plus en plus difficiles jusqu’à ce que je ne puisse plus amorcer le moindre mouvement sans me faire frapper. Je faiblis. Mes forces commencent à me quitter. Leurs assauts prennent le dessus sur ma rage et je finis par m’écrouler quand le coup de trop vient rencontrer mon crâne.

— Putain de merde ! Amenez-le vite au Tartare avant qu’il ne reprenne connaissance ! hurle une voix qui me semble lointaine.

Un dernier coup. Rien. Plus rien que l’obscurité sans rêve ni espoir de revoir un jour Betty. Que l’on abrège ma vie, elle s’est terminée au moment où sa belle silhouette a disparu, me laissant seul. Betty, mon âme sœur, mon amour, ma vie.

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